A l’instar d’Edith Nylon, Kas Product Reload était programmé aux Francofolies. Alors que Spatsz a disparu en 2019, Mona Soyoc a souhaité continuer sans lui. Elle s’est alors rapprochée de Pierre Corneau et de Thomas Bouetel pour fonder Kas Product Reload. Un Kas Product nouvelle mouture plus rock. Rencontre entre trois générations autour du projet, du retour musical des années 1980 et de leur intégration au festival.
La Face B : Bonjour KaS Product Reload. Mona sortant de la sieste, comment ça va ?
Kas Product Reload (sourires) : Bah ça va super !
Mona Soyoc : Super, en tout cas moi je suis requinquée.
LFB : L’album qui sortira sous le nom de KaS Product Reload a pris une nouvelle direction musicale. En tout cas différente de ce que faisait Kas Product avant. C’est un peu par la force des choses que c’est arrivé. Comment est-ce que tu as appréhendé ce nouveau départ, Mona ?
Mona Soyoc : En fait, il n’y a pas encore d’album qui est sorti, mais il va bientôt sortir. Il y a eu des rééditions avec des titres inédits, mais qui n’étaient pas composés par le trio. Et le nouvel album, il va sortir début de l’année 2025. Et on va commencer à divulguer les premiers morceaux en septembre, octobre, via les plateformes et via des vidéos. J’ai appréhendé ce nouveau départ en étant complètement embarquée.
Au départ, avec Thomas Bouetel, on a travaillé à refaire un peu l’ancien Kas, pour faire une tournée hommage suite au décès de Spatsz (en 2019 ndlr). Et puis, il est passé un an, c’est ça ? On a juste fait des concerts, et on a sorti une compilation qui s’appelait Tribute, avec des photos inédites, des textes de gens qui ont connu Kas Product, des personnalités de la musique et autres. Et puis après, je leur ai proposé qu’on fasse un album ensemble, et hop !
Pierre Corneau : Au départ, l’idée c’était de reformer Kas Product, pour rejouer le répertoire historique, remanié pour l’occasion. Donc on est trois maintenant à Kas Product, c’était deux entités. Et ce qu’il s’est passé, c’est qu’il y a eu une sorte de connexion d’alchimie entre nous trois, qui a fait qu’on s’est dit à un moment, c’est super de rejouer Never come back et les autres, qu’on adore, mais pourquoi ne pas essayer de faire nous-mêmes, de proposer des nouvelles compos ?
Souvent, une idée de départ est proposée par un tel ou un tel, puis après, il y a tout un enchevêtrement d’idées qui se superposent, et puis rapidement, ça donne des nouvelles chansons.
Mona Soyoc : En fait, c’était assez intéressant de voir une alchimie, c’est-à-dire qu’il y avait une liberté totale, c’est-à-dire que je n’ai pas vraiment cherché à orienter. Bien sûr, s’il y avait des choses qui me plaisaient moins, je le disais, mais il y avait une liberté d’expression de chacun et des propositions aussi.
Et en fait, ça a été une espèce d’alchimie qui s’est faite, qui était parfaite. Pour moi, je n’ai pas eu grand-chose à redire. Thomas, tu veux peut-être parler, toi aussi ?
Thomas Bouetel : Non, non vous parlez très très bien. (sourire)
LFB : On parle un peu, aujourd’hui, de revival des années 80. Je soupçonne qu’on dit ça parce qu’il y a des synthés. Vous, il n’y en a plus trop. Comment vous vivez cette idée qu’il y a un retour des années 1980 ?
Mona Soyoc : J’ai l’impression que tous les dix ans, il y a un retour des années 80, mais peut-être que c’est vrai que ça continue. Il y a énormément de cold wave encore, ou de musique plus dure.
Pierre Corneau : La musique marche comme ça depuis très longtemps, par cycle. De décennie, ça revient, il y a des modes qui reviennent, le disco est en train de revenir. Il y a des trucs comme ça qui font que c’est un cycle.
