Un concert dans la capitale est souvent synonyme d’errance dans des bars imbibés de bières et de riffs de guitare, ou au contraire, des salles aux balcons ornées de sièges feutrés. Pourtant, tout un tas de monuments peuplent la ville. C’est pourquoi le temps d’un festival, Paris Music fait le pari d’investir ces lieux du 19 au 21 mars.
Nom de Zeus !
Pendant trois jours, les musées, les hôtels particuliers, et même les églises ouvrent leurs portes à de nombreux artistes. Ces lieux, chargés d’Histoire, nous ramènent à un temps lointain. À entendre l’univers de certains musiciens, le voyage dans le temps est inévitable. Comment ne pas se replonger dans les bals d’antan en écoutant le groupe Art Sonic ? Ou encore, dans le Paris Rive gauche et son goût pour les Lettres, en écoutant les textes de Boris Vian repris par Aldo Romano, Laurent de Wilde Trio, Virginie Capizzi et Rimendo, lors d’un hommage au Sunset Jazz Club. Autre figure de cette mouvance : Barbara, reprise et transformée par le DJ Manu Le Malin. Dans cette lignée d’artistes de la chanson française, le spectre de Brel, Ferré et Cantat s’incarne en Romain Humeau. Alors que le fantôme d’Alain Bashung hante le jeune Baptiste Ventadour à travers sa voix rocailleuse et ces textes offerts par Jean Fauque (lui-même).
Paris, pas si sûr…
Au-delà du voyage à travers le temps, c’est un voyage spatial que nous offre le festival. On part sur les côtes rocheuses des Etats-Unis à travers la musique d’Aliocha, nous renvoyant à la folk de Nick Drake, ou encore H-Burns, rappelant les débuts d’Arctic Monkeys, ou tout simplement les deux icônes Norma et Michelle Blades. Puis, on prend le train pour partir vers les bayous de Louisiane, accompagnés par la musique soul de Yaya Minté et de Sandra Nkaké. Enfin, on prend l’avion vers le sud de l’Amérique rencontrer les sonorités colorées de La Chica et de Lucas Santtana. Avant de partir une dernière fois, au Sénégal, écouter Boubacar Cissokho jouer du kora.
Voyage intérieur
Enfin, le festival nous offre un voyage entre poésie et rêverie, dans un Paris romantique. Comme une évidence, la demeure du peintre Eugène Delacroix ouvre ses portes à la colère coloré de Clou, voyant Rouge dans son dernier titre, aux sons planants de Paper Plane ou encore à la sérénité des sonorités de Botibol. En s’écartant du musée Delacroix, on conserve toute cette poésie à travers d’autres lieux et d’autres concerts. Par exemple, au musée des Art Décoratifs, Ian Caufield nous fait part de sa douce mélancolie, alors qu’à l’Hotêl de Lauzun, Mogane Imbeaud nous fait voler vers Au Nord; au Musée de la Vie Romantique, Manysheva nous fait rêver à travers ses mélodies tant folk qu’electro.