À bien des égards, le monde découvre de jour en jour une scène à la mouvance unique : le jazz londonien. Nombre de ses acteurs se démarquent à chaque projet, montrant des styles et idées précises et uniques. Récemment, l’un d’entre eux, Hemai, nous a gratifié d’un EP quatre-titres, intitulé Leisure Trip. À l’occasion de ce nouveau voyage, nous avons pu nous entretenir avec le producteur anglais.
ENGLISH VERSION BELOW
La Face B : Salut Louie ! C’est super de t’avoir aujourd’hui, comment vas-tu ?
Hemai : Salut mec ! Ça va très bien ce matin, merci de demander !
La Face B : Ton nouvel EP, Leisure Trip, est sorti, comment le définirais-tu en termes de sons et d’influences ?
Hemai : Ça a toujours été une question difficile, mais pour Leisure Trip c’est assez simple. En termes d’influences, c’est clairement un clin d’œil aux groupes importants dans la vague de la musique downtempo des années 90s et 2000s. Quelques unes de mes plus grosses influences. Des artistes comme Zero 7, Air, Portishead, DJ Shadow, et la liste continue. Mais la palette sonore reste attachée à ce que j’ai pu faire depuis que j’ai commencé à produire de la musique. Sonoriser cette étincelle de joie, la familiarité et l’harmonie. Et avec en même temps un soupçon d’inconfort.
La Face B : Est-ce que tu as déjà eu des retours sur l’EP ?
Hemai : Quand j’étais en train de le faire, non. Généralement, je suis un fervent croyant du fait de rester fidèle à ses propres opinions et préférences artistiques quand tu es inspiré. Il arrive souvent que je sois enfermé pendant que je suis en train de faire quelque chose pour cette raison. Mais une fois que c’est terminé et disponible pour le reste de ce merveilleux monde, oui. Ça m’a bien plus touché que mes précédentes sorties, et ça a été un privilège de recevoir des messages vraiment touchants via les réseaux sociaux. C’est vraiment magnifique de voir comment quelque chose qui m’émeut aux larmes peut toucher d’autres personnes dans la même mesure.
La Face B : Tu as été plutôt rapide pour sortir de la nouvelle musique. Ton dernier projet, qui est ton premier album, Strange Beauty, est sorti il y a un peu plus d’un an. Est-ce que tu t’es immédiatement remis au travail après la sortie de ton premier album ?
Hemai : Wow ! Merci de suivre ma musique d’aussi près mec ! Tout à fait. J’ai la chance de ne pas avoir été touché par le syndrome de la page blanche. Je prends rarement un moment pour regarder en arrière et faire une pause, mais j’essaye de l’intégrer à ma vie de tous les jours pour rester inspiré. J’ai toujours rêvé de faire un projet downtempo, mais je ne savais pas quand ce serait le bon moment. Après Strange Beauty, c’est comme si j’avais réussi à dégager quelque chose de pur avec l’intention d’aller de l’avant, vers un nouvel espace. Avec Leisure Trip, je me suis senti libéré de toute contrainte ou frontière, donc j’ai pris mon temps et écrit pas loin de 70% du projet dans un autre studio, à London Fields. Je suis allé voir les bonnes personnes à Well Overdue avec l’idée de ce projet, et on était impatients de se plonger dedans.
La Face B : Sur Leisure Trip, tu as invité plusieurs artistes à performer sur les morceaux. Comment est-ce que ces connexions se sont faites ? Était-ce sous la forme d’une pure jam, ou alors quelque chose de plus planifié ?
