Dans notre esprit, l’enfance et la musique sont fortement liées, l’une nourrissant l’autre et inversement. Cet été , entre la France et le Québec, on est allé à la rencontre d’artistes qu’on affectionne pour discuter avec eux de leur rapport à la musique dans leur enfance et de l’enfance dans leur musique. Des conversations souvent intimes et qui débordent parfois. Pour ce nouveau rendez-vous, on a discuté avec Gringe lors de son passage au Festival Beauregard.

La Face B : Est-ce que tu te rappelles de tes premiers souvenirs musicaux ?
Gringe : J’ai une mémoire tampon, frérot, donc on s’engage sur un terrain pentu. Mais ouais, premiers souvenirs musicaux, il y a du Pierre Perret, c’est rigolo. Vous saurez tout sur le zizi, tout ça. Ce sont des trucs qui nous amusaient quand on était petits. Il y a du Émilie Jolie. Je me rappelle d’un petit bouquin où tu tournais les pages avec la cassette et il y avait la petite clochette qui te faisait tourner les pages. Il y a eu ça et des trucs un peu moins enfantins que j’écoutais gamin et même pré-ado. Je peux te parler de la musique du Grand Bleu par exemple, tu vois, la musique d’Éric Serra. C’était une musique qui accompagnait nos vacances sur l’île d’Oléron quand j’étais gamin.
LFB : Est-ce que tu as l’impression, dans ta jeunesse, que la musique a toujours été un élément qui a fait partie de ta vie et qui a existé dans ton monde ?
Gringe : Oui, on a grandi en musique à la maison. Il y avait toujours de la musique. Les deux parents, oui. Il y avait du jazz, de la musique classique et un peu de rock du côté de mon daron. Par exemple, c’est lui qui m’initie à Bashung, tout ça. Un fou du rock français, mais pas que. Mais oui, j’ai vraiment grandi en musique. Ce n’est pas qu’à la maison. J’avais un papa qui était régisseur de salle de spectacle, et donc j’allais voir aussi des concerts, et pas que des comédiens sur scène.
LFB : Tu penses que ça a eu une influence ?
Gringe : Complètement. Ça rentre dans l’ADN, que ce soit le spectacle vivant, la musique, la comédie. Je me rappelle de week-ends où après des représentations, des trucs de théâtre, mon père accueillait chez nous des grandes tablées d’artistes. Même gamin, on parle de l’enfance.
À cinq-six ans, j’habite à Saintes en Saintonge. Et au fond de notre jardin, on a une espèce de cours d’eau qui passe. Ce sont les égouts je pense. On enjambe le truc et on est dans le jardin des voisins. C’étaient des marionnettistes. Ils fabriquaient leurs marionnettes.
Et c’était très inspiré de la Comedia dell’arte. C’étaient des figures, et c’était fou. C’était marrant, ils avaient une baraque construite dans la pierre, un peu troglodyte, et une meute de chiens. Ils avaient huit ou neuf. Et le cadeau qu’ils ont fait à mes parents, c’est de leur offrir un chien à ma naissance, Ubu, comme Ubu Roi, et j’ai grandi avec ce toutou pendant quinze ans. Je l’ai eu le jour de ma naissance. J’ai baigné dans un univers artistique et libre.
LFB : Est-ce que tu as pratiqué un instrument ou une activité artistique dans ton enfance ?
Gringe : Non, ma mère donnait des cours de théâtre. J’y suis allé quelques fois et ça me terrifiait. Le fait de devoir se foutre à poil devant des gamins de mon âge, et le fait que ma mère dirige ce truc, ce n’était pas possible. J’étais plus sport. J’ai fait du solfège et ça m’a vite saoulé, parce que ça me niquait mon mercredi matin. Il y avait X-OR, il y avait le club Dorothée. Ça me faisait chier. Mais j’étais plus sport. C’est venu après, c’est rigolo. J’ai été rattrapé par la comédie grâce au film qu’on a fait avec Orel. Je me suis senti à ma place, et je pense que c’est une résurgence de tout ce que j’ai pu vivre, observer depuis gamin.
