Il y a un mois, Ian Caulfield dévoilait Banzaï, un second EP plus mature, qui prenait une direction plus rock et urbaine tout en gardant une écriture sensible en français. Alors qu’il sera la semaine prochaine sur la scène de La Boule Noire, on a retrouvé Ian pour en savoir plus sur cette nouvelle collection de morceaux.
La Face B : Comment ça va ?
Ian Caufied : Ça va bien.
LFB : Tu es content de la sortie de ton EP ?
Ian Caulfield : Ouais, je suis content. Je suis soulagé et très content que ça soit sorti. Ça faisait un moment que je le préparais donc je suis fier et content.
LFB : Fils Cara dans une de ses chansons disait : je ne peux plus reculer, j’ai dit Banzaï. J’ai l’impression que finalement, ça correspond bien à ce que tu as voulu faire avec cet EP.
Ian Caulfield : Ouais, c’est marrant parce qu’on en avait déjà parlé avec Marc, parce que c’est un copain. On parlait de ça mais du sens aussi de Banzaï pour certaines personnes. Il y en a encore pas mal qui pensent que c’est un arbre alors que c’est quand même un cri de kamikaze. Effectivement, c’est un côté je me jette à l’eau, je fonce la tête la première. Je l’ai appelé comme ça cet EP parce que c’est vrai que je trouvais que ça symbolisait vraiment… En plus, après le premier EP qui parlait plutôt de la nostalgie de l’enfance et tout ça, là il y avait un côté plus où je sortais de ça.
LFB : Est-ce que c’est venu dès le départ ou est-ce que tu l’as réalisé au fur et à mesure de l’écriture, que cet EP aurait une portée beaucoup plus intime et plus directe ?
Ian Caulfield : Non, c’était plus un état d’esprit. Après il y a quand même des chansons de cet EP qui datent d’il y a assez longtemps. Mais l’état d’esprit que j’en avais à la fin, parce que Banzaï c’est quand une des dernières que j’ai composées, il y avait un état d’esprit de changement et aussi de ras-le-bol sur certaines choses. Plus d’engagement dans la prise de parole.
LFB : C’est marrant parce que je trouve que dans l’écriture, c’est beaucoup moins imagé. C’est un peu plus frontal dans la façon dont tu écris. Un morceau comme A la mode qui n’est pas le plus récent justement. Je trouve que déjà à l’époque, il enclenchait un changement dans l’écriture.
Ian Caulfield : Oui. Après celui-là, pour être franc, il date autant qu’un des morceaux du premier EP. Il est assez vieux mais j’avais plutôt prévu de le sortir après. On a mis du temps à le travailler, il a été assez long à finir. C’est vrai que dans cet EP, il y a moins le côté rêveur, enfantin. Je voulais que ce soit un peu plus rock, un peu plus frontal.
LFB : Il y a un peu un côté perte des illusions aussi non ?
Ian Caulfield : Il y avait ça un peu dans le premier EP mais sur le deuxième, c’était plus de faire avec. C’est vrai que le côté perte des illusions, j’en parlais déjà avant mais là, c’était plus une manière de foncer dedans.
LFB : Oui, ce n’est pas quelque chose de défaitiste en fait. Il y a une certaine idée d’action dans tous les morceaux de ce nouvel EP, d’avancer malgré tout.
Ian Caulfield : Oui c’est ça. Il y avait quand même plus la notion… Dans le premier, je ne savais pas trop où j’allais. Je restais un peu dans ma bulle rêveuse. Là, il y avait le côté plus j’assume qui je suis. Un peu plus de maturité. J’avais une idée plus précise d’où j’allais en faisait cet EP que le premier. Pour moi, c’était un peu des premiers jets. Je n’étais pas mécontent du travail, j’étais fier mais c’était plus une première empreinte. Là, il y avait quand même une direction artistique plus définie.
LFB : Ça se ressent aussi dans tout l’aspect visuel qui entoure le projet. Il y a un côté plus nocturne et beaucoup plus ancré dans la ville, plus urbain. Que ce soit sur les photos ou dans les clips. Il y a cette idée de ce personnage qui est là-dedans mais qui cherche aussi à s’échapper de ça.
