Il vaut mieux tard que jamais. Un passage à la nouvelle année plus tard, parsemé de quelques péripéties, et notre rencontre avec les Barking Spiders voit enfin le jour sur La Face B. On a posé quelques questions aux cinq musiciens bordelais juste avant leur concert à l’occasion de leur release party pour la sortie de leur nouvel EP, Songs (You Give on a Whim). C’était le 24 novembre dernier au shop Deus Ex Machina à Bordeaux, et autant dire que la soirée organisée par l’Astrodøme nous a réservé bien des surprises. D’abord la première partie était assurée par les angevins du groupe Gondhawa avec leur space rock venant d’un autre monde, puis, les principaux intéressés ont envoyé un set magnifiquement agencé, jouant brillamment les morceaux du nouvel opus mais aussi les, déjà classiques, titres de leur premier EP ¿Ike!. C’est donc en dix minutes top chrono, entre leurs balances, une autre interview à laquelle ils étaient conviés et le début de la soirée, qu’assis sagement en ligne sur un banc, ils ont pris le temps de discuter avec nous.
La Face B : Nous sommes aujourd’hui le 24 novembre. Bonsoir messieurs ! Ce soir c’est votre release party au shop Deus à Bordeaux, c’est organisé par l’Astrodøme, et votre nouvel EP Songs (You Give on a Whim) sort officiellement aujourd’hui. Comment vous vous sentez ?
Quentin : Écoute, on est super content d’avoir enfin sorti cet EP ! C’est vrai que c’était pas mal la course cette semaine entre toute la promotion, la campagne de communication pour annoncer la sortie mais aussi toute l’organisation qu’il y a autour des concerts. Hier on était sur Biarritz avec Gondhawa également, ils jouent encore avec nous ce soir. Mais oui, on est ravi de pouvoir sortir l’EP aujourd’hui, le jour même de la release, chez le label La Tangente. Et qu’en plus la soirée soit organisée par l’Astrodøme c’est vraiment top !
La Face B : Ok ! Parlons de l’EP alors ! Comment il a été conçu ? Où, quand et comment la composition et le processus de création se sont déroulés ?
Julien : En fait ça fait plus ou moins un moment, selon les compositions, qu’on a déjà assemblé toutes nos idées. Je pense que ça va faire déjà un an et demi que certains morceaux ont vu le jour, pour d’autres c’est plus récent. Après on a fait beaucoup de modifications, il y a pas mal de compos qui ont changé avec le temps et on aime bien laisser mûrir les choses d’elles-mêmes. Et sur la question de comment ça a été composé, c’est assez simple finalement, on a fait comme pour le premier EP. C’est à dire qu’on a chacun un peu tous ramené des morceaux de morceaux (rires) qu’on a assemblé comme ça. D’où le nom de l’EP d’ailleurs, c’est des chansons qu’on donne sur un coup de tête.
La Face B : Ça marche. Et donc, release party aujourd’hui à Bordeaux, vous avez joué à Biarritz hier… Est-ce qu’il y a d’autres dates qui arrivent prochainement ?
Quentin : Sur la période de l’année 2023 c’est notre dernière date ce soir ! Après on va enchainer en février prochain et bosser sur d’autres « plans » pour le projet. Par exemple on a déjà une date de prévue à Toulouse le 2 février aux Labo des Arts. Pour ce qui est de Bordeaux on va faire le Grizzly Pub avec les Yoko ? Oh No ! et Clipperton normalement, puis aussi passer par Rouen avec Gogojuice. En fait on est en train de voir au fur et à mesure les prochaines dates qu’on peut trouver.
La Face B : Chouette tout ça ! Bon, maintenant que le deuxième EP est sorti, il y a peut-être un album qui va un jour pointer le bout de son nez non ?
Barking Spiders : (silence, puis rires complices)
Quentin : Il y a en effet des petits projets qui se lancent. On reste un peu indécis malgré tout, mais on y réfléchit oui !
Nils : (commence à prendre la parole, puis s’arrête)
La Face B : Un mot en plus là-dessus ?
Nils : Non non c’est cool ! (rires)
La Face B : Ça marche (rires). Aïe, la question suivante risque d’être très clichée mais ça me trotte dans la tête depuis quelques temps… D’où vient le nom du groupe ?
Elliott : Aïe aïe aïe (rires) ! C’était à l’époque quand on faisait nos premiers concerts, on avait quelques idées de nom qui se battaient en duel. Et un soir au pub le Connemara c’est Lawrence Collins qui au détour d’une discussion nous a dit que Barking Spiders c’était très bien ! Donc un peu sur un coup de tête on a gardé ce nom.
Barking Spiders : Merci Lawrence ! (rires)
La Face B : Ok très bien (rires). Vous habitez tous ensemble non ? Plus ou moins ?
Nils : On habitait quasiment tous ensemble ! En fait on était quatre dans une même colocation dans une grande maison au fin fond de Pessac, sans Quentin. Aujourd’hui on est deux à avoir déménagé mais on répète toujours dans cette même maison. Le studio y est toujours, enfin bref, c’est toujours notre ter-ter quoi (rires).
