Finally A Live #4 : Kid Francescoli & Ian Caulfield

Pendant toute l’année 2021, La Face B a suivi les artistes et les salles de concert à travers le Not Dead Project. Maintenant que l’horizon s’éclaircit légèrement et que les concerts reprennent, on a décidé de poursuivre notre volonté de suivi et de prise des paroles des artistes avec Finally A Live ! Dans ce nouveau format, nous partons à la rencontre des artistes pour parler de live et de l’impact qu’a pu avoir la crise sanitaire sur leur manière de vivre cet élément si essentiel à leurs existences et à la notre. Aujourd’hui, on va à la rencontre de Kid Francescoli et Ian Caulfield

Kid Francescoli

@ Rarolin Cougeole

LFB : Comment as-tu vécu ton premier concert post-covid ?

Kid Francescoli  : Très bien ! Il y avait beaucoup d’attente donc avec beaucoup d’enthousiasme parce qu’on a attendu : La première tournée… On a été coupé dans notre élan parce qu’au bout de trois concerts, on a été obligé d’arrêter. Et après, on a attendu pendant un an et demi . Donc je piaffais d’impatience et j’étais très content de commencer.

LFB : Des habitudes que tu avais avant que tout change ?

Kid Francescoli : Non mais c’est vrai que j’ai senti un peu que dans les premières dates mais pas forcément sur que scène,  même aussi dans la façon de se déplacer, le train, que j’avais perdu un peu mes repères… ou dans les chambres d’hôtels, ce genre de choses en fait. Et là, c’est bon c’est revenu assez vite.

Mais c’est vrai qu’il y a certains automatismes que j’ai mis un peu de temps à retrouver.

LFB : Toi qui a vécu les deux, est ce que tu vois une différence particulière entre les concerts assis et debout avec la musique que tu fais ?

Kid Francescoli  : Et bien, je me disais jusqu’à maintenant, que je faisais une musique qui était potentiellement adaptable à des concerts assis parce que dans ma tête, je le voyais comme un truc assez dansant mais assez cool, qui pouvait s’apprécier assis.

@ Caroline Jollin

Mais, j’ai vite compris avec mes premiers concerts que la réaction du public, c’était pas trop le cas. Et c’est vrai que les gens se sont levés quasiment tout le temps et de leur propre chef. La différence se fait sur les trois quatre premiers morceaux. Mais ça dépend des endroits. On a joué avec un message informatif avant le début du concert où il y avait écrit “ interdiction de vous lever, mesure sanitaire. » Du coup, on a joué devant des gens en ambiance cinéma.

Et ça, c’est vrai que c’était un peu bizarre, mais ça a son charme aussi parce que tu sens que les gens écoutent plus les mélodies, et t’as l’impression qu’ils ne kiffent pas parce qu’ils ne bougent pas alors que c’est pas tout le temps le cas. Tu peux très bien aller à des concerts comme Portishead : personne ne bouge mais tout le monde était aux anges. Il faut arriver à passer outre ça. Mais ça m’a rappelé mes premiers concerts où je faisais une musique qui était beaucoup plus calme. Ça, ça ne m’a pas manqué.

LFB : Est ce que tu as adapté de manière particulière ta setlist par rapport aux concerts assis ?

Kid Francescoli: Non, pas par rapport aux concerts assis, mais en tout cas la setlist entre les deux lives, celui qui été prévu en 2020 et celui qu’on a commencé aujourd’hui. On a sorti deux inédits entre temps: Nopalitos et You, Love et c’est vrai que c’est des morceaux un peu plus dansant. Et j’ai voulu les intégrer à la setlist pour qu’il n’y ai pas de temps mort de la danse… Ce n’est pas forcément de la danse mais de l’intensité et de l’énergie. Peut-être qu’il y ai dans un morceau dansant, un break qui soit un peu calme, mais qu’il n’y ait pas un morceau entier pour redescendre.

