General Elektriks : « Je reste quelqu’un de positif malgré les coups de Blues »

On a compté, à quelques jours près, cela fait 10 ans que nous avons vécu notre premier concert de General Elektriks. 10 ans qu’Hervé Salters nous enchante et qu’on révait de pouvoir se poser avec lui pour discuter. C’est désormais chose faite avec la sortie de son nouvel opus, Party Like A Human. On s’est autorisé une longue conversation pour parler musique, humanité, lien social, cinéma et de… moutarde.

La Face B : Salut Hervé, comment ça va ? 

General Elektriks : Bah ça va très bien, je suis ravi d’être ici. C’est un drôle de moment, le disque sort après de nombreux mois de travail et d’envie de le partager. C’est un super moment en fait… 

LFB : Justement, avant de parler de l’album, toi qui es reconnu pour tes prestations scéniques : as-tu hâte de refaire la scène comme un être humain ? 

General Elektriks (rires) En tout cas ça fait partie de l’idée derrière ce disque, qui est à double lecture ; mais pour revenir à ta question oui, socialiser de nouveau, musicalement parlant c’est à dire aussi bien sur scène avec les musiciens qui se joignent à moi, les retrouver, réarranger les morceaux que j’ai fait sur le disque spécialement pour la scène, déjà ça c’est super. Et puis le partager avec le public chaque soir c’est quelque chose d’exceptionnel.
Autant le processus du disque est très solitaire, autant celui du live est très social… Je suis assez impatient de ça.
Mais je suis aussi impatient de partager l’esprit du disque :  Party like a human bien sûr il y a ce côté « fête », mais il y a aussi un côté « être un être humain », et qu’est-ce que cela veut dire aujourd’hui, particulièrement avec les deux années que vient de traverser l’humanité avec la pandémie.

LFB : Il y a un élément important du disque, sur lequel on se penche beaucoup avec le retour du vinyle d’ailleurs, c’est la pochette. Elle envoie plein d’indices, à la fois une trame très apocalyptique mais aussi un aspect très pop, très coloré, peux-tu nous parler de sa conception ?

General Elektriks : Bien sur, et d’ailleurs merci de parler de ça car c’est important pour moi. En fait l’illustration qu’on a utilisée pour la pochette existait déjà avant que l’album soit terminé, il s’agit d’une œuvre d’une pop-artist italienne qui s’appelle Laurina Paperina. Je l’ai découverte dans un livre d’art qui s’appelait Off the Wall, art of the absurd. Il y avait différentes peintures d’elle dedans,notamment celle-ci qui s’appelle Skull Valley, qui effectivement m’évoquaient quelque chose de très post-apocalyptique et psychédélique – à la manière d’un Hieronimus Bosch sous acide un peu (rires). 

J’avais déjà trois embryons de morceaux, les trois premiers du disque, Party like a human, Seeker et Pick up the pieces, et quand j’ai vu la pochette, ça a fait un effet de ping-pong : ça collait vraiment bien, et j’avais déjà à l’esprit le début du morceau qui parle d’une invasion extraterrestre. On en trouve un d’ailleurs sur la pochette, finalement l’idée collait doublement bien. J’ai contacté Laurina pour savoir si elle serait d’accord pour qu’on utilise son illustration sur la pochette, et comme c’est quelqu’un de très avenant et de très sympathique elle a accepté, et elle a même fait une autre illustration spécialement pour Party like a human. Super collaboration, je suis ravi. La pochette résonne bien avec ce qui se passe à l’intérieur. 

Donc effectivement, cette pochette n’est pas du tout un hasard, et à vrai dire ça a été intéressant de l’avoir trouvée si tôt dans le processus car ensuite dès que j’entamais un nouveau morceau, quand j’avais un petit doute sur la couleur vers laquelle aller, un arrangement ou quoi, la pochette me donnait un petit choc électrique et m’inspirait pour la marche à suivre.

LFB : Est-ce que tu as pensé cet album comme un album concept ? D’une part avec ces trois parties de la fin, bien sûr j’imagine que ce disque est en lien avec ce qu’on a vécu dernièrement. Mais au-delà de ça je trouve qu’il forme un tout – et je n’ai pas l’impression que tu aies déjà fait ce genre de disque auparavant – avec une idée « fil rouge » qui se tient du début à la fin. 

