Chez La Face B, on adore les EP. On a donc décidé de leur accorder un rendez-vous rien qu’à eux dans lequel on vous présentera une sélection d’EP sortis récemment. Ambiance folk et détente aujourd’hui pour ce quatrième rendez vous avec Bear’s Den, Villagers et Slim & the Beast.
Bear’s Den – Only Son of the Falling Snow
Décembre est l’un de ces mois sombres où l’on survit plus que l’on ne vit. Pour certains, il est synonyme de joie et de temps passé auprès des siens. Pour d’autre, ce n’est qu’un rappel déchirant de l’absence de proches et une période angoissante que l’on a hâte de voir se terminer. Dans tout cela, il y a Son of the Falling Snow, l’EP délicat de Bear’s Den qui apparaît comme une lumière au cœur de toute cette noirceur hivernale. La voix calme d’Andrew Davie nous apaise et nous fait l’effet d’une séance de cocooning devant un feu de cheminée, le tout enroulé dans un plaid. Nichées au cœur de la voix d’Andrew, on retrouve la douceur des notes de piano ainsi que la chaleur des cuivres, devenue la véritable botte secrète du groupe. On retrouve cette douceur aussi bien dans la musique que dans les textes où tout est poétique. Ce qui nous touche dans cet EP, c’est la simplicité des choses qui l’ont inspiré et notamment pour le second titre, The Star of Bethnal Green, morceau basé sur la connexion entre le public et l’artiste lors d’un concert. Quand l’alchimie opère, l’un offre à l’autre une fenêtre ouverte sur son âme, quelque chose de transcendant se produit alors. Une inspiration simple et touchante qui débouche sur des titres aux thématiques bien familières, retrouvées dans Longhope : la famille, le deuil mais aussi l’espoir. A l’écoute de ces trois morceaux, on aurait presque envie que l’hiver se prolonge.
Villagers – The Sunday Walker
Villagers n’a de cesse que de nous provoquer littéralement ce que l’on pourrait qualifier de souffles coupés musicaux. Produit en même temps que l’album The Art of Pretending to Swim, l’EP The Sunday Walker renferme quatre titres inédits qui ont eux aussi leur propre histoire à raconter. Did You Know? évoque la quête de l’amour, lorsque l’on se lance innocemment corps et âme à sa recherche jusqu’à s’en brûler les ailes. Du sentiment grisant lorsqu’on le trouve à la descente aux enfers lorsqu’on le perd. S’en suit une balade lancinante avec pour seul repère la voix de cristal de Conor O’Brien : Sunday Walker qui nous renvoie à nos propres moments de perdition. L’ensemble de l’EP réalisant, comme le dit le groupe, un album de chansons de perte et de prise de conscience. Habitué aux guitares folks des titres de Villagers, on ne peut s’empêcher de noter la présence de flûte, violon, clavier et de cuivres au sein des morceaux, créant une harmonie délicate s’alliant parfaitement avec les paroles. Une dimension tout aussi douce que d’ordinaire qui fait effectivement de The Sunday Walker, une balade dominicale au cœur de nos introspections.
Slim & the Beast – Slim & the Beast
Formé par les jumeaux américains Lopez-Barnantes et le français Aurélien Amzallag, Slim & the Beast forme un trio folk-rock tout droit venu de la Californie ensoleillée des années 70. Six titres pour un voyage musical à travers le monde, de Lisbon à Pasadena, mais aussi à travers les époques. Fermez les yeux et vous vous retrouvez sur de vieilles routes américaines dignes d’un roadtrip à la Thelma & Louise, la poussière vous passant dans les cheveux. Mais si vous écoutez attentivement, vous noterez cette touche de modernisme qui caractérise Slim & the Beast. Carry Me Further sonne ainsi comme une marche arrière en ligne droite vers le passé au cours de laquelle on entendrait un tube du présent sur les ondes de la radio. Le trio mélange ainsi les époques et les styles musicaux avec une facilité déconcertante. Mêlant sans gène un folk-rock old-school à la Beach Boys voire même Beatles à des rythmes et sonorités électroniques plus dans l’ère du temps, le groupe vogue avec intelligence à travers ce méli-mélo bien orchestré. De la balade pure folk dans Close To You à la mélodie pop-rock de What It Is, on ne sait à quoi se raccrocher dans ce tourbillon de bonne humeur, emporté par les good vibes chantées par le groupe.