À l’occasion de son passage au Pop Factory, Gabriel Auguste a pris le temps d’un échange avec nous. L’occasion de discuter synthés, sport et Coups Bas.
La Face B : Bonjour Gabriel, comment ça va ?
Gabriel Auguste : Ça va très bien, on sort des balances ça s’est bien passé, donc ça va.
LFB: Tu lances un nouveau projet solo, après des expériences en groupe, comment tu te sens ?
GA : Ça va, parce qu’en studio j’ai l’habitude de travailler tout seul et ce n’est pas tellement un challenge. J’aime bien cette nouvelle expérience, surtout que je ne suis pas entièrement seul. J’ai travaillé avec Étienne Jaumet sur l’EP donc je vais le voir, j’utilise son savoir de synthés, de boîtes à rythme en tout genres. Et pour le live, j’ai des musiciens et c’est assez rassurant d’avoir des gens autour de soi qui suivent le projet depuis longtemps et qui sont de bons musiciens.
LFB : Ce sont des gens avec qui tu avais déjà joué auparavant ?
GA : Non mais ils sont là depuis le début, même quand c’était des dates sans public, sans argent, comme des répètes. C’est une team de potes.
LFB : Est-ce que ça change des choses de travailler sur un projet à son nom ?
GA : Oui, ça règle tous les problèmes de discussion. Si tu veux être autoritaire et totalitaire tu peux, mais le pendant de ça, c’est que tu es permanence en train de te demander si les choses sont assez bien parce que si ça ne l’est pas c’est uniquement de ta faute. Mais il faut se lancer.
LFB : Tu as un premier EP Coups Bas, comment tu l’as construit ?
GA : Il y a eu plusieurs couches successives. Ça commencé à la fin de Wall Of Death où j’ai commencé à écrire des morceaux tout seuls. Et puis petit à petit, ils ont mûri, jusqu’à être une sorte de première version de l’EP. Et j’ai commencé à travailler avec quelqu’un avec qui on a beaucoup écouté de musique et qui m’a beaucoup conseillé, et à ce moment-là on a décidé de prendre ces compos et d’aller travailler avec Étienne Jaumet. J’aime bien travailler seul mais c’est vraiment cool que ça puisse résonner avec d’autres personnes. Je venais plutôt des guitares, des basses, des batteries, et j’avais très envie d’avoir des sons de synthés, de boîte à rythme. Avec Étienne ça m’a permis de tout faire passer dans de vraies machines et d’avoir l’organicité. Les gens disent que les synthés amènent un côté moderne, et en fin de compte la façon qu’on a eu de peaufiner l’EP, ça a donné un côté hyper 70s et organiques. À nouveau, je me retrouvais à jouer de la musique, plutôt que faire des carrés sur Protools.
LFB : Il y a une grande cohérence dans l’EP, avec un morceau qui se dégage un peu, Tremble, qui est beaucoup électronique et dance que le reste.
GA : Je dirais que moi, il m’a surpris aussi. Je n’ai jamais fait de truc comme ça. Mais si on prend Tu Danses, Tremble en est aussi éloignée que de Sur ton passage qui est une balade un peu country avec du lapsteel, mais c’est juste que ce sont des trucs que je n’avais plus l’habitude de faire. J’aime bien avoir plein de couleurs dans un disque, ça permet de ne pas s’emmerder, la question c’est de trouver un fil conducteur qui catalyse les morceaux.
LFB : Dans les synthétiseurs que tu as utilisés, il y en a un que tu as préféré aux autres ?
GA: Oui, c’est le SH-101. C’est un monophonique avec lequel j’ai fait quasiment tous les arpegiattors et beaucoup de basses. C’est vraiment un synthé qu’il est bon d’avoir dans son studio.
LFB : Est-ce que tu peux nous parler un peu de tes musiciens ?
GA: Il y a Gabriel Le Masne, qui joue de la batterie. C’est un batteur qui vient du jazz il me semble. Il joue pour Cola Boyy, de temps en temps pour des artistes qui tourne, il compose aussi avec un projet qui s’appelle Chient Méchant. C’est quelqu’un de confiance sur scène. Et il y a Raphaël qui est un copain qui a un groupe aussi, qui s’appelle PAALMA. Il était au départ plutôt à la basse, et puis en fait il y a eu tellement de synthés que je lui ai demandé ça aussi. C’est un super musicien.
LFB : En te suivant sur les réseaux sociaux on note que tu es sportif, qu’est-ce que ça t’apporte dans ta pratique musicale ?
GA : Je crois que je suis quelqu’un qui a des addictions. Il m’est arrivé d’en avoir d’autres que le sport et c’est moins constructif. Ça sert la musique parce que ça sert le bien-être du quotidien et ça fonctionne comme ça. Je fais beaucoup de montagne, ou des sports de glisse.
LFB : Aujourd’hui, tes projets c’est quoi ?
GA : La première phase c’est l’EP. Ensuite à la rentrée de septembre, il y aura un album et puis je fais de la musique pour d’autres gens aussi. J’ai un équilibre hyper cool. Je fais de la production, des textes, un peu de tout tant que ça me plaît.
LFB : Est-ce que tu as des coups de coeur récents à nous partager ?
GA : Je trouve que Julien Gasc, qui est un artiste qui est chez Born Bad, c’est dingo. C’est une pop française hyper poétique, hyper bizarre, comme de la pop anglaise des années 70, un peu weirdo, acide, jazz, pop, chelou mais en français et il est hyper fort.