Il y a près de trois ans, Alex Van Pelt nous dévoilait Tum Tum, un premier album qui a su séduire ces cœurs esseulés perdus dans les méandres du digital et accoutumés aux romances inassouvies. Il nous tardait alors de découvrir de nouveaux morceaux, de nouvelles matières pour, pourquoi pas, décrocher de notre réalité et se tourner vers un ailleurs atypique, onirique même, comme peut l’être le sien la plupart du temps. C’est alors qu’en novembre dernier, l’artiste a su satisfaire nos attentes en sortant son second et terriblement sous-estimé opus du nom de Global Crush, un album aux péripéties éminemment familières, comme si Alex Van Pelt lisait en nous comme dans un livre ouvert finalement. Parmi les singles issus de cet album, on y retrouve d’ailleurs cette ode aux ruptures qu’est Broken Heart ou encore Snowfalls in July, titre à la saveur douce-amère. Et aujourd’hui, c’est en exclusivité sur La Face B qu’Alex Van Pelt dévoile le clip du single Random Party Spleen (coup de cœur unanime à la rédac), à découvrir ci-dessous.
Le clip de l’excellent Random Party Spleen est une invitation à la désinvolture et l’insouciance, quand bien même les complexes se multiplient face aux visages inconnus. Réalisé par Pacôme Henry, ce dernier nous invite à un bal de promo et nous laisse prendre part à la danse, à mettre un pied devant l’autre et à se laisser guider par quelques désirs jusqu’ici refoulés – par pudeur certainement. Et cet inconfort auquel nous avons tous été confronté.e.s au moins une fois dans notre vie (à degrés variables certes), Alex Van Pelt l’incarne avec brio.
Tout d’abord timide, l’air appréhensif, hésitant, l’impression que tous les regards sont tournés vers lui, il guette la sortie avec méfiance. Terrible. Puis il semble se désinhiber peu à peu, probablement aviné (parce que oui, ça aide), le regard légèrement plus confiant, prêt à se mêler à ce qu’il s’imaginait fuir quelques secondes plus tôt. Il cherche un visage familier, désespérément, celui qui s’appelle Amour mais en vain, c’est peine perdu.
The face you’re looking for
Is nowhere to be seen.
Les mannequins, posés ici et là, supposés rois et reines de la soirée, jusqu’ici insignifiants deviennent peu à peu le contraire. Alex Van Pelt évolue avec eux, progressivement, puis apprécie davantage cette soirée si spéciale. Les lumières tamisées, il est l’heure de lâcher-prise, de se déconnecter, de se prêter au jeu du laisser-aller, celui que l’on aime apprécier secrètement. Boule à facettes, paillettes et ballons habillent alors cette transition que l’on pourrait qualifier d’agréable, sorte de porte ouverte des possibles.
The face you’re looking for
Is everywhere to be seen
C’est alors que l’harmonie semble enfin au premier plan, sous les spotlights de ce gymnase, le moment idéal pour Alex Van Pelt de chanter l’amour, celui que l’on s’obstine constamment à chercher. Une célébration sacrée où l’artiste convie tendresse et grâce dans ce slow final, délicat et intime, pour finir sur un dernier plan, micro au bout des lèvres, confiant, regard assuré et tourné vers la caméra, là où au début il semblait vouloir s’échapper.
Avec Random Party Spleen, Alex Van Pelt manifeste l’importance de se connecter à l’autre, en continu, même lorsque l’on semble être à mille lieux de notre zone de confort. L’amour, l’inconnu ou encore la peur semblent distantes les unes des autres au premier abord, pourtant ces notions ont toutes ce quelque chose en commun qui n’est autre que leur caractère universel, et c’est justement ce que ce morceau célèbre : l’universalité des émotions, quelles qu’elles soient, belles et effrayantes à la fois mais que l’on partage tous, sans exception.