JGrrey : « J’aime quand quelqu’un se dit : « Wow, pourquoi a-t-elle fait ça ? » Mais que ça sonne quand même bien. »

JGrrey fait une musique dans laquelle on aime se perdre et se laisser porter. L’artiste néo-soul vient échanger quelques mots à l’occasion de son nouveau projet If Not Now ? qui a vu le jour dans une période de profonds changements et d’une prise de conscience de vérités auxquelles iel ne pouvait plus échapper. Une période qui l’a aidée à se reconnecter avec soi-même, alors qu’elle cherchait à comprendre qui elle est vraiment.

JGrrey interview
@liandaheler

ENGLISH VERSION BELOW

LFB : Cela fait 4 ans depuis la sortie de ton dernier projet, donc évidemment ma première question est la suivante : comment te sens-tu à propos de cette sortie ?

JGrrey : Je suis vraiment excité.e de le sortir parce que je pense que pendant longtemps, j’attendais, j’attendais. J’attendais de sortir ma « meilleure musique ». Je ne sais pas pourquoi. Je me disais : « J’attendrai pour la sortir » et puis le coronavirus est arrivé et je me suis dit : « Laissez-moi juste la sortir maintenant » et tu sais, tout cette année a été axée sur la sortie de cette semaine, alors j’ai vraiment hâte.

LFB : J’ai été surprise que tu ne l’aies pas sorti le 13 octobre. (ndlr : son chiffre fétiche)

JGrrey : Je sais, je sais. Je vais te dire quelque chose, il est tellement difficile d’essayer d’organiser une sortie autour du treize. J’en avais vraiment envie, mais c’était difficile à faire.

LFB : Je pense que la première fois où je t’ai entendu mentionner que tu voulais travailler sur un projet plus long était en 2020, mais cette nouvelle musique semble assez fraîche. Quand as-tu vraiment commencé à travailler sur celle-ci ?

JGrrey : Je pense que j’ai commencé en 2019, peut-être 2020. Il a simplement fallu quelques années pour tout finaliser.

LFB : Quelle a été la dernière chanson que tu as ajoutée à la mixtape ?

JGrrey : Probablement « Marble Flaws ». J’adore celle-là.

LFB : C’est ma préférée. Elle est si rêveuse, très apaisante, c’est ce que j’aime le plus dans ta musique.

JGrrey : Oh, j’adore que tu dises ça !

LFB : À l’époque, tu parlais d’un album, mais ce n’est pas un album. Ce mot a-t-il une signification pour toi ? Pour certains artistes, c’est quelque chose d’énorme et cela apporte une certaine pression.

JGrrey : Oui, certainement. Je pense que c’est la raison pour laquelle je n’ai pas encore sorti d’album. C’est beaucoup de pression d’essayer d’écrire un album complet ou de sortir un premier album. Alors, un jour peut-être, mais aussi je ne pense pas avoir besoin de faire un album.

LFB : D’après ce que je comprends, tu te concentres maintenant davantage sur sortir ce qui te semble juste quand tu sens que c’est le moment. C’est une vraie chance de pouvoir le faire.

JGrrey : Exactement !

LFB : Parlons de la pochette du projet. Tu as des styles très différents pour chacune de tes sorties. Celle-ci est un portrait de toi qui est altéré d’une certaine manière et qui semble effacé par les bulles. Quelle a été l’inspiration, a-t-elle une signification ?

JGrrey : Je savais que je voulais que l’image soit comme « qu’est-ce que c’est ? ». Tu sais, que tu la vois et que tu te demandes : « Qu’est-ce que c’est ? Oh, c’est un visage. » Je voulais qu’elle ait des textures comme celles des bulles. Qu’elle soit un peu abstraite avec mon visage : « Peux-tu me voir ? Peux-tu ne pas me voir ? » et le vert et le noir ensemble. J’adore les grenouilles, donc le vert évidemment. Je savais vraiment ce que je voulais faire, je ne savais juste pas comment le faire. Mais mon amie Leanda Heler, qui est photographe, a aidé mon idée à prendre vie, puis Rory l’a finalisée. Je voulais attirer l’attention des gens, quelque chose de joli et de dégoûtant à la fois.