LFB : Il y avait un besoin de retrouver de l’énergie sur scène ?

Kid Francescoli : Ouais complètement.

LFB : C’est quoi ta routine d’avant concert ?

Kid Francescoli : On est dans les loges. Le plus important en tournée, vu qu’on passe beaucoup d’heures ensemble, et pas beaucoup d’heures à travailler entre guillemets, parce qu’il y a juste une heure et demie où tu travailles vraiment, c’est d’essayer d’avoir le plus possible de complicité et de moments où ce soit cool en ensemble.

Sinon la routine, ouais un petit verre de rhum avant de monter sur scène mais pas plus parce que t’as pas vraiment besoin de ça, parce que l’adrénaline de la scène, c’est tellement puissant, que t’as pas besoin de grand chose.

LFB :  Est ce qu’il y a un morceau incontournable que tu joues ou que tu joueras tout le temps sur scène ?

Kid Francescoli  : C’est forcément Moon parce que je sais que là, avec le nombre de dates qu’on a aujourd’hui, avec ce qui s’est passé sur TikTok et tout le reste pendant le confinement et au rayonnement que ça mène à l’international, c’est grâce à ça qu’on va jouer. Je ne me leurre pas, c’est grâce à ça qu’on va jouer aux États-Unis. C’était déjà dans les tuyaux avant en fait ça a accéléré le truc. Donc ouais, on est obligés de le jouer toujours et avec plaisir parce que c’est je ne peux pas me lasser de voir des gens en folie devant moi parce que je joue un morceau.

LFB : Meilleur et/ou pire souvenir de concerts ?

Kid Francescoli  : Il y en a plein mais c’est selon les époques. Parce que quand tu commences, tu te dis que c’est le premier concert à Paris, après tu fais ton premier concert complet, après le premier concert à l’étranger… Récemment, on a fait notre premier Olympia et c’est quand même très émouvant pour moi, il y avait toute ma famille qui était venue, maman qui pleure et tout ça… ça fait parti des meilleurs souvenirs de concerts. Ou alors des concerts où il y avait de super ambiance, le Paléo Festival durant la dernière tournée, ça c’était un souvenir très fort.

Et le pire souvenir, il y a en plusieurs aussi. Les deux qui me viennent c’est à Jakarta, j’avais voulu sauter et en fait j’ai sauté sur le décor de l’affiche du festival! J’ai failli me casser la jambe alors qu’il y avait encore Moon à jouer. Et puis, j’ai fais des concerts à l’époque, comme je vous disais tout à l’heure, quand j’étais tout seul avec ma guitare et j’ai fait des concerts, dans des café-concert entiers, devant des audiences entières qui me tournaient le dos, et parlait tellement fort que quand je finissais les morceaux,  personne ne s’en rendait compte… Donc voilà, la balance entre les deux est quand même assez large.

LFB : Peux-tu nous parler de l’importance du catering ?

Kid Francescoli : Ah, ça c’est très important parce que tu passes beaucoup de temps sur la route, le moment où tu arrives à côté de la scène et que tu trouves les loges et le catering, c’est pendant une journée et c’est ta maison.

Donc il faut que vraiment, au plus c’est bon au mieux tu te sens. Parce que, d’un coup l’hôtel si les draps sont biens, que la chambre est confortable et qu’en plus le catering est bon, qu’il y a du bon café, des bons fruits, et tout ça, et bien forcément ça influe sur tout ton mental, et ton humeur sur le reste de la journée.

Ian Caulfield

LFB : Comment as-tu vécu ton premier concert post covid ?

Ian Caulfield  : Le premier concert c’est au FGO Barbara donc c’était pas mal, c’était très bien même, en formule assise. Après, j’ai eu un premier festival début juillet où là, c’était super. Pareil, c’était assis. Le premier concert aux Francofolies où les gens sont debout par contre là c’était fou, il y a eu la Grande Scène. Effectivement, ça fait bizarre mais en même temps pas tant que ça, parce que ça ne s’oublie pas aussi vite que ça la Grande Scène. Donc, c’est juste un bonheur !