La Face B : Donc régulièrement vous vous retrouvez là-bas pour faire des jam et pour composer ? Pour faire de la résidence peut-être un peu aussi ?
Nils : Exactement ! Ça reste vraiment notre spot à nous dans le sens où on est deux à y avoir habité pendant un an. Elliott lui ça fait douze ans qu’il y habite (rires), donc oui, c’est notre lieu quoi. Et ça nous évite de devoir payer pour des salles de répète aussi. Ça permet de vraiment prendre plus le temps de se poser et de faire correctement les choses, donc de ne pas avoir à stagner pendant quatre heures dans une salle de répète lambda.
Quentin : Et justement, on y a fait une résidence le week-end dernier pour préparer les deux concerts de cette semaine !
La Face B : Ok excellent ! (pause) Qu’est-ce qu’il y aurait d’autre à aborder encore ? Désolé, pour être honnête l’interview n’a pas vraiment été préparée… (rire général)
Quentin : Les influences peut-être ? (rires)
La Face B : Oui, mais oui exact (rires) ! Je pense que tu vas pouvoir faire l’interview toi-même du coup (rire général) ! En effet, bon point ! En terme d’influences vous venez supposément tous les cinq d’horizons stylistiques différents, c’est donc ça qui donne ce mélange musical si riche que vous proposez non ?
Rodolphe : Moi personnellement c’est vraiment les Pink Floyd ma grosse inspiration ! J’aime beaucoup Crumb aussi pour parler de choses plus récentes. Plus généralement je suis très inspiré par tout ce qui va être psyché en fait.
Julien : Moi c’est peut-être plus le rock un peu « brut » on va dire. J’adore les Strokes. J’aime énormément les Lemon Twigs aussi, ils font vraiment partie des groupes qui nous ont marqué tous les cinq je pense ! Je suis légèrement plus dans cette vibe là.
Nils : Alors, je vais avoir une patte plutôt neo-soul moi pour le coup, mais que je n’applique pas trop avec le groupe car ça s’écarte un peu de l’esthétique pop rock progressif dans laquelle on est. Mais sinon j’écoute vraiment un peu de tout. Genre de la drum and bass ou du jazz. Ça part un peu dans tous les sens (rires). Mais oui, les Lemon Twigs c’est vraiment le groupe qui revient beaucoup chez nous. Il y a aussi bien entendu tous les vieux groupes, genre les Doors pour ne citer qu’eux. Qu’est-ce que je pourrais citer d’autre d’ailleurs ? Oui ! Jeff Buckley ou même Steely Dan, voilà…
Quentin : Pareil, tous les vieux groupes m’influencent beaucoup. Plus largement toutes les années 70 mais je pense notamment à Dire Straits, à Fleetwood Mac ou à Bruce Springsteen. Après, grâce au groupe j’ai connu effectivement tout ce qui est Lemon Twigs, Foxygen, Parcels… Tous ces groupes plus récents auxquels j’ai carrément accroché (se tournant vers les autres membres du groupe en s’adressant à eux) et je vous en remercie ! (rire général)
Elliott : C’est mignon (rires) ! Moi quand j’étais plus jeune j’ai eu une grosse période Led Zeppelin, et en tant que batteur ça a été une grosse influence ! Après c’est passé par les Beatles surtout, et forcément tous les groupes actuels qu’on cite depuis tout à l’heure genre Lemon Twigs mais aussi Tame Impala et Pond surtout. Après redécouvrir les vieux groupes genre le Velvet ou Supertramp c’est toujours un plaisir !
La Face B : Ok ! Et donc avec toutes ces influences, quand vous composez, de quelle manière vous assemblez toutes les pièces de ce puzzle ? Ça part d’une personne en particulier ou bien ça découle d’improvisations entre vous ?
Julien : C’est un peu tout ça à la fois. Soit il y en a un d’entre nous qui se ramène avec une bonne base et on construit autour de ça tous ensemble à cinq, soit c’est un bout d’improvisation qu’on va faire évoluer. Ça dépend. En fait je te dis ça, mais tu vois on jam pas forcément si souvent que ça finalement. On va dire que c’est assez rare qu’on puisse trouver des idées en jammant. Ça nous arrive de faire des boeufs mais ça finit rarement dans les compositions. Il faut plus voir ça comme un laboratoire quand on se retrouve tous les cinq, dans lequel on perfectionne ce que chacun a bossé de son côté pour qu’on puisse tout mettre en commun au fur et à mesure. On a tous notre mot à dire, et puis vu qu’on est cinq, tu as souvent cinq sources d’idées différentes donc c’est hyper intéressant !
Nils : Ouais, parfois dans un morceau y’a cinq morceaux différents initialement donc voilà, c’est vraiment de l’assemblage finalement.
La Face B : Super ! Bon, l’heure tourne, on va malheureusement devoir mettre un terme à cette petite discussion… Un mot de la fin peut-être ?
Rodolphe : … Merci !
Julien : SAUCISSE !
Nils : On se retrouve en février !
Quentin : Allez, on se voit en 2024, gros bisous !
Elliott : On se voit bientôt pour l’album ! (rire général)
La Face B : Ça marche, merci beaucoup (rires) !
Barking Spiders : Et merci La Face B !
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