LFB : En parlant de visuels, je sais que tu aimes styliser et diriger tes propres vidéos. Tu as réalisé ton dernier clip pour Sick of Me, comment c’est pour toi de faire cela ?

JGrrey : J’ai essayé tellement de fois par le passé de réaliser des clips. Pour Sick of Me, j’ai essayé de le faire toute seule, ce qui était très difficile. Mais nous avons trouvé une équipe de personnes queer, femmes, non-binaires, noires et métisses, tout le monde, l’équipe, le casting, les personnes sur le plateau, et nous avons passé une journée incroyable. J’avais pour idée que ce soit dans un club de strip-tease et que tous mes amis y soient. Que ce soit effrayant et étrange, un peu comme l’artwork. Sexy mais effrayant. C’était un travail vraiment dur, il y avait tellement de personnes impliquées, tellement de choses à penser. Mais je pense que je m’en suis bien sortie sur celui-ci. C’était un moment vraiment magnifique grâce aux personnes auxquelles j’ai veillé à ce qu’iels soient visibles sur le plateau et dans le clip. C’était vraiment gratifiant.

LFB : J’ai l’impression que tu as toujours aimé élargir ton univers. Ce n’est plus disponible, mais je me souviens du show Grrey’s Worrld. Tu as aussi un vlog sur Youtube appelé TH1RTH3ENTHH, tu as fait un podcast, du merch. As-tu le besoin de créer plus que juste de la musique pour t’exprimer ?

JGrrey : Oui, parce que je sais que j’aime porter des bijoux, j’aime porter de beaux vêtements, regarder de beaux clips musicaux ou porter de beaux sacs. Tu connais The Eric Andre Show ? Grrey’s Worrld était un peu similaire à ça, un peu random. J’aime juste créer des trucs, pas seulement de la musique. Quand j’ai une idée, je la partage avec quelqu’un et si quelqu’un dit d’accord, faisons-le, je lui réponds d’accord, faisons-le ! Je suis très chanceuse d’avoir des personnes à qui, si je partage une idée, vont être partants tout de suite.

LFB : Pour revenir sur ton projet, j’ai l’impression que tu te poses beaucoup de questions et un thème prédominant dans ta musique est l’identité. Tu chantes beaucoup à propos de tes parents, ce qui est évidemment lié à cette quête, et tu es très ouverte sur le fait que tu aies un peu de mal à savoir qui tu es. Tu as fait des progrès à cet égard récemment, mais as-tu l’impression que tu as encore beaucoup à apprendre sur toi-même ?

JGrrey : Oui, 100 %, définitivement, tout le temps. Je pense que ce projet est assez confiant, mais j’espère continuer à faire une musique qui montre toujours que j’apprends et que j’ai un peu du mal. Parfois je suis heureuse, parfois je suis comme Doubt Nothing, et d’autres fois je suis comme Ready 2 Die. J’espère vraiment que cela continuera à transparaître dans ma musique, mais c’est certain que je dois parler de ce qui me préoccupe, sinon je deviens folle.

LFB : Tu as renoué avec tes racines récemment, j’ai vu que tu es allé.e en Jamaïque, un pays dont tu as découvert que récemment que tu avais des origines. Comment digères-tu quelque chose comme ça ? J’ai l’impression que chacun peut le vivre de manière très différente, ce n’est pas rien.

JGrrey : Pour moi, je dirais que j’essaie toujours de le digérer ou de me voir dans ma mère biologique. Quand je suis allé.e en Jamaïque au début de l’année, même si j’apprécies toujours parce que c’est des paysages magnifiques, je suis dans une position où j’éprouve toujours le besoin d’être entouré.e d’autres Jamaïcains. Je recherche le sentiment de communauté, de proximité. Je n’ai pas eu ça en grandissant. Donc, maintenant que je suis plus âgé.e, je peux faire un vrai effort pour trouver d’autres personnes qui me ressemblent, qui ont vécu une expérience similaire à la mienne. Je pense que c’est très important pour ma musique, ma santé mentale et ma vision de moi-même et de qui je suis.

