Jungle: « On a l’impression d’être au zénith en ce moment »

Suite à la sortie de leur troisième album, Loving In Stereo, nous avons eu la chance de partir à la rencontre de Jungle afin de leur poser quelques questions. L’occasion de leur parler d’amitié, de leurs travaux précédents et de la météo Britannique.

Jungle in the studio

English version below

La Face B : Comment ça va ?

Tom McFarland : Très bien. Ma vie est comme recatapultée à nouveau, ce qui est intéressant. Et ouais, c’est vraiment excitant ! Nous allons retourner en Amérique, ce qui est évidemment quelque chose qui était un rêve fou il y a un an, donc…

LFB : Vous venez de sortir votre nouvel album, et vous avez pu le jouer live après plus d’un an de corona virus. Comment vous sentez-vous ?

TMF : C’est incroyable. J’ai l’impression que le public a beaucoup plus d’énergie. Tout le monde est vraiment prêt à s’amuser à nouveau, à se connecter et à avoir ces interactions humaines. C’est tellement anormal pour les êtres humains d’être isolés les uns des autres. Ce transfert d’énergie commune et les espaces partagés sont une partie importante de la raison pour laquelle l’humanité est ce qu’elle est. Je pense qu’il y a ce sentiment autour des concerts et juste en général en ce moment, les gens aiment vraiment se reconnecter, et retrouver ce qu’on avait perdu auparavant.

LFB : Comment penses-tu que Loving in Stereo se compare à vos précédents albums ?

TMF : C’est définitivement plus énergique. C’est plus utile, plus amusant, plus confiant. Il est évident que cela fait près de 10 ans que nous faisons des disques en tant que Jungle et que nous nous améliorons à chaque fois que nous entrons en studio. Donc je pense qu’on a l’impression d’être au zénith en ce moment, ce qui est génial.

Le deuxième album était très réfléchi, très émotionnel. Et je pense qu’on voulait revenir avec un album qui soit plus universel, plus ouvert sur l’extérieur. Je pense qu’on a eu ce moment d’introspection et on a réalisé qu’on avait potentiellement certaines limites. Et un certain bagage émotionnel qui est venu avec qui n’était pas si amusant. Et oui, nous voulions simplement recommencer à nous amuser en studio, ce qui a toujours été notre mantra.

LFB : Pouvez-vous nous expliquer comment vous avez produit ce nouvel album ?

TMF : C’est comme pff… c’est une grande question. C’est quelque chose qui me prendrait des jours à expliquer. La façon dont nous avons toujours fait des disques est basée sur le collage, essentiellement. Nous avons beaucoup d’idées qui flottent autour de nous. Et à un moment donné, nous décidons d’essayer de les coller ensemble et de faire fonctionner quelque chose comme un album.

Certains de ces morceaux ont été faits au début de 2019 et puis nous avons fait une grande session fin de 2019 au studio Paul Epworth, The Church, qui est là où 21 et 19 d’Adele ont été enregistrés. C’est un lieu incroyable et nous avons réussi à avoir tous les musiciens d’instruments à cordes, et tous ceux de cor et le chœur de chanteurs que vous entendez sur le morceau, dans la même pièce. Et c’était vraiment l’occasion d’expérimenter des textures que nous n’avions jamais eu l’occasion d’utiliser auparavant. Cela ajoute définitivement cette qualité tridimensionnelle au disque qui, je pense, n’existait pas auparavant.

LFB : Et vous avez choisi une manière très spécifique de produire vos vidéos (des plans séquences uniques avec des performances de danse). Quel a été le processus de création ?

TMF : C’est un processus très simple. Vous choisissez de bons danseurs et vous les mettez sur place avec la caméra. Tout repose sur le talent que vous voyez à l’écran. Les vidéos ne seraient pas ce qu’elles sont sans eux.

