Tout droit venu d’Austin, Texas, les cowboys aux cœurs tendres du groupe Hovvdy reviennent avec un sublime album True Love. Sept titres qui donnent follement envie de vivre une histoire d’amour pour faire de l’album sa BO.
Depuis Heavy Lifter sorti en 2019, le duo texans s’était retiré, sans aucun doute pour le mieux durant la période de pandémie. Leur précédent album marquait le commencement d’une belle lignée indie rock, dream folk. True Love, sorti le 1 octobre, est leur quatrième album et le groupe a intensifié au maximum leur identité romantique et mélancolique.
Les couleurs automnales marquant l’arrivée des températures plus fraîches, des journées grises et plus courtes, nous font d’avantage nous remémorer les moments joyeux, passés durant l’été, à parcourir le monde entouré d’une clique de copains. L’esthétique de Hovvdy pousse cette vision à fond dans l’ambiance des chansons réconfortantes et nostalgiques des temps passés. Accentué par les clips de True Love ou de Blindsided, Hovvdy fait l’apologie de la naïveté des jeunes années à s’amuser entre amis, à s’aimer pour la première fois, à rêver d’un futur paisible autour d’un feu de camp, les accords d’une guitare en fond sonore. L’album n’est pas qu’une succession de “break-up songs”, c’est plutôt le retracement de l’histoire d’amour commençant par les premiers émois, suivi de la période d’intense joie passant par la dégringolade jusqu’à la séparation et se terminant sur une note d’espoir et de pardon.
En parlant d’esthétique, la pochette d’album de True Love est simple, à l’image du propos de leur projet et à l’opposé de Heavy Lifter. Réalisé par Bradley Pinkerton, il a auparavant collaboré pour les visuels de leur EP Cover 2 et leurs singles I’m sorry et Runner. C’est aussi lui qui est l’auteur du design du dernier album d’Harry Styles, Fine Lines. En lettre grasses, telle une publicité, est marqué TRUE LOVE sur une bande de couleur cyan. En contraste avec cette couleur flashy, se trouve une photo argentique, floue. On aperçoit des ombres, un tunnel, un personnage sur un vélo qui se dirige vers la partie lumineuse. Caractéristique d’une pochette bien indie, ce visuel accentue le climat brumeux et mélancolique de l’album.
Charlie Martin et Will Taylor se sont associés au musicien Ben LittleJohn et à Andrew Sarlo également producteur de Big Thief et Bon Iver. Tout devient plus clair et les influences se dessinent de plus en plus clairement. Les musiques de True Love sont empreintes d’une nostalgie qui équivaut à une période post-rêve américain. Les sonorités sont acoustiques, les riffs de guitares sont typiques indie et folk, rythmées par une batterie tantôt énergique tantôt légère. La voix paraît intégrée à l’ensemble des morceaux, douce, tel un dernier souffle comme sur Joy ou I never wanna make you sad.
Les musiques alternent entre morceaux intenses et rock apportant une vague d’émotions comme dans le morceau GSM et les ballades romantiques avec un aspect plus pop folk, aux accords très simples joués en boucle et une voix grave sur Lake June. Hovvdy emprunte des références des musiques traditionnelles country comme la très connue Cotton Eye Joe en la remixant à leur goût dans True Love. Dans Hope, on ressent l’influence de l’album 22, A Million de Bon Iver avec un côté très électrisant et électronique, des accords posés au synthé et une voix robotique et métallique répétitive.
A l’apogée de la relation amoureuse, il n’y a que de la joie, elle est montrée ici par Joy, morceau très ensoleillé, avec de l’espoir, une sorte de petite bulle de bonheur.
On arrive très vite à la chanson la plus incroyable de l’album qu’est Blindsided. Elle traite des moments où l’on ne vit pas dans l’instant le regrettant ensuite : Ask about him, I miss him / Think about it, I’ll miss it. Comment ressentir les émotions et vivre à 100% si l’on doit attendre que quelqu’un nous le montre ? La chanson oppose des moments chantés et lyriques à une partie très rythmée. Elle monte en puissance jusqu’à la quintessence de la mélancolie sur la fin du titre qui prend aux tripes.
Le côté répétitif dans les chansons, tant au niveau de la mélodie qu’au niveau des paroles, apporte une puissance au thème raconté, par exemple dans Junior Day League.
L’album se termine par la brillante I never wanna make you sad qui clôt l’album des amoureux de l’amour. Le morceau est un adieu, un pardon, une explication de tout ce qui n’a pas été dit dans la relation. Cela pourrait être une conclusion comme un “Je te souhaite le meilleur pour le futur” : I never wanna make you sad / Lift you up, baby, you deserve it.
Alors on ne vous souhaite pas de déprimer sur cet album car ce serait le desservir. True Love c’est un condensé d’émotions, un véritable bijou brut et nature. Il saura accompagner à merveille vos histoires d’amour ou remplacer la douce chaleur d’un corps à vos côtés.