Mathieu des Longchamps « L’aventure, ça n’est pas pareil quand on sait que l’on doit raconter une histoire »

C’est une interview qui se passe dans le 15e arrondissement de Paris, métro Motte-Piquet Grenelle. On arrive un peu en avance : mais c’est bien notre veine, parce que Mathieu des Longchamps, lui, est en retard. Pour autant, lorsqu’on le voit zoner devant le café, son téléphone à la main, avec l’air de se demander « est-ce-que c’est bien là que j’ai rendez-vous ? », on ne lui en veut pas une seconde. C’est que le bonhomme dégage immédiatement une forme de sympathie, et puis que son dernier album fait partie de nos préférés du printemps. Notre entretien ci-dessous, où il est question de Paris, de skate et de son film documentaire « Retour à Colonia, une autre histoire de vie » qui sera projeté ce 15 mai lors du concert de l’artiste aux Trois Baudets.

(c) Filippo Lambertenghi

Mathieu des Lonchamps : Je suis vraiment désolé pour le retard…

La Face B : Aucun problème, tu étais en plein montage. Comment ça se passe ?

Mathieu des Longchamps : Ça va. Un peu comme les albums, ce sont des projets où l’on voudrait avoir plus de temps, mais où quelqu’un finit par te dire : cette fois, c’est la limite… Donc il y a une espèce d’angoisse, on pense à ce qui ne va pas encore… En ce moment c’est particulièrement la course. Mais on va y arriver.

LFB : Et oui, parce qu’il y a la la deadline du 15 mai aux Trois Baudets…

Mathieu des Longchamps : Oui, c’est ça. Dans ma tête, je pensais qu’on pouvait rendre le film deux jours avant… Et finalement, pas du tout. Ma manageuse Isabelle m’a dit qu’il fallait le rendre dix jours avant. Donc il faut déjà finir le montage, puisqu’après il y a l’étalonnage, le travail de l’image, le mixage du son… Enfin, il y a plein d’étapes qui font qu’on doit finir demain (on est le 17 avril au moment de l’interview NDLR). C’est mon dernier jour… Et il reste du montage et des voix off à faire, parce qu’il y en a beaucoup dans le film.

LFB : Tu avais tout écrit avant de commencer le montage ?

Mathieu des Longchamps : Plus ou moins. J’avais écrit des idées. Puis après, en montant le film, j’ai réalisé ce qu’il fallait vraiment. J’avais écrit des réflexions de fond, mais certaines voix off servent à faire des transitions, à expliquer le voyage, et celles-ci ont été écrites pendant le montage… Tout ça représente un gros travail d’écriture. Et par ailleurs un vrai métier d’enregistrer des choses pareilles… Tu enregistres ton texte, tu penses que c’est super bien, et puis lorsque tu mets ta voix sur l’image, tu as l’impression que c’est un documentaire chasse et pêche (rires)… Alors tu regardes ça à 3h du matin, et tu te demandes s’il faut tout recommencer… Enfin, voilà, je suis là-dedans.

LFB : Ça fait tout juste un mois que l’album est sorti. Tu commences à avoir du recul ?

Mathieu des Longchamps : Tu sais comment c’est : une fois que l’album est achevé, tu ne le réécoutes plus. Tu regardes déjà devant. Ton album a fini sa vie à l’intérieur de toi un peu avant de sortir… C’est un peu comme ce que je te disais pour le montage. Le jour où l’on te dit « il faut rendre le projet », tu passes à autre chose dans ta tête. Malgré qu’auparavant, il y avait cette tentation d’absolutisme, de vouloir que ça soit toujours mieux, toujours plus parfait…

Je te dis tout ça, mais évidemment, je suis super content de la sortie. Je reçois des messages de gens qui me touchent énormément. Parfois, tu ne mesures pas l’impact d’une chanson ou d’un album. Des inconnus t’envoient des messages très intimes. On a tendance à oublier ça. On s’acharne à faire quelque chose de beau, et l’on finit par oublier que cet objet va quelque part, qu’il touche des gens, que c’est même le but…

LFB : J’aimerais bien que l’on parle de ta démarche artistique… J’ai une théorie dessus.

Matthieu des Longchamps : Vas-y, balance, ça m’intéresse.