Nous avons pris la décision artistique de nous retirer de l’aspect visuel des choses liées à Jungle, car nous voulons créer un monde dans lequel nous pouvons disparaître. Et nous ne pouvons pas faire partie de ce monde parce qu’il doit être séparé de nous et de nos egos. Ce doit être un pays imaginaire que nous ne pourrons jamais habiter en tant que moi et Josh. Donc oui, c’était vraiment intéressant. Je pense que lorsque nous regarderons en arrière dans 10 ou 20 ans, nous serons très fiers d’avoir eu cette vision artistique et d’avoir réussi à la concrétiser, consécutivement, albums après albums.

LFB : Votre musique semble tourner autour de l’amitié et de la diffusion de la positivité. Peux-tu nous parler des souvenirs d’amitié qui t’ont le plus ému ?

TMF : Le fait d’être dans un studio avec quelqu’un que vous connaissez si bien est vraiment gratifiant au jour le jour. Parce que vous êtes toujours en train de vous surprendre l’un l’autre. On est toujours prêt à se soutenir mutuellement, à se donner de l’énergie, à s’évaluer et à faire des critiques constructives quand c’est nécessaire…

Donc de manière générale, faire ça avec quelqu’un que j’aime est vraiment important parce que ça vous aide aussi à garder les pieds sur terre. Nous ne nous donnons jamais la chance de laisser qui nous sommes ou ce que nous faisons affecter notre personnalité. C’est vraiment important pour nous. Je veux dire rester sur terre et rester humble. Parce qu’en fin de compte, nous avons beaucoup de chance de faire ce que nous faisons. Pouvoir le faire professionnellement et partir en tournée dans le monde entier, c’est vraiment fou. Donc c’est vraiment bien d’avoir quelqu’un qui peut comprendre le même parcours que vous.

LFB : Votre musique est tellement ensoleillée, n’est-ce pas un peu bizarre pour des artistes britanniques ?

TMF : C’est la raison pour laquelle les disques sont si positifs et ensoleillés. Parce que nous vivons en Angleterre. On a besoin d’imaginer un endroit où il ne fasse pas froid et gris tout le temps ! Donc c’est probablement juste une réaction subconsciente à l’endroit où nous avons grandi !

LFB : Avez-vous des découvertes récentes que vous aimeriez partager avec nous ?

TMF : Oui, il y a une nouvelle artiste féminine étonnante, Lava La Rue, qui est en pleine ascension au Royaume-Uni en ce moment. Elle a un super titre intitulé Magpie. Et il y a aussi une femme, productrice électronique appelée Elkka. Elle a un super titre intitulé Burnt Orange, et elle dirige son propre label entièrement féminin à Londres. Donc oui, deux artistes qui font quelque chose de vraiment nouveau et qui ouvrent la voie à la culture féminine au Royaume-Uni.

English version

La Face B: How are you doing?

Tom McFarland: Yeah, really good my life is this sort of just like being thrown up in the air again, which is interesting. And yeah, it’s really exciting! Getting back out to America which is obviously something that was like a crazy dream like a year ago so…

LFB: You just released your new album, and got the chance to play it live. After more than a year of corona virus, how does it feel?

TMF : That’s amazing. I feel like the crowds have a lot more energy. Everyone’s like, just really ready to have fun again. And to connect with people and to have those like human interactions, you know what I mean. It’s so unnatural for human beings to be isolated from each other. That transfer of common energy and shared spaces is a massive part of why humanity is what it is. And so I think there’s a real sense around gigs and just in general at the moment, people are really enjoying reconnecting, and getting back what we had lost previously.

LFB: How do you think Loving in Stereo compares to your previous work?

TMF : It definitely feels more energetic. Feels more useful, it was more fun, more confident. Now obviously we’ve been making records for nearly 10 years now as Jungle and you get better and better and better every time you get into the studio. So I think we sort of feel that we’re like a bit of a zenith at the moment which is great.

