Arthur Ely, hyperpoète

Non, la poésie au 21ème siècle, ce ne sont pas des grands chapeaux et des écharpes en lin. Armé de sa guitare et de son carnet, Arthur Ely vient bousculer la chanson avec des textes saignants. On l’a rencontré pour qu’il nous parle de son univers !

© Romane Leo Marsault

La Face B : Salut Arthur. Comment ça va ?

Arthur Ely : Je suis un peu en digestion, j’ai mangé tard, mais ça va bien.

LFB : On ne te présente plus, les Francofolies de La Rochelle en 2018, la tournée pirate, 2 EP… Et tu vas sortir un album ?

Arthur Ely : Oui, c’est ça.

LFB : Ça parle de mort, d’amour, de vie, et de viande.

Arthur Ely : C’est un incroyable descriptif, je ne l’aurais pas dit mieux. Ça parle vraiment de ça. Ça fait déjà beaucoup de choses.

LFB : Il y a une poule sur la pochette et il y a des textes sur la viande. Qu’est-ce qui t’inspire dans cette métaphore de l’homme qui mange l’animal ?

Arthur Ely : Premier truc, la poule sur la pochette. Je trouvais ça cool que l’animal qui se fait le plus défoncer (je crois que c’est un milliard de poules en France qu’on tue pour les manger), ce soit elle la star et que ce soit du coup une poule super normale. J’ai fait exprès de ne pas prendre une poule avec des couleurs de dingue, qui fait des compétitions, qui a du vert, du jaune… Là, c’était une poule archi normale, marron, poule de consommation, qui d’ailleurs a été littéralement sauvée parce que c’était prévu qu’elle soit mangée. Finalement elle est à la campagne, maintenant, dans les Yvelines. Et du coup ça, ça me faisait kiffer.

Mais par rapport au thème vraiment de la nourriture, en fait au début ça a commencé à pop sans que je m’en rende trop compte dans la poésie. Et je pense pour plusieurs raisons. Déjà parce que quand tu parles de nourriture, c’est une façon de parler de la vie quotidienne. Et moi, il y a un truc qui m’intéresse depuis pas mal d’années quand j’écris, c’est d’ancrer les textes dans des moments random de tous les jours et de voir comment des situations soit vénères, soit super heureuses, soit super dramatiques, sont absorbées dans des moments normaux. Ça, ça me plaît depuis pas mal de temps maintenant.

Et donc dans le fait parler de bouffe (soit d’être en train d’en faire, de cuisiner, ou bien de manger, d’être devant son bol de riz comme ça), il y a un truc un peu pathétique, un peu con qui me plaît et qui est beau. C’est un truc qu’on fait tous les jours, ça prend de la place dans nos vies. Je pense qu’au départ parler de nourriture, c’est une façon d’ancrer les trucs dans le quotidien.

Et après plus spécifiquement, les bêtes, la viande ; je suis devenu végétarien depuis quelques années. Il y a un truc bizarre qui s’est noué entre les moments où j’essaye de penser et de parler du deuil et de la mort, des gens que j’ai perdus, et les bêtes que j’ai arrêté de manger. Il y a un truc qui s’est noué entre les deux, et je n’ai pas trop essayé de chercher profondément ce qui se passe là-dedans, mais je sais qu’il se passe quelque chose, et que ces bêtes que je mange plus, c’est aussi une façon d’être un peu plus en paix avec le vivant et avec les gens que j’ai perdus.

LFB : C’était une trop belle réponse, j’ai adoré. Tu as sorti un livre il y a quelques mois. C’est un recueil de textes, et de poèmes. Et j’ai cru comprendre que c’est comme ça que tu avais rencontré Selim-a.

Arthur Ely : Oui, avec Selim-a on s’est rencontrés parce qu’iel y a aussi sorti un recueil sur la même maison d’édition qui s’appelle 10 pages au carré. Et du coup c’est Ariane, Ariane Lefauconnier, qu’on peut shoutout dans l’interview, qui nous a présenté au moment où la live session se préparait et où j’avais envie de mettre en avant des gens qui font la poésie moderne en France. Et j’avais déjà vu son taf passer, mais c’est Ariane avec la maison d’édition qui nous a présenté.

LFB : Et du coup vous avez fait une musique ensemble ?

