Une conversation avec Asa Taccone d’Electric Guest

A l’occasion de la sortie du nouvel album d’Electric Guest, 10K, nous avons rencontré Asa Taccone. Il évoque avec nous les éléments qui influencent son processus créatif et ce besoin de renouer avec une écriture plus intime et sensible.

ENGLISH VERSION BELOW

La Face B : Salut Asa, comment est-ce que ça va ?

Asa Taccone : J’ai un peu de jetlag, mais ça va bien.

La Face B : Electric Guest a sorti vendredi un nouvel album, 10K, dans lequel vous parvenez à mêler des moments très intimes à des refrains dansants, comme si vous exploriez une frontière entre l’éclat pop et les émotions brutes. Qu’est-ce qui a guidé ce mélange d’intimité et de légèreté ?

Asa Taccone : Je pense que j’ai toujours essayé de faire ça avec Electric Guest. Je ne veux pas dire pop, mais plutôt de la musique pop avec du cœur. Cet album n’est pas différent. Honnêtement, je pense qu’il m’a simplement fallu beaucoup de temps pour vivre ma vie, pour accumuler suffisamment d’expériences réelles qui me permettent d’écrire avec sincérité. Même si j’ai essayé de rendre certaines chansons dansantes, elles sont toutes imprégnées de la vie réelle. Je pense donc qu’il faut les rendre brutes, comme tu le dis.

La Face B : Cet album aborde beaucoup de thèmes forts, comme l’amour, la perte et l’espoir. Je me demandais comment ces thèmes intervenaient dans votre processus créatif ?

Asa Taccone : Honnêtement, je pense simplement que c’est le reflet de la vie actuelle aux Etats-Unis. Ce n’est pas drôle, je le reconnais. Il y a beaucoup de pertes, et il n’y a pas beaucoup d’espoir. Mais il y a encore beaucoup d’amour. Et je pense que cet album était un rappel pour moi-même. Une grande partie est écrite à titre personnel sur la façon de ne pas se noyer dans les Etats-Unis d’aujourd’hui. Et comment garder espoir. Comment garder l’amour dans son cœur quand on sait que son pays traverse une période si difficile. Donc oui, c’est tout naturel.

La Face B : Donc, quand tu as commencé à écrire, ces thèmes sont devenus obligatoires ?

Asa Taccone : Oui, exactement. Je ne pouvais pas écrire sans ça. Il y a quelques chansons qui traitent davantage de sujets politiques, comme The Show et même The love on High qui aborde certains aspects de la vie dans ce pays aujourd’hui, ou le fait de perdre son chemin. Mais, oui, tous ces thèmes viennent naturellement.

La Face B : Ce sont des sujets qui ont déjà été largement abordés dans la musique. Comment on s’y prend pour ajouter sa touche particulière ?

Asa Taccone : C’est bizarre. Je ne réfléchis vraiment pas à la manière d’y ajouter ma touche personnelle. Je m’appuie simplement sur ma culture, sur mes origines, la région où j’ai grandi, la baie de San Francisco, notre façon de parler. J’espère que toutes ces choses s’intègrent naturellement dans la musique. Musicalement, j’essaie de faire certaines choses pour la rendre unique. Et bien sûr, j’essaie de travailler mes paroles de manière consciente. Mais au final, ça donne ce que ça donne. Et plus j’essaie de me respecter, plus j’espère que cela devient spécifique et unique. Parce que de quoi peut-on parler qui n’ait pas déjà été dit trois mille fois dans l’histoire de l’humanité ? Et pourtant, plus on puise en soi-même, plus cela devient unique. Alors j’essaie.

La Face B : J’aimerais parler de certaines chansons. Dès l’intro de Till The Morning, on ressent une certaine fragilité et introspection, une lente montée émotionnelle. Comment as-tu abordé cela, presque comme si tu donnais le ton pour le reste de l’album ?