General Elektriks : Oui justement, ça a même failli être un album concept entièrement sur l’invasion extraterrestre. Mais j’ai eu peur que ça soit un peu poussif, sur la longueur d’un album… Je crois qu’il faut savoir aller où les morceaux nous emmènent, et pas forcément les forcer à aller quelque part. J’ai gardé cette idée « concept » de l’invasion pour ce triptyque de la fin dont tu parles (Cosmic Check). Mais de toute façon, il y a un thème général autour du disque, qui n’est pas vraiment la pandémie en fait, mais plutôt l’environnement, la manière dont l’humain massacre la planète et « met le feu à sa maison »…

Ce trait qu’a l’humain de toujours tout gâcher. C’est surtout cette idée qui est le fil rouge derrière les morceaux, textuellement il y a donc un concept. Mais tu as raison, je n’avais jamais vraiment expérimenté cette façon de fonctionner auparavant, donc c’est vrai qu’on peut dire que ce disque porte son drapeau de manière un petit peu plus claire. 

LFB : Ce qui est intéressant, c’est que les morceaux du disque fonctionnent très bien individuellement mais prennent une force supplémentaire lorsqu’on les écoute ensemble ; c’est vraiment un album qui s’écoute en entier en fait. Il se dévoile sur la longueur.

General Elektriks : Merci de me dire ça, c’est vrai que le format du vinyle et de l’album est important pour moi, même si je sais que pour certains c’est désuet car les gens ne consomment plus tellement de la musique comme ça, consomment juste des morceaux. Moi ça me tient à coeur, l’idée de l’album, l’oeuvre que tu tiens entre tes mains, que tu écoutes de A à Z.

C’est vrai que mon disque te prend un peu par la main, te fait aller d’un point à l’autre, en passant par différentes rues jusqu’à t’amener à la sortie. J’ai toujours un peu fait ça, mais peut-être pas de manière aussi nette – je ne pourrais pas expliquer pourquoi , mais peut-être que ce qu’on a traversé ces derniers 18 mois a rajouté une couche au concept que j’avais déjà, cette idée de destruction de l’environnement par l’humain… Ça a donné une sorte de « funk existentiel », car tout est quand même beat oriented, on reste sur quelque chose qui peut te faire bouger les hanches quoi. Mais au niveau du texte la musique fait face au vide existentiel de l’être humain qui est un peu perdu sur son caillou dans l’espace. Cet aspect a été renforcé par la pandémie, c’est peut-être pour ça que cette identité d’album concept (qui s’écoute du début à la fin) est plus présente sur ce disque.

LFB / Et est-ce qu’on peut parler d’album sombre ? Que ce soit musicalement ou au niveau des textes, on peut le trouver inquiétant : comme si une sorte de filtre s’était posé, presque quelque chose de dissonant..

General Elektriks : Écoute oui, tu as entendu ce que j’espérais que les gens entendent dans ce disque. En fait j’ai laissé plus de place à mon côté expérimental, qui a toujours été là mais en moins fort – on le sent poindre dans certains morceaux précédents, Brain Collar ou La nuit des éphémères par exemple.
Mais je ne mettais pas l’accent là-dessus. Mes parents nous emmenaient voir du Stockhausen, du Messiaen, mais j’aime aussi beaucoup la pop, le funk,… Disons que ça met la loupe sur un ingrédient qui était déjà là..

Il y a des passages atonaux par exemple… Il me semble que tu ne peux pas parler de la situation actuelle, dans laquelle les humains se sont mis, sans avoir recours à cette dissonance. Tu peux le faire, mais c’est du divertissement j’imagine – après attention, je n’ai pas cherché à faire un album plombant, mais je trouvais ça intéressant qu’on perde un peu pied, de faire perdre l’équilibre et de surprendre, de ne pas être juste dans le narratif.


LFB : Oui, et puis ça sort la musique de son rôle purement festif, car on ne peut pas passer à côté du texte. Il vient toujours nous chercher à un moment ou à un autre. 