Arthur Ely : On a fait une musique ensemble. La live session s’est préparée grave sur le feu. Selim-a est venu.e à la répétition qui était la veille et iel a commencé à me proposer plein de textes. C’est une personne beaucoup trop déter et qui fait des perfs depuis pas mal d’années dans plein d’endroits. Et on s’est bien entendu, la live session s’est trop bien passé. Le texte qu’iel avait posé dans Les Anges, c’était une sorte de premier texte qu’on n’avait pas retravaillé. Et après pour mettre le morceau sur l’album, on a rebossé un truc ensemble qu’on a enregistré. Mais au départ c’est parti de la live session.

LFB : Le mot poète au XXIe siècle, qu’est-ce que tu en penses ?

Arthur Ely : Il est gênant. Ça fait très… « Donnez-moi une écharpe » (rires). C’est pour ça que je ne le dis pas trop, ça me fait bizarre de dire que je suis poète, mais en même temps, c’est clairement ce que je suis, parce que c’est ce que j’écris tous les jours. Ça me prend trop de temps dans ma vie d’écrire de la poésie, et je kiffe ça. Donc c’est clairement ce que je suis, mais c’est aussi pour ça que j’ai bien aimé trouver le mot « hyperpoésie » pour parler de la live session, du concert, et du style. Parce que du coup, c’est quand même une façon de parler de poésie de façon plus moderne, et ça met en avant ce qui m’excite à fond dans la scène poétique actuelle, avec plein de gens, genre Selim-a, Laura Vazquez, que j’ai énormément lu, genre Stéphanie Vovor, Victor Malzac… Je peux te namedrop comme ça dix mille noms de gens qui m’ont mis des grosses claques avec leur texte depuis quelques années.

Et donc, quand je disais « hyperpoésie » pour parler de ma musique, c’était aussi une façon de mettre ça en avant. C’est vrai que quand on dit « poésie » aux gens qui n’en lisent pas, ils imaginent un truc un peu lointain, intello, prétentieux, et ils imaginent que je porte des chapeaux et que je suis resté bloqué en 1881. Et, ce n’est pas ça, en fait. Maintenant, c’est des langues super vivantes. D’ailleurs, dans les pays comme l’Angleterre ou les États-Unis, au final, la poésie moderne est vachement plus mise en avant. Il y a des gens qui performent partout. Et c’est en train d’arriver quand même de plus en plus en France. Je pense que les gens ont besoin d’entendre des langues saignantes, justement, ils en ont marre d’entendre des phrases toutes faites.

LFB : Tu écris les paroles de ta musique comme des poèmes ou comme des paroles de musique ?

Arthur Ely : Avant, quand j’écrivais de la poésie, je ne concevais pas les textes de la même façon. Là, ce qui s’est passé, c’est que c’est devenu une sorte de chaos et c’est un peu une seule et même chose. J’écris plein de textes, donc j’ai une sorte de matière de poésie que j’écris tout le temps. C’est en mutation constante pour que ça se transforme parfois en chanson. Il y a des moments où je fais de la musique, où je vais chanter des trucs et puis je vais me mettre à prendre des textes au hasard et à commencer à les mettre en forme dessus et tester des choses, tester de les dire, tu vois, voir ce qui se passe quand je les dis. Parce que parfois, le texte, il a l’air cool, mais en fait s’il est dit, il est nul. Ou bien il n’est pas fait pour être chanté. Donc maintenant, c’est devenu un peu une seule et même chose dans mon taff. Ça fait que c’est un peu chaotique, mais que je kiffe ça et que je ne m’ennuie pas.

LFB : Donc, tu n’as pas vraiment de process ?

Arthur Ely : Le seul process, c’est plutôt que j’écris tout le temps. Et donc, j’ai toujours des trucs sur le feu. Quand je me mets après en mode en studio pour produire, je ne suis jamais à me dire, « ah tiens, de quoi je vais parler ? », parce que j’ai plein de trucs qui sont un peu endormi. Et je suis en mode, tiens, j’ai ça, j’ai ça. Donc, le process, c’est d’être en production permanente.