Les années 1980, il y a effectivement des gens de nos âges qui sont nostalgiques, qui écoutent ça et qui ont fait écouter ça à leurs gamins. On découvre aujourd’hui une jeune génération qui, certes, écoute du rap, qui écoute tout ce qui se fait aujourd’hui, mais qui aussi est sensible à ces musiques qu’écoutaient leurs parents. Et nous, au concert, on est surpris des fois de voir des jeunes gens. Alors là, je parle comme un ancien que je suis. On voit des fois dans le public, ou même dans les techniciens qui travaillent dans les salles où on joue, des très jeunes gens, c’est-à-dire entre 18 et 25 ans, qui sont emballés par ce qu’on fait. Et ça, c’est assez génial. Donc en fait, tout ça, c’est un grand recyclage. Il n’y a rien de vraiment étonnant là-dedans.
Les sons, c’est rigolo, dans les années 1980, on utilisait par exemple des sons de synthé. Effectivement, on en utilisait, pour ceux qui connaissent, je crois que c’est Yamaha qui faisait le DX7. C’est un synthé qu’on entendait absolument partout. Rapidement, dans les années 2000, ce DX7 s’est vu ringardiser à un point terrible. Personne n’en voulait. On en trouvait à 100 balles sur LeBonCoin. Et maintenant, le DX7 est en train de revenir. C’est-à-dire que les jeunes aujourd’hui, ils recherchent. Moi, j’ai vu un concert l’autre jour à Rennes.
Des gars de 21 ans, ils avèrent sur scène un vrai DX7. Je ne sais pas comment ils l’avaient trouvé. Une antiquité. Ils utilisaient ça. Et je leur ai dit, mais où est-ce que vous avez trouvé ? Ils m’ont dit, c’est génial, on adore. Donc, voilà, c’est une répétition.
Mona Soyoc : Dans le nouveau Kas Product, il y a encore pas mal de synthés. Mais c’est vrai que maintenant, avec une basse, une basse, comment dire, électrique et peut-être un tout petit peu plus de guitare, ça donne une autre musique un peu plus organique.
LFB : Je l’ai trouvée plus rock.
Pierre Corneau : Oui, tout à fait.
LFB : Je vous ai vus avec Guerre Froide au Trabendo. C’est pour ça que je me permettais d’avancer un peu en disant que la nouvelle mouture, parce qu’il y avait des nouveaux titres.
Mona Soyoc : Ah oui, ok.
LFB : J’ai l’impression que Kas Product devient plus rock. Là où avant, effectivement, on était dans une lancée plus goth, cold wave, qui donc aujourd’hui revient. Mais vous avez toujours conservé cette petite identité en fond rock. Mais je trouve qu’aujourd’hui, la mouture est plus rock, moins froide, finalement.Là où justement, Gare Froide, où on était dans le goth pur français, vous, vous avez fait cette direction plus rock.
Mona Soyoc : Plus mélodieuse, oui. Plus rock. Mais pour moi, cet album qu’on vient de faire, que tu auras le plaisir d’écouter bientôt, tous les autres titres, j’ai l’impression d’avoir refait un try-out, le premier album de Kas Product, avec plein de couleurs différentes et avec un spectre d’émotions aussi très varié. Et voilà. J’ai hâte que tout le monde le découvre.
Thomas Bouetel : Et puis aussi, peut-être rajouter qu’il y a quand même aussi, avec les machines actuelles, beaucoup plus de liberté que ce qu’on pouvait se permettre dans les années 1980. Enfin, les machines ont beaucoup évolué. L’informatique y fait beaucoup. Et aussi, pour les nouvelles touches, il y avait aussi, je parle pour toi Mona, mais c’est aussi des choses dont on avait parlé, une envie aussi d’aller plus loin, encore de changer, de s’exprimer beaucoup plus.
C’est l’impression que j’ai eue sur cet album au moment de la création, parce que les moments de création, c’est vraiment des moments où on s’est enfermés pendant deux mois, tous ensemble, vraiment à vivre ensemble pendant deux mois au complet.
