Le 28 mai dernier, Hemmen sortait son tout premier EP : Insomnie. Quelques mois après, nous revenons sur ce projet avec les explications du chanteur lui-même dans cette interview.
La Face B : Avant de dévoiler cet EP, tu avais déjà sorti 4 singles, dont trois en 2020. La sortie de l’EP, ça traduit une envie d’avancer avec un projet plus défini ?
Hemmen : Oui, je pense que les trois premiers singles en anglais c’était vraiment parce que je ne savais pas encore trop comment concrétiser mon projet. J’avais des chansons en anglais que j’avais envie d’enregistrer et en fait, je me suis dit “bon, je vais enregistrer ces trois chansons, on va les sortir en single et voir ce qui se passe par la suite”. Et je pense qu’après le single, l’EP c’est la suite logique quoi. Du coup je me suis mis à écrire et avec mon pote, Jean-Charles Bastion, (produit et réalise les morceaux en studio), (moi j’écris et je compose) on s’est dit qu’on allait tout faire en français et qu’on avait 4 morceaux en français donc qu’on allait en faire un EP. C’est ça, c’est la suite logique des singles.
LFB : Que raconte ce premier EP, Insomnie ?
Hemmen : Ahaaaa ! C’est assez personnel, j’y parle un peu de moi et de ma vie. Ça reste quand même assez imagé, j’aime l’idée de parler un peu de moi et de mettre des histoires autour, d’en faire quelque chose d’un peu imagé et onirique. Tout n’est pas non plus hyper personnel ou premier degré. Il y a toujours ce délire un peu aérien et onirique, des envies de voyager, de partir, de voir d’autres choses. Je pense à Vraiment vraiment qui est une histoire d’amour purement et simplement, un peu rigolote et un peu second degré. Mirage c’est une chanson dans laquelle je parle d’une rencontre un peu improbable entre un personnage et son ange-gardien ou un fantôme qu’il verrait le soir dans sa chambre. Demie-lune c’est plutôt une histoire de rupture et Insomnie c’est l’envie de voyager et de voir d’autres choses. Il y a aussi pas mal la notion du temps, je parle beaucoup du temps qui passe par exemple. La notion de temps est tellement étrange pour moi que j’aime bien en parler. Je dirais que les chansons sont un peu nostalgiques, mais pas nostalgiques tristes ! Plutôt nostalgiques cool quoi ! *rires*
LFB : Quelles ont été tes inspirations pour les mélodies et pour les textes ?
Hemmen : Ca je ne sais pas vraiment… *rires* Je pense que l’inspiration vient de tout ce que je vis et de tout ce que j’écoute ou encore des films que je regarde. Ca peut venir de tout, même des amis avec qui je suis et avec qui je traîne. Après, tout vient quand on se pose seul avec ses instruments et que l’on met ces inspirations en mélodies. Et les paroles me viennent toujours à la fin ! Ça commence toujours par des accords de guitare, de synthé et une mélodie de voix que je fredonne en yaourt. Et dès qu’il y a une mélodie que je trouve cool, je commence à creuser un peu la chanson comme ça.
LFB : Tu as été aidé par ta sœur pour le montage du clip de Mirage. Est-ce un choix de ta part de ne t’entourer que de personnes qui te sont proches ?
Hemmen : Oui, je pense qu’avec ce projet venait une vraie volonté de repartir de zéro (ndlr : par rapport aux BBbrunes), parce que c’est mon projet et que je ne savais pas sous quelle forme le sortir ou comment m’y prendre. Donc je me suis dit que j’allais commencer par enregistrer les morceaux et les sortir et que je verrai ensuite. Il y a d’abord les trois singles en anglais que j’ai sortis un peu tout seul sur Spotify. Ensuite, j’ai rencontré Anne-Laure Bouzy, une attachée de presse, par le bouche à oreille et maintenant je travaille avec elle pour la sortie de l’EP. Cet EP est aussi signé en distribution chez un distributeur digital, donc tout s’est fait petit à petit. Pour avancer, je me suis tourné vers mon entourage, j’ai pensé à des potes qui sont réalisateurs ou à ma sœur qui fait du montage.
