Golden Coast 2025 : Plus qu’une confirmation

Avec 75 000 spectateurs présents sur trois jours, le Golden Coast transforme l’essai en banger monumental.

Crédit photo : G. Morisset

La deuxième édition du Golden Coast a franchi un cap. Le genre de cap qu’on franchit en silence, sûr de ses forces, sans trembler. L’année dernière, tout le monde parlait de « première fois réussie ». Cette année, on ne parle plus de promesse : on parle d’assurance, d’ambition, d’évidence.

Et ça commence par les détails. En premier lieu avec l’organisation qui est montée d’un cran. On a apprécié le peu de file d’attente sur presque tous les stands. Ajoutez à cela des partenaires bien présents et un terrain de basket en plein festival. Au sein de la Combe à la Serpent, l’espace respirait. Dijon s’est muée en capitale du rap, le festival transformé en cité éphémère, l’espace d’un week-end.

VENDREDI — LA MISE EN BOUCHE DIVERSIFIEE

Premiers pas sur le site, et déjà CHARGER de Triangles des Bermudes résonnait. Hymne de l’été, hymne du week-end. On aurait pu s’arrêter là et on aurait déjà eu notre highlight. Mais l’histoire ne faisait que commencer.

Keblack a su trouver son public et le tenir pour ne plus le lâcher. L’ambiance était chill, solaire, parfait pour se mettre dans le bain. Après cela sur la grande scène, Alonzo lançait les choses sérieuses avec la précision d’un vétéran. Mais c’est SCH qui a fait grimper la température. Mélange de classiques et d’extraits de son dernier album : Marseille dans les veines, scène dans la peau.

Ensuite, Zamdane aurait mérité un créneau plus tendre. Trop doux pour la nuit tombée, trop subtil pour l’horaire. Lui qu’on a pu apprécier en concert a souffert de l’ambiance déjà trop chaude du festival. Il laissait la place à Hamza, un peu en-dedans, excepté sur ses classiques. Lourd mais sans élan.

SAMEDI — LE CORPS À CŒUR

Journée plus dense, plus droite, plus dingue. On captait d’abord quelques ondes de Rim’K, le temps de s’échauffer, avant que Rilès ne débarque pour retourner le site. Pas une simple performance : une démonstration. Le son était juste, la scène explose, et lui au centre, précis, inspiré, habité. Chorés impeccables, scénographie chiadée, maîtrise vocale à couper le souffle. C’était une rafale continue, et on n’a pas vu le temps passer. Un concert total avec une énergie folle, de ceux qui te rappellent pourquoi tu es venu.

Tayc a pris la suite avec ce groove efficace, romantique sans être mièvre. L’ambiance était belle. Puis tout a basculé. Gims est arrivé, et avec lui, un raz-de-marée d’adhésion populaire. Peu d’artistes peuvent fédérer aussi large, aussi fort. Des ados aux plus âgés, tout le monde connaissait les paroles. Un grand moment d’unité qui a fait danser quasiment trente mille personnes à l’unisson.

Gazo a clos la journée avec une efficacité redoutable. Pas de fioritures, que du banger. Une descente bien gérée.

Crédit photo : G. Morisset

DIMANCHE — SOLEIL ET DÉFLAGRATIONS

Il faisait 27°, c’était dimanche, et pourtant l’énergie était bien là. MC Solaar a ouvert le bal avec la sagesse de son flow. Caroline, Victime de la mode, les plus anciens ont trouvé leur compte. Puis le tempo est monté. Lacrim a pris la suite, brut et sans détour, avant que Kaaris ne débarque sur la grande scène. Avec une première partie un peu terne, on a d’abord douté. Et puis Zoo. Et là, tout a explosé. Le public a vrillé, l’énergie s’est libérée et son live s’est terminé dans une ambiance insoutenable.

Vald a ensuite continué le carnage organisé. Pandemonium en étendard, le public est devenu volcan. La folie a atteint son pic avec l’arrivée de Vladimir Cauchemar et Todiefor sur la deuxième partie du live. Chaos maîtrisé, techno tribal, feu total.

Et puis la fin est venue. Ninho & Niska, ensemble, unis, heureux. Dernière date de leur tournée commune, les deux rappeurs ont tout donné. Là aussi, avec un enchaînement de classiques, l’intégralité du public était d’accord. La boucle était bouclée, le cercle parfait.

Avec cette nouvelle édition, le Golden Coast a grandi. Plus mature, mieux huilé, plus fort. On ne parle plus d’un « petit nouveau ». On parle d’un rendez-vous. Le genre de date qu’on bloque d’avance. Le genre d’instant où on sait qu’on y sera. Pour revivre, encore une fois, ce weekend où plus rien n’existe. Rendez-vous les 28, 29 et 30 août 2026.

Crédit photo : L. Pochet

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