LFB : Est-ce que tu penses que ça aurait eu un impact différent sur ta vision de la musique, du cinéma, d’avoir fait des choses comme ça dans ton enfance ?
Gringe : Certainement. Je ne sais pas te dire le degré d’influence, d’impact, mais bien sûr. Sur le fond, je ne sais pas de quelle manière. En tout cas il y a eu un truc de légitimité. Au début, je me disais : merde, j’ai grandi en observant les artistes, dans la famille, sur scène, et je suis spectateur. J’aime être observateur, et j’aime le spectacle que tu reçois. Par contre, je ne me suis jamais projeté. Je ne me suis jamais vu sur scène, ni chanter, ni jouer de la comédie.
LFB : Tu penses que ça a créé un temps de latence ?
Gringe : Oui, mais pas de latence. Ça aurait pu ne jamais arriver non plus. Je pense que c’est vraiment la rencontre avec les copains à l’époque de Caen, où d’un coup, mes petites velléités, mes petits fantasmes d’écriture dans ma chambre, de premiers textes de rap, ça se concrétise, parce que les mecs sont concrets, pragmatiques. Et qu’ils m’emmènent sur quelque chose de professionnel.
LFB : Et du coup, tu penses que c’est vraiment à ce moment-là où tu t’es dit : j’ai envie d’être artiste.
Gringe : Oui, mais ça ne s’est pas fait tout de suite. Il y a eu quand même un temps où les mecs me faisaient un travail au corps et à l’esprit, pour me dire que j’étais légitime. C’est Skread qui me disait vachement ça : arrête de te remettre en question, tu fais déjà, t’es déjà en train de faire du son, t’as enregistré, t’es déjà rappeur. Mais les mecs ont charbonné quand même pour me rassurer. Et après il y a ce truc d’émancipation aussi, un moment où on split avec le groupe. Je veux savoir ce que je vaux moi artistiquement. C’est là le début du chemin perso. Et aujourd’hui, je me sens artiste.
LFB : C’est une bataille contre toi-même en fait.
Gringe : Ça a été une longue bataille. Et puis tu as raison, à chaque nouveau projet, ou à chaque tentative de projet, bien sûr que c’est une bataille contre moi. Ce problème de légitimité, cette flippe de la page blanche, ce flippe de la redite. Ce truc de j’aimerais aussi initier quelque chose d’un peu nouveau par rapport à ce que j’ai pu faire. Et c’est aussi ma chance, c’est d’aller d’un médium à l’autre et de pouvoir continuer encore aujourd’hui.
LFB : Est-ce que t’as l’impression qu’il faut que tu brûles un peu tout ce que tu as fait avant pour pouvoir faire quelque chose ?
Gringe : Peut-être que ça viendra, ça. Là, je suis encore dans des trucs d’essorage, de thématiques qui me sont chères, qui sont apparues sur Enfant Lune. Des thématiques familiales, et de la santé mentale. Et des trucs que j’ai poursuivis un peu dans l’écriture du bouquin avec mon frangin. Mais oui, j’ai hâte même de savoir quelle gueule ça pourra avoir à l’avenir. Peut-être que ça se transformera en écriture scénaristique, il y aura un truc où je me serai complètement éloigné de moi et de mes problématiques perso, pour me mettre au service de l’autre, des autres.
LFB : Peut-être qu’à un moment donné, ta musique ne sera plus une thérapie.
Gringe : J’observe déjà ce phénomène de l’écriture qui répare, thérapeutique. Fatalement, tu tends le miroir à l’autre quand tu fais ça.
LFB : Oui, parce qu’eux se répercutent dans ce que tu fais.
