(EXCLU) Sex Machine Octopus, Plastic Scenes

Alors oui, étrange nom me direz-vous ? Mais après tout, n’est ce pas le propre d’un nom, que d’interpeller au-delà même d’une signification particulière ? Désolé mais aujourd’hui nous n’allons pas parler de sexe, ni même d’aucun produit marin, car c’est bien de musique dont il est question et d’un premier album, Plastic Scenes, à découvrir en exclusivité sur La Face B !

Crédits : Marie-Emmanuelle Laurin

Sex Machine Octopus c’est avant tout une longue relation : en effet, c’est sur les bancs de l’école que les quatre protagonistes du groupe se sont rencontrés et ont commencé à jouer de la musique. C’est dans un petit local lugubre qu’ils ont commencé à créer leurs premiers morceaux ; en résulte leur premier EP Fish In the Sea, sorti en novembre 2016. C’est donc après une longue attente de trois ans que les quatre québécois reviennent nous livrer Plastic Scenes, un album haut en couleur que nous avons l’honneur aujourd’hui de vous dévoiler en avant-première sur La Face B. Lorsqu’on décrit la musique du groupe, on est tout de suite tenté de faire le parallèle avec les débuts de Foals, un rock bien puissant qui prend aux tripes et dont la mélodie reste en tête pendant des heures, sauf que Sex Machine Octopus c’est beaucoup plus que ça, la preuve avec un morceau plein de sentiments.

Vous connaissez Max et les maximonstres ? C’est un livre pour enfant mettant en scène Max, un petit garçon désagréable avec ses parents qui reste enfermé dans un rêve où il s’en va rejoindre des monstres sur une île perdue et en devient leur roi. La morale de cette histoire repose sur la manque de l’amour maternel, Max le “maudit” devient nostalgique de l’amour que sa mère lui portait et se doit de manifester ce manque pour revenir dans le monde réel. 

Pourquoi toute cette histoire ? Parce que c’est exactement l’interprétation qu’on se fait du titre Mother, le morceau est bien évidemment un peu plus sérieux et profond avec l’expression des souvenirs d’un jeune garçon de huit ans qui revit les moments de tristesse de sa mère et qui parle des monstres qui l’accompagnent dans ses rêves les plus profonds.
Le registre indie-folk du morceau nous rappelle avec bonheur les balades folks des Twin Peaks de Chicago et touche notre petite corde sensible enfantine.

On prend un virage rock et on profite du fantastique clip de Space cowboy, où les protagonistes sont à la poursuite d’une escrimeuse (oui oui), un clip complètement barré dans lequel l’on peut voir les quatre artistes se déchaîner. Le morceau parle de l’anxiété et de la difficulté de s’en défaire, cette anxiété qui s’en va puis revient, comme une folle course-poursuite acharnée où l’on n’arrive pas à se défaire du mal qui nous ronge.

Figurez-vous que même l’interlude est incroyable, c’est cette petite pause dans le temps guidée par une guitare acoustique qui vient t’apaiser et te préparer à accueillir avec douceur et bienveillance les deux morceaux de la fin de l’album.

La conclusion de l’album, Hidden Tiger // Rolling Thunder, c’est une pépite de rock alternatif, des riffs de guitare survitaminés. C’est sur ce genre de morceau qu’on se surprend à taper du pied parce que c’est vrai que ça sonne bien, puis c’est au tour de notre tête de suivre le rythme, bougeant de gauche à droite, et d’un coup le corps ne répond plus, comme enivré par la musique, s’en suit un laisser-aller complet, nous ne sommes plus que le réceptacle de la mélodie, et d’un claquement de jambes on flambe, nos bras s’étendent et se détendent, on saute, on crie, on vit. 

Et c’est lorsque le morceau se termine qu’on se rend compte, le souffle coupé, le torse plein de sueur que c’était plus qu’un simple morceau, un véritable moment de vie.

Comme vous l’aurez remarqué, avec cet album on part dans tous les sens : des monstres, du rock alternatif, de l’escrime, des courses poursuites, de la tendresse, des riffs de guitare endiablés. On pourrait parler de fourre-tout musical, mais attention là rien de péjoratif, Sex Machine Octopus réunit tout ce qu’on aime dans des univers très différents pour un album qui ressort tel un ensemble parfaitement cohérent, presque naturel, une production de cet album effectuée avec l’aide de l’excellent réalisateur Nicolas Roberge. On n’aura pas franchement peur de le dire, putain qu’est-ce que c’est bon !

Allez, trêve de plaisanterie, on vous laisse découvrir par vous-mêmes et en avant-première sur La Face B ce magnifique album des Poulpe Sexe Machine…