Asa Taccone : C’est drôle. Cette chanson a été initialement écrite pour toutes ces balades en voiture sans but que je faisais à Los Angeles pendant la pandémie avec des amis. Je passais prendre des gens et nous roulions sans destination précise. Mais nous roulions pendant des heures et nous discutions, et les gens pouvaient pleurer, ou être là où ils en étaient. Et en même temps, je lisais ce roman de Cormac McCarthy intitulé All the pretty horses.

Dans ce livre, on parle beaucoup de ce que c’est que de monter à cheval la nuit et à quel point c’est libérateur. Parfois, on ne va nulle part, on chevauche juste pour le plaisir du voyage. Et je me suis dit : « Oh, ces balades en voiture sont très similaires à ça. Elles sont l’équivalent moderne des balades nocturnes à cheval. » Dans cette chanson, la première phrase est : « Ça devient de plus en plus bizarre chaque jour. »

Et j’ai trouvé que c’était une bonne entrée en matière, une sorte d’intro pour donner le ton, encore une fois, de ce que c’est que de vivre aux Etats-Unis aujourd’hui, parce que la situation devient de plus en plus bizarre chaque jour. C’est un putain de cirque. Je crois que c’est la première phrase. Ça devient de plus en plus bizarre chaque jour, on appelle les clowns parce que c’est la fin du jeu.

La Face B : Il y a un contraste fascinant entre la lumière et l’obscurité dans l’album, avec des morceaux lumineux comme Stand Back For You et Play Your Guitar suivis de moments plus sombres et introspectifs comme Where I Went Wrong et Until You Call. Comment avez-vous travaillé pour maintenir cet équilibre entre les différents états émotionnels tout au long de l’album ?

Asa Taccone : Quand j’écris une chanson, si la musique semble trop joyeuse, j’essaie d’écrire des paroles plus sombres, et vice versa. Si la musique est vraiment sombre, je mets parfois des paroles plus légères. Je ne dis pas que c’est forcément une bonne chose. Parfois, j’ai juste besoin d’écrire une chanson complètement sombre ou complètement autre chose, mais en général, j’aime bien quand il y a un mélange de choses. Et c’était déjà le cas sur les albums précédents. Sur This Head I Hold, si tu écoutes les paroles, ça parle de maniaco-dépression. C’est comme se mettre les mains sur la tête, littéralement, parce qu’on n’arrive pas à remettre de l’ordre dans sa vie. Mais le morceau est vraiment très joyeux et optimiste. Et le but, c’est que la plupart des gens ne s’en rendent pas compte avant d’y prêter attention. J’essaie généralement de trouver cet équilibre.

La Face B : Quand on a déjà sorti plusieurs albums, comment on aborde l’écriture d’un nouvel album ?

Asa Taccone : C’est toujours fondamentalement la même chose, mais je dirais que sur le dernier album, je me suis un peu éloigné de certaines choses que je faisais auparavant. C’est comme si la boucle était bouclée pour moi. C’est vraiment un retour aux sources. Cet album a été écrit de la même manière que Mondo. Ce sont les deux seuls albums où personne ne m’a dit quoi faire. Personne ne m’a influencé. Pas de maison de disques, rien. Pour moi, ce processus a été très naturel et assez intime.

La Face B : En ce qui concerne les sonorités, If It Never Comes a des sons très éthérés, presque spectraux, en particulier dans la façon dont les voix sont traitées. Était-ce un choix délibéré pour traduire les thèmes du deuil et de l’absence ?

Asa Taccone : Je pense que c’est juste une chance que cela se soit prêté à cela, car les voix ont toutes été enregistrées avec un iPhone, à l’exception des refrains. Les refrains ont été enregistrés avec un micro approprié. Mais pour les couplets avec tous ces éléments cow-boy, comme « she was an angel » (elle était un ange), j’ai littéralement eu cette idée et tout ce parcours, et je n’ai même pas entendu le rythme.

J’étais juste dans la pièce d’à côté, en train de monologuer : « she was an angel, and I never should have let her go » (elle était un ange, et je n’aurais jamais dû la laisser partir). Puis je suis revenu dans la pièce, j’ai transféré les enregistrements de l’iPhone et je les ai placés dans le morceau. Je pense que cela a fini par créer un effet émotionnel étrange, comme une histoire bizarre. Et je pense que le son de l’iPhone a fini par ressembler à un échantillon ou quelque chose comme ça.