LFB : J’ai l’impression que chez toi il y a une démarche artistique en deux temps. Il y a les chansons et les documentaires, et j’ai la sensation que chacune de ces formes vient d’un endroit différent. Dans les chansons, il y a cette nostalgie de l’ailleurs, d’un endroit qui n’existe plus. Et puis, à un moment donné, les chansons s’arrêtent et tu sens le besoin de repartir et de confronter le souvenir. De cesser d’être nostalgique pour voir ce qu’il reste réellement. C’est ce que tu fais dans un second temps, en utilisant le documentaire.

Mathieu des Longchamps : De fait, c’est exactement ça qu’il se passe.

LFB : Comme s’il y avait un besoin, avec le documentaire, de mettre le point final.

Mathieu des Longchamps : C’est vrai. Particulièrement dans cet album, il y a une forme de nostalgie. Dans Vivo en Panama (le premier album NDLR), je parlais de mon enfance, du Panama, du voyage… Dans le deuxième album, il n’y a plus cette envie de voyage de la même manière, mais davantage l’envie d’une réalité qui m’échappe. Le vert et le bleu, c’est une manière d’exprimer ce dont je rêve, de m’imaginer vivre dans ce pays magnifique et irréel… Tout ça parle finalement d’un Parisien qui est enfermé dans sa vie urbaine et qui rêve d’un ailleurs.

Et finalement, le fait de partir en voyage… Comme tu dis, c’est le miroir de ça. Maintenant on y va, on va dans le réel. Mais, à la fin de tout ça, je reste quand même un nostalgique. Les deux documentaires sont un retour : Vivo en Panama c’est un retour à la cabane de mon enfance et Retour à Colonia, c’est un retour sur un voyage que j’ai fait quand j’avais 20 ans. Et finalement, la conclusion de ce dernier film, c’est qu’on ne refait pas le passé. C’est un peu comme si là, j’avais pris ma leçon. Enfin je m’égare, c’était bien ça la question ?

LFB: Oui. Cette idée que pour toi, le documentaire, c’était le point final de la démarche, le moment où tu as archivé le souvenir, celui qui te permet de passer à autre chose.

Mathieu des Longchamps : Je ne l’avais pas forcément analysé comme ça, mais je crois que tu as raison. Tu ferais un bon psychanalyste, finalement.

LFB : Oh non, pas un psychanalyste, il se fait payer trop cher (rires)

Mathieu des Longchamps : Et puis c’est vrai aussi que j’aurais rêvé d’être un aventurier. C’est un peu mon amour perdu. Alors je le fais dans ces films-là. Mais l’aventure ça n’est pas pareil quand on sait que l’on y va pour raconter une histoire… Tu ne vis pas ton aventure propre. Et c’est encore ce dont je me suis rendu compte, là, dans le dernier voyage.

LFB : Tu avais l’impression de partir pour raconter une histoire ?

Mathieu des Longchamps : Je voulais partir pour la vivre, pour vivre vraiment cette aventure, en me disant : je vais aussi la raconter. Et puis, je m’en suis rendu compte, en fait, qu’en fait, tu… Tu la racontes surtout, ça devient ta priorité… On passe tellement de temps sur place à filmer, à se soucier d’avoir la bonne image…

LFB : Que l’on y est pas vraiment, on se projette déjà dans la narration…

Mathieu des Longchamps : Oui. Mais peut-être que c‘est ça faire une œuvre, en réalité. Se donner pour autre chose. C’est un peu irréaliste de penser que tu vas te marrer, prendre une caméra, faire deux plans, et que tu vivras la grande aventure dont naîtra par miracle un beau documentaire.

Souvent je me dis que ce serait beau de se refaire un vrai voyage d’aventure. J’ai des enfants maintenant, et j’aimerais bien prendre mon fils un jour pour faire une grande aventure tous les deux. Mais alors je me dis : il faudrait que je filme ça, ça serait beau, un film père-fils dans le désert ou je ne sais où… Bref, c’est une réflexion que j’ai. Je me dis que ce serait bien de partir sans la caméra, et tout à la fois, je ne sais pas si j’en serais capable, parce que je serais frustré de me dire « merde, je ne peux pas raconter cette histoire ».

Finalement, c’est drôle parce que ça rejoint un peu notre époque… On est obligé de se raconter avec les réseaux sociaux. Mais pour le coup, c’est un truc avec lequel j’ai beaucoup de mal. Je le fais, puis je ne le fais plus pendant un mois. Et puis après, je le refais. Je n’arrive pas à en faire un réflexe permanent.

