Chanteuse, contrebassiste et productrice, elle tisse un pont entre la Colombie et la France, mêlant tradition et électronique. Entre exploration sonore et émotions brutes, Ëda Diaz nous invite dans un univers vibrant et sans frontières. Nous avons eu la chance d’échanger avec Ëda Diaz avant son concert au MaMA, à propos de son album Suave Bruta, de ses inspirations et aspirations.

La Face B : Comment tu vas ?
Ëda Diaz : Ça va super !
LFB : Hâte de ce soir ?
Ëda Diaz : Oui ! Enfin, ce n’est pas le truc le plus évident on va dire. En tout cas, j’ai toujours hâte de jouer quoi qu’il arrive enfin c’est surtout ça. Mais pas plus que d’habitude. En tout cas, c’est un évènement où il y a beaucoup de gens qui passent, qui repartent etc. L’idée c’est de pouvoir donner du love à ceux qui seront prêts à le recevoir.
LFB : C’est vrai que c’est un peu le rush le MaMA. L’année dernière je t’ai découverte aux Primeurs de Massy.
Ëda Diaz : Oui !
LFB : Tu avais présenté ton premier album et c’était vraiment trop bien !
Ëda Diaz : C’est trop bien les Primeurs de Massy !
LFB : Oui ! Je trouve que ça te correspondait bien, en termes d’aura. Tu es hyper solaire et quand tu es arrivée sur scène j’avais trouvé ça incroyable ! Tu mélanges plusieurs univers dans tes chansons et je voulais savoir quelles sont tes inspirations ?
Ëda Diaz : Il y a plein de choses. Il y a déjà la musique traditionnelle latino-américaine ça c’est sûr et certain comme je suis colombienne. Après, il y a beaucoup d’artistes de musique alternative que j’aime beaucoup comme James Blake, des grands classiques comme Björk. Après le rock aussi Jeff Buckley. Le rock des années 70 pour son côté très libre et progressif. J’ai un peu pioché en fonction des périodes de ma vie. Comme beaucoup d’artistes, on a accès à toute la musique du monde entier, donc on peut tous et toutes dire qu’on a énormément d’inspiration.
LFB : C’est vrai. Le fait d’avoir une double culture, ça ouvre peut-être un peu plus l’esprit artistiquement.
Ëda Diaz : Disons que c’est plus facile, parce que de base, on grandit avec plusieurs visions des choses. Et après d’autres personnes qui n’ont pas ce point de départ peuvent y arriver par le voyage ou par d’autres moyens. Par la musique ou par l’art et c’est ça qui est chouette.
LFB : Tu dis que c’est plus facile, mais est-ce que ça n’a pas été parfois compliqué d’avoir ces deux cultures et ces deux univers ou c’est venu naturellement de vraiment mêler les deux ?
Ëda Diaz : Justement, je pense que c’est l’objet de ma musique aussi d’une certaine manière. Il y a un peu ce truc où on demande souvent quand on est binationaux, surtout dans une période où ça a été remis en cause la possibilité d’être binational. Ce truc de devoir choisir à un moment donné. Qu’est-ce que tu choisirais ou est-ce que tu te sens plus colombien ou est-ce que c’est 50/50 ? Ce sont des trucs auxquels beaucoup d’artistes ne veulent pas répondre ou alors en répondant justement à travers la musique.
En construisant quelque chose qui permet de sentir entier ou entière à 100 % ce qu’on est. Avec ce qui nous habite, et je pense que c’est une question qu’on pose moins des personnes qui viendraient, je ne sais pas, de la Normandie et de l’Auvergne et pourtant il y a aussi des choses très différentes. On ne respire pas les mêmes choses. La nature n’est pas la même. Les gens ne sont pas les mêmes et c’est ça qui est passionnant justement. J’ai l’impression que cette richesse, cette poésie est accessible à tout le monde. Et c’est ça qui me captive, c’est de voir les recettes que des personnes qui sont vraiment connectées à leurs racines peuvent en sortir.
LFB : Dans ta musique, il y a aussi beaucoup d’expérimentation sonore. Comment cette idée est venue de prendre des sons de la vie de tous les jours comme les sons d’animaux par exemple ?