La Face B : Un autre morceau : The Love On High donne l’impression d’être un moment cathartique, une sorte de soulagement après les moments plus sombres du début de l’album. Comment as-tu abordé cette transition pour donner à l’auditeur une sensation de légèreté, tout en restant dans l’esprit de l’album ?

Asa Taccone : Eh bien, pour moi, cette chanson a quelque chose de mélancolique. On peut ressentir ma lutte, du moins quand je l’écoute. Mais je me souviens que c’était quand j’étais chez Atlantic Records, et ils adoraient cette chanson. Mais ils trouvaient qu’elle avait une vibe chrétienne. Et je leur ai répondu : « Non, elle n’est pas chrétienne. » Ma famille a reçu une éducation très classique, hippie californienne.

Mes deux parents sont plutôt bouddhistes, on va dire. Au départ, la chanson s’appelait The One On High, et elle était dédiée à ce qui est au plus haut. Et ils m’ont dit que cela faisait trop Dieu. J’ai fini par préférer l’amour, parce que je pense que nous adorons tous quelque chose, que ce soit la jeunesse, l’argent ou autre chose, ou n’importe quel autre Dieu.

Donc je me suis dit : « Eh bien, que ce soit l’amour ». J’ai fini par bouger, j’ai quitté Atlantic Records. J’aimais tout le monde là-bas, mais c’était trop de pression pour moi. J’ai emporté le morceau avec moi et je l’ai en quelque sorte réutilisé. Je voulais qu’il reflète à la fois la réalité de la lutte et un peu d’espoir. C’est en quelque sorte ma petite chanson spirituelle.

La Face B : Mon morceau préféré de l’album est Play Your Guitar. Peux-tu nous raconter comment il a été créé ?

Asa Taccone : Eh bien, quand on est en tournée pendant longtemps, et nous avons été en tournée pendant 10 ans par intermittence, on devient très proche de son groupe. On vit avec ces gens. Et un soir, nous jouions à Austin, au Texas, et j’ai regardé autour de moi. C’était environ une heure avant le concert, et mon guitariste était au téléphone, il avait l’air très sérieux et semblait bouleversé. Quand il a raccroché, je me suis approché de lui et je lui ai demandé s’il allait bien.

Il m’a répondu que sa femme le quittait. Je savais qu’ils avaient un bébé et tout ça. Ce soir-là, une heure plus tard, il y a un moment dans le concert où il joue un solo de guitare. C’est le seul moment où je quitte la scène. Et je l’ai regardé ce soir-là, et j’ai pu voir l’émotion qu’il mettait dans son solo. Et je me suis dit : « Oh, wow, c’est à ça que sert la musique. » C’est comme s’il canalisait littéralement ce moment très profond pour lui-même à travers la musique.

Et je m’y suis accroché. Puis, des années plus tard, Trump est arrivé au pouvoir avec toute la confusion aux États-Unis, ne sachant plus quoi croire. Et je me suis dit : « Mon Dieu, en ces temps très confus, je crois toujours en la musique et en son pouvoir. ». Donc Play Your Guitar était en quelque sorte une ode à lui, mais aussi une ode à la musique et à ma croyance en elle.

La Face B : On le ressent quand on l’écoute.

Asa Taccone : Incroyable.

La Face B : J’ai lu qu’il y avait un autre lien entre l’album et l’un de vos amis, à propos du titre de l’album ?

Asa Taccone : Oui, c’était mon mentor musical, Danger Mouse. Il m’a donné 10 000 dollars quand j’ai déménagé à Los Angeles. Ça m’a permis de quitter mon boulot, et ces 10 000 dollars m’ont tout apporté. Ça m’a permis de faire Mondo, mon premier album. Sans cela, je n’aurais rien fait. Je ne sais pas ce que je ferais aujourd’hui. C’est donc en quelque sorte un retour aux sources et aussi un retour à cette époque pour moi.

