Il y a deux mois, Silly Boy Blue faisait un retour remarqué dans nos oreilles avec Hi it’s me again. Cette lettre musicale jamais envoyée à un amour perdu trouve aujourd’hui son contrepoids pour un équilibre parfait avec Goodbye. Ying et yang se complète et laisse à l’artiste l’occasion de dévoiler une nouvelle facette de sa musique, plus solaire et dansante.
Un début et une fin, voilà la teneur de toute bonne histoire. Si le premier implante une histoire, un personnage et une action, la seconde tend à boucler la chose, à mettre en avant l’évolution du héros ou de l’héroïne, nous faisant apercevoir autant le chemin parcouru que l’apprentissage qui en a découlé. À l’écoute de Goodbye, le nouveau titre de Silly Boy Blue, c’est cette sensation assez prenante et pourtant bien réelle qui nous envahit : Il est certains que Hi, its me again et Goodbye sont liées, non seulement par l’artiste qui les a créé mais surtout par l’histoire qu’elle semble conter ensemble : celle d’un amour qui disparait, laissant dans la torpeur dans un premier temps pour ensuite se décoller lentement et laisser place à l’acceptation et au mouvement.
Complémentaire autant qu’elles sont différentes et opposées, les deux pièces forment une partie d’un puzzle qui se complètera surement avec le premier album de la jeune femme prévu pour le printemps de 2021. Mais ne partons pas trop en avant dans le futur et restons dans le présent et le titre qui nous intéresse : Goodbye et toutes les surprises qu’il apporte avec lui.
Ainsi, si la mélancolie est toujours présente, elle se love dans une chaleur bienvenue, dans une production plus physique et plus forte. Si Ana trempe toujours sa plume dans les larmes de ses souvenirs avec Goodbye, elle l’utilise pour faire des adieux dans un sourire. Le morceau est ainsi construit, comme une prise de conscience, le moment ou l’on réalise qu’il est temps de lâcher prises, de laisser partir les choses qu’on ne peut plus retenir afin de se libérer des chaines qui nous paralysent.
Goodbye est un appel à la révolte intime, à se souvenir qu’au fond, on reste une personne qui mérite d’exister et de vivre, avec ou sans l’autre. Si l’on compare souvent, à tort selon nous, Silly Boy Blue à Billie Eilish, c’est pourtant plus du côté d’Austra qu’il faudrait aller chercher pour se titre, tant elle partage avec la canadienne se goût prononcé pour nous faire danser sur ses propres histoires, offrant un défouloir dansant autant qu’une nouvelle page d’un journal plus si intime qu’elle partage avec nous.
Visuellement, c’est aussi le jour et la nuit en comparaison à Hi it’s me again. . De l’extrême stylisation d’un univers mental et onirique, on passe, sous la caméra de Jeanne Lula Chauveau, à un univers plus réel mais encore flou, comme si l’on se retrouvait ébloui de redécouvrir un monde où la lumière a toute sa place après avoir passer tant de temps dans le noir. Les souvenirs défilent et disparaissent au fur et à mesure et les larmes encore présente quelques minutes plus tôt laissent place à un sourire et à un regard porté vers l’avenir, laissant le passé à sa place et donnant au futur toute sa définition : un territoire inconnu et accueillant.
Vous l’aurez compris, avec Goodbye, Silly Boy Blue surprend et enchante une nouvelle fois, ouvrant la porte à un album qu’on attend désormais de pied ferme.