General Elektriks : C’est vrai, tant mieux si tu le ressens, justement c’est quelque chose qui m’a beaucoup fait souffrir jusqu’à présent. Je suis franco-britannique, on tourne un peu partout, mais c’est quand même essentiellement en France que ma musique vit. Pourtant j’ai parfois eu l’impression que le public ne s’intéressait pas forcément à mes textes, et je mettais l’accent plutôt sur la proposition musicale. Après ce n’est pas une frustration, mais je me suis dit avec ce disque « pour que les gens le comprennent, il faut que je mette vraiment en lumière le texte ».

J’espère que ça laisse encore la porte ouverte à l’interprétation, mais il y a quand même quelque chose de plus ouvertement sombre, qui affiche ses couleurs ; tu ne peux pas trop échapper dans Chambre magique à la manière donc les choses déraillent. Il y a souvent ce point de fracture d’une mélodie de départ qui est très pop, très jolie, et que je « gâche » à la manière dont l’humain peut gâcher ce qui lui est donné. 

LFB : J’ai remarqué un truc, c’est que sur l’album tu ne chantes pratiquement jamais à la première personne. Comme si elle était réservée aux collaborations et aux invités. J’ai l’impression que tu as beaucoup écrit en forme d’unité, et que les parties à la première personne sont là pour montrer ce qu’il y a de pire chez l’être humain. 

General Elektriks : Ah effectivement dans Chambre magique c’est totalement ça (rires). Après il me semble que tu peux être dans l’intimité et la révélation de toi en tant qu’auteur sans dire forcément « je » : à partir du moment où tu t’exprimes sur un sujet, même si tu le fais de manière très objective c’est quand même toi, ça passe par ton filtre. Maintenant malgré ça j’ai l’impression que c’est un disque très personnel, on entend beaucoup mes cordes vocales… Surtout sur le dernier morceau, je voulais terminer sur quelque chose d’assez direct et intime : c’est un morceau qui parle d’un couple, d’une envie de se détacher du monde.

Avec tout ce qu’on s’est pris dans la gueule les derniers mois et années, entre l’élection de Trump, la montée du Rassemblement National, le Brexit, les réactions des uns et des autres à ce qu’on continue d’appeler la « crise migratoire », je trouve qu’il y a un moment où tu te dis « ok je n’ai plus du tout envie d’être dans cette version du monde, je veux rien avoir à faire avec ces gens ». Quelque part, c’est de la faiblesse intellectuelle, car en réalité on sait qu’il faudrait plutôt se battre pour faire exister le monde dont on a envie. Ce morceau c’est exactement ça : « We’ll find a secret Isle, dissipear for a while ». 

LFB : C’est l’impression que j’ai justement. Comme si les moments de force et d’élan étaient (ou devaient être) collectifs, et seuls les moments de faiblesse étaient individuels – d’où l’utilisation de la première personne sur ce morceau par exemple. 

General Elektriks : Oui, c’est exactement ça. On est vraiment tous dans le même bateau, et on est aussi encouragés à être le centre de notre propre univers – alors qu’on peut ne pas nier notre individualité, mais quand même être des être sociaux et penser en terme d’unité. A ce qu’il y a de mieux pour nous tous, pas uniquement pour nous-mêmes. 

LFB : Finalement, toi qui est habitué avec des gens, mais pas sur ta musique, c’est l’album qui est le plus habité et sur lequel tu laisses la parole aux autres. 

General Elektriks : Oui, justement, décidément tu as bien entendu mon album donc merci… Pour moi le problème de l’humain vient en grande partie d’un égo surdimensionné, d’une négation de l’autre : je voulais explorer l’humain de manière collective, sociale, créer notre propre petit univers à plusieurs. Même si je suis un peu le « maître marionnettiste » car je décide des thèmes, etc, cela reste un dialogue. C’était important pour moi par exemple que la première voix autre que la mienne qu’on entende sur ce disque soit celle de Lateef qui est un artiste que j’apprécie et un grand copain.
Tout ces invités sont importants pour moi, c’est un commentaire sous-jacent de cet aspect collectif. 

LFB : Est-ce que tu peux me parler d’un morceau Cosmic check part III : Humans Unite! ? On a l’impression que tu aurais dû finir sur ce morceau et qu’au dernier moment tu as décidé de rajouter quelque chose de sombre (rires). 