Gringe : Complètement. Mais ça, c’est le bouquin avec mon frangin qui m’a enseigné ça, qui m’a ouvert les yeux là-dessus. Mais je pense qu’elle motive toute ma démarche artistique. Ce souci de vouloir intégrer l’autre et lui faire du bien. Qu’on se fasse du bien ensemble, qu’on répare ensemble. Peut-être qu’un jour, je ne serai plus du tout sur ces problématiques-là. C’est vrai que pour l’instant, je ne le vois pas, ça. Je ne le projette pas, je ne l’imagine pas.


LFB : Et du coup, musicalement, la musique que tu écoutais dans l’enfance et l’adolescence, comment tu as vu tes goûts évoluer ? Est-ce que tu as l’impression que tes goûts se sont fixés à quelque chose de particulier à une époque, ou est-ce qu’ils continuent d’évoluer avec toi ?
Gringe : Non, je ne suis pas moderne. Je ne suis pas dans l’ère du temps. Les productions Amazon, jamais je n’irais mater un truc. En ce moment, je me refais des buddy movies des 90’s de mon adolescence. Je redécouvre des trucs un peu rigolos. Les blancs ne savent pas sauter. Ça a pris un sacré coup dans l’aile. Mais de temps en temps, il reste encore quelques moments de gloire. L’arme fatale, le premier, par exemple. Parce qu’après, j’ai senti Gibson vampiriser complètement Glover, et qu’au bout du troisième, c’était chiant, qu’il n’y avait même plus d’attache entre les deux, tu ne la ressentais plus. Mais sur le premier, je trouve ça génial. Je me refais des trucs avec un regard différent, une lecture différente, parce que j’ai quarante piges.
LFB : Et musicalement, c’est pareil ?
Gringe : Musicalement, pareil. Là, je suis en train de me refaire des trucs. Par exemple, je suis sur l’album de Shyne. Je pense qu’il n’en a fait qu’un avant de se faire péter, d’ailleurs, sur l’histoire avec Diddy, J-Lo. Et il n’écrivait pas si bien. Il avait du flow de fou. On disait que c’était le nouveau Biggie. Il avait un flow de fou, un phrasé de fou, une voix de fou. Mais en comprenant maintenant les paroles, je me dis que ce n’est pas Biggie. Ce n’est pas Big L non plus. Il avait le truc. C’était une caillera, un dealer. Il avait une gueule. Il était pressenti comme le nouveau Biggie pour représenter la côte Est. Mais je ne le trouve pas en écoutant les paroles.
LFB : Du coup, en ré-explorant ton passé, tu réalises que tu ne vois plus les choses de la même manière ?
Gringe : Non, mais il y a une candeur que je n’ai plus. Et en même temps, c’est un plaisir de redécouvrir avec une lecture différente ce qui m’a fait kiffer quand j’avais quinze ans. Je comprends ce qui me faisait kiffer. Il y avait l’image des mecs. Il y avait la musique. C’était un folklore. Mais aujourd’hui, je fais le tri parce que je comprends. Je vais aller vers des artistes qui m’intéressent. Ça me permet de resserrer sur les artistes qui me plaisent.
LFB : En parlant de candeur et de naïveté, quelle part d’enfance et quelle part d’enfant tu fais exister dans ton écriture ?
Gringe : Je pense qu’elle est, sans en avoir totalement conscience, omniprésente. Je me sais enfant encore. Je ne serai jamais un adulte. J’ai toujours cette voix dans ma tête. Ce n’est même pas une voix. Je me dis que j’ai vingt-cinq ballets. Physiquement, je vieillis. Les affres du temps font leur œuvre. Mais pas dans ma tête. Il n’y a plus l’insouciance. Mais je sais que je conserve quand même cette ombre de candeur. Je la recherche encore.
LFB : C’est important de la faire perdurer.
Gringe : Oui, mais je n’ai pas la formule. Je ne le fais pas sciemment. Je ne me force pas. Des fois, j’observe les gens de mon âge. Je les trouve un peu tristes. Ils sont dans des formats de pensée. Des postures. Je n’ai rien à prouver. L’expérience d’une vie, c’est un temps donné. C’est des enseignements. Et ça en fait partie ça, d’essayer de conserver cet oeil un peu candide sur les choses, les gens, pour ne pas finir bousillé de névroses et se dire que je suis dans un asile à ciel ouvert.