Hemai : Un peu des deux en vérité. J’avais déjà écrit les deuxième, troisième et quatrième morceaux, je les ai envoyés après-coup aux chanteurs. C’est le label qui m’a mis en contact avec B-ahwe, et je l’ai rencontré pour la première fois à un de ses concerts. On s’entend bien, c’est une légende et on crée une belle amitié. Je connaissais Victoria Port via le magnifique label Tru Thoughts avec qui j’ai sorti Strange Beauty, mais j’ai été assez chanceux de la connaître très bien et elle a été une invitée résidente pendant mes jams improvisées à l’Hootananny Brixton plusieurs fois. Donc on avait déjà fait de la musique ensemble avant, mais l’approche pour A Flip in Duality était de juste aller en studio et d’enregistrer ! Ça s’est fait de la même façon avec Neone, c’est mon pote ! On s’est connus grâce à des musiciens que l’on connaît tous les deux et j’ai toujours été amoureux de son son. Avec Quinn, le label nous a mis en contact et la première fois que l’on s’est rencontrés c’était en studio, ce qui est assez fou parce que nous sommes de très bons amis maintenant. J’adore sa musique et je pense qu’il a une créativité unique. Love Theme était la première chose qui est venue lorsque l’on s’est rassemblés autour d’instruments. C’était comme une session jam. J’ai fini le morceau, lui ai envoyé, et il a posé sa voix dessus.
La Face B : On peut sentir sur Leisure Trip un léger changement dans la manière dont tu écris ta musique. Je me suis rendu compte qu’elle était généralement un peu plus lente en termes de tempo. Est-ce que c’était quelque chose d’intentionnel ?
Hemai : Complètement ouais ! C’est un projet downtempo. C’est un projet que l’on écoute pour se détendre, se sentir satisfait et s’aligner avec ses émotions.
La Face B : Est-ce que tu avais des envies ou une manière de penser particulières quand tu as commencé à écrire l’EP ?
Hemai : Juste d’entrer dans cet espace, ne toucher à rien d’autre que la musique. Isoler mon esprit dans ce projet, et uniquement dans ce projet, et ensuite voir ce qu’il en advient. La seule chose que je savais était que je voulais faire quatre morceaux downtempo. Je n’en ai pas fait beaucoup et les ai sculptés, juste quatre morceaux comme ils sont venus.
La Face B : Tu as fait une release party à Londres, pendant laquelle tu as joué les morceaux de Leisure Trip en live. Qu’est-ce que ça fait de les interpréter en face d’un public ?
Hemai : Oh, c’était magnifique ! Je les ai joués avec tous les invités, sauf Neone (j’ai haché sa voix dans son esprit). Ça c’est bien passé !
La Face B : Je perçois ta musique comme étant très lumineuse, quelque chose qui me ramène à l’été. Comment décrirais-tu ta musique en termes d’atmosphères et d’ambiances ?
Hemai : Merci mec ! J’aime bien ce que tu veux dire. Je suis d’accord avec toi là-dessus. J’aime bien penser que ça reflète mon environnement. J’aime me créer un certain confort à travers la musique. Donc de voir que c’est perçu de la même manière par toi et d’autres personnes, que ça vous ramène à l’été, ça me rend très humble.
La Face B : Je pense qu’on sera d’accord pour dire que dans ta musique il y a une grosse base de jazz. Mais est-ce que tu dirais que pour toi ça s’arrête au jazz, ou il y a plus que ça ?
Hemai : Ouais c’est une question qui est toujours intéressante. Pour beaucoup, c’est catégorisé comme étant du jazz, et le jazz est l’une de mes plus grosses influences. Donc je suppose que certains de ses éléments se trouvent dans cette catégorie. Mon père était un pianiste de jazz et un producteur de broken-beat, donc beaucoup de choses sont passées à travers moi. De ce fait, le côté jazz découle naturellement de qui je suis. Malgré ça, ça n’est clairement pas la seule fondation de mon son. J’aime explorer différents sons, et quelque chose dans lequel je me sens à l’aise est d’explorer les musiques électroniques. L’Electronica, les chanteurs-compositeurs et la musique Folk d’avant les années 2000s, le down-tempo, le Dub et le Reggae, et plein d’autres genres qui constituent une base harmonique sur laquelle je me repose beaucoup.
La Face B : Est-ce que tu as une manière particulière de commencer un morceau ? Peut-être quelque chose comme un plan que tu complètes ?
Hemai : Pour être honnête, je rentre dans chaque morceau d’une manière complètement différente. Personnellement, je trouve ça plus libérateur.
La Face B : Quelle est ta partie préférée dans le processus d’écriture d’un morceau ?
Hemai : Toutes les parties ! Cependant, j’adore trouver différentes harmoniques sonores ahah. Et il n’y a rien de mieux que de créer une section rythmique percutante.