Et si, après, il y a quand même des moments simples, comme tous les gens qui écrivent des chansons depuis des millénaires un moment, de prendre un instrument et puis de chanter un truc et de voir ce qui se passe. Mais du coup, ça, c’est aussi le truc que j’enregistre dans mon phone. Donc, il y a quand même cette idée d’être en train de planter des trucs pour que les moments où tu te sens bien pour organiser une chanson, toute la matière soit déjà là.

© Romane Leo Marsault

LFB : Une question que j’aime bien poser à ceux et celles que j’interview. Est-ce que tu dirais que ta musique retranscrit qui tu es ? De manière générale ou même à un moment T ?

Arthur Ely : Bah… ouais. En fait, quand j’ai commencé à faire des sons, j’étais obsédé par faire des trucs super documentaires. Et ça a coïncidé aussi avec un moment où je ne lisais pas du tout de poésie, ça ne m’intéressait pas, je m’en foutais. J’en avais lu un peu ado et après, j’avais complètement cassé ça, arrêté parce que… J’avais l’impression qu’il ne fallait pas tricher. Et en fait, j’étais con. Maintenant, j’ai compris que rechercher des façons de dire les choses, chercher des images et, en gros, essayer de parler avec une langue vivante (c’est ça pour moi faire de la poésie), c’est peut-être une façon plus juste que juste de raconter ce que tu as fait la veille. C’est une façon peut-être qui a moins de triche. Si tu le fais de façon vraiment honnête. Et donc, oui, même maintenant, s’il y a parfois des trucs plus obscurs dans mes textes et que je kiffe ça, je pense que ça parle quand même toujours de moi. C’est un moment où tu parles de toi, évidemment, parce que c’est toi que tu connais le mieux, c’est à travers tes yeux que tu vois le monde. Mais le but, c’est après de faire quelque chose de plus large, qui parle à d’autres. Le but, c’est ça. Si tu te concentres bien sur un truc très précis qui est dans ta vie, peut-être qu’en fait, ça va ressembler à la vie d’autres gens.

LFB : Tu parlais de tes anciens sons. Dans une interview, tu avais dit que tu n’aimais plus tes anciens sons et que tu ne pouvais plus les écouter. C’est toujours vrai ?

Arthur Ely : Je ne les écoute pas. Vraiment, je ne les écoute jamais, à part une fois tous les deux ans où je suis bourré avec Benjamin (son manager) et il commence à être tard. Et en général, dans ces moments-là, il y a plein de trucs qui me cringe de fou dedans. Mais souvent, ce que je me dis, c’est que je suis quand même fier d’avoir pris des risques. Souvent, je trouve que les trucs ressemblent un peu à rien, ils sont un peu incompréhensibles mais en tout cas, je trouve qu’on avait posé un peu le cœur sur la table en produisant, il y a des décisions qui parfois étaient absurdes, mais qui au moins étaient vraiment vénères. Je trouve ça marrant quand même d’avoir fait ça. Je suis fier de ça. Par contre, c’est des sons que je n’ai jamais envie de réécouter. Déjà, je les ai écoutés mille fois, c’est un peu le cas de tout le monde qui sort des trucs. Mais je les trouve assez bien.

Après, il y en a quand même quelques-uns, je trouve, qui ont mieux vieilli. Dans les vieux sons, sur le premier projet, je pense que Soleil, (même si je déteste ma voix dessus parce que j’ai l’impression que je chantais mal), elle est belle quand même. Et puis, c’était absurde d’avoir mis ce solo de guitare en reverse au milieu pendant une minute. Je trouve ça trop bien. Je n’oserais même plus le faire aujourd’hui. Je trouve ça cool. Souvent, c’est ma voix qui me cringe. Mais il y a des morceaux que je trouve corrects.

LFB : Tu peux me raconter un peu l’histoire de Micro-onde ?