General Elektriks : (rires) Oui voilà, merci d’avoir relevé ! Effectivement je voulais terminer sur Humans Unite, pour finir sur la note d’espoir du disque. Un peu à la Marvin Gaye, ou à la Sly, c’est inspiré de cette tradition de la grande balade soul des années 60… Très premier degré, texte simple, sans emphase, très direct. Ça me paraissait chouette de finir là-dessus, avec l’idée qu’on peut changer le cours des choses – j’y crois en plus. Mais quelque part ça aurait été un peu un mensonge par rapport au reste du projet de finir là-dessus. J’avais envie de revenir à quelque chose de sombre et de très réaliste.

LFB : Justement, en finissant par ce constat, est-ce que tu penses que l’être humain peut être sauvé ? 

General Elektriks : Oui, je pense, mais ça va être difficile… Après je ne suis ni politicien ni sociologue, mais j’ai une sensibilité, je suis optimiste malgré des coups de blues – cet album c’est un peu un coup de blues humain d’ailleurs. Mais même si j’ai tendance à me dire « mais comment ça se fait qu’on regarde tous notre maison cramer sans rien faire? » , eh bien de tous temps on a des preuves qu’en se bougeant les choses sont possibles. Tout paraît toujours insurmontable jusqu’au moment où quelqu’un fait bouger les choses qui ne paraissent plus du tout insurmontables (rires). J’ai l’espoir qu’on réalise tous qu’il faut et qu’on peut se battre, que les gens vont descendre dans les rues, que cette avidité et cupidité de certaines personnes puisse être maîtrisée d’une certaine manière. Je crois qu’en fin de compte tout part de ça.

LFB : J’avais une autre question sur tes morceaux en français : ils sont plutôt rares dans ta discographie, mais personnellement je les aime beaucoup et on dirait qu’à chaque fois que tu fais le choix du français il s’agit d’un morceau plus fantasmagorique, à la « Alice au pays des merveilles » presque. Peux-tu nous parler de cette différence entre ceux-là et tes morceaux en anglais ?

General Elektriks : De manière générale, je ne fais pas d’album si je n’ai pas eu l’étincelle qui me donne envie d’en faire. Je ne me réveille pas le matin en me disant « tiens je vais écrire un truc en français » : c’est plutôt quelque chose qui me vient naturellement dans une langue ou l’autre mais que je ne cherche pas forcément. Par exemple les morceaux en français, qui effectivement sont rares, tu m’intriguesau tir à la carabine …me viennent directement dans cette langue.

Pour moi, j’ai la sensation de ne pas vraiment avoir trouvé une clé, en tant que chanteur, pour porter une mélodie en français comme je porterais une mélodie écrite en anglais, une langue qui est plus basée sur les accents toniques, comme « baNAna » pour banane. Donc l’anglais se prête à ces notes poussées, appelle ces accents, te donne une impulsion, que je n’ai pas réussi à retrouver en français.

Je sais que certains réussissent ou ont réussi, c’est le cas de Dutronc ou Nino Ferrer, plus récemment du canadien Hubert Lenoir qui sort en ce moment un album que je trouve excellent d’ailleurs. Lui justement, il a trouvé une clé par rapport à cette question ; moi j’ai la sensation de botter un peu en touche, c’est à dire que lorsque je choisis le français pour un morceau je me mets soit à parler carrément, soit à chanter tout doucement façon « chanson française » comme sur Au Tir à la carabine justement. 

Du coup, quand tu écris et que tu sais que tu vas parler le texte, et que tu n’es plus lié nécessairement à cette contrainte de rythme ou d’accent, il y a une grande liberté qui se dégage de ça et que j’apprécie vachement en fait. En fait, dans la tradition française il y a un gros travail de forme, comme on peut le voir chez Gainsbourg par exemple : les sons, les onomatopées, etc, un peu ce que j’avais tendance à faire moi dans les années 1990 quand je faisais partie du groupe Vert Coquin.

Mais depuis que je ne vis plus en France, donc un peu plus de 20 ans, je me suis détaché de ça et je suis content d’être capable d’aborder les choses de manière moins formelle disons, qui se laisse plus aller : ça donne un résultat un petit peu « surréaliste », presque un peu fantastique comme tu dis. Même si dans le fond les textes restent toujours ancré dans quelque chose d’intime et de bien réel. Voilà , ce serait sans doute ça la différence pour répondre à ta question ! Enfin il y en a plusieurs du coup. J’aimerais bien que davantage de textes me viennent en français.

