Doit-on encore vous présenter Global Network ? Doit-on encore vous intimer, pire, vous sommer d’aller écouter leur dernier EP Cool Moments ? Doit-on vous redire à quel point leur musique est fascinante, complexe, dansante, enivrante et foncièrement novatrice ? Doit-on reparler de la magie qui les habite, remaniant les styles, les étiquettes ? Doit-on encore vous dire que ce duo est sans doute le plus cool de la décennie ? S’il y a encore des récalcitrants dans la salle, on vous propose d’en découvrir encore un peu plus sur Nils et Loris, de leur processus créatif au choix du nom de groupe. Et si après ça vous ne filez pas écouter Cool Moments sur les plateformes, les découvrir en live au MaMa festival et ensuite réserver votre 21 janvier 2021 pour leur concert à la Boule Noire, on ne sait plus quoi faire pour vous.
La Face B : Salut les gars, comment ça va ?
Nils : Tout roule, je m’apprête à partir voir une pote sur le plateau ardéchois afin de profiter de la nature de maboule.
Loris : Tranquille, je suis à la campagne aussi, ça fait du bien de prendre une petite bouffée d’air après plus de deux mois enfermé en banlieue parisienne.
LFB : C’est votre premier EP, comment vous sentez-vous ?
Nils : Oklm, on est hyper contents que les titres soient sortis, mine de rien ce sont des morceaux que l’on a composés il y a deux ans maintenant et que l’on a éprouvés en live. Cet EP nous rappelle toutes ces premières aventures que l’on a vécues avec Loris et Arnaud (notre manager) et ça nous réchauffe le coeur. Maintenant, on est concentrés sur la suite, on est en train de préparer des nouveaux titres.
Loris : C’est un peu notre premier bébé et maintenant on essaye d’en avoir un deuxième.
LFB : Pourquoi avoir travaillé ce format plutôt qu’un album ?
Nils : Parce qu’on a pas trop envie de se confronter au gros format que représente l’album pour le moment. Un EP, c’est plus simple de le présenter comme une sorte de carte de visite, tandis qu’un première album, c’est cool d’avoir un peu de monde qui te suit déjà pour que la sortie ait un impact.
Loris : Tout ça a du sens, rien à ajouter.
LFB : Vous pouvez nous expliquer pourquoi vous avez choisi le nom Global Network ?
Nils : J’étais dans les bouchons avec mon ami Joel Power (de son vrai nom) en direction de Cergy-Pontoise et on cherchait des noms de groupes rigolos qui soit à la fois sincère et explosif. On avait plusieurs choix mais Global Network nous plaisait pour son côté société d’import-export à Gare-du-Nord.
Loris : Ça nous faisait bien rire et c’était surtout ce qu’on voulait. Puis avec le temps, on a aussi trouvé qu’il avait un certain sens dans le fait qu’on essaie de se connecter avec les gens à travers notre musique… Wow, c’est deep.
LFB : Vous avez eu d’autres projets avant celui-ci ?
Nils : Je jouais dans un groupe qui s’appelait Le Vasco et je joue toujours du clavier dans Noflipe.
Loris : Yes, à la même époque que Nils était dans Le Vasco, je jouais dans un groupe qui s’appelait Air Bag One. Nils et moi on s’observait un peu de loin, on se retrouvait parfois à des concerts de l’un ou l’autre. J’ai eu un groupe de reprises aussi, on faisait des mariages, des soirées d’entreprise, ça m’arrive encore d’en faire parfois.
LFB : La prod est fantastique, très complexe et impressionnante. Je vous imagine comme étant des cool kids, mais toutefois perfectionnistes. Quand est-ce qu’on se dit « c’est bon, ça y est, on est prêt à offrir ces cinq titres au monde entier » ?
Loris : Je crois qu’on en pouvait juste plus d’écouter ces cinq titres en boucle haha. Non plus sérieusement, à un moment donné il faut savoir un peu lâcher prise sur ce que tu fais et laisser l’idée que tout soit « parfait » de côté. On peut vite tomber dans l’obsession de chaque petit détail mais en fait il s’agit pas vraiment de ça. On a plus essayé de faire comme une photographie d’un moment précis de notre vie quand on a composé ces morceaux, on trouve que cet EP a des défauts, mais on l’aime aussi pour ça en fait.
Nils : Ce sont les premiers titres que l’on a composé avec Loris quand on s’est rencontré, donc c’est aussi l’EP de la rencontre.
LFB : Comme je l’ai dit, je trouve qu’il y a une grande richesse dans votre structure musicale. Quel est votre processus de création ? Est-ce que vous commencez par l’instru, ou est-ce qu’un texte vous influence en premier ?
Loris : La plupart du temps, on commence par jammer, ou alors l’un de nous deux a une idée en tête qu’il aimerait développer. Ensuite, on voit où ça nous mène, on enregistre toujours tout sur Ableton en improvisant, parfois ça peut durer 20 Minutes. Là dedans, on essaye des montages, des structures. Parfois une chanson apparaît très clairement, et parfois on cherche même pas à réessayer si ça ne nous inspire pas. C’est comme ça qu’on fait nos démos. Pour les textes, soit j’ai déjà quelque bribes que j’essaye de coller, ou alors j’écris en fonction du yaourt que j’ai fait en gardant les mots clés.
Nils : On est une bonne team avec Loris, on se complète à beaucoup de niveaux, mais si on doit un peu caricaturer nos compétences : j’aime bien lancer des nouvelles idées et Loris est super fort pour finir, aller au fond des idées.
LFB : Vous êtes plus studio ou scène ?
Loris : Clairement, après le confinement, on s’est rendu encore plus compte de l’importance de la scène. C’est là où on se sent vraiment exister, le studio c’est cool, tu créés, tu fais des morceaux mais tu partages rien de réel avec les gens, et c’est quand même la raison number one de pourquoi on fait ce métier.
Nils : Je me sens clairement être un neo-troubadour, donc plutot live aussi.
LFB : Qu’est-ce qui est le plus important pour vous : faire danser, faire réfléchir, ou faire réfléchir en dansant ?
Nils : Les musiques que j’aime sont souvent dans un éventail de nuances mouvantes, entre plusieurs sensations, qui incluent la danse ou l’introspection. Si un jour on arrivait à avoir cette finesse avec Global, je serais content !
Loris : Haha ben ouai, si on arrive à faire les deux, c’est top. On aime bien essayer de mélanger les émotions, exprimer des sentiments complexes et parfois paradoxaux. Donc on espère y arriver un peu, on sait qu’il nous reste encore beaucoup de chemin en tant que groupe pour vraiment exprimer tout ça.
LFB : C’est quoi le moment cool par excellence pour vous ?
Loris : C’est être avec des gens que tu aimes, oublier tout tes soucis le temps d’une soirée, saisir le moment présent et le vivre pleinement.
Nils : C’est notre concert le 21 janvier 2021 à la Boule Noire (placement de produit).
Loris : Haha bien ouej.