LFB : Je suppose que tu as commencé à travailler sur de nouvelles musiques, verrons-nous ces nouvelles expériences se refléter dans celles-ci ?

JGrrey : J’ai déjà commencé à travailler sur de nouvelles musiques et, en quelque sorte sur le prochain projet et oui, bien sûr ! Je sais maintenant que c’est ce que les gens aiment entendre. Quand ils écoutent une chanson et disent « Oh, je comprends ça », « Oh, je n’ai pas connu mes parents biologiques aussi ». Quand je vois que les gens apprécient ou y trouvent du réconfort, je suis plus en confiance pour écrire de cette manière.

LFB : Tu dis que tu as plus confiance en toi et on peut certainement le ressentir dans la façon dont tu explores davantage en termes de sonorités. Ce projet est beaucoup plus diversifié que tout ce que tu as fait auparavant. Était-ce intentionnel ?

JGrrey : Oui ! Je voulais vraiment que le projet soit de cette manière dès le début et ce, jusqu’à la fin.

LFB : J’ai envie de parler de Superrfly, parce que je n’ai jamais rien entendu de tel, avec la deuxième moitié de la chanson où ta voix est déformée par des effets.

JGrrey : Tout comme l’artwork, c’est un peu bizarre. Avec Superrfly, ça commence d’une manière assez planante et on ne sait pas vraiment où ça va, puis ça prend ce rythme groovy. La deuxième moitié est un seul mot qui est samplé, la fin de ma phrase avec “the boy”, c’est juste un peu bizarre et j’aime ça. J’aime quand quelqu’un écoute une chanson et à la fin se dit : « Wow, pourquoi a-t-elle fait ça ? » Mais que ça sonne quand même bien.

LFB : On voit souvent les mêmes visages travailler avec toi, tu travailles beaucoup avec Owen Cutts par exemple. As-tu collaboré avec de nouvelles personnes pour ce projet ?

JGrrey : J’ai travaillé avec un artiste appelé Harry Jowett, qui est un instrumentiste jouant du saxophone, du clavier, de la guitare et un chanteur qui a également ajouté des harmonies. En fait, dans Superrfly, il y a un moment où ça chantonne : « And it must be, must be, must be« , et c’est Harry qui trouve les harmonies et les enregistre par-dessus ma voix, et j’ai vraiment apprécié cela.

Aussi, je n’ai pas écrit Marble Flaws. C’est Jay Lewn qui me l’a jouée en 2019 et j’ai dit : « C’est tellement bien, puis-je l’avoir ? ». Et maintenant c’est sur mon projet. C’est une chanson tellement belle, je l’aime vraiment.

J’ai aussi travaillé avec Owen Cutts, Ed Thomas, Trebor Llams qui a produit Superrfly et avait travaillé sur Don’t fade et Pretty insane. Il est avec moi depuis le début, quand j’ai fait COLORS, donc c’est comme si la boucle était bouclée.

LFB : Quand je lis à ton sujet, COLORS revient toujours en premier, même si c’était il y a 6 ans. As-tu l’impression d’avoir évolué depuis cela et de ne plus vouloir être « la fille qui a fait COLORS » dans l’esprit des gens ?

JGrrey : C’est amusant parce que j’étais la fille de COLORS, puis j’étais la fille qui a tourné avec Billie Eilish, puis j’étais la fille que Madlib a samplé. Je pense que tu traverses simplement des phases. Elle a fait ceci ou cela. Tandis qu’aujourd’hui je veux simplement être la fille qui crée une musique incroyable que tout le monde aime.

LFB : Quelle est ta devise dans la vie ?

