Depuis un peu plus de deux ans maintenant, Jérémy Frérot embrasse une carrière en solo. Après un premier album Matriochka, le chanteur dévoile un second opus tout en confessions. Entre introspection et philosophie, Meilleure Vie est un hymne à l’amour et nous rappelle la douce chaleur des soirs d’été.
Ce nouvel album est un exutoire pour Jérémy Frérot, qui fait de chacune de ses pensées une parole de chanson. Des pensées mises en musique dont résultent des textes personnels, jusque dans les références que l’on y retrouve. Dans Le bonheur, le chanteur utilise le film culte Shining pour faire une comparaison, étonnant et pourtant très bien écrit. Ce premier titre de l’album donne d’ailleurs le ton car il est une totale remise en question personnelle de Jérémy, qui cherche, comme dans une lettre ouverte, une solution pour agir à notre niveau et sauver les meubles d’une société perdue et parfois cruelle « C’est à croire que la haine et être con c’est un jeu. »
Des instrus chaleureuses, des chansons entraînantes et souvent dansantes, voilà comment l’on pourrait résumer la partie instrumentale de ce nouvel album, alors en tous points différent de Matriochka, premier album solo de Jérémy Frérot. Le chanteur a voulu cet album plus chaleureux, à l’image des moments partagés avec ceux que l’on aime et au plaisir que procure la musique quand elle est jouée à plusieurs. Et pour effectuer tout ce travail autour des instruments et de l’aspect beaucoup plus live de Meilleure Vie, Jérémy Frérot s’est entouré d’amis, de personnes qui lui sont chères et ça, on le ressent. Laurent Lamarca, Vincha, Julien Grenier ou encore Ben Mazué sont autant d’artistes et de proches qui ont collaboré avec Jérémy sur cet album pour lui donner ce petit côté « viens, on va profiter de la vie au bord de la mer. »
Jérémy Frérot dit ce qu’il pense et pense ce qu’il dit et profite de cet album pour déballer tout ce qui le tracasse, ce qui lui passe par l’esprit et surtout, chaque chose qu’il vit au quotidien. Que ce soit l’influence du confinement sur un retour aux choses qui lui sont essentielles dans Meilleure Vie ou le fait de devenir papa et de voir la vie d’un tout nouvel œil, comme il l’exprime dans J’ai la mer et Un homme.
C’est pendant le premier confinement que le chanteur a saisi sa plume, son encre et sa guitare pour produire ce qui, quelques mois plus tard, devient un album. Le moins que l’on puisse dire, c’est que dans chaque chanson réside une ou plusieurs émotions, toutes palpables, comme si l’on pouvait les ressentir de l’autre bout de nos écouteurs. Entre les tourments d’un jeune papa qui affronte le monde avec ses enfants (Un homme), l’envie de vivre des moments simples et remplis de bonheur avec ses proches : Le Pestacle « ici tout ce qui importe c’est de vivre des émotions », Meilleure Vie « Une bande de potes c’est terrible […] On se sent indestructible » et les déclarations d’amour à sa dulcinée : Je te veux « Que la magie opère encore », Jérémy aborde tous les sujets, sans tabou, sans censure, et explore même des genres musicaux bien éloignés de ce à quoi nous étions habitués.
Sur Qui a raison, l’on perçoit des percussions qui se rapprochent des rythmes de la musique traditionnelle africaine, dans Fais-le, on retrouve un son très groovy et un chanté presque parlé qui rappelle très fortement (et avec un peu de nostalgie) les mythiques titres français des années 80 et ça donne un peu envie de danser le mia.
Que dire de plus si ce n’est qu’avec Meilleure Vie, Jérémy Frérot se dévoile, sort de sa zone de confort, expérimente et nous invite à partager chaque étape, chaque moment du cheminement de sa vie, entre l’amour qu’il porte à ses proches, ou la naissance de ses deux enfants avec des chansons émouvantes, voire bouleversantes comme J’ai la mer et La naissance.
Tantôt introspectif, tantôt message d’espoir pour tous ceux qui écouteront cet album avec des titres comme Pareil : « Dis-toi comme un clin d’œil que tu n’es pas tout seul », Jérémy appelle à la tolérance envers chacun, mais surtout envers soi-même. Un très beau message qui réchauffe le cœur et rapproche les âmes alors que l’on ne s’est jamais senti aussi isolé.
Meilleure Vie se clôture sur un morceau acoustique des plus poétiques, tant dans le texte que dans les notes. Le regain, c’est un sourire vers l’avenir « c’est le premier jour, la lumière du matin ». Jérémy Frérot a trouvé sa place, ce qui l’anime, le fait vivre et se sentir bien et c’est là tout ce que l’on retrouve, ce que l’on comprend et ce que l’on ressent lorsqu’on écoute et lorsque l’on vit ce morceau, poignant, touchant et émouvant.
Un album que l’on a bien envie d’écoute run beau soir d’été, au bord de l’eau, entouré de ceux que l’on aime et le cœur apaisé.