La Face B : Dans tous tes projets, tu te démarques comme étant un très bon producteur. Tu es capable de précisément cibler les forces des artistes que tu invites. À quoi ce processus ressemble-t-il ?
Hemai : Ça me rend très humble, merci beaucoup. J’ai tendance à imaginer chaque morceau comme un puzzle, et la toute première question qui me vient en tête quand j’ajoute quelque chose c’est “Est-ce que ça sert le morceau ?”. Donc quand j’en viens aux paroles, je ressens chaque voix comme étant unique, et chaque message est unique. C’est comme ça sort, et il y en a quelques uns qui résonnent tout particulièrement avec moi, donc je gravite autour de ceux-là. Il y a une effervescence naturelle quand tu travailles avec quelqu’un qui comprend instrumentalement la musique, et j’ai été chanceux de travailler qu’avec des musiciens comme ça. 99% du temps, j’ai de bonnes sensations, donc je continue avec. Aussitôt que je pose les premiers accords ou éléments, je sais qui saura rendre justice au morceau. C’est juste une question de sentiments réciproques.
La Face B : Quelle est la prochaine étape pour toi ? Peut-être une tournée européenne ou un prochain album ?
Hemai : Une tournée européenne est clairement dans la conversation. Je me repose de deux albums de musique donc peut-être le dernier aussi. Qui sait ce que le futur nous réserve ! Je suis reconnaissant d’être engagé dans ce voyage, donc je fais avec ce qui arrive.
La Face B : Est-ce que tu as certains artistes, albums ou morceaux que tu définirais comme étant des influences pour ce projet ?
Hemai : Ouais mec. Je les ai déjà mentionnés avant, Zero 7 et Air sont d’énormes influences pour ce projet. Des compositeurs comme Arthur Verocai et Claus Ogerman m’inspirent aussi énormément.
La Face B : On t’a récemment vu produire la musique d’autres artistes, comme le single de FiFi Robo, “Flower Princess”. As-tu d’autres projets comme celui-ci en cours ?
Hemai : Ouais ! Celui-là est l’un de mes morceaux préférés. FiFi Robo est dingue. La suite arrive bientôt. Je produis pour plein d’autres personnes, ouais, et j’écris aussi avec eux pour leurs propres projets, donc j’espère que tout ça verra le lumière du jour !
La Face B : Tu vis dans un endroit qui est très vivant, Londres. Et tu es au milieu d’un endroit où le jazz est devenu une sorte d’attraction, avec une scène très observée et appréciée. Est-ce que tu te considères comme en faisant partie ?
Hemai : Beaucoup de mes amis sont des musiciens de jazz. Beaucoup de personnes avec qui je travaille sont aussi des musiciens de jazz. Ils sont tellement forts. Vu que je suis de Birmingham (juste au nord de Londres), je suis comme un cousin d’une autre ville ahah ! Cela-dit, c’est vraiment magnifique de vivre ici et de voir tout le monde éclore créativement parlant. Je suis reconnaissant de faire partie de ça, en tant que personne et producteur.
La Face B : Quel est ton lien avec cette scène particulière ? Est-ce que tu as des contacts récurrents avec certains de ses membres ?
Hemai : Des musiciens qui sont ensuite devenus des amis, des personnes que des amis musiciens connaissaient et qui sont devenus des amis. Et ainsi de suite. C’est une chaîne d’amour et d’appréciation pour l’art des uns et des autres.
La Face B : Pour finir l’interview, est-ce que tu as quoi que ce soit que tu écoutes en ce moment que tu recommanderais à nos lecteurs ?
Hemai : Plongez-vous dans ce que fait John Martyn pour vous échauffer, le nouveau Bon Iver est un chef d’œuvre, Airto Morreira pour continuer à faire fonctionner votre cerveau et le premier album de Little Dragons est un essentiel pour votre santé.
La Face B : Bon, je pense qu’on est bons ! Est-ce que tu as un mot de la fin avant que l’on mette fin à cette interview ?
Hemai : Tellement d’amour. Je te remercie vraiment d’avoir exploré ces questions avec moi, je suis tellement reconnaissant que tu sois investi dans la musique et dans l’histoire qu’il y a derrière. Et pour ceux qui sont en train de lire, vous êtes des légendes. J’espère continuer à vous proposer et vous procurer des émotions grâce à la musique. Plein d’amour.