Ëda Diaz : C’est quelque chose qui n’est pas spécialement nouveau. Il y a plein d’artistes qui le font et je pense que c’est une source d’inspiration pour beaucoup de monde. Pour ma part, je cherche des choses qui peuvent me susciter une émotion. Et c’est un peu ça qui m’a donné envie d’utiliser des sons de bouches ou des sons d’oiseaux que j’ai enregistrés un jour sur une plage ou alors quelqu’un que j’ai entendu chanter dans le métro.
Et après c’était un terrain de jeu qui me plaisait. Cette idée de reprendre des rythmes traditionnels qui sont traditionnellement joués au tambour. Puis d’aller les jouer avec des sons qui ne sont pas des tambours, mais justement des sons électroniques qu’on aurait créés avec mon binôme Anthony, avec qui on a beaucoup joué avec ça. C’était un truc qui nous donnait envie en tout cas d’aller expérimenter. Comme si d’une certaine manière le son était une matière.

LFB : Je comprends quelque chose d’organique qu’on pourrait attraper.
Ëda Diaz : Oui qu’on pourrait pétrir c’est ça. Ça donnait ce côté un peu artisanal qui nous a beaucoup motivés, nous a beaucoup donné de l’entrain.
LFB : Tu dis que c’est quelque chose de très commun c’est vrai. Mais la manière dont tu le fais, je ne la trouve pas banale. Je trouve que tu apportes l’expérimentation sonore d’une façon où on a presque l’impression que ç’en n’est pas une. Comme tu l’utilises comme rythmique à la place des tambours. Il y a une sensation commune qui rend l’expérimentation sonore cohérente. Il n’y a pas un moment où on se dit que c’est un son d’oiseau et je trouve ça très chouette.
Ëda Diaz : Je vois ce que tu veux dire en fait. Je pense que c’est en fonction des références musicales que tu peux avoir. Pour certaines personnes ça peut être très dense. Et pour d’autres pas. Parce qu’elles ont eu l’occasion d’écouter pas mal de choses. Enfin, ce que j’ai trouvé intéressant chez les personnes qui sont touchées et qui me font des retours. C’est que parfois, il y a des personnes qui adorent uniquement l’acoustique et qui ont beaucoup mal avec l’électro qui m’ont dit « Ah vous m’avez réconcilié avec l’électro ».
Et en fait d’une certaine manière, j’avais envie de leur dire que tout peut être source de créativité. Tout peut-être inspirant. Ça dépend du regard qu’on porte dessus. Et l’électro pour moi, ce n’est pas juste un beat. Pour moi, ça ouvre juste une palette sonore en plus de l’acoustique et c’est ça l’approche qu’on a voulu avoir avec Antho. C’est de pouvoir ouvrir les perspectives de ce que peut être la musique, les musiques traditionnelles. Et utiliser des sons à notre manière. On découvre que les percussions sont des mouches uniquement si je leur dis par exemple.
LFB : Personnellement je ne le savais pas
Ëda Diaz : Voilà. Il y a un morceau où ce sont des mouches qui font la percussion. C’est Por Si las Moscas. Ça finit par des mouches. Mais c’est ça.
LFB : Et quel est ton processus créatif ? Tu écris les paroles d’abord ?
Ëda Diaz : Il n’y a pas de règles. Je pense qu’on rêverait tous de pouvoir tout faire en même temps. L’idéal c’est ça ! Pouvoir écrire en même temps les paroles, la musique en parallèle etc. Et puis arriver à créer quelque chose de simultané. Mais bon, en fait je pense qu’on est beaucoup à être inspiré par des choses différentes.
Ça peut être un jour tu trip sur ta contrebasse puis d’un coup tu restes en boucle sur quelque chose qui te plaît, tu l’enregistres sur ton portable et tu le retrouves quelques mois ou années plus tard. Tu te dis « ah c’est pas mal ce truc, je peux l’utiliser pour ce texte que j’avais écrit à tel moment dans le métro ». Et en fait, tout est un peu comme ça. Récemment, j’ai fait une rencontre qui m’a ouvert aussi des nouvelles visions du monde que je suis en train d’explorer. Je ne peux pas en parler tout de suite parce que ça dévoilerait la suite du prochain album. En tout cas j’y suis, je suis, j’explore ces possibilités-là.
Et là c’est vraiment une rencontre qui m’a suscité le concept de toute la suite. Des fois ça vient de pas grand-chose en fait.
LFB : Aucun spoil possible pour le prochain projet ?