La Face B : Et comment se traduit 10K en live ? Avez-vous évolué dans votre façon de jouer ou de présenter les morceaux en concert par rapport aux précédents albums ?

Asa Taccone : Oui, le spectacle live a beaucoup changé. En fait, il s’agit principalement de chansons de Mondo, de Plural, puis de 10K. Elles sont réparties de manière assez égale. Mais nous avons beaucoup travaillé sur le spectacle live. Honnêtement, nous sommes impatients de rejouer à Paris, car c’est un spectacle totalement différent. Il est bien meilleur. Honnêtement, il faut beaucoup de temps pour devenir bon dans quoi que ce soit. Et le live n’est pas différent.

La Face B : Pourquoi est-il meilleur ?

Asa Taccone : Quand j’ai sorti Mondo, je n’avais jamais donné de concert de toute ma vie. C’est comme si je ne savais même pas que j’allais le faire. J’ai toujours pensé que je ferais de la composition musicale, mais jamais de la scène. Je pense donc qu’il m’a fallu des années et des années pour prendre confiance en moi. Je pense que mon chant est plus puissant, et que tout le monde joue mieux. Nous avons ajouté beaucoup de choses au spectacle, comme des éléments théâtraux. Il y a donc tout un tas de choses qui se passent, un peu comme des sketchs pendant le spectacle, qui lui donnent un début, un milieu et une fin. C’est tout simplement un spectacle plus puissant.

La Face B :Aurons-nous la chance de le voir en France ?

Asa Taccone : Je l’espère. J’espère jouer bientôt à Paris, avec tout le groupe.

La Face B : Ma dernière question concerne le dernier morceau de l’album : I Don’t Know The Back Of Me.

Asa Taccone : Ma préférée.

La Face B :Avec sa guitare épurée et ses sonorités organiques, il semble être une conclusion apaisée. Est-ce que cette piste est pour toi un regard rétrospectif sur tout ce que l’album raconte, une sorte d’acceptation des zones d’ombre et de lumière ?

Asa Taccone : C’est exactement ça. Je ne pourrais pas mieux le formuler. C’est parfait. Fin de la conversation (rires).

Crédit photos : Cédric Oberlin

ENGLISH VERSION

La Face B : Hello Asa, how are you ?

Asa Taccone : A little bit of jet lag, but I’m good.

La Face B : Electric Guest has released a new album Friday, 10K, in which you manage to blend very intimate moments with danceable choruses, almost like you are exploring a boundary between pop brightness and raw emotions. What guided this mix of intimacy and lightness?

Asa Taccone : I think I’ve always tried to do that with Electric Guest. I don’t want to say pop, but, pop music with some heart to it. this album was no different. Honestly, I think it just took me so long to live my life, to have enough real experiences where I could write from an honest place. So even though the songs, like I tried to make some of them danceable, and all those things they have enough real life in them. So I think make them raw, like you’re talking about.

La Face B :This album speaks a lot about heavy themes, like love, loss and hope. I was wondering how these themes come into play during your creative process?

Asa Taccone : Honestly, I just think it is living in present day America right now. It’s not fun, I’ll say that. So there’s, a lot of loss, you know to mean, and there is not a lot of hope. But there’s still a lot of love. And I think the album was a reminder to myself.

A lot of it is just written to me personally on how to not drown in present day America. And how do you keep hope? How do you keep the love in your heart when you know your country is going through such a difficult time? So yeah, they just naturally kind of become part of the creative process.

Because when you sit down to write, whether you’re by yourself or with people, it ends up really being where everybody’s at psychically, mentally, where you’re at just ends up coming out in the music. So I think that just it came out naturally.

La Face B : So when you started writing, did these themes become mandatory?

Asa Taccone : Yeah, exactly. I couldn’t write without it. There’s a couple of songs that are more pointed toward political things like The show and even The love on High has certain elements of what it is to live in this country right now, or lose your way, or whatever. But, but, yeah, all those themes just come up naturally.

La Face B : These are topics that have already been covered extensively in music. How do you go about adding your own special touch?