LFB : Tu as l’air très impliqué dans l’esthétique autour de cet EP et notamment de tes clips.
Hemmen : C’est une vraie volonté ! Quand j’écris des chansons, c’est vraiment des choses qui viennent de moi, de mes tripes. J’imagine des trucs tout autour, il y a tout un univers et tout un monde autour des chansons. Ca me paraît naturel de m’investir là-dedans aussi. Je travaille avec des potes comme Nicolas Liberman qui a fait quasiment tous mes visuels, j’adore ce qu’il fait et ça correspond bien à mon univers. Quand je bosse avec des gens, il y a beaucoup de communication entre nous pour que tout colle. J’ai toujours plein d’idées, souvent très colorées. Comme pour Mirage, dans lequel l’idée était de faire de la surimpression en mettant deux images l’une sur l’autre.
LFB : Avec Insomnie, tu te lances dans un nouveau projet qui est plus expérimental. Tu voulais sortir de ta zone de confort ?
Hemmen : Insomnie est la chanson la plus différente de l’EP. C’est un morceau plus électro sur lequel il n’y a que des synthés et de la boîte à rythme et très peu de guitare. Sur Vraiment vraiment, les refrains sont assez différents des couplets donc c’est assez surprenant. On y retrouve des refrains un peu électro. Je dirais que dans l’EP, chaque chanson a son propre univers bien à elle. Je trouve ça cool que sur quatre chansons, chacune d’elles puisse avoir sa propre histoire. Le fil rouge de l’EP reste les mélodies de voix et la voix.
Faire quelque chose d’innovant est venu d’une certaine envie d’expérimenter des trucs, oui. Je pense que Mirage et Demie-lune sont plutôt dans une formule pop “classique” quand même. J’ai un petit coup de cœur pour Insomnie, qui est singulière, elle dure 6 minutes et n’entre dans aucune case.
LFB : Tu nous as habitués à des textes en anglais jusqu’ici. Pourquoi avoir choisi de sortir un EP sur lequel tous les textes sont en français ?
Hemmen : Dans les premières chansons en anglais, il y en avait une qui s’appelle Wooden Chair et dans laquelle je fais un couplet en français. C’était la première fois que j’écrivais en français et ça avait été suggéré par Jean-Charles. Il est franco-anglais et il m’a dit : “ton accent anglais, c’est pas ouf” en gros. Donc il m’a dit qu’ajouter un couplet en français à ce son pourrait être vraiment sympa. J’étais réticent au début parce que je trouve que le français, c’est plus dur à faire sonner, j’avais pas confiance en moi. J’ai quand même essayé parce qu’il m’y a poussé et sans lui je ne l’aurais pas fait. Donc merci à lui ! J’ai eu un déclic et j’ai vraiment aimé écrire en français, je me suis rendu compte que c’était beaucoup mieux et que je pouvais plus facilement écrire des choses parce que bah… je suis français quoi ! Je suis super content d’avoir trouvé mon écriture en français et d’être fier de mes textes. Maintenant, Hemmen ce sera en français !
LFB : Envisages-tu une tournée dans les prochains mois ?
Hemmen : Ah bah oui, carrément ! J’aimerais trop faire des concerts ! Sur ce projet solo, il y a toujours des musiciens qui viennent jouer avec moi quand même, donc en concert on serait vraiment un groupe. D’ailleurs les basses de mes chansons, c’est Bérald qui les a jouées et composées !
LFB : Est-ce que la sortie de l’EP ne te donne pas un peu envie de te lancer dans la production d’un album ? Hemmen : Ah bah oui, oui carrément ! Un album c’est la consécration. C’est tout un univers qui reste encore plus longtemps. En même temps j’aime bien le format EP parce que ça permet de composer ⅘ morceaux et de faire un EP, c’est assez figé dans le temps et ça représente une période de ta vie. J’ai plein de nouveaux morceaux qui sont presque finis d’enregistrer. Je ne sais pas encore quand et comment les sortir. Est-ce que je fais un deuxième EP ou est-ce que j’attends un peu pour faire un album ? Tout ça, ça va venir petit à petit et c’est excitant de ne pas avoir de plan précis. Je sais que je vais sortir un album un jour ! Mais quand…?