Il y avait vraiment ce truc où c’était trois gamins, on fait quoi aujourd’hui ? On va faire ça ! Je me rappelle juste un morceau où Mona vient me chercher avant d’aller faire une journée. Parce que les journées de création, des fois il y a des choses, des fois il n’y a rien, des fois il y a des trucs. C’est rare. Pour sortir le futur album, à onze morceaux, on en a composé vingt-cinq. Mais c’est ce qu’on fait aujourd’hui. Mona me disait, j’ai écouté de la musique bulgare hier, j’ai envie de me faire un petit morceau inspiré. On s’écoutait ça dans la voiture avant d’arriver, on s’inspirait de ça, c’était un peu ce côté-là. Pour la touche rock, forcément avec Pierre.
Pierre Corneau : Il y a aussi une chose, c’est que dans les années 80, les sons de batterie utilisés par Spatsz, c’était des sons purement de boîtes à rythme analogiques. Ils avaient une sonorité bien un peu artificielle, un peu indus, un peu froide.
Aujourd’hui on utilise des sons de percus et de batterie qui sont la plupart du temps, on a essayé parfois sur certains titres de se rapprocher des sons analogiques, mais on peut mettre des vrais sons de batterie. Quand on met un vrai son d’une vraie grosse caisse qui frappe fort, et d’une guitare basse dessus, tout de suite ça sonne plus rock.
Déjà dans le son, il y a une avancée due à la technologie, mais c’est aussi une volonté. Puis aussi on est trois entités avec des influences très diverses. Et ça c’est vraiment intéressant, ça a vraiment été une découverte, parce qu’on vient d’univers, particulièrement Thomas et moi, d’univers très différents.
LFB : Voilà, j’allais me permettre de creuser un petit peu plus, parce que ça je ne sais pas, vos horizons par exemple, on plaisantait tout à l’heure sur Warsaw (album de Joy Division), mais est-ce que c’est vraiment dans cette idée de ne pas connaître cette scène ?
Pierre Corneau : Moi par exemple j’étais jeune homme, quand j’ai découvert au début, fin des années 70, début des années 80, toute cette new wave entre guillemets, tous les trucs qu’on écoutait, The Cure, Joy Division, New Order, Killing Joke, tous ces trucs là, les Stranglers et bien d’autres.
Alors que quand j’étais plus jeune, j’écoutais Pink Floyd, j’écoutais Genesis, j’écoutais les Stones, j’écoutais plein de trucs, mais dans ces quelques années charnières, tout a changé. Et donc moi j’ai vécu, j’ai pris des claques comme beaucoup de gens, avec les musiques que je viens d’évoquer, la new wave, et ça a un peu orienté mes goûts musicaux, et ma façon même de jouer mon instrument et tout un tas de choses. Alors que Thomas, qui est bien plus jeune que nous, lui il n’a pas connu ça du tout.
Mais je trouve que la confrontation, qui est une confrontation heureuse, qui s’est passée vraiment, c’est-à-dire que il a amené des trucs justement que moi j’aurais jamais eu l’idée d’amener, ou que Mona n’aurait jamais eu l’idée d’amener. Et ça c’est super d’avoir réussi ça. Ce qui amène une diversité dans les sons, dans l’harmonie, dans plein de choses, c’est vraiment…
Mona Soyoc : Et en fait il ne connaissait pas Kas Product au départ.
LFB : C’est ce qu’il me disait un peu tout à l’heure, je ne le croyais pas. (rires)
Mona Soyoc : Mais quand on a travaillé à deux à refaire tous les sons pour les tributes, pour l’hommage, et bien il a plongé dans le cerveau de Spatsz, on peut dire, et il s’est réapproprié plein de choses, et après c’était… Mais sur le nouvel album, là ça n’a rien à voir avec Spatsz. C’est vraiment… C’est lui et notre alchimie.
LFB : C’est une nouvelle chose. Là où, alors je vais reprendre un nom des années 80, là où Marquis de Sade est devenu Marquis. Pour les puristes, Marquis n’est pas Marquis de Sade, et Marquis de Sade n’est pas Marquis. De la même manière, formuler comme ça naturellement, c’est cette idée que vous n’avez pas d’identité Kas Product, c’est pas parce qu’on a rajouté Reload que vous faites du Kas Product, juste remis à jour. Vous êtes sur une identité complètement différente, dans l’esprit. Et pour Spatsz, aurait-il approuvé cette direction ?
