Le 8 mars dernier, le trio Foncedalle sortait son premier album chez Exag’ Records, le label belge. Onze titres où guitare et basse s’entremêlent, se nourrissant sans cesse de beats électroniques. Les musiciens poursuivent actuellement leur tournée, entre la France et l’Allemagne, forts d’une expérience live déjà bâtie depuis 2022 et la sortie de leur EP Traboule.
Il fallait oser. S’appeler FONCEDALLE et ainsi rappeler à celles et ceux qui ont déjà fumé une fois dans leur vie cette sensation qui alors s’instaure au creux de notre ventre : la faim qui tiraille et tenaille. Cette irrépressible envie de vider son frigo et ses placards. Avaler, avaler, avaler. Peut-être que c’est aussi l’impression qui se dégage de l’album : écouter, écouter, écouter. Consommer et consumer la musique et les notes, les boire puis les recracher.
TransU instantanément pour nous faire décoller : un chant évanescent, des glitchs et un tempo relevé. En référence au groupe TransAm mais pouvant aussi rappeler le trio Meule, c’est un titre où les sens voyagent, où les pas se perdent, où le sourire reste. A mi-chemin entre le rock et le krautrock.
Meghan, dans la même lignée que Louis II nous propulse vers une atmosphère chargée, où la batterie ne s’arrête jamais. Mais Saint Angers, en écho à l’ouverture de l’album, compte bien nous faire bouger. Une voix en fond, des influences oscillant entre rock et kautrock et toujours cette entrain à faire de la musique. Si nous n’avons pas encore eu la chance de voir le groupe en live, on imagine aisément les corps relevés, la tête qui dodeline au rythme des riffs et la joie qui s’imprime sur les peaux.
Puis, des transitions qui parsèment l’album : OLD et Davy Club. Des respirations bienvenues pour faire redescendre la pression. Avant W.A.N.E et sa progression rock, avant Nightt Club qui conclut cet album. Un dernier titre définitivement électronique, entre Suuns et Soulwax qui nous emmène vers Chk chk chk avec le riff de guitare finale. Mais avant de terminer cet opus, KDB s’impose, naturellement. Les synthétiseurs fusionnent avec guitare et basse, pour un résultat résolument mélancolique et délicat. Quant à Heatwave, c’est un savant mélange d’électronique et de rock. Des sonorités froides et fortes, qui donnent envie de danser dans une cave des heures durant sans s’arrêter.
Enfin, parler alors de François Roses et de son hommage assumé au courant Madchester qui regroupait dans les années 80 les artistes mancuniens mêlant rock psyché et rythmique funk. Nul doute que FONCEDALLE aurait adoré jouer ce morceau au club mythique l’Hacienda, en ouverture de Happy Mondays ou après un concert de Stone Roses. Ici, tout prend son temps : les guitares, la batterie et la basse.
Avec ce premier album, FONCEDALLE déploie des sonorités mouvantes et contrastées. Guitares frénétiques, basse hypnotique et voix robotique : ce sont les ingrédients parfaits pour danser. Les synthés et la boîte à rythme ajoutent à ces onze titres une transe mystique inattendue mais opportune.