Enfin, là encore, quand je suis en skate dans Paris et que je vois quelque chose de beau, je suis tenté de prendre le téléphone, en me disant que je vais en faire une belle story. Mais alors je sacrifie mon moment pour raconter une histoire. Peut-être c’est un truc d’artiste aussi, la sensation de devoir laisser quelque chose.

LFB : C’est important pour toi de laisser une trace ?

Mathieu des Longchamps : Même quand je n’en prends pas conscience complètement, tout ce que je fais, je le fais pour me dire que j’aurais laissé quelque chose de beau. C’est une consolation de se dire que si l’on part un jour, il restera au moins ça. C’est que je recherche : laisser une trace et qu’elle soit belle, qu’elle le reste. Ce qui n’est pas évident. Faire des choses qui ne vieillissent pas trop vite…

Je crois que c’est aussi pour ça que je privilégie les instruments acoustiques. Tous ces sons d’ordi, c’est super, mais ça correspond beaucoup à un temps donné. C’est comme les téléphones, c’est très vite désuet. J’ai fait le choix qu’on enregistre en live avec des musiciens. Ça fait partie de la démarche. Sur le premier album on avait tenté des choses, utilisé des samples, et j’en étais content d’ailleurs, on avait pris des risques… Mais pour celui-ci je suis revenu à ce que j’étais au départ.

LFB : Un guitariste.

Mathieu des Longchamps : Voilà, un guitariste et quelqu’un qui ne vient pas de la musique pop (entre guillemets). Ça m’avait vachement coûté dans Vivo en Panama, ce processus de mettre des samples, des sons synthétiques…

LFB : Puisque tu parles du premier album, est-ce-que tu as l’impression que des choses ont changé chez toi depuis 2021, dans ton rapport à l’écriture ?

Mathieu des Longchamps : Oui, il y a eu changements dans ma vie. C’est inévitable. Tu prends un peu des épaules et ça se ressent dans les chansons. Et puis le premier album c’est celui qui couvre la plus longue période de ma vie, depuis l’adolescence. Il y a des titres que j’avais écrits il y a vraiment très longtemps… Et puis une fois que celui-là est sorti, j’ai fait à peu près douze nouvelles chansons en 2 ans. Et cette fois-ci, ça représente une période courte de ma vie, qui n’est pas contaminée par d’autres périodes.

LFB : Ce n’est pas un patchwork.

Mathieu des Longchamps : Exactement. Mais il faut dire qu’après le premier album, il y a eu un petit passage à vide. Comme il a mis longtemps à sortir, il y a eu une longue période où je n’ai rien écrit. Je prenais la guitare, rien ne me venait, je me sentais sec. C’était assez terrible comme sensation d’envisager que, peut-être, l’inspiration pouvait passer. Je me souviens avoir eu un copain au téléphone qui s’appelle Guillaume Farley. Et il me disait « mais non mec, si t’as su écrire des chansons, tu sauras toujours en écrire ». Je pense qu’il avait raison. Au moins pour ce deuxième album.

L’album a beaucoup été écrit au lac de Côme. Je vis à moitié en Italie et j’allais beaucoup au lac de Côme tout seul en hiver. J’avais un plan là-bas, un petit lieu où me poser. Désormais je vais emménager à Paris en septembre avec ma famille, c’est aussi une page qui s’ouvre. Encore que je crois avoir une relation d’amour-haine avec Paris…

LFB : Qu’est-ce-que Paris t’a fait ?

Mathieu des Longchamps : Paris, c’est magnifique. Tu mets tes écouteurs, tu écoutes n’importe quoi, et puis tu marches dans la nuit en te disant que c’est beau. Mais c’est aussi très gentrifié, une forme de microcosme sociologique dans lequel je me reconnais pas toujours. Ou peut-être que je ne suis pas assez mondain aussi pour pouvoir en profiter comme il faudrait.

En fait j’ai toujours profité de Paris d’une façon… surtout visuelle. Quand j’étais ado, notre grand truc avec mon meilleur pote Greg, c’était de vivre Paris comme si elle nous appartenait. On avait l’impression d’être les rois de la ville parce qu’on était des têtes brûlées, que l’on était hyper créatifs. On parlait aux gens dans la rue, dans le métro, partout, on créait des attroupements… On partait avec un blaster go et on mettait de la musique dans un angle de rue, on faisait danser les gens. On se prenait pour des gavroches. On allait beaucoup sur les toits… On vivait Paris, et en même temps on voulait s’en échapper. La façon de s’échapper de Paris, quand on y vit, c’est de monter sur les toits. Et là, au-dessus de la ville, avec vue sur l’horizon, tu peux rêver… On écoutait la musique sur les toits, on se ramenait le bon album, la bonne bouteille… On pensait que la ville était à nous.