Ëda Diaz : Qu’est-ce que je peux dire là-dessus. Ce que je peux dire, c’est que j’ai changé mon processus de composition. Pour le premier album, j’étais très obsédée par l’apprentissage d’Ableton et je pense que ça s’entend. Parce que justement, j’explorais plein de trucs avec Ableton et que j’adorais créer des claviers et des samplers avec plein de sons dedans.
Et là, je pense que je suis dans une phase où j’ai envie d’arriver à faire tenir une chanson sur juste une voix et la contrebasse. Ça ne veut pas dire qu’il y aura que ça dans l’album. Mais en tout cas je compose la structure à partir de ma voix et de ma contrebasse. Donc, ce n’est pas la même démarche que le premier album où j’étais vraiment sur l’envie de transformer des rythmes traditionnels avec des sons électro. Là c’est encore un lieu de construction, ou peut-être potentiellement l’électro après et pas avant dans le processus.
LFB : Tu as une base très construite que tu déploies.
Ëda Diaz : J’aime bien me mettre des cadres. J’aime bien me mettre des limites pour justement aller chercher plus loin, toujours plus loin. Et si je refaisais la même chose, je pense que… En fait, je pourrais faire la même recette et potentiellement les gens seraient contents mais je crois que ça ne m’intéresse pas.
LFB : Pour toi, tu as besoin de chercher quelque chose de nouveau ?
Ëda Diaz : Déjà pour moi. Et puis, je pense que si mon idée c’est toujours de proposer des nouvelles façons de voir les choses, d’étendre ces possibilités-là et de susciter toujours de l’émerveillement, de la curiosité. Je pense qu’il faut que moi-même je sois curieuse. Et dans ce cas-là, si j’ai déjà exploré un truc, j’ai besoin d’aller découvrir de nouvelles choses et d’être moi-même curieuse pour proposer autre chose.
LFB : Il y a vraiment un côté live qui est hyper important dans ta musique. Quand on te voit, on comprend encore mieux ton univers. Est-ce qu’il y a une musique ou un moment qui t’a marqué en particulier sur scène ?
Ëda Diaz : J’ai l’impression que c’est un peu un cheminement d’une vie ça. Surtout que, la scène pour moi, ce n’est pas quelque chose de très naturel. C’est un travail de longue date. Je suis très timide. J’aime beaucoup les conversations comme ça. Mais sinon, je suis très timide quand il y a du monde. Donc ça a été un long travail d’anxiété, notamment. Mais je dirais que, récemment j’ai commencé à ressentir un vrai lâcher prise l’été dernier.
Mais je ne sais pas si c’est lié une musique. Je pense que c’est lié à un état global. C’est quand j’arrive à percevoir le concert comme une espèce de tout. Où je n’ai pas vu le début ni la fin. Il y a eu un truc qui s’est passé où je n’ai pas eu à m’observer. Et ce n’est pas lié une musique. C’est vraiment lié au fait que tout est réuni pour communier avec les gens qui sont en face. J’admire beaucoup les artistes qui sont capables de le faire à toutes circonstances.
Ça, c’est une étape clé pour moi. Je ne sais pas si j’y arriverai un jour, mais je l’espère. Mais ça c’est impressionnant, des artistes très jeunes qui sont capables de le faire et qui impose une sorte de présence comme ça dès le départ c’est rarissime. Je ne sais pas si j’en ai beaucoup rencontré. Je ne sais pas comment ils font !
LFB : Ça t’est déjà arrivé ?
Ëda Diaz : Bien sûr ! Mais j’ai l’impression que moi je suis très poreuse. C’est-à-dire que j’ai besoin de sentir un échange mutuel. Et je ne vais pas pouvoir imposer, à un moment donné s’il y a des gens qui ne sont pas venus pour moi. Il y a une énergie, si je devais imposer, je ne saurais pas le faire alors qu’il y a des gens qui n’ont pas besoin de ça, je ne saurais pas le dire.
Peut-être que c’est parce que je les ai vu aussi dans des circonstances où ils étaient bien ! Peut-être que je les mets sur un piédestal ces gens-là. Mais c’est intéressant d’observer ce qui peut se passer, quand quelqu’un est vraiment chez soi sur scène. Et il y a des moments où moi je dépends trop de l’extérieur ou trop de mon état de fatigue ou des choses comme ça.