Arthur Ely : C’est cool que tu l’aies choisie parce que je l’aime bien. Ça a été un peu une chanson qui m’a fait découvrir des trucs. Ce qui s’est passé, c’est qu’il y a eu des moments de déclic. Et Micro-onde, ça a été le cas. En gros, c’est une chanson que j’avais composée de façon classique, où j’avais la guitare un peu bossa et j’avais juste le « tu me plais ». Après, ça continuait d’être chanté. En fait, je reprenais un peu la mélodie du thème. Je la trouvais trop belle, mais elle me faisait chier de ouf. Les couplets m’ennuyaient. Et il y a eu un moment où justement, j’étais dans une sorte d’ébullition. Je ne comprenais plus trop ce qui se passait. J’ai pris un texte, je suis allé chercher dans mes textes de poésie. Il y en a un que j’ai pris qui fonctionnait un peu avec le thème de doute amoureux. J’ai commencé à le poser sans réfléchir, comme si j’étais en freestyle. Et là, ça m’a grave plu. J’ai juste gardé le « tu me plais ». Ça a été un moment où j’ai compris comment je pouvais faire des sortes de chansons un peu hybrides, poèmes. Et du coup, rafraîchir un peu ma façon d’écrire et ma façon de poser. C’était une des premières fois où je trouvais une façon de poser les poèmes qui me plaisaient. Aussi avec des inspirations de rap que j’écoute depuis quelques années, Luther, Rounhaa, des gens comme ça. C’est une chanson qui a un peu débloqué un truc.

LFB : Et elle raconte quoi cette chanson ?

Arthur Ely : Eh bien, l’histoire, j’ai du mal à la comprendre encore aujourd’hui. C’est la fragilité des moments où tu es amoureux et où tu te mets à douter. D’ailleurs, ça ne fonctionne pas qu’avec l’amour. Mais à quoi tient le fait que tu éprouves du plaisir à un moment et le fait qu’après, tu bad. Et dans la relation amoureuse, parfois, ça peut être super fragile. Et donc là, il y avait ça. Après, il y avait un décor qui me plaisait. Parfois, dans les chansons, j’aime bien juste avoir un décor en tête. Et là, c’était un décor de dernier jour de vacances. C’est toujours bizarre les derniers jours de vacances. Et donc là, j’avais cette idée d’un couple dernier jour de vacances et ils ne savent pas ce qu’ils vont faire à la rentrée. Il n’y a plus école, il n’y a plus de travail. Ils sont juste perdus. Et donc, ça, ça me plaisait comme décor.

LFB : Dans l’album, Saignant, il y a le titre, puis entre parenthèses « première bouchée ». On a droit à une deuxième bouchée bientôt ou pas ?

Arthur Ely : Oui, il y a une deuxième bouchée à la rentrée, clairement. Après, la parenthèse, elle va disparaître à jamais. Mais oui, l’album sort en deux parties et cette deuxième bouchée, la date est toujours un petit peu en ébullition, mais en gros c’est à l’automne.

LFB : Pourquoi est-ce tu voulais le faire en deux parties ?

Arthur Ely : Déjà, je trouve que ça se prête mieux à comment on écoute la musique. Maintenant, j’ai du mal à me prendre 15 sons dans la tête, c’est dense, surtout que j’ai mis beaucoup de moi. Il se trouve que mes chansons sont un peu intenses aussi et il y a beaucoup de textes, ça parle de pas mal de choses. Donc je trouve qu’en écouter 7, c’est déjà bien, après on respire, on va écouter d’autres choses. Ou si on veut les saigner, on les saigne. Mais déjà, je trouve que ça se prête plus à comment moi j’écoute la musique aujourd’hui. Et en plus, ça me permettait de raconter un peu une histoire plus longue, tu vois, d’avoir des concerts au milieu, puis après de ressortir des chansons. Et du coup, je ne sais pas, de parler aux gens plus longtemps.

© Romane Leo Marsault

LFB : Tu fais une nouvelle proposition pour les concerts, Hyperpoésie. Tu m’as dit tout à l’heure que tu as trouvé ce nom, d’où est-ce que ça sort ?

