ADN #748 : ICI Modesta

Je me souviens très précisément du jour où j’ai découvert cette track. J’aimais plus que tout la musique populaire et la chanson mais mes goûts n’étaient pas fixés sur un genre précis.

A l’écoute du timbre sombre de Booba posé sur ce sample de Renaud et du texte aussi profond qu’efficace, j’ai capté que le rap pouvait lier colère et mélancolie.

Ça a résonné très fort en moi. C’est comme si on m’avait donné la clé magique pour comprendre le rap français et ça a changé ma vie. S/o à Malgani du groupe Train fantôme car c’est lui qui, à l’époque, m’a ouvert cette porte.

Burial pour moi c’est l’émotion de l’easy-listening nichée dans de la musique sombre, progressive et très texturée. Ça me fait l’effet d’un son de Lorie qui jaillirait dans une soirée-cave avec des gens un peu snobs. Ce rapport au contraste m’inspire beaucoup.

Il y a tout ce que j’aime dans les chansons de Christophe. Je vois sa musique en bleu : c’est atmosphérique, mélancolique, ça me donne l’impression de nager dans la brume et que c’est tout le jours la fin de l’amour. Je suis hyper sensible à ces textes imagés, ces mélodies très déployées et au traitement de sa voix.

PNL ça me fait un effet proche de Christophe sauf que ça parle d’aujourd’hui, des sentiments du capitalisme : se sentir seul, consommer, se consumer. Je suis impressionnée par le fait qu’ils aient construit un univers sonore/textuel très hermétique qui parle à autant de monde. C’est comme une bulle qui aurait la capacité de ramifier plein d’autres bulles. L’arrivée de leur musique m’a bouleversée.

Gen c’est un des projets francophones très très actuel qui me parle le plus. Des fois quand t’écoutes un texte tu as l’impression que ça déroule un film que tu comprends à 100%, que t’aurais rien pu dire mieux. Ce titre me fait cet effet là. 

« J’voulais être seul mais trop tard j’étais déjà né ».

Je n’ai rien à ajouter.