Après un premier disque solo certifié Or et ayant conquis le public, Jérémy Frérot revient sur le devant de la scène avec un second album, réalisé pendant le premier confinement. Jérémy Frérot a déjà une carrière bien remplie, mais le chanteur n’a de cesse de se renouveler. Nous nous sommes entretenus avec lui pour parler de ce tout nouvel album, Meilleure Vie.
La Face B : Pourriez-vous nous parler des thèmes présents dans cet album ?
Jérémy Frérot : J’y parle avant tout de partage avec des gens, de notre envie de faire la fête, tous ensemble. On retrouve aussi une description de mon chez moi, du bassin d’Arcachon. Pour cet album, j’ai vraiment eu envie de montrer que je me sens bien avec ma famille et mes proches. On peut aussi percevoir une certaine envie de dépasser ses échecs, d’avancer.
C’est un album que j’ai écrit pendant le premier confinement, mon inspiration est venue de ce qui m’entourait et ce qui m’entourait, c’était ma famille et moi chez moi.
J’avais en moi cette réelle envie de dire que je me sentais mieux et que je vis ma meilleure vie.
LFB : Ces thèmes ont l’air de vraiment vous tenir à cœur, comme on peut l’entendre dans Un homme. Ce titre est-il basé sur vos propres questionnements et réflexions ?
Jérémy : Carrément ! C’est l’un des plus gros sujets de réflexion que j’ai pu avoir pendant trois ou quatre ans : qui j’étais et comment je vivais ? Comment pouvait-on vivre en redéfinissant toutes ces règles ?
Je pense que les hommes sont de plus en plus libres dans leur façon d’être. On assume notre part de féminité, que l’on a envie d’exprimer net qui nous rapproche des femmes. Le combat féministe fait partie de nous aussi et l’on peut être plus proches d’elles pour faire partie de tout cela. Tout a changé et je pense que l’on est sur la bonne voie pour devenir tous égaux.
LFB : En quoi Meilleure Vie est-il différent de votre premier album, Matriochka ?
Jérémy : Meilleure Vie est plus solaire, beaucoup plus chaleureux. On y retrouve plus de rythmiques funk et de vrais instruments comme de la basse et de la batterie. C’est très différent de Matriochka où les mélodies étaient plus électroniques, plus froides. Il me fallait un retour à tous ces instruments, pour vraiment jouer de la musique sur cet album et que je puisse chanter des mots plus simples, des mots qui touchent plus facilement les gens.
C’est un album plus chaud, plus entraînant et on a envie de partager quelque chose en l’écoutant.
LFB : Vous semblez avoir exploré de nouveaux genres musicaux, un peu comme la funk avec le titre Fais le ou Le Pestacle. Qu’est-ce qui vous a attiré dans ces expérimentations ?
Jérémy : Ce que j’ai écouté. En tournée, deux des réalisateurs de l’album m’ont fait découvrir ce style de musique, et m’ont vraiment donné envie de l’écouter. Je trouvais les sonorités vachement joyeuses et réconfortantes, c’est ce dont j’ai eu envie pour ce nouvel album. J’ai eu besoin d’eux pour ces compos-là, pour travailler les textes et les lignes de voix. Il y a eu un vrai travail sur la voix.
Avec des textes plus simples, l’écriture est plus chirurgicale et permet de toucher les gens plus facilement. J’ai été aidé par des artistes comme Laurent Lamarca, Julien Grenier et Ben Mazué. Ces gars-là sont brillants et me comprennent vachement bien donc c’était génial.
LFB : Il semblerait que vous vous soyez bien entouré pour réaliser cet album. Etait-ce important pour vous de collaborer avec des personnes que vous connaissez bien ? (Laurent Lamarca, Julien Grenier, Vincha)
Jérémy : Bien sûr, c’était hyper important ! Ca reflète toute cette notion de partage notion et faire de la musique et jouer de la musique à plusieurs, ça me plaît. Si j’avais été seul dans ces projets, j’aurais arrêté, la musique me plaît quand je la joue à plusieurs.
LFB : Comment vivez-vous la sortie de ce single et la préparation de la sortie de l’album en ces temps perturbés ?
Jérémy : Plutôt bien finalement. Les gens peuvent être touchés par une chanson, quoiqu’il se passe dehors. Si une chanson passe et nous prend aux tripes, je pense que le contexte actuel n’a plus vraiment d’importance le temps d’une chanson. On n’est pas obligé de matraquer de promo pour qu’une chanson marche. Il est juste important pour moi de raconter les choses de cette manière et de pouvoir toucher les gens, c’est ça qui est beau.
LFB : Quelle importance accordez-vous à l’esthétique qui entoure vos albums ? (clip, pochette…)
Jérémy : C’est vrai que pour moi, c’est quelque chose de plutôt important. A mon sens, aujourd’hui la musique se regarde. Dans cet album-là, il y a beaucoup de couleurs. Je vois des couleurs chaudes, et beaucoup de couleurs pastel. Le rose est assez dominant à vrai dire.
J’ai énormément d’idées de clips, de captations live que je n’avais pas forcément avant. J’ai envie de m’impliquer dans la réalisation des clips, d’apporter mes idées et ma contribution. Je serai d’ailleurs coréalisateur des prochains !
LFB : Comment vivez-vous cette carrière solo que vous menez depuis 2 ans déjà ?
Jérémy : Je me rassure, je me sens bien et lancé et j’ai envie d’aller le plus loin possible, parce que j’ai découvert comment j’aimais communiquer et chanter, tout seul. J’ai ouvert une brèche dans laquelle j’ai envie de m’engouffrer.
LFB : Désormais vous ne menez plus une double vie, mais une triple vie ! Comment articulez-vous vie de famille, chanson et restauration ?
Avec passion ! Quand on a de la passion, ça fonctionne bien. Je n’ai pas l’impression que tout ça est une perte de temps. Au contraire ! J’ai l’impression de construire quelque chose, et de le construire bien. Je me régale à faire tout ce qu’il se passe !
Aujourd’hui, on a tous besoin de positif. Et je pense que quand on parle de positif, on se l’attire.