Ian Caulfield : Alors ça, finalement c’est un peu les références que j’avais depuis le départ et que je voulais faire depuis le début. Mais je ne sais pas, je ne saurais pas te dire pourquoi on ne l’a pas fait dès le départ. Je n’ai même pas réfléchi à ça en fait. Je pense que c’est en travaillant avec des gens, en se demandant ce qu’on fait.
Au départ, j’étais plus dans l’esprit de me dire que j’allais bosser avec des gens et que j’allais partager des idées avec eux. C’est ce qui m’a toujours un peu plu dans les procédés de fabrication d’art, de musique. C’est ce qui me plaisait dans le premier EP. Mais ce qu’il s’est passé aussi avec lui, c’est que je me suis rendu compte que je n’arrivais pas exactement où est-ce que je voulais si je n’étais pas un peu plus ferme avec ce que je voulais.
Sur le deuxième, dans le procédé de fabrication, j’ai été plus seul. Enfin, ça ne veut pas dire que j’ai travaillé avec personne. J’ai travaillé avec plus ou moins les mêmes personnes mais j’ai plus été strict sur ce que je voulais, notamment sur l’image et même sur la musique en vrai. Là, les clips je les ai quasiment vraiment auto-réalisés alors qu’avant on bossait vraiment avec Nico (Giraudeau ndlr). Là, j’ai bossé avec Hugo (Pillard nldr) et je sais que j’avais plus la place de réal. Ça m’a fait du bien parce que j’ai eu le sentiment de reprendre le contrôle. Je pense que c’est une première étape aussi vers ce qu’il se passera après dans mes chemins artistiques. Au début, on arrive, quand j’ai commencé, j’étais tout seul. J’étais à Reims, j’ai débarqué à Paris et je me suis dit que c’était cool, que j’allais pouvoir bosser avec plein de gens mais finalement, en bossant avec des gens, je me suis rendu compte que pour canaliser les idées, c’était moins évident. Je suis retourné à quelque chose d’un peu plus solo et maintenant, je pense que j’ai vraiment trouvé l’équilibre pour ne pas me perdre.
LFB : Sur le premier EP, c’était aussi plus ou moins les premiers morceaux que tu faisais en français. Il y avait plein de premières fois. Là, Banzaï c’est plus l’affirmation de l’idée qui a pu germer. Comme tu dis, reprendre le contrôle Ça te permet d’aller sur quelque chose de plus affirmé.
Ian Caulfield : Oui, dans les textes, dans la prod’ et tout, c’est vrai que sur le premier EP, j’avais fait des maquettes. On avait un peu travaillé mes prod’ pour finir les maquettes. On n’avait pas eu le procédé de ré-enregistrer des choses, reprendre, se demander ce qu’on faisait. Il y avait un peu un côté où on fait des prod’, on les enchaine et ça fait un EP. Il y avait moins ce côté direction artistique. Ça me manquait. Du coup, c’est ce que j’ai voulu faire sur le deuxième. Ça a été assez long parce qu’il y avait beaucoup d’influences, de références qui n’étaient pas toujours évidentes à faire cohabiter. Du coup, ça a été assez long. C’est moi qui ai dû finir. Je me suis dit que la seule personne qui pouvait vraiment arriver à canaliser ça en trouvant le bon équilibre, c’était moi. J’ai réussi à le faire et ce n’était pas gagné.
LFB : Tu parles beaucoup de travail solitaire et de te retrouver mais dans beaucoup des morceaux, c’est toi qui parle mais tu parles en termes de collectif. J’ai vraiment l’impression que dans pas mal de morceaux, il y a cette idée qu’on a tous l’impression d’être bizarre et tout seul mais en fait, on a plein de gens qui sont comme nous et l’idée est de se retrouver tous ensemble pour pouvoir avancer correctement.
Ian Caulfield : Tu parles de A la mode ?
LFB : Oui mais même dans d’autres morceaux je trouve.
Ian Caulfield : Il y a toujours cette idée-là. Je ne sais pas comment répondre à cette question parce que finalement, on se sent tous un peu bizarres mais finalement, on se sent quand même seul. Donc ça veut dire qu’on a l’impression que les autres ne sont pas bizarres et que nous, on l’est. Je pense qu’il y a beaucoup de gens qui ressentent ça aujourd’hui parce que finalement, on se sent vite dépassés. Je voyais les posts que James Blake met, tu vois que même des gens comme lui, qui sont quand même le top de la pointure musicale mondiale, qui dit qu’il se sent dépassé. Je pense qu’on se sent tous un peu comme ça. Et ça suffit en fait.Les gens sont de plus en plus mal.