Je pense que c’est ça ce qui est magique. C’est quand tu vis ce moment-là. C’est impressionnant. Ça m’est arrivé en Allemagne, j’ai eu l’impression que mon égo était bien resté à l’endroit où il doit être. Toujours derrière ton âme. Tu as ton enfant intérieur et tu as ton âme devant. Et quand tu as ton âme devant, c’est magique !
Quand tu arrives à laisser l’égo derrière, qui est là en train de dire « qu’est-ce qu’ils vont penser » etc. En fait là, c’est magique. Et c’est ça que je suis en train de chercher à améliorer, parce que c’est toujours un cheminement finalement. Parce que je m’ennuierais, si j’étais déjà parfaite sur scène et que je n’avais pas à chercher à m’améliorer. C’est un défi qui me pousse de plus en plus de rester à la maison, quoi qu’il arrive.
LFB : Je trouve ça très beau et parlant. C’est très clair.
Ëda Diaz : Ça m’a beaucoup aidé. C’est une dame qui m’en a parlé en constellation familiale et ça a été très révélateur pour moi. Je me suis dit « ça me parle ».
LFB : Je pense qu’en tant qu’artiste ça ne doit pas être évident de ne pas penser justement à ce que tu es en train de faire sur le moment parce que les gens ne font qu’observer ce que l’artiste fait. Je trouve que sur scène tu dégages une aura très solaire et je sais que tu collabores avec la Chica et je trouve que vous avez vraiment ce truc en commun. Vous donnez le sourire au public.
Ëda Diaz : Il y a aussi Fuensanta qui m’en a parlé de ça. Et je pense qu’il y a cet objectif de s’enlever du milieu. Quand je dis de s’enlever du milieu, c’est vraiment de laisser place juste à l’âme avec le public. Et c’est là, où d’un coup, tu peux vraiment lâcher prise. « quitarse del medio : s’enlever du milieu, de la musique. Parce qu’on a tendance à confondre notre personne avec la musique. Comme si on n’était qu’un, dans notre groupe.
Et en fait, souvent ça nous atteint nous-même, notre ego, alors que ça devrait être un truc : il y a moi quand je cuisine et il y a la musique. Quand la musique arrive à se détacher, à voler de ses propres ailes et toi tu es juste une sorte d’outil d’antenne, ça c’est génial. Et c’est-ce que je recherche de plus en plus : être juste une antenne.
LFB : J’aime bien l’image c’est marrant !
Ëda Diaz : Je ne sais pas pourquoi ça m’est venu comme ça !
LFB : Tu es chanteuse et contrebassiste. Je sais que tu collabores avec La Chica et Fuensanta sur leurs projets. Qu’est-ce que ça t’apporte de collaborer avec ces artistes ?
Ëda Diaz : La Chica, Ladaniva. Ce sont deux écoles très différentes. Et deux écoles hyper intéressantes. J’ai beaucoup appris de Jacklin. En tant que chanteuse et interprète. Elle est extraordinaire sur scène. C’est une sacrée école pour moi d’avoir observé ça. Et justement, on dirait qu’elle est née sur scène. Et la Chica, c’est une rigueur. Elle sait tout ce qu’elle veut. En fait, ce que j’aime chez elle, c’est qu’elle a un cheminement long aussi. Et c’est très beau de voir cette évolution. Elle est plus proche aussi.
Je pense aussi parce qu’on a des origines très communes et qu’on a plein d’amis en commun et d’histoires communes. À la fois, on est très différentes et à la fois il y a ce truc où elle a une capacité à être leadeuse qui est très fine. Elle dirige très bien son équipe, elle a les mots. Elle a la bonne présence. Et ça a été une expérience assez incroyable avec l’orchestre. Aussi parce que c’est un sujet très profond. C’est une belle école. Je la considère un peu comme une grande sœur parce qu’elle a ouvert la voie sur l’espagnol vu autrement que juste en tropicalisme. Et encore, j’ai l’impression que j’ai un côté plus « latine » dans ma musique. Mais c’est intéressant tout ça. Parce qu’elle a vraiment du…
LFB : Ramer ?
Ëda Diaz : Ouais un peu. Je pense qu’au départ les gens voulaient lui faire faire de la cumbia. Il y a quand même eu y a un truc qui a changé avec des artistes comme Rosalía, La Chica. Des artistes qui ont proposé autre chose. Et qui ont dit « ce n’est pas parce qu’on parle espagnol que… ».