Asa Taccone : It’s weird. I really don’t think about how to add my own special touch. I kind of just rely on my culture, like just coming from where I where I grew up, the Bay Area, San Francisco, the way we speak. All those things I hope, just naturally, embed themselves in the music. I will say musically, I try to do certain things to make it unique. And obviously, like I try to work on my lyrics in a conscious way. But it just ends up coming out how it how it does. And the more I try to honor myself, I hope the more specific and unique it becomes. Because, what can you even talk about that hasn’t been talked about 3000 times in human history, and yet, the more you tap into yourself, the more it does have a special uniqueness. So I try.

La Face B : Okay. I would like to talk about certain songs. Right from the intro of Till The Morning, there’s a sense of fragility and introspection, a slow emotional build. How did you approach it, almost like setting the tone for the rest of the album?

Asa Taccone : Actually, it’s funny. That song was initially written for all of the kind of aimless drives that I would do in Los Angeles during the pandemic with friends. And I would pick people up, and we would drive nowhere. But we would drive for hours and talk, and people would cry or be wherever they were at. And at the same time, I was reading this, this Cormac McCarthy novel called All the pretty horses. And in that book, they talk a lot about what it is to ride horses that night and how freeing it is.

Sometimes you ride nowhere, you just ride for the journey. And I thought: Oh, these car rides are very similar to that. They are the modern-day equivalent to these nighttime horse rides. So in that song, the first line is: it is getting more bizarre every day. And I just thought that was just a good lead off, kind of intro lyric to setting the tone of, again, what it is to live in present day America because the shit is getting more bizarre every day. It’s a fucking circus. I think that’s the first line. It’s getting more bizarre every day, calling the clowns because it’s the end of the game.

La Face B : There’s a fascinating contrast between light and dark in the album, with bright tracks like Stand Back For You and Play Your Guitar followed by darker, more introspective moments like Where I Went Wrong and Until You Call. How did you work to maintain this balance between different emotional states across the record?

Asa Taccone : Whenever I’m writing a song, if the music sounds too happy, I’ll try to lyrically take it to a darker place, and vice versa. If the music is really dark, sometimes I’ll put light lyrics. I’m not even saying that’s a good thing. Sometimes I need to just write like, a fully dark song or a fully whatever, but for me, I tend to like when it has a mix of things and on past records, it’s been the same.

On This Head I Hold, if you listen to the lyrics, it’s like, about manic depression. It’s like putting your hands in your head literally in your hands, because you just cannot get your life together. But the track is really, really bright and upbeat. And the goal is, like most people won’t even know it until they kind of take a second look. So I usually try put that balance in there.

La Face B :When you’ve already released several albums, how do you approach writing a new one?

Asa Taccone : It’s still fundamentally the same, but I will say, on the last album I kind of got away from certain things I used to do. It’s like a full circle thing for me. It’s really coming back. This album was written very much the same way Mondo was written. Those are my only two albums where nobody was telling me what to do. Nobody was in my ear. No record label, no anything. This process for me, was really organic and kind of private.

La Face B : About the sounds, If It Never Comes have very ethereal, almost spectral sounds, especially in the way the vocals are treated. Was this a deliberate choice to convey the themes of mourning and absence?

Asa Taccone : I think it’s just lucky that it lent itself, because those the vocals were all through an iPhone basically, except for the choruses. The choruses are recorded on a proper microphone. But on the verses with all the cowboy things, like “she was an angel”. I just literally had this idea and this whole kind of journey, and I didn’t even hear the beat. I was just like, in the next room, just monologuing, ”she was an angel, and I never should have let her go”. And then I kind of would come back in the room and take them off the iPhone and place them in the track. I think it ended up having a weird emotional effect, like it’s like an odd story. And I think the sound of the iPhone ended up kind of sound like a sample or something.

La Face B : Another track : The Love On High feels like a cathartic moment, a kind of lift after the darker moments earlier in the album. How did you approach this transition to give the listener a sense of lightness while still staying true to the spirit of the album?