J’ai l’impression que ça n’aide pas les gens à aller bien en tout cas. En fait, c’est bête mais on le sait que quand on s’en fout de tout ça et qu’on arrête de se comparer, qu’on met vraiment tout ça de côté pour de vrai sans faire semblant, on va mieux. C’est un peu l’idée de cet EP, se dire que ça fait longtemps que je me plains un peu de me sentir à l’écart ou des choses comme ça, ça impacte mon moral. Là, c’était l’idée de dire : nique. Je serais heureux comme ça et il n’y a pas de problèmes. Je n’ai pas besoin de vous. J’ai besoin de personne. Il y a ce côté libérateur de dire que tout va bien se passer.
LFB : C’est marrant parce que cette idée est condensée dans ce qui est pour moi le morceaux le plus important de l’EP, placé au centré, Bulles vides. J’ai l’impression que c’est un peu la chanson la plus à vif et la plus honnête que tu as pu écrire.
Ian Caulfield : C’est sûr que c’est la chanson la plus sincère. Enfin, pas la plus sincère parce que je pense que tout est sincère mais il y a ce côté qui va profondément en moi. Je pense que Bulles vides, c’est celle qui me représente le mieux en termes d’écriture. J’étais fier d’avoir fait ce morceau et il m’a paru assez évident quand je l’ai fait. C’était l’un des seuls, quand on bossait avec Alexis, on faisait souvent beaucoup de versions différentes des morceaux. Je sais qu’il y a des moments où ça me perdait un peu. Sur Bulles vides, c’était plus clair pour moi. Il y avait un truc où je ne voulais pas du tout faire de concession. Il me proposait des trucs qui étaient cool mais je disais que je ne voulais pas. Je savais que ce morceau, c’était ça. Ça aussi, ça m’a aidé à prendre confiance dans la direction artistique. Si je suis capable de refuser des trucs cool pour une idée que j’ai, c’est que je sais ce que je veux.
LFB : Et je trouve que la chanson vit très bien comme elle est.
Ian Caulfield : Ouais, c’est une balade.
LFB : Au-delà des thèmes, on parlait de direction artistique. Je me demandais comment tu l’avais envisagé en termes de production et d’entité cet EP ? J’ai l’impression qu’il y a un truc un peu plus terrestre et ancré dans le sol. Moins aérien dans la façon dont il ressort musicalement.
Ian Caulfield : Ça reste pas mal de maquettes qui à la base avaient des grains différents, des époques différentes. Mais c’était des chansons qui pour moi avaient des thèmes qui se recoupaient. On a commencé à faire les bases ensemble avec Alexis, sur la plupart des morceaux. Ce qui, pour moi, a fait le lien après un peu plus que sur l’EP d’avant, c’est tout le travail des basses batteries par exemple. C’est important pour moi vu que je suis batteur à la base. Je ne dis pas que je n’aime pas les disques avec plein de batteries différentes mais moi, j’avais besoin d’avoir un son un peu vraie batterie, avec des sub. Rien que ça, ça ramène le côté plus terre à terre. Après, j’ai essayé de simplifier, de ne pas mettre trop d’éléments différents. Je n’ai pas voulu m’éparpiller et avoir des éléments qui soient aussi jouables sur scène. Il y a un côté où avant on faisait des prod’ et après tu te retrouves en concert et la plupart des trucs, tu peux à moitié les jouer parce que ce ne sont pas des vrais instruments. Là, j’avais envie que quand j’arrive en concert, ce qu’il y a sur le disque, on peut le jouer un minimum. Je ne dis pas qu’il y a des sons qui ne sont pas sortis mais ça reste plus cadrés.
LFB : C’est ce que j’allais te dire. J’ai remarqué qu’il y a un vrai travail dans le son sur la relation que tu peux avoir avec la batterie justement. C’est un instrument qui est hyper important pour toi et je trouve que ça se ressent vachement sur l’EP. La batterie est présente sur tous les morceaux. Elle est peut-être même mise en avant sur certains morceaux par rapport au reste.