Et puis, à partir du moment où tu vieillis un peu, tes potes ne t’accompagnent plus faire le con sur les toits, tu passes à autre chose. Paris devient dur parce que Paris est froid, parce que Paris est cher. C’est très prosaïque. Tu as de plus en plus le sentiment que cette ville n’est pas pour toi. Les capitales cristallisent les problèmes d’une société. Et je te dis ça, mais j’emménage à Pigalle en septembre, presque en bas de Montmartre.

LFB : Tu vas avoir une belle vue sur les toits de Paris.

Mathieu des Longchamps : Voilà, et je suis comme un gamin depuis que j’ai trouvé le plan. C’est ça l’amour-haine avec Paris.

LFB : J’ai une question à la Augustin Trappenard pour toi. J’ai l’impression qu’à chaque fois que je vois une story de toi, tu es sur un skate. Qu’est-ce-que vous ressentez, vous, Mathieu des Longchamps, lorsque vous êtes sur une planche à roulettes ?

Mathieu des Longchamps : Je pense que je me sens jeune. Je me sens ado. En fait, j’ai commencé à skater très jeune, lorsque j’avais sept ou huit ans. J’avais un cousin qui était un champion. C’était l’époque où le jeu vidéo Tony Hawk n’existait pas encore. Le skate n’était pas aussi populaire qu’il allait le devenir plus tard… La plupart des gens ne savaient pas ce que c’était un flip. Quand tu en faisais un dans la rue, les gens croyaient que tu sortais du cirque du soleil.

Donc j’en ai fait beaucoup, et puis après, j’ai arrêté parce qu’à 20 ans, ça devient un truc d’ado. Dix ans plus tard, passés mes 30 ans, mes sœurs m’ont offert un petit skate pour Noël. Alors je m’y suis remis. Je réalise qu’en fait, les amours d’enfance ou de jeunesse ne te quittent jamais vraiment. Ça m’est arrivé avec plusieurs domaines. Un peu comme avec la pêche sous-marine…

LFB : La pêche sous-marine ?

Mathieu des Longchamps : Il n’y a pas de meilleure chose sur la Terre que ce truc-là. C’est extraordinaire.

LFB : Pourquoi ?

Mathieu des Longchamps : Parce que c’est le seul endroit où tu te retrouves… Tu es dans une autre dimension. Aller se balader dans les bois en montagne, ça n’est pas aussi fort qu’être à 15 mètres sous l’eau. Lorsque tu es là dessous avec ton fusil, tu deviens un prédateur. Un prédateur qui chasse en apesanteur, qui n’a plus le même rapport à son corps. Dans un endroit où il n’y a absolument personne…Quand tu aimes l’aventure, il n’y a pas plus aventurier que d’aller sous l’eau, en apnée, rencontrer des gros poissons. Il n’y a pas de plus grande déconnexion, à mon avis. Quand tu es sous l’eau, c’est une vraie déconnexion avec la vie. C’est très fort.

Et puis aussi, pour ce sentiment de pêcher son propre poisson et de le manger, ce type de rapport à la nature… Je pêchais beaucoup en grandissant, quand je vivais au Panama. C’est drôle, parce que plus tard, lorsque j’ai vécu en Espagne, je snobais ça, c’était trop sacré. Pour moi ça appartenait au Panama. Et, des années plus tard, on m’a offert un fusil, je m’y suis remis, en me demandant pourquoi j’avais perdu toutes ces années…

Tes amours d’enfants, tu ne les quittes jamais vraiment. Ce que tu as aimé profondément petit, quand tu le retrouves, tu l’aimes tout autant.

Pour revenir au skate je ressens aussi une grande liberté. Parfois, ça tient à pas grand-chose. Il suffit d’avoir une planche à roulettes. J’ai fait une playlist exprès, la playlist skate. Quand tu te écoutes les bons titres et que tu skates, où que tu sois, c’est divin.

LFB : Il y a quoi sur cette playlist ?