LFB : Justement, garder une part de pureté dans un monde musical qui a un énorme business, est-ce que c’est compliqué ?
Gringe : Ouais, c’est compliqué. Demande aux gens de mon label, ils vont te dire si c’est compliqué. Bien sûr que c’est compliqué parce que j’ai du mal à me plier aux impératifs d’aujourd’hui qui sont ceux par lesquels tu dois vendre un projet, défendre un projet. C’est de la mise en scène, de la discussion de surface. C’est du petit média partout sur Internet. Ça ne m’intéresse pas. Il faut que ça ait du sens. C’est pour ça que j’aime La Face B. J’aime qu’on aille en profondeur dans la discussion. Ça a du sens. Je ne me force pas, vraiment. Au détriment totalement de la réussite de l’album, des streams, je m’en branle.
LFB : Tu pourrais faire beaucoup plus de promos, des trucs de 2 minutes 30.
Gringe : On m’en a proposé beaucoup à la sortie de l’album Hypersensible. J’ai eu la chance de faire un Taratata, un Quotidien qui est mainstream. Je me suis dit que ce serait très bien comme ça. Quand on me propose des trucs, ça dure des mois. Il faut tout faire. Mais non, ce n’est pas possible. J’ai voulu me concentrer sur l’album en salles. Comment on transpose en musique avec les copains. On se concentre sur les concerts. Je ne veux pas me mettre en scène et faire du fan-service.
LFB : Par exemple faire du TikTok, faire exister à outrance ta page instagram.
Gringe : Jamais de la vie. C’est même plus moi. Je me suis cyber-suicidé. C’est mon pote Sidney qui gère ma page Insta. C’est très bien comme ça. Si je perds du followers, je m’en fous. Tant que les gens et ceux qui viennent au concert s’y retrouvent, tant que les rencontres humaines sont nourrissantes, ça me va. Le jour où ça s’arrête, ça s’arrête. Ce n’est pas grave.
LFB : Il y a cette idée de garder une forme de bulle protectrice.
Gringe : Oui, de ne pas me corrompre et de ne pas aller faire des trucs que je n’ai pas envie de faire. Pour me faire enchrister en plus après, être au pilori par les gens sur le net. C’est devenu un espace de non-droit. On ne vient pas débattre. Il faut choisir. Je n’ai pas envie ni de participer au vacarme, ni de subir ce vacarme.
LFB : Je vais continuer sur l’idée de l’enfance. Si tu devais choisir trois morceaux de ton enfance ou de ton adolescence, qui continuent de t’accompagner aujourd’hui ?
Gringe : Il y aura un morceau de Bone Thugs-N-Harmony, qui s’appelle No Surrender ou un morceau du Wu-Tang des 36 Chambers. Un des deux. Ce sont mes albums. Quel morceau il y aurait d’autre ? C’est une question. Tu verras, mémoire tampon. Pourtant, il y en a mille, c’est certain. Il y en a plein. Il n’y a pas eu que du rap.
LFB : Ça peut être un générique de dessin animé.
Gringe : Jayceet les Conquérants de la Lumière avec les Monstroplantes, c’est incroyable. C’était un truc rock. C’était chanmé. Des génériques de dessin animé à la pelle.

LFB : Tu continues à les réécouter aujourd’hui ?
Gringe : Ouais, je te dis, je vis en BO. Les génériques de dessin animé, moins, je dose. De temps en temps, je m’en viens pour la Madeleine de Proust. Sinon, c’est des BO de films. Je suis sur des scoring de films à balle. J’adore ça. Je vais diguer.