Vous pouvez retrouver Hemai sur Instagram, Facebook et Twitter.
ENGLISH VERSION (VO)
La Face B : Hello Louie! Glad to see you, how are you doing?
Hemai : Hey mate! Doing just lovely this morning thank you for asking!
La Face B : Your new EP Leisure Trip is out, how would you qualify it in terms of sound and influences?
Hemai : This has always been a tough question, but for Leisure Trip it’s pretty simple. In terms of influences, it’s a firm nod to the bands and artists who were prevalent in the heat of downtempo music in the 90s/00s. Some of my biggest influences. Those like Zero 7, Air, Portishead, DJ Shadow, the list goes on. But the sound palette sticks true to what I’ve been experimenting with since I started out producing. Sounds that spark joy, familiarity and harmony. And a little discomfort at times.
La Face B : Did you already have feedback on the EP?
Hemai : When I was making it, no. Controversially, I’m a firm believer of sticking true to your own artistic opinions and flavors whilst you’re in flow. I can often be closed off during the making of something for this very reason. But after it’s made and released into this beautiful world, yes. It’s been touching the emotional side of the heart a lot more than previous releases, and has been a privilege to receive the most touching messages via socials. It’s really beautiful to see how something that makes me tear up, can touch others just as much.
La Face B : You have been pretty fast for releasing new music. Actually your last project, which is your first album, Strange Beauty, was released a bit more than a year ago. Did you immediately get back to work after the release of the album?
Hemai : Wow thanks for paying close attention man! Totally. I’m fortunate to have not run out of juice. I rarely take a moment to step back and take a break, but try to implement a small moment of peace in my day to day life to keep the juices flowing. I had always dreamt of making a downtempo project, but I just didn’t know when the time was right. After Strange Beauty, I felt like I had put something out that was pure but with the intention of stepping forward into a new space. With Leisure Trip, I felt free of all limitations and boundaries, so I took my time with it and made it pretty much 70% in a different studio in London Fields. I went to the good people at Well Overdue with the idea of this project, and we couldn’t wait to get started on it.
La Face B : So in Leisure Trip you invited four different artists to perform on the songs. How did these connections were established? Was it from a pure jam type session or from a more planned way of working?
Hemai : Bit of both really. Track 2,3 and 4 were made beforehand by myself, and then I sent them to the vocalists. I got linked in with B-ahwe by the label, and first met her at her own gig. We hit it off, she’s a legend and we’ve formed a dear friendship. I knew Victoria through the lovely Tru Thoughts, with whom I released Strange Beauty with, but have been lucky enough to get to know her extremely well and she’s been the resident guest at my improvised jam sesh at Hootananny Brixton a few times. So we ‘ve made music before, but the approach to A Flip In Duality was let’s get in the studio and record it! Same goes with Neone, that’s my bro! We met through mutual musicians and have always been in love with his tone. With Quinn, the label linked us up and the first time meeting was in the studio, which is crazy to think because he is such a good friend now. I love his music and think he is
a uniquely creative force. Love Theme was the first thing that came out as soon as we picked up some instruments. It was pretty much a jam session. I finished the track off, sent it, and then he topped it with some vocals.
La Face B : We can feel in Leisure Trip a slight change in the way you are writing your music. I found out that it was generally a bit less rapid in terms of tempo. Was it something attentional?
Hemai : Totally man. Purposefully a downtempo project. To lounge to, to feel content to, to tap in with your feelings sorta tunes.
La Face B : Did you have any specific desire or a specific mindset when you began to write the EP?
Hemai : Just to enter this space, touch nothing else but this music. Isolate my mind in this project and only this project, and see what comes out as a result. The only thing I knew is that I’d make four downtempo tracks. I didn’t make loads and whittle it down, just four tracks as they came.
La Face B : You had a release party in London in which you played the Leisure Trip’s songs live. How did it feel to play them in front of a public?
Hemai : Oh it was beautiful. I played them with all of the guests minus Neone (chopped his vocals up in his spirit). It felt right!
La Face B : I perceive your music as very bright, something that kind of takes me back to summer. How would you describe your art in terms of atmosphere and vibes?