Mathieu des Longchamps : Il y a plein de choses. Bluebird, c’est un titre un peu rap américain qui marche mortel. The Bird de Anderson .Paak. Lyla, un titre de Big Red Machine. Celeste, une artiste que j’aime bien. Si tu veux, je t’enverrai des titres.

LFB : Avec plaisir. Sur un autre sujet : j’aime bien demander aux auteurs-compositeurs interprètes de me raconter l’histoire d’une chanson. C’est-à-dire, comment son idée est venue, quelles questions tu te posais pendant le processus. Tu veux bien nous raconter l’histoire de Perdre son étoile ?

Mathieu des Longchamps : On est sur du gros dossier là… C’est le problème des auteurs-compositeurs, on est obligé de raconter sa vie… Comment t’introduire le truc ? Je réfléchis. En fait, au moment où j’écrivais la chanson, j’étais convaincu que j’allais me séparer de ma compagne. Finalement ça n’est pas arrivé, grâce au ciel. La perspective de se séparer est effrayante, et d’autant plus quand on a des enfants… Ceux qui l’écoutent ne le comprennent pas d’emblée, mais c’est ça le cœur de la chanson. Il y a une petite métaphore quand je dis « Et que dire à nos fleurs arrosées de baisers/dont l’innocence fait l’éclat des couleurs ». Parce que j’avais cette vision, j’imaginais cette scène terrible, celle de faire de la peine à ses enfants… Cette scène qu’on a tant vu dans des films : les asseoir, leur dire « papa et maman doivent vous parler »… J’avais cette vision d’un bourreau qui met fin à l’innocence de ses enfants. La chanson parle de ça. Elle dit qu’il ne faut pas perdre son étoile pour un simple naufrage, garder l’espoir malgré le tragique de la situation… Je m’imaginais comment je leur dirais. Mais je voulais en parler sans en parler, rester dans la métaphore, parler de fleurs plutôt que d’enfants.

LFB : C’est fascinant, je n’avais en effet pas vu ça… Exactement comme pour Nos bâtisses, dont j’étais persuadé qu’il s’agissait d’une chanson de rupture, je pensais que la bâtisse était une métaphore filée pour la relation disparue…

Mathieu des Longchamps : C’est drôle que tu me dises ça ! Évidemment, sur le refrain, il y a quelque chose qui va au delà de la simple maison, ça parle de l’éphémère de manière générale…

LFB : « Tout vestige un jour fût une promesse », j’avoue que cette phrase là m’a arraché un frisson.

Mathieu des Longchamps : C’est vrai ? Ça me fait plaisir. Tout à l’heure je te parlais des messages que je reçois sur Instagram, et justement, un québécois m’a écrit il y a pas longtemps pour me parler de cette phrase… Je l’ai remercié. Une des premières fois où j’ai joué cette chanson en public d’ailleurs, c’était à Cadaquès, et une amie qui était au concert avait presque les larmes dans les yeux, elle venait de se séparer, avec deux enfants… Elle aussi avait tracé un parallèle avec sa situation. Alors que j’étais beaucoup plus premier degré que ça, la chanson parle vraiment d’une maison vendue (rires)

LFB : Qu’est-ce-que c’est la suite, pour toi ? Quelles envies est-ce-que tu as ?

Mathieu des Longchamps : Jouer, j’aimerais vraiment jouer cette fois, plus que pour le premier album. J’aimerais tourner avec mes musiciens. J’ai une super équipe avec Lucas Dauchez à la batterie et Michaël Lecoq aux claviers. J’ai envie de me faire plaisir sur scène et de faire des solos de guitare… J’ai pris cette résolution parce que je ne me l’autorisais pas vraiment auparavant. Mais un petit chorus de temps en temps…

Et puis j’espère que le film aura aussi la vie qu’il mérite. Et puis je veux faire un autre album aussi. Comme je disais, une fois que tu es sorti de studio, tu penses déjà à la suite.

LFB : Et cette fois-ci, tu sais que la source n’est pas tarie.

Mathieu des Longchamps : Je l’espère. Même si je n’arrive pas à m’empêcher de me demander si je n’ai pas tout dit… Et puis, il y a aussi une réalité, c’est qu’il est dur de se renouveler tant il y a de chansons sur Terre. Toutes les grilles d’accords ont été faites, et tous les thèmes abordés. Il faut être de plus en plus fin, et chercher l’interstice où personne ne s’est encore glissé.

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