Sur le film Heat de Michael Mann, qui est un de mes films références. Michael Mann a engagé un mec qui faisait des tessitures de son à la guitare. Je ne sais plus comment il s’appelle. C’est magique ce qu’il fait dans Heat. Ce n’est pas à Moby. Il y a une scène magnifique où Moby signe le scoring de la scène de fin où ils se font face. Il décuple l’émotion à ce moment-là. Un morceau de Carlos Varela qui s’appelle Una Palabra. Je l’ai écouté. Il me touche de ouf. C’est des musiques qui sont dans Man on Fire avec Denzel Washington. Il y en a plein comme ça où je vais chercher le mec, le compo, voir ce qu’il fait.
LFB : C’est un excellent film qui n’est pas assez mis en valeur.
Gringe : Parce que Tony Scott a fait des bouses. Il a aussi fait des trucs comme Le Dernier Samaritain qui me déboîte à chaque fois. Visuellement, il a réinventé la dynamique de la mise en scène avec des plans hyper saccadés. C’est un bail, les frères Scott. Tony et Ridley, c’est un truc.
LFB : Tony devait être hyper sensible vu la manière dont il a fini.
Gringe : Complètement. J’espère ne pas finir si vite comme lui. C’est une famille de réals incroyable.
LFB : À l’inverse, si tu dois choisir un de tes morceaux pour présenter ta musique à un enfant. Tu choisirais quoi ?
Gringe : Effectivement. Est-ce que je n’irais pas vers les Casseurs flowters plutôt que sur les trucs persos ? Il y a des chances. En même temps, vu ce qu’on racontait avec les casseurs, c’est une bonne question. À un enfant ? Je ne sais pas. J’essaierais de trouver quelque chose de mélodieux.
LFB : Regarde comme il fait beau, elle a un truc très enfantin.
Gringe : Ouais mais il faudrait vraiment qu’il soit en très bas âge, et qu’il ne soit pas doué de paroles et de compréhension. Il y a des trucs tellement fous de paroles dans ce morceau. Orel envoie deux-trois punchlines qui sont folles. Elles passent crème parce que l’habillage est enfantin. « Comme une pucelle dans un gangbang, j’en branle pas une ». Au Panthéon, des punchlines salaces d’Orel. Je ne la ferais pas écouter à un gamin. Je lui ferais écouter la prod. Et le refrain.
LFB : Si tu croises un gamin à la sortie qui veut être artiste, musicien, tu lui conseillerais quoi ?
Gringe : Bien sûr, je l’encouragerais. Je lui dirais de faire. C’est ça, au bout d’un moment, ce qui a fait que je suis sorti du complexe de l’illégitimité. C’est de faire les choses. Il y a toujours des ratés aujourd’hui. Au début, c’est compliqué de trouver sa manière de dire, son écriture, sa voix, son identité. Ça peut prendre du temps. Moi, mon identité vocale en rap, je l’ai enfin trouvée sur Hypersensible. Sur Enfant Lune, c’est linéaire. Je n’interprète pas et dans ma tête, j’interprète mais pas du tout. Ça prend du temps. Il y a des gens pour qui ça va plus vite. Je lui dirais de faire, d’être dans le concret. C’est ce qu’ils font déjà. Les gamins d’aujourd’hui, ils savent déjà tout faire. C’est frustrant mais c’est génial. Ça crée des artistes géniaux.
LFB : Est-ce qu’il y a quelque chose de ton enfance, que tu as gardé et que tu penses ne te quittera jamais ?
Gringe : Je vais répondre un truc un peu cliché, mais c’est vrai. Un album de photos de famille que ma maman m’a offert pour mes vingt ans. Il y a plein de photos qui ont disparu. À l’époque, j’avais un pote qui s’éclatait à refaire des albums de photos de famille avec les photos de tous ses potes. Une fois sur Instagram, il a publié un truc où je suis avec un poney, j’ai une cagoule, j’ai quatre ans. Je l’insulte dans les commentaires. Ce serait cet album de photos de famille qui n’est rempli qu’à moitié.