Chez La Face B, on adore les EPs. On a donc décidé de leur accorder un rendez-vous rien qu’à eux dans lequel on vous présentera une sélection d’EPs sortis récemment. Aujourd’hui, ce sont ceux de MadeInParis, Ucyll & Ryo et Leone qui passent sous le radar de La Face B.
MadeInParis – Quel beau jour pour mourir
Si c’est durant le jour que MadeInParis a décidé de rendre l’âme ce n’est pas anodin, tout ce qui l’attire se trouve dans l’obscurité nocturne. Son amour pour les drogues en est un bon exemple, un moyen de s’évader du quotidien et de vivre une vie marginalisée dans laquelle il se complait. Un mode de vie sexe, drogue et rap, qui se retrouve tout au long de l’EP. Effectivement ses nuits semblent agitées, ce qui se ressent avec l’ambiance musicale du projet avec des instrumentales à la fois très aériennes sur lesquelles des 808 percutantes apportent un côté plus sombre. Des instrumentales sublimées par des flows mélodieux qui apportent une dimension planante aux huit titres de l’EP. Egalement attiré par le monde de la mode, l’artiste a décidé de clairement le représenter sur le tracklisting avec les titres Chanel et Prada. Son amour pour les femmes est aussi longuement exploité, un amour qui semble dur à dompter pour l’artiste qui à force de jouer sur plusieurs tableaux et d’avoir plusieurs +33 dans son téléphone semble se perdre lui-même dans les diverses femmes qu’ils rencontrent. Un propos qu’il explicite notamment avec cette phase :
« Souvent je suis seul, faut que j’arrange ma situation
Beaucoup de fellations, évidemment pas de relation
Choquée de ce que je suis devenu, ma mère ne me reconnaît plus«
MadeInParis arriver à recréer au sein de sa musique l’univers marginal dans lequel il évolue et arrive à y faire rentrer son public par une cohérence musicale bien travaillée et cela tout au long du projet. Pour conclure, il est plus pertinent de laisser l’artiste finir avec Liquide et cette phase :
« Quel beau jour pour mourir mais souvent, j’réalise la nuit«
Ucyll & Ryo – Amour Hôtel
Un second EP pour un jeune duo qui continue de distribuer une musique singulière, inspirée comme pour beaucoup d’artistes de leur générations, par la montée en puissance du digital et tout ce que cela comporte. Un monde numérisé qui leur permet de livrer une musique faite majoritairement par leurs mains. Effectivement, le duo écrit et interprète ses titres mais touche aussi au beatmaking. On les retrouve d’ailleurs à la production sur plusieurs de leurs propres titres présent sur Amour Hôtel.
Les inspirations de Ucyll & Ryo sont multiples mais toutes sont exploitées dans ce projet. Le nom, Amour Hôtel est inspiré d’une certaine sorte d’hôtel présent au Japon, lieu où le projet a été enregistré et d’où est originaire Ryo, ce qui se ressent dans certaines sonorités utilisées. Ces hôtels sont des lieux intimes où les couples profitent de quelques minutes à l’ombre de leurs vies effrénées pour s’adonner au plaisir charnel. Une ambiance feutrée qui est réimplantée dans l’univers du projet et qui se ressent dès l’ouverture avec Ce soir.
De plus, le duo semble vouloir pousser sa musique encore plus loin en allant en dehors des barrières que certains ont tendances à fixer. Ils ont eux aussi envie de sortir de cette vie effrénée et de plus en plus standardisée. Pour cela il se réfugie dans un univers planant et nocturne où l’envie de s’évader du monde réel revient à plusieurs reprises que cela soit dit directement par les artistes où que cela se ressente dans la musicalité et l’univers qu’ils ont déployés.
En onze titres, le duo arrive à poser son univers tout en diversifiant leurs flows et leurs instrumentales. Une belle performance qui risque de leurs ouvrir un bel avenir.
Leone – Vibes
A l’aise avec les sonorités de son époque, Leone a tapé dans l’oeil de Rilès qui l’a fait signé dans sa structure. Très actif, il livre Vibes et les quatres titres le composant pour continuer à présenter son univers musical.
A l’aise avec les mélodies et la musicalité, il n’hésite pas à les incorporer au sein d’un rap qui peut aussi se montrer plus brut.
Le projet évoque les différentes façon qu’à l’artiste de savourer une nuit. Le projet débute avec Los Angeles où le spectateur est emporté dans une ride nocturne sur les grands axes californiens. Là où Minuit amène des sonorités plus dansantes, rappelant des nuits qui semblent ne jamais s’arrêter où drague et danse ne font qu’un. L’after se fera verre de Whisky à la main, Leone ne semble pas vouloir aller dormir de si tôt et l’envie de continuer la fête le plus longtemps possible se ressent. En tout cas, elle ne se terminera pas avant un Dernier appel, histoire d’évacuer la mélancolie de fin de soirée amené par l’excès d’alcool qui a pu lui parasiter les pensées.
Il y a peu à parier qu’en développant un univers aussi cohérent et complet, l’artiste fera résonner sa musique pour un bon moment, et ce pour le plus grand plaisir de ses fans.