LFB : Tu n’as pas connu personnellement de moment où on a voulu te faire entrer dans des cases ?
Ëda Diaz : Si beaucoup ! Je pense que je n’étais pas assez musique actuelle électro, ou pas assez acoustique. Par exemple, j’étais très étonnée d’être contactée par le prix des musiques d’ici huit ans après. Parce que j’étais finaliste et je me suis dit en fait, ils cherchent plus de la musique traditionnelle et ce n’est pas ce que je fais. Donc, pour moi, le côté musiques du monde, je l’avais un peu mis à part parce que déjà c’est un terme qui me dérange et je ne pensais pas rentrer dans ce milieu.
Puis, le cheminement a fait que j’ai découvert qu’il y avait des sensibilités très différentes dans ce milieu-là, des sensibilités très différentes dans le milieu du jazz et des sensibilités très différentes au niveau des musiques actuelles. En fait, on peut tisser un réseau et des partenaires ou des gens qui nous soutiennent dans des milieux très différents. Et que petit à petit peut-être, j’ai espoir que se décloisonne un peu. J’ai l’impression de voir ça plus mais en France je ne sais pas pourquoi, les gens ont besoin d’être rassurés. C’est peut-être une culture moins mélomane que des endroits comme l’Allemagne ou l’Angleterre où il y a moins ce besoin là en fait de dire aux gens alors c’est de la pop électro.
LFB : De toujours spécifier le style !
Ëda Diaz : Oui ! Je trouve que ça a tellement de moins en moins de sens vu l’époque dans laquelle on vit. C’est très créatif.
LFB : Si tu devais définir l’album qui arrive prochainement en un mot ou une phrase ce serait quoi ?
Ëda Diaz : Mais il n’est pas prêt du tout ! J’en ai aucune idée. C’est néant, néant. Non ce n’est pas néant. J’en suis à un stade de composition. Donc je sais juste que j’ai un fil conducteur qui m’a redonné envie d’écrire. Parce que ce n’était déjà pas évident, d’avoir des choses qui me donne envie d’écrire. C’est toujours dur de repasser cette étape de la peur de la page blanche. Mais pour moi c’est let’s see !
On va voir où est-ce qu’il m’amène ce truc parce qu’à mon avis il y en a encore pour quelques années. Mais ça me va, je suis très très lente. Je suis très réfléchie et en plus j’ai une partie émotionnelle, une partie cérébrale, mais après il faut que je retrouve ma partie émotionnelle… Enfin voilà c’est un process qui a besoin de temps !
LFB : Est-ce qu’il y aurait une artiste, un artiste avec qui t’aimerais collaborer prochainement ?
Ëda Diaz : Fuensanta !
LFB : Tu ne collabores pas déjà avec elle ?
Ëda Diaz : Alors j’ai joué pour ses morceaux en live ! Je l’ai accompagné quelques fois en Europe parce qu’elle a une équipe qui est plutôt pour le Mexique et les États-Unis. J’aimerai beaucoup composer un morceau avec elle et enregistrer. J’ai été invitée sur un morceau avec Frànçois and The Atlas Mountains. Je ne sais pas si ça sortira mais on a fait un truc !
Avec qui j’aimerai jouer ? Avec des gens les plus proches. J’aimerais bien collaborer avec des artistes en Colombie. J’aimerai bien refaire des reprises traditionnelles des morceaux que j’ai fait. Voir ce que ça donnerait ! Et d’une certaine manière, je pense que ce serait rendre un peu aux personnes qui ont dédié leur vie à la tradition. Ce serait un peu leur rendre ça. C’est-à-dire qu’ils puissent s’approprier le morceau et que, pas forcément que je joue pour moi, ou peut-être en arrière, mais j’aimerais que ça puisse bénéficier à d’autres gens. Je ne sais pas si ça leur bénéficierait d’ailleurs. Je ne sais pas si ça peut se faire mais j’aimerais bien !
LFB : Et pour finir, tu écoutes quoi en ce moment ?
Ëda Diaz : J’écoute Oklou pas mal. J’écoute beaucoup un album de Rubén Blades que j’écoutais petite. Son album c’est Siembra de 1978 avec Willie Colón d’ailleurs. Et en fait, c’est un album phare de salsa, très engagé d’ailleurs. Assez politique dans les paroles et je l’écoutais quand j’étais petite. Et je l’ai réécouté récemment pour bosser ma contrebasse.