JGrrey : Si ce n’est pas maintenant, quand ?


ENGLISH VERSION

LFB : It’s been 4 years since you dropped your last project, so obviously my first question is : how do you feel about this release ? 

JGrrey : I’m really excited to release it because I think that for a long time I was waiting, waiting. Waiting to release my “best music”. I don’t know why. I would say “I’ll wait to release it”. And the coronavirus happened and I thought to myself “Let me just release it now”. Everything this year has been gearing on to release this week so yeah I’m really excited about it.

LFB : I was surprised you didn’t drop it on the 13th though.

JGrrey : I know, I know. Should I tell you something, it is so hard to try and organize a release around the thirteenth. I really wanted to but it’s hard to try and do so.

LFB : I think the first time I heard you mention that you wanted to work on a longer project was in 2020 but this new music feels very fresh. When did you really start working on that one ?

JGrrey : I think I started in 2019 maybe, 2020. It’s just taken a couple years to package it up.

LFB : What was the last song you added to the mixtape ?

JGrrey : Probably Marble Flaws. I love that one.

LFB : That’s my favorite. It’s so dreamy, very soothing, that’s what I like the most about your music.

JGrrey : Oh I love that !

LFB : Back then you were talking about an album, but this is not an album. Does this word have a meaning for you ? Because I know for some artists it’s something so big and it’s bringing in pressure with it.

JGrrey : Yeah definitely. I think that’s the reason I haven’t made an album. It’s a lot of pressure to try and write a whole album or release a debut album. So, one day maybe but also I don’t think I need to make an album.

LFB : From what I understand, now you’re more focusing on releasing what feels right when it feels right. What a blessing.

JGrrey : Exactly, I agree !

LFB : I want to talk about the cover art of the project. You have very different styles for each of your releases. This one is a portrait of you that is altered in some way and looks washed away with the bubbles. What was the inspo, does it have a meaning ? 

JGrrey : I knew I wanted the image to be like “what is that ?” you know, like you see it and you go : What is that ? Oh it’s a face. I wanted it to have textures like the bubbles and to be a bit abstract with the face : Can you see me ? Can you not ? and the green and the black together. I love frogs, so green obviously. I really knew what I wanted to do, I just didn’t know how to make it. My friend Leanda Heler who is a photographer, helped my idea come to life and then Rory finished it. I wanted it to catch people’s attention, pretty and ugh at the same time.

LFB : Speaking of visuals, I know you like to style and direct your own videos. You directed your latest one for Sick of Me, what is it like to do such a thing ?

JGrrey : I have tried so many times in the past to direct music videos. For Sick of Me, I tried to do it all by myself which was so hard to do. But we found a team of queer, female, non binary, black and brown people, everybody, the crew, the cast, the people on set and we had an amazing day. I had an idea for it to be in a strip club and for all of my friends to be there and for it to be scary and weird, kinda like the artwork. Sexy but scary. It was really hard work. It took a lot of different people such as an animation artist called Vic Zinger and he sprinkled a little something on it that made it perfect.

I think directing is something that I’ve always said I wanted to do. Like I would have a song and say I want to direct it and then I try to direct it and it’s so hard to do. So many different people, so many things to think about. But I think I did okay on this one. It was a really beautiful time because of the people I made sure were visible on set and in the music video. It just feels really rewarding. 

@riyahollings

LFB : I feel like you have always liked to expand your universe. It’s not available anymore but I remember the show Grrey’s Worrld. You also have a vlog on Youtube called the TH1RTH3ENTHH, you made a podcast, some merch. Do you feel the need to create more than just music ? 

JGrrey : Yes, because I know that I like to wear jewelry, I like to wear nice clothes, to watch nice music videos or to wear nice bags. Do you know The Eric Andre Show ? Grrey’s Worrld was similar to this, a bit random. I just like to make shit, not just music. When I have an idea, I’ll say it to someone and if someone says okay let’s do it, I’ll say alright let’s do it ! I’m very blessed to be able to have people that if I say something, they will match my energy.