Ian Caulfield : Ouais, ça c’est aussi Julien qui mixe qui a tendance à mettre la drum devant. J’aime ça aussi. C’est un truc que j’aime les mix avec la drum devant. Dans le disque, il y a des morceaux assez variés. Il y en a qui est une balade, un autre jungle drum & bass, il y en a même deux. Il y a un truc plus rock, plus pop. Pour faire cohabiter tout ça, j’avais vraiment envie qu’on puisse faire cohabiter tout ça avec les mêmes sons. En fait, c’est ça qui n’a pas été évident mais j’ai réussi à le faire.
LFB : Il y a une sonorité très anglaise. Il y a cette idée aussi qu’on n’a pas forcément en France, que tu peux avoir des couleurs musicales différentes mais qui peuvent sonner de la même manière et qui permettent d’avoir une vraie couleur et une vraie ambition dans le son.
Ian Caulfield : C’est sûr que mes références ne sont pas vraiment dans la musique pop française. Ça reste plus anglo-saxon. Du coup, je ne sais pas. J’ai juste fait à mon instinct en fait. Je n’ai pas trop dit qu’il fallait faire ça, juste quand je le sentais, je m’arrêtais là-dessus.
LFB : C’est pour ça que je te disais qu’il y a un côté un peu plus terrestre et de corps. Tu sens qu’il n’y a pas une hyper réflexion derrière. Comme le titre de l’EP en fait. On y va, on fonce.
Ian Caulfield : En fait, si, il y a eu une grosse réflexion mais c’est juste qu’au bout d’un moment, il y a tellement une réflexion qu’à la fin… Entre le processus qui a pris très longtemps de recherche et de tout ça et le moment où je me suis dit que je reprenais tout et que je finissais tout… Le processus de recherche a dû durer deux ans et le processus de « je vais en studio une semaine » a duré une semaine. C’était un peu cette idée de dire que maintenant, ça suffit, on y va.
LFB : C’est ce que tu disais tout à l’heure : récemment, tu as quand même vachement pu tester tes morceaux sur scène, ce qui n’était pas forcément le cas sur le premier EP. J’ai l’impression que dans la formule et dans ce que tu voulais créer, les nouveaux morceaux tu as pu les tester avant et voir ce qui fonctionnait ou ce qui ne fonctionnait pas.
Ian Caulfield : Oui, c’est vrai. C’est vrai que ça m’a quand même aidé à produire l’EP. Il y avait pas mal de morceaux qui existaient depuis longtemps et qui en live, marchaient plutôt bien mais on sentait des manques sur certaines choses. C’est vrai qu’on a mis longtemps à mettre le doigt dessus. Parfois, c’était simplement des rythmiques, des choses comme ça. Mais en fait, c’est vrai que ça a mis un peu de temps sur certains morceaux à vraiment se mettre en place. Je pense que ouais, le live a pas mal aidé.
LFB : Justement, le fait est que sur le live, tu avais beaucoup de première partie de personnes très différentes dans le son. J’ai l’impression qu’à chaque fois, le public suivait malgré tout et accrochait bien. J’ai pu voir à Tourcoing où les gens étaient hyper réceptifs à ce que tu as fait. Est-ce que c’est un truc qui t’a rassuré sur ta direction ?
Ian Caulfield : Ouais, c’est vrai que c’est toujours un peu une surprise parce qu’à chaque fois que je faisais une première partie, effectivement il y en avait beaucoup de différentes. Il y a toujours ce truc de se demander si le public va comprendre. J’avoue que sur ce coup-là, j’ai eu pas mal de chance parce que ça c’est toujours bien passé. Je n’ai jamais eu de mauvaise surprise en première partie. Il y a des soirs où c’est mieux que d’autres mais globalement, je ne me suis pas pris des fours. Donc c’est cool. Je suis assez content.
LFB : Est-ce que tu as l’impression que Banzaï est un EP positif dans ce qu’il raconte ? Et est-ce qu’il a été positif pour toi ?