Mona Soyoc : Je crois qu’il serait surpris.
Thomas Bouetel : Et puis même dans le procédé, le fait d’avoir eu accès à toutes les machines de Spatsz, c’est justement le fait d’avoir commencé avant de monter justement ça, c’est pour ça que c’était intéressant, d’avoir refait toutes les machines de l’ancien Kas. On a vraiment refait toute la discographie de A à Z.
J’avais la chance d’avoir accès à ses ordinateurs, ses disques durs, pour voir comment les sons ont été faits, et comme, ce n’est pas du tout à la base le type de musique que je pensais faire un jour, concrètement, c’était intéressant de voir comment c’était fait, de récupérer, comme j’ai expliqué. Reprendre à zéro, comment il fonctionnait ça, essayer de refaire, les morceaux, le principe pour pouvoir les rejouer sur scène, c’était de reprogrammer des machines, quand c’est pas les mêmes, mais du coup, essayer de refaire en sorte, quelque part, que ça colle, c’est ça, grosso merdo, en vrai, le but du jeu, c’est d’essayer de faire pareil, mais comme les machines ne sont pas les mêmes, ça sonne pas pareil, et comme il y a des choses qui existent à l’époque, qui n’existent plus maintenant, c’était assez drôle d’ailleurs, parce qu’on a fait ça pendant le Covid.
Pierre Corneau : Tant mieux, parce que sinon, ça aurait fait un simple copier-coller.
Thomas Bouetel : Mais le fait d’avoir pu intégrer cette musique-là, en apprenant, en essayant de refaire, une fois que cette étape-là faite, refaire quelque chose, tout en gardant un petit peu tout ce que j’ai appris de cette période-là, de 2020, tout le Covid, à refaire. Parce que j’ai beaucoup appris en refaisant ça, ce n’est pas du tout les mêmes méthodes de travail, c’est pas du tout les mêmes choses et donc en essayant de garder un peu les mêmes façons de construire les machines, tout en faisant autre chose, c’est un peu aussi quelque chose qui allait dans la continuité, c’est ça qui était intéressant.
LFB : En fait « Apprendre en faisant », pour toi c’est « En faisant que j’ai appris ». On parlait tout à l’heure de la jeune génération, dont la mienne, finalement, qui n’a pas grandi dans les années 1980, on a évoqué un petit peu le fait que, c’est toujours surprenant, j’imagine. Est-ce que c’est pas, justement, en prenant une nouvelle direction, que vous vous êtes dit, là, peut-être qu’il y a moyen d’avoir une identité propre, qu’on presque réinitialise, et que les jeunes vont se dire, tiens, je viens de découvrir un groupe, alors que vous étiez déjà quelque chose. Et c’est là où, vous deux, ça va être plus compliqué, puisque vous arrivez dans un projet nouveau, et pour Mona, c’est-à-dire, j’ai une existence, en fait, avant, et on va me découvrir sous une nouvelle forme.
Mona Soyoc : Oui, j’avais envie, de toute façon, d’avoir une identité différente et d’explorer quelque chose et de présenter quelque chose et de sortir un peu de cette boîte, puisque Spatsz n’est plus là. Et donc, je me suis donnée à cœur joie de co-créer avec mes collaborateurs, ici présents.
Pierre Corneau : T’as raison, collaborateurs. (rires) Et même dans le cas récent, tu t’exprimes différemment aussi, tu ne chantes pas de la même façon. La voix est là, mais elle prend des libertés. Elle nous fait la Castafiore, maintenant. (sourire)
Mona Soyoc : Oui, c’est ça. J’ai pris des risques vocaux. Moi, je trouve ça fascinant, c’est ça qui est génial avec la musique, c’est que c’est transgénérationnel. Il y a un concert auquel on est venu remplacer un groupe qui était un festival punk au Petit Bain à Paris. Une jeune femme qui est venue nous aborder, qui a dit je vous découvre, je veux faire un reportage sur vous. Et en fait, elle a 25 ans. Elle a commencé à faire un reportage, un documentaire sur le nouveau Kas Product en faisant un peu référence à l’ancien. Et c’est passionnant.