@ Caroline Jollin

LFB : Des habitudes que tu avais avant que tout change ?

Ian Caulfield : Oui, parce que j’ai longtemps tourné seul déjà. Après, j’ai eu un batteur. Et maintenant, on est trois depuis pas longtemps sur scène. Du coup, c’est vrai que les habitudes changent un peu mais pas tant que ça finalement. C’est toujours un peu la même routine, mais c’est plus dans le fun par contre, c’est plus rigolo. Et puis, c’est toujours agréable d’être entouré d’autres amis parce qu’il y a moins de choses qui reposent sur nous. On peut répartir l’énergie au fil de la journée. C’est pas mal.

LFB: As-tu adapté ta setlist en fonction de si un concert est  assis ou debout ?

Ian Caulfield: Non, je pars du principe que, assis ou debout, on doit donner la même chose. Après ce qui change, c’est plus dans la relation qu’on a avec le public, où là, c’est plus compliqué de les faire sauter, de les faire danser.

J’aimerais exprimer aux gens « Levez-vous ! Faites n’importe quoi”, mais ça mettrait d’autres personnes mal à l’aise parce que je pense qu’il y a des gens qui viennent en sachant qu’ils vont respecter les normes sanitaires etc. Le plus important pour moi c’est qu’ils reçoivent la musique et qu’on puisse leur donner après, advienne que pourra, le moment où l’on pourra danser sans se poser de question. J’adapte plutôt le discours.

LFB : Est ce qu’il y a un morceau incontournable que tu joues ou que tu joueras tout le temps sur scène ?

@ Rarolin Cougeole

Ian Caulfield: Un morceau incontournable et de l’auto promo ce serait Ne te retourne pas. J’adore jouer ce morceau en live.  Il y a un côté assez dansant. Ce n’est pas le cas de tous mes morceaux. J’ai des chansons pas toujours très dansantes. Et celui-là danse plutôt bien. Et donc je suis content de le jouer à chaque fois, ça me donne envie d’en faire d’autres dans ce genre-là.

LFB : Meilleur et/ou pire souvenir de concert ?

Ian Caulfield:  Mon meilleur souvenir ? Franchement, le truc que j’ai fait à Châlons, au Festival d’ici et d’ailleurs c’était incroyable. J’ai fait un concert avec quinze enfants sur scène, et ça je sais que c’est un souvenir que j’aurais toute ma vie.  Parce que c’était trop bien! Il y avait des violons, des choristes, des percussions. Il y avait mes parents qui étaient venu me voir. C’était quand même un moment très fort pour moi même si ce n’était pas le plus gros festival que j’ai fait.

Mon pire souvenir, c’était comment dire, pas à cause du festival, mais à cause de conditions personnelles. C’était à La Magnifique Society où j’ai fait un concert le lendemain d’un décès d’un proche et c’était très difficile à gérer, extrêmement difficile. Parce que du coup, c’était à Reims, j’ai hésité jusqu’au moment du concert à faire le show. Et finalement, il y avait quelque chose d’assez joli dans le fait que toutes les personnes proches de cette personne étaient là au concert. Mais c’est difficile de faire pire…

LFB : Peux-tu nous parler de l’importance du catering ?

Ian Caulfield : Moi, je suis assez client du catering en général. J’aime bien parce qu’on croise tout le monde là bas. Je ne suis pas très difficile en nourriture moi. Souvent les gens se plaignent que c’est pas bon. Moi ça ne me dérange pas trop. Mais c’est important quand même, garder un peu d’énergie. Enfin l’alimentation. Quand on fait des tournées, c’est primordial. Ça permet de rester en forme, de ne pas trop se plomber, de manger sain, c’est hyper important. C’est vrai que les caterings font de plus en plus d’efforts à ce niveau là et c’est assez plaisant.