Hemai : Thanks man! I love that. I’d agree with you on that! I’d like to think it reflects my environment. I like to create comfort for myself through sound, so to have it perceived by yourself and others as summer is really humbling.
La Face B : I think that we will agree saying that in your music there is a strong basis of Jazz. But would you qualify it as exclusively Jazz or for you, there is more than that?
Hemai : Yeah this is always an interesting one. By so many, it gets categorized as Jazz and one of my biggest influences is Jazz. So I guess elements of it fall under that category. My dad was a Jazz pianist and broken-beat producer, so a lot of it passively fell onto me. So I think the jazz side falls naturally into who I am. But at the same time, it’s definitely not the only foundation. My heart lies in exploring sound, so something I feel comfortable in is exploring electronics. Electronica, Singer-songwriter and pre-2000s folk music, downtempo, dub/reggae and lots more are also responsible for being the harmonic bed that I tend to lean on a lot.
La Face B : Do you have a specific way of starting a song? Maybe something like a plan that you are completing?
Hemai : To be honest, I step into each song completely differently. I personally find this more liberating.
La Face B : What is your favorite part in the making process of a song?
Hemai : Every part! I do love finding different harmonics in sound though haha. And nothing better than creating a slappy drum section.
La Face B : Within all your projects, you show yourself as a very good producer. You are able to find the exact strengths of the artists you are inviting. How does this process look like?
Hemai : Very humbling, thank you so much. I tend to think of every song like a puzzle, and the very first question I think when adding anything is “Does this serve the song?”. So when it comes to vocals, I feel every voice is unique, and every message is unique. It’s just how it’s delivered, and there are some which really resonate with me personally so I feel gravitated towards these. It’s a natural buzz when you work with someone that completely understands the song instrumentally, and I’ve been lucky to only work with these sorts of musicians. 99% it feels right, so I roll with it. As soon as I lay down the first chord or element, I know who would serve the song justice. It’s just a matter of if they’d feel the same way!
La Face B : What is the next step for you? Maybe a European tour or a new album?
Hemai : European tour is very much in conversation. I’m sitting on like two albums worth of music so maybe the latter too. Who knows what the future holds! Humbled to be on this journey, so I’m just rolling with what happens.
La Face B : Do you have certain artists, albums or songs that you would define as influences for this project?
Hemai : Yeah man. As previously mentioned, Zero 7 and Air are huge influences for this project. Composers like Arthur Verocai and Claus Ogerman stand tall in this as well.
La Face B : We recently saw you produce music for other artists like the FiFi Robo’s single “Flower Princess”. Do you have any other external projects like this one in the making?
Hemai : Yeah! This is like one of my favorite songs ever. FiFi Robo is nuts. Soon to take over. I’m producing a lot for other people yeah and writing with others for their own stuff, so hopefully they all see the light of day!
La Face B : You are living in a place which is very lively, London. And you are in the middle of a place where Jazz has become a kind of attraction, with a very observed and appreciated scene. Do you consider yourself as a part of it?
Hemai : I mean, a lot of my friends are jazz musicians. A lot of the people I work with are also jazz musicians. They’re all so good. As i’m from Birmingham (just north of London), i’m like a cousin from another city haha. It’s really beautiful living here though, and seeing everyone flourish creatively. I’m grateful to be a part of it both as a human and a producer.
La Face B : What is your link with this specific scene? Do you have recurrent contacts with some of its members?
Hemai : Musicians who then become friends, mutual musician friends who then become friends. And so on. It’s a daisy chain of love and appreciation for each other’s art.
La Face B : To finish the interview. Do you have any stuff that you are currently listening to that you can recommend to our readers?
Hemai : Take a deep dive into John Martyn for warmth, the new(ish) Bon Iver album is a sonic masterpiece, Airto Morreira to keep your brain functioning and Little Dragons first album is a necessity for general health.
La Face B : Well, I think that we are good! Do you have a final word before we end the interview?
Hemai : So much love. I really thank you for exploring this with me, and I am so grateful that you are invested in the music and the story behind it. And for those reading it, you’re a legend. I hope to continue bringing you feelings and purpose through music. Lots of love.