En mai fait ce qu’il te plait ! janvier a décidé de suivre l’adage et de débarquer à nouveau dans nos oreilles en plein cœur du printemps. Rien d’hivernal pourtant dans la musique du combo normand, mais un vrai plaisir de retrouver le post-punk, un peu dépressif du groupe qui annonce l’arrivée d’un premier album avec something, nouvel extrait à découvrir en exclusivité sur La Face B !
Une absence qui commençait à nous clairement nous peser. Voilà plus d’un an que nous n’avions pas eu de nouvelles de janvier, le projet de Robin Plante. En effet, il y avait eu la sortie de fire en début d’année 2022 et puis … rien ou presque.
En réalité, le groupe bossait en secret sur l’arrivée de son premier album éponyme désormais officiellement attendu pour le 31 mai. Du janvier en plein printemps ? On nous avait prévenu que le dérèglement climatique frappait fort, mais on ne pensait pas à ce point !
En réalité, la musique de ces quatre garçons n’a pas de saison, elle n’a que des humeurs et elles sont plutôt sombres. La preuve avec something, le nouveau single qu’ils nous offrent aujourd’hui. Si vous pensiez que l’être humain était en pleine déliquescence, on préfère vous prévenir, ce n’est pas janvier qui va vous aider à penser le contraire.
Et de notre côté, on trouve cela plutôt délicieux. Ce nouveau morceau est un exemple de tout ce qu’on aime : une moelle épinière centrée sur le duo basse-batterie de Max et Greg, une structure solide qui frappe par son côté froid et presque inhumain dans sa perfection et qui permet aux éclairs de chaos de frapper sur le côté afin de nous électrifier. On notera les mélodies de guitares parfois dissonantes d’Adrian et puis le chant souvent distancié de Robin. Souvent, car il lui arrive de dévier, de se laisser emporter par les émotions et par une certaine colère qui nous secoue pour notre plus grand bonheur.
something évolue entre le post-punk et une ambiance hypnotique qui cherche à nous endormir pour mieux nous attaquer avec ses fulgurances. Et autour de tout cela, il y a la poésie de Robin; ses mots, ses peurs, ses inquiétudes. Il y a sont regard sur un monde cynique où l’on ne peut plus rien dire, où les sentiments sont réfrénés et parfois craints.
On se retrouve alors prisonnier, tombant dans des choses qui nous font peur et parfois repoussant ceux qu’on aime jusqu’à se retrouver seul.
La vidéo de Fred Margueron, laisse apparaitre ces états mentaux étranges, chacun des membres de janvier se retrouvant dans des univers qui semblent différents mais qui se rejoignent à un moment où un autre. Des lieux où tout se mélangent et nous perdent au fur et à mesure comme pour rappeler encore et encore cet état de détresse mentale et d’incertitude.
On finit par basculer du noir au blanc, du rêve au réel, du soleil à la neige, le tout dans un environnement unique. Une histoire étrange mais qui ressemble tant au monde dans lequel on vit. Comme si janvier venait de réapparaitre en mai. Après tout, pourquoi pas.