Arthur Ely : Je captais que j’étais en train de faire quelque chose un peu hybride entre mettre de la poésie en avant et des formes de musique, plus rap ou chanson. Et du coup, je voulais parler de la poésie, mais je ne savais pas trop comment en parler. Je ne voulais pas qu’on ait l’impression que j’ai une grande écharpe en lin. J’ai fait un brainstorm, j’ai trouvé différents trucs. Hyperpoésie, j’ai trouvé ça cool. Ça me faisait penser aussi à hyperpop un peu. Hyper, ça me faisait penser à un truc intense, vif, tu vois, et plus moderne pour parler de la poésie. Et j’avais envie de pouvoir en parler comme d’un style qui n’existait pas, qui est en train de se faire, mais pas que pour moi, aussi pour pouvoir parler de la scène poétique actuelle dont je te parlais avant. Donc, ça me plaisait pour ça. Et aussi parce que le concert, particulièrement, va être chelou. Parce qu’il va vraiment mélanger, tu vois, des moments de musique et des moments de parler, chanter, et ça me plaît qu’on ne sache pas où on est. C’est un peu ce que j’essaye de faire en ce moment. Donc, avoir un nouveau mot pour désigner ça, ça me permettait moi-même de me sentir bien dedans.

LFB : Est-ce que tu as des disques, des artistes ou des livres qui t’ont inspiré ces dernières années ?

Arthur Ely : Oui, carrément. En vrai, pour Saignant, il y a Sylvia Plath que j’ai lu et relu et que je n’arrive pas à lâcher. Je ne sais pas si tu connais. Tu vas acheter un livre en sortant de cette interview. C’est une autrice américaine qui est morte dans les années 60 et qui maintenant est devenue assez importante dans les mouvements féministes, qui a écrit beaucoup de poésie et un seul roman juste avant son suicide en se mettant la tête dans le four. C’était intense, sa fin de vie. C’est un truc très particulier parce que la meuf, en même temps, veut être une star, en même temps, veut être la meilleure mère, en même temps, veut être la femme la plus sexy… Elle était archi écartelée par tout ce qu’on demandait aux femmes des années 60. Et elle a écrit une poésie qui m’a mis vraiment des grandes claques, qui parfois est ultra paisible, parfois super glauque. Elle tient des choses très mystérieuses dans ses poèmes, je ne sais pas pourquoi j’y revenais tout le temps. Et quasiment dès que je bougeais quelque part, j’avais besoin d’avoir un livre d’elle et de pouvoir juste ouvrir au hasard, et d’avoir toujours des trucs que j’y trouve. Donc, en vrai, pour la poésie que j’ai écrit ces deux dernières années, il y a eu beaucoup Sylvia Plath que j’ai lu et relu.

Laura Vazquez aussi, qui habite à Marseille, qui est une Française et qui a eu le Goncourt de poésie il y a quelques années, ce qui était historique parce que normalement, les prix Goncourt de la poésie, c’est ce qui est donné à des vieux croutons en fin de carrière. Mais c’est un peu le but du truc, c’est en mode on récompense une carrière entière. Donc souvent, les gens ont 90 ans. Et là, c’est la première fois qu’on le donnait (alors peut-être pas à une meuf, même si c’était aussi plus rare de le donner à une meuf). Il se trouve que la meuf avait en plus 32, 33 ans, c’était un peu ouf qu’ils fassent ça. Et donc, elle a la trentaine, elle a déjà écrit quand même pas mal de livres de poésie, mais aussi de romans, elle a écrit du théâtre, enfin elle est archi productive et sa langue est trop forte, super moderne, elle a des trucs trop bizarres, trop drôles, trop beaux.

Et après en musique, scène rap un peu des dernières années, donc je te disais, H JeuneCrack, Luther. Ce qui me plaisait, c’est le phrasé, le fait qu’on ne sache pas si c’est parler, rapper et que ça se permette plein de trucs dans les prods aussi. Ça, ça me plaisait, la liberté de ce qu’ils font, de ce que fait cette scène.

Et une autre, en musique brésilienne, j’ai saigné de la bossa, Baden Powell et tout. Je savais que je voulais beaucoup de guitare acoustique sur l’album et du coup je suis allé chercher ça là-dedans. Il y a des guitares acoustiques partout qui font des trucs avec des polyrythmies de fou. Les guitares bossa, j’aimais bien parce que ça me faisait poser d’une façon un peu décalée et ça me donnait plein d’idées rythmiques pour justement poser les poèmes un peu en freestyle et du coup pour construire les chansons, ça m’aidait d’avoir ce genre de guitare.

J’en ai encore plein, mais si tu veux, on n’arrête jamais.

LFB : Ecoute, merci. Tu as donné des réponses tellement bien. On a plein de nouvelles choses à découvrir. Merci beaucoup !

Arthur Ely : Merci, c’était cool !

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