Yeah, I mean the second album was very reflective very emotional. And I think we wanted to come back with a record that felt more universal, more outward facing. I think we had that moment of introspection and realise that potentially have some limitations. And some emotional baggage that came with it that wasn’t so fun. And yeah, we just wanted to get back to having fun in the studio, which is sort of what our mantra has always been.

LFB: Can you explain how you produced the new record?

TMF : It’s like pff… that is a big question. That’s like something that would take me days to explain. The way we always made records is based around like collage, essentially. We have a lot of ideas floating around. And at some point we sort of decide to try and stick more together and make something work as a record.

You know some of these tracks were made in early 2019 and then we did a big session at the end of 2019 at Paul Epworth studio, The Church, which is where Adele’s 21, and 19 were recorded. And it’s just an amazing space and we managed to get all the string players, and all the horn players and the choir of vocalists that you hear, across the track in the same room. And it really just there was a really cool chance to experiment with textures that we never really had the chance to use before. It definitely adds this like three dimensional quality to the record that I don’t think has been there previously.

LFB: And you’ve chosen very specific way to produce your video clips also (unique sequence shots with dance performances). What is the process to create them?

TMF : It’s very simple process. You pick up good dancers and then you put them on location with the camera. It’s all about the talent that you see on the screen. The videos wouldn’t be what they are without them.

We’ve made an artistic decision to remove ourselves from the visual side of things to do with Jungle because obviously we want to create a world that we can disappear into. And we can’t be a part of that world because there’s got to be separate from us and separate from our egos. It’s got to be this real fantasy land that we can never really inhabit as, as me, and Josh. So yeah it’s just been really interesting. I think when we look back in 10/20 years time, I think we’ll just be really proud that we had this artistic vision and we managed to pull it off, consecutively, record off the record.

LFB: Your music seems to revolve around friendship and spreading positivity. Can you tell us about friendship souvenirs that moved you the most?

TMF : It’s just being in a studio with someone that you know so well is really rewarding, on a day to day basis. Because you’re always surprising each other. You’re always sort of like ready to back each other up, to give each other energy and appraisal and constructive criticism where it’s needed…

So, you know in general doing this with someone that I know love is really important because also helps you keep your feet on the ground. We never give ourselves the chance to let who we are or what we do affect our personalities. That’s really important to us. I mean stay grounded and stay humble. Because ultimately we’re so lucky to do what we do. To be able to do it professionally and go around the world tourinf and that’s really crazy. So it’s really good to have someone there that can understand the same journey that you are on.

LFB: Loving in Stereo is the first album on which you invited other artists to join you. How did you make the decision to do so and do you think it’s a trend that will go on?

TMF : We just made tracks with some friends and they were good. So when we looked at all the tracks that we’ve made over the last few years, they still stood out and really just felt really fresh and fitted to the rest of the records so that’s why they’re on there. We’re not gonna just cynically put features on our record so that we get more Spotify streams. I think you can see quite a lot of that in the industry these days. Yeah, that’s just not something that we want to do.

For us music is all about personal connections and relationships and emotion and soul and heart. So for us, the fact that those people are on the record is purely because, you know, we met them, they became our friends, and we had an amazing time in the studio with them and we needed to reflect that in the final record.

LFB: Your music feels so sunny isn’t it a bit weird for British artists?

TMF : I mean that’s why the records are so positive and sunny. Because like we live in Britain. Like we need to imagine somewhere where it’s not fucking cold and boring grey the whole time! So it’s probably just like a subconscious reaction to the place that we’ve grown up in.

LFB: Do you have any recent discoveries, you would like to share with us?

TMF : Yes, there’s a new amazing female artist would Lava La Rue, who is sort of quite up and coming in the UK at the moment. She’s got a great track called Magpie. And there’s also a female, sort of like electronic producer called Elkka. She’s got an amazing track called Burnt Orange, and she runs her own her all female record label in London. So yeah like two artists that are like doing something really new and pave the way for female culture in the UK.