LFB : Autre question, je me demandais quelle était l’influence du cinéma sur ta musique ? 

General Elektriks : Alors je dirais, une grosse influence c’est sûr. Cela peut être de manière très littérale, comme par exemple dans Cosmic Check qui est construite comme un film – un « film audio » en fait, qui est donc très nettement influencé par le cinéma, pas uniquement pour la tradition du soundtrack mais aussi parce qu’il y a une trame narrative très claire. Et même, de manière générale, ce côté impressionniste qu’il peut y avoir sur certains morceaux ou arrangements, je pense notamment aux cordes, sont souvent inspirés par des choses que j’ai pu entendre sur des films. On peut dire que le concept de l’atmosphère cinématographique est quelque chose qu’on retrouve dans ma musique aussi, peut-être pas tous les albums, par le dernier, mais par exemple To Be A Stranger ou Good City for Dreamers

En fait, je suis très fan de cinéma, bien sûr pas de tout, mais c’est un art auquel je suis très sensible : il peut m’inspirer de manière pas littérale, en fait l’idée quand tu es artiste c’est de trouver une étincelle et de ne pas l’étouffer, de la faire grandir, d’en faire un petit quelque chose (rires).
En tout cas, si ton but est de faire quelque chose de personnel et d’honnête – après je n’ai pas de souci avec les gens qui font des choses plus formatées et industrielles, il en faut, par exemple la moutarde, c’est industriel et c’est génial, bon. Mais ce n’est pas la manière dont je fonctionne…

Attends, on était sur quoi déjà ? (Rires) Ah oui le cinéma : donc le cinéma, c’est quelque chose qui génère souvent des étincelles, donc qui peut m’inspirer par le biais de l’atmosphère, d’une ambiance… Parfois, un film en particulier peut rester « avec moi » pendant une ou deux semaines, et à la fin de ces 2 semaines il y a une idée qui sort de ça – de texte, ou de musique. L’idée n’est pas directement inspirée du film, mais il y a une sorte d’élation qui est venue du film ; c’est très souvent inspirant pour moi de voir ou entendre des oeuvres créées par quelqu’un d’autre. En tout cas le cinéma produit cet effet sur moi.

LFB : Pour finir est-ce que tu as des coups de coeur culturels à partager avec nous ? 

General Elektriks : Alors justement, je suis très fan de Quelle Chris, c’est un de mes rappeurs préférés. L’album Guns  c’est une révélation pour moi. C’est pas quelqu’un de très connu, même s’il est très respecté dans le milieu du rap indépendant américain, et je ne peux que recommander d’écouter ce qu’il fait. Ce n’est pas un rap très technique, il est plutôt dans le spoken word, mais j’aime ce qu’il raconte, la manière dont il le raconte, et la manière dont il produit ses tracks – c’est lui qui produit tout. Il créé un univers génial. 

J’ai vu une expo qui m’a complètement secoué c’est Yayoi Kusama ; on a eu la chance d’aller voir une retrospective qui lui est consacrée à Berlin, avec ma femme et nos enfants, au Martin Gropius Bar, et c’était absolument fabuleux. C’est une femme extrêmement inspirée, elle m’a fait complètement voyager. Donc pareil, je peux que conseiller de découvrir tout ce qu’elle a fait – car aujourd’hui elle est plus connue pour ce qu’elle fait en 2 dimensions, ce côté un peu pop art, d’ailleurs elle a influencé Andy Warhol quand elle habitait à New-York, mais en réalité elle a produit des tas d’autres types d’oeuvres qui ont vraiment apporté beaucoup de nouveauté dans le monde de l’art. 

Et récemment, j’ai aussi adoré un court métrage qui est Olla d’Ariane Label – une actrice que je trouve géniale, qui a une présence très énigmatique, très magnétique. Je l’avais découverte dans le film Attenberg en 2010, et récemment j’ai découvert son travail de réalisatrice grâce à la plateforme Mubi, et j’ai adoré ce ton très particulier là aussi, je ne peux que recommander cette découverte. 

Crédit Photos : Cédric Oberlin

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