Ian Caulfield : Ce n’est pas évident de répondre à ça. J’espère qu’il est positif. En tout cas, les retours que j’ai, c’est que c’est plus positif qu’avant. Je n’ai pas trop réfléchi en termes de positif ou négatif j’avoue. Moi, la musique, c’est un truc qui sort de moi. Ce n’est pas une intention où je vais me dire que je vais dire quelque chose de joyeux ou négatif. Après, l’EP j’ai plus de facilité à l’écouter que le précédent. Je le préfère. Je pense qu’il est un peu plus joyeux quand même. J’ai l’impression qu’il y a un peu plus d’espoir dedans. Après, positif, de base il ne part pas d’un état très positif psychologiquement. Mais c’est un peu curatif.
LFB : Oui, c’est pour ça que je te dis ça. Positif dans le sens : est-ce que le fait d’avoir pu libérer ce qu’il y a sur cet PEP t’a permis d’avancer d’un point de vue humain ?
Ian Caulfield : Ouais. C’est sûr. C’est un tournant cet EP je pense. Ça m’a vachement appris. Tout ce processus de cet EP était pour moi… J’ai fait le premier, j’apprends un peu de ces erreurs-là mais j’en fait d’autres en même temps. Là, j’arrive à une stade où j’ai acquis vraiment les bases. Je sais que je pourrais beaucoup moins me tromper maintenant, après avoir fait cet EP. Ça m’a vraiment permis d’y voir plus clair, de savoir que je n’avais pas envie de plaire à tout le monde, que j’avais envie de remettre au sens le plaisir de faire la musique, de savoir que je serais qui je serais et que ça ne servait à rien de se poser trop de questions. Tout un tas de trucs qui me polluaient vachement l’esprit avant et qui là, je sais que j’ai vachement résolu de questions là-dessus. C’est pour ça que je me sens bien aussi. Il y a beaucoup moins d’angoisse en fait. Je me dis que moi, mon rôle, c’est de faire de la musique et que les gens le prendront comme ils le prendront mais je n’ai plus envie de faire de la musique pour les gens. J’ai envie de le faire pour la musique, pour moi. Si les gens s’y retrouvent, ça sera tant mieux. C’est ça qui est un peu intimidant dans Paris, tu as envie un peu de faire ta place, de bien t’entendre avec tout le monde et tout mais en fait, c’est impossible. Surtout, ce n’est pas humainement gérable. Ça demande trop d’énergie.
LFB : Ce n’est pas sain.
Ian Caulfield : Ouais, et surtout, c’est se décentrer. Moi de base, je suis quand même quelqu’un d’assez solitaire. Ça ne veut pas dire que je n’aime pas être avec des gens, au contraire. J’aime les gens. Mais cet EP m’a fait me rendre compte que j’ai un jardin secret et que la musique est, pour moi, quelque chose d’assez intime et que je ne pouvais pas le partager avec mille personnes, en tout cas dans le processus de création, dans la réflexion, dans tout ça.
LFB : C’est trop attaché à toi. En parlant de partager ta musique avec les autres malgré tout, vu qu’on est à dix jours de la Boule Noire, tu as prévu quoi sur cette date ?
Ian Caulfield : Ça va être un concert plutôt semblable aux autres parce que ça fait longtemps que je n’ai pas joué sur Paris. Le set depuis la dernière fois a quand même pas mal changé. Il y aura un invité. Paul en première partie. Ça va être une petite heure de set.
LFB : Vous êtes toujours deux sur scène ?
Ian Caulfield : Ouais, il y a Titouan à la batterie. Ça va être cool, j’ai hâte.
LFB : Si on avait l’occasion de t’offrir trois voeux, qu’est-ce que tu souhaiterais ?
Ian Caulfield : Honnêtement, je n’ai pas grand chose qui me vient à l’esprit parce que je suis plutôt bien en ce moment. Mais si, je crois que j’aimerais bien avoir un studio déjà parce que Paris, pour avoir un studio, ce n’est pas évident. J’aurais bien aimé qu’il n’y ait pas le Covid, on ne va pas se mentir. Et mon troisième vœu serait de rester dans cet état d’esprit toute ma vie. D’être dans cet état d’esprit positif et d’envie créative et de détachement du côté industriel. J’ai envie de rester comme ça.
LFB : Est-ce qu’il y a des choses récentes qui t’ont plu ?
Ian Caulfield : Ouais, je vais dire Paul Roman. J’aime vachement ce qu’il fait. Il a sorti deux morceaux. Il y en a qui s’appelle La nuit et l’autre Au spectacle. C’est vachement cool.