LFB : Going back on your record, I feel like you ask yourself a lot of questions and one theme that is prevalent in your music is identity. You’re singing a lot about your parents, which is obviously related to this quest. You are very open about the fact that you are a bit struggling with finding out who you are, it’s really been a journey right ? You made some progress in that way recently, do you feel like there’s still a lot to learn about yourself ?

JGrrey : Yes 100%, definitely all the time. I think this project is quite confident, but I also think that the music I hope to continue to make still shows that I’m learning and I’m struggling. Sometimes I’m happy, sometimes I’m like Doubt Nothing, and other times I’m like Ready 2 die. I really hope that it continues to be heard in my music as I carry on but definitely I have to talk about what I struggle about otherwise I go crazy.

LFB : You reconnected with your roots recently, I saw that you went to Jamaica which is the country you learnt just last year that you were from. How do you digest something like that ? I have the impression that everyone can process this very differently, it’s a heavy one.

JGrrey : For me, I would say I’m still trying to process it or to see myself in my birth mother. When I went to Jamaica at the beginning of the year, even though it’s gorgeous, beautiful sand and stuff like that, now I’m in a position where I feel the need to still be around other Jamaican people. I’m seeking community, seeking out that closeness. I didn’t have that when I was growing up. So now that I’m older I can actively make an effort to find other people that look like me, that have lived a similar experience as me. I think it’s very important to my music and to my mental health and to how I see myself and who I am.

LFB : I’m guessing you have started working on new music, will we see those new experiences reflect on it ?

JGrrey : I have already started working on new music and on the next project sort of and yes for sure. It’s something that now I know people like hearing about, when they hear a song and say “Oh I get that”,  “Oh I didn’t know my parents as well”. When I see people like it or find solace in it I’m more confident to write like that.

LFB : You’re saying you’re more confident and we can definitely feel that in the way you’re experiencing more with your sound. This project is way more diverse than anything you’ve ever done. Was that intentional ?

JGrrey : Yeah I really wanted the project at the beginning to feel like this and at the end feel like this, you know. 

LFB : I want to talk about Superrfly. I haven’t heard anything quite like that before, with the second half of the song being your voice distorted through some effects.

JGrrey : Just like the artwork, it’s a bit weird. With Superrfly, it starts quite floaty and you don’t really know where it’s going. Then it picks up this groove and the second half is one lyric being sampled and it’s just kinda weird and I like that. I like when someone listens to a song and at the end goes : Wow, why did she do that ? But it still sounds good. 

@riyahollings

LFB : We often see the same faces working with you, you work a lot with Owen Cutts for exemple. Did you collaborate with new people for that project ?

JGrrey : I worked with an artist called Harry Jowett who is an instrumentalist playing saxophone, keys, guitar and a vocalist who also adds harmonies. Actually in Superrfly there’s a bit where it’s like : And it must be, must be, must be and it’s Harry figuring out harmonies and recording on top of my vocals. I really enjoyed that. 

I also didn’t write Marble Flaws. It was Jay Lewn who played it to me in 2019. I said, this is so good, can I have it ? And it’s on my project now. It’s such a beautiful song, I really love it.

I also worked with Owen Cutts, Ed Thomas, Trebor Llams who produced Superrfly and worked on Don’t fade and Pretty insane. He’s been with me since the beginning, when I did COLORS, so it feels like a full circle moment.

LFB : When I read about you, COLORS always come up first, even though it was 6 years ago. Do you feel like you have moved on from that ? That you no longer want to be that COLORS girl in people’s mind ?

JGrrey : It’s funny because I was the COLORS girl, then I was the girl that toured with Billie Eilish, then I was the Madlib girl. So I think you just go through phases. She did this or she did that. Whereas now I just want to be the girl that makes amazing music that everyone likes.

LFB : What’s your motto in life ?

JGrrey : If not now, when ?

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