Asa Taccone : Well, that song, to me, it has a bit of melancholy in it. I mean, it still has that. Like you could feel the struggle for me, at least when I listen to it. But I remember that was when I was on Atlantic Records, and they loved that song. But they were like, it’s giving a Christian vibe. And I was like, no, it’s not Christian. You know, my family were very classically hippie California upbringing. Both my parents are like guest Buddhist, if anything.

So the song was initially called The One On High, and it was bowed out to the one on high. And they were like: this is too, like, God vibes. And then then I ended up liking love better, because I think we’re all worshiping something, whether it’s youth or money or whatever, or any different God. So it’s like, for me, I’m like : Well, let that be love and I think I’m I ended up, moving. I left my deal with Atlantic.

I loved everybody there, but it was just too much pressure for me. And I took the track with me, and kind of like, repurposed it a little bit. I wanted it to have both the reality of the struggle and also some hope in it. So it’s kind of my one little spiritual song,

La Face B : My favorite track on the album is Play Your Guitar. Can you tell us about how it was created?

Asa Taccone : Well, when you’re on tour for a long time, and we were on tour for 10 years on and off, you get really close to your band mates. You live with these people. And one night we were playing in Austin, Texas, and I looked over. It was about an hour before the show, and my guitar player was on his phone call, and he was really serious, and he looked like he was upset.

And when he got off, I just walked up to him, I was like, are you okay? And he was like: my wife is leaving me. I knew they had a young baby and all that. And that night at the show, an hour later, there’s a moment in the show where he plays the guitar solo. It’s the one time I go off stage. And I was watching him that night, and I could see the emotion that he was putting into the solo. I thought: Oh, wow, that’s what music is for.

Like, he’s literally, like, channeling this really deep moment for himself through music. I held on to that. And then years later, Trump got into office with all the confusion of the United States and what to believe. And I thought, God in these very confusing times, I still believe in music and the power of music. So Play Your Guitar was kind of an ode to him and really an ode to music and my belief in it,

La Face B :We can feel it when we listen it.

Asa Taccone :  Amazing. Hell yeah, that’s the point.

La Face B :I read there is another link with the album and one of your friend with the title of the album ?

Asa Taccone : Yeah, it was to my music mentor, Danger Mouse. He gave me $10,000 when I first moved to Los Angeles. So that I could quit my job, and that $10,000 gave me everything. It allowed me to do Mondo, my first album. Without it, I wouldn’t have done anything. I would probably just, God knows what I’d be doing. So it’s kind of like a return to form and also a return to that era for me.

La Face B : And how does 10K translates live? Have you evolved the way you perform or present the tracks in concerts compared to your previous event?

Asa Taccone : Yeah, the live show has changed quite a lot. Actually, It is mostly songs from Mondo, songs from Plural, and then songs from 10K. It is about evenly split. But we’ve done a lot of work on the live show. So honestly, we can’t wait to play in Paris again, because it’s a totally different show. It’s way better. Honestly, it takes a long time to get good at anything. And you know, live is not different.

La Face B : Why is it better?

Asa Taccone : When I came out with Mondo, I had never played a show in my entire life. It’s like, I never even knew I was going to do it. I always thought I would do music writing, but never performing. So I think it just took me years and years to get confident. And I think my singing is stronger, and everyone’s playing is stronger. And we’ve added a lot of things in the show, like, there’s some theater to it. So we have a bunch of things that happen, little like skits during the show, that kind of make it a beginning, middle and end. It’s just a stronger show.

La Face B : Okay, so will we have the chance to see it in France ?

Asa Taccone : I hope so. I hope to play Paris soon, with the whole band.

La Face B : My last question concerns the last track on the album: I Don’t Know The Back Of Me.

Asa Taccone : My favorite.

La Face B :With its stripped-back guitar and organic sounds, it feels like a peaceful conclusion. Would you say this track is a retrospective look at everything the album speaks to, almost an acceptance of both the shadows and the light?

Asa Taccone : That is exactly what it is. I mean, I couldn’t set it better. That was perfect. End of conversation (laughs).

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