La pop française est un territoire mouvant, qui avant, évolue et change de manière régulière. Un lieu qui regorge dans ses coins plus ou moins reculés de petites pépites qu’on découvre toujours avec bonheur. En 2019, on avait fait connaissance avec Tristan Roma et son premier titre Paradiso. Le romantisme au bout des doigts, le cinéma jamais très loin le garçon nous charmait dès la première rencontre. Et la romance n’est pas prête de s’arrêter avec son nouveau titre, Vision Mer, qu’on vous dévoile en exclusivité sur La Face B.
Il y a des musiques qui racontent des histoires. Un début, un milieu et une fin, une petite pastille qui se développe dans son entièreté en quelques minutes, qui ne laisse parfois que peu de place à l’imagination tant tout y est limpide. Et puis il y a des chansons qui racontent des images, qui nous permettent de nous projeter et de ramener à notre propre existence ce qui se passe dans le morceau qui nous écoutons, nous impliquant de manière subtile dans quelque chose qui ne nous appartenait pas au départ.
Tristan Roma joue dans la seconde catégorie, celle qui entrouvre délicatement la porte et qui laisse à l’auditeur le soin de la pousser pour découvrir ce qui se cache derrière. Une musique qui se part d’un voile, d’un flou sensuel qui s’évapore au fur et à mesure des écoutes. C’était déjà le cas avec Paradiso et l’expérience se renouvelle avec Vision Mer.
Ici tout commence avec la nature, les criquets et le bruit des vagues qui ouvrent cette Vison Mer, nous plaçant de manière franche dans un univers maritime avant que la musique ne démarre et que la sensualité ne nous happe et nous entraine dans son sillon. Tristan Roma nous conte la romance, la sienne et la notre, il ouvre l’histoire comme une introduction d’un film qu’il nous invite à vivre, un générique qui défile sous nos yeux et dans nos oreilles, nous offrant à travers les paroles, un lieu, des couleurs, des odeurs et une temporalité. On se laisse bercer et on sentirait presque le soleil nous caresser la joue, l’odeur des embruns nous monter au nez. C’est une idée, un souvenir que nous offre l’artiste, l’éphémère d’un moment perdu qu’il transforme en musique.
Cette idée fantasmagorique se concrétise dans la vidéo de Grégory Hoepffner. Alors qu’on s’attendait à retrouver Tristan Roma les pieds dans l’eau, c’est dans son appartement qu’il évolue, au milieu de ses instruments, fouillant dans ses pensées pour ramener à la surface les images qu’il convoque. Le réel et l’irréel prennent alors rendez vous sous nos yeux, provoquant des confrontations, laissant apparaitre les images fantasmées sur la pellicule, ramenant ici et là, la mer comme une vision, une rêverie qui nous envahit pour ne plus jamais nous abandonner. La suite, c’est à nous de l’écrire.