LFB : Ça devait être très touchant. Je serais curieuse de voir justement.
Mona Soyoc : Oui, il va y avoir une projection à Rennes si jamais tu viens à Rennes.
LFB : C’est comme si toute cette scène était concentrée entre la Bretagne et Paris. Alors que toi, tu viens du Grand Est.
Mona Soyoc : Oui, je viens du Grand Est, mais ça y est, j’ai pris la nationalité bretonne !
Thomas Bouetel : Comme le dit la petite blague, est-ce qu’elle est de Rennes ? Maintenant, si. Mais c’est la reine.
Mona Soyoc : T’es trop fort, Thomas !
LFB : Nous sommes aux Francofolies et c’est Édith Nylon ouvre pour vous. Retour dans les années 1980 alors qu’on est en 2024. Vous saviez déjà qu’Édith Nylon partagerait le plateau avec vous ?
Mona Soyoc : Moi, je l’ai su en fait. Gérard Pont me proposait des gens dont Édith Nylon.Et puis j’ai dit, c’est Édith Nylon qu’il faut voir.
LFB : Pour rester un peu sur les Francofolies, quel rapport vous entretenez avec ce festival ? Ils ont mis du temps, en fait, à vous faire venir au festival. (rires)
Mona Soyoc : On ne chante pas en français. Et pourtant, on invite. Maintenant, ils se lâchent. Ils se lâchent la direction. Mais autrefois, c’était ça. C’était le simple prétexte. Oui, je pense que c’est ça.
Pierre Corneau : On a une actualité entre guillemets, depuis seulement un an. C’est un peu normal qu’ils n’aient pas pensé à nous pendant toutes ces années.
Mona Soyoc : Ah bon ? J’avais une actualité avec Spatsz.
Pierre Corneau : Oui, mais jusqu’en 2016, ou 17, ou 18. Ça fait clairement 5 ou 6 ans que…
Mona Soyoc : La seule limite, c’était la langue.
LFB : C’est ce que je peux comprendre. C’est progressif, puisqu’on invite Phoenix, qui est un groupe reconnu dans le monde. Il n’empêche que ce sont des artistes français. Je pense qu’il y aurait tout à fait la possibilité d’intégrer toute cette petite bulle Frenchy but Chic pour reprendre l’appellation de l’époque, qui a encore beaucoup de sens aujourd’hui.
Quand on voit qu’Etienne Daho en a encore fait l’éloge. Il a démarré sur scène en citant Elli et Jacno. Je m’interrogeais moi-même, pourquoi il n’y avait pas une possibilité d’avoir une petite parenthèse de cette génération très éphémère mais qui a tout son intérêt aujourd’hui. Puisque tous reviennent d’une manière ou d’une autre et essayent de faire exister les projets.
Pour reprendre Marquis de Sade, ils ont, ça, des magnifiques textes en français, il y en a eu d’autres en anglais, et on a fermé un peu cette pensée. Il aurait fallu peut-être avoir une micro-scène. Maintenant, j’ai découvert qu’il y avait un festival Retro C Trop.
Pierre Corneau : Moi, si je peux me permettre, j’avais joué aux Francofolies avec Marc Seberg il y a une trentaine d’années, dans une salle équivalente à celle qu’on a aujourd’hui. Donc il y avait quand même une ouverture pour un certain rock français de niche. C’était ça. Il y a eu un précédent, maintenant, ce n’était pas Kas Product.
LFB : Est-ce que Marc Seberg n’était pas un peu figure d’exception ? Parce que, plus mainstream, si on reprend les mots d’un certain Frank (Darcel ndlr), il y avait un petit peu la grandeur.
Pierre Corneau : Même les deux tiers des textes étaient en français. Et c’était à l’époque, c’était encore du vivant de Jean-Louis Foulquier. Voilà.