Après la sortie de son dernier projet il y a un an, Kemmler est déjà de retour avec son nouvel album &Moi. Le Marseillais offre 14 pistes d’une sensibilité puissante et réelle, où il mélange avec facilité chanson française, électro et rap percutant. Nous avons rencontré cet amoureux des mots avec qui nous avons parlé de son nouveau projet &Moi, de ses invités de prestige, de la peur de la solitude et de sa toute première tournée.
La Face B : Salut Kemmler, comment tu vas ?
Kemmler : Ça va bien, ça va même très très bien !
LFB : Comment est ce qu’on pourrait te présenter pour les personnes qui ne te connaissent pas encore ?
Kemmler : Je suis un artiste, auteur et interprète… Et marseillais ! Qui raconte des histoires banales on va dire, de manière extraordinaire, ou en tout cas j’essaye ! Mais surtout un grand passionné de musique et très heureux de vivre de ma passion au jour le jour.
LFB : En deux ans tu as sorti trois albums évolutifs : Gris, Cœur et Gris Cœur, qu’est ce que tu retiens de cette expérience ?
Kemmler : Ça a été un moment très spécial. D’abord c’était pendant le Covid, j’ai donc voulu lancer une sorte de concept d’albums évolutifs. Cela m’a permis aussi de comprendre ce qu’aimaient les gens. De m’orienter plus vers des titres qui correspondent à un plus grand public et qui me touchent aussi. C’était une jolie expérience, ça a été un vrai succès d’estime. J’ai eu la chance de travailler avec des gens que j’aime beaucoup, Duane mon compositeur, mon équipe avec qui je travaille depuis plus de 4 ans. J’ai eu de jolis feats aussi comme Chilla ou Youssoupha.
Donc oui, ça a été un petit tournant dans ma carrière, puisque c’était le premier album que je faisais avec Island / Def Jam. C’est clair que ça a été un vrai moment important. Un peu comme chaque album important de chaque artiste.
LFB : Tu es de retour cette année avec ton quatrième album en trois ans, on peut dire que tu es un énorme bosseur ! Où est ce que tu trouves toute cette inspiration ?
Kemmler : Je trouve que ça va vraiment avec ma vie en fait. Mes textes sont très proches de ma vie réelle, de ma vie de tous les jours tout simplement. Donc il faut que je vive un maximum de choses, pour créer des projets. J’avais fait un tout premier album qui s’appelait Rose, qui m’a permis de signer chez Universal. J’avais donc vécu plein de trucs à raconter dans les albums Gris, Coeur et Gris Coeur pendant cette période. Ensuite, il m’est arrivé plein de nouveaux trucs ! J’ai eu la chance de faire une tournée, la chance d’avoir une petite fille ! J’ai vraiment vécu beaucoup de choses que j’avais envie de raconter dans un nouveau projet. Et mon prochain album marque vraiment une période très importante de ma vie.
LFB : Avec ce dernier album ayant pour nom &Moi, doit-on s’attendre à un album encore plus personnel que tes anciens projets ?
Kemmler : Je raconte généralement mes trucs personnels, mais je me suis rendu compte que ça touchait aussi beaucoup de monde. Et les gens se sentaient aussi moins seuls avec des titres dont j’ai l’habitude de faire. C’est donc des choses que je prends plaisir à faire ! J’ai eu la chance de m’épanouir complètement sur ce nouvel album, en travaillant avec de nouvelles personnes, en abordant des sujets que j’avais du mal à aborder avant et avec plus de facilité et également plus d’expérience dans ma manière d’écrire et de travailler. Pour moi, je le trouve qualitativement au dessus de mes anciens projets !
LFB : Dans les sujets dont tu as du mal à parler, il y a certaine présence de la solitude ou au contraire de la peur de la solitude, es-tu d’accord ?
Kemmler : Oui ça joue beaucoup ! La vie que je mène aujourd’hui n’est pas la même qu’avant, et ça m’a fait perdre beaucoup d’amis. Je me remettais beaucoup en question en me disant « Est-ce que je vais perdre tous mes amis, est-ce qu’en plus de pas souvent être là je vais aussi perdre ma famille, est ce que je ne vais pas finir seul tout simplement ? ».
Il y a des morceaux où je parle beaucoup de solitude, comme Cœur Cœur Cœur. Le morceau Nirvana où je m’excuse à ma fille de ne pas souvent être présent, ou encore le titre Chagrin d’ami, dans lequel j’explique avoir perdu un de mes meilleurs amis alors qu’on se parlait tous les jours depuis l’âge de 5 ans. Donc oui, je commence à un peu angoisser car je me dis que si la musique ne fonctionne pas comme je veux, il ne va plus rien me rester.
Tu parles de nouvelles personnes avec qui tu as travaillé, je pense surtout à Nazim et Mosimann. Pourquoi avoir fait le choix de ces nouvelles collaborations ?
Kemmler : Avec Mosimman, cela faisait un petit moment qu’on se connaissait, et on s’était dit qu’on voulait travailler ensemble. Quand est venu ce projet, je me suis dit que c’était le moment de bosser ensemble. J’avais l’habitude de travailler avec Duane, qui est un de mes meilleurs amis et un compositeur de génie, et on s’est dit que c’était peut être le moment de s’ouvrir à d’autres personnes, de voir d’autres horizons.
Pour ce qui est de Nazim, c’est un ami très très proche, qui est un auteur super reconnu, qui a déjà écrit pour des mecs comme Kendji, Amir et plein de gars comme ça ! Et en vérité, pour avoir travaillé au même endroit que lui, dès qu’il a commencé à écrire j’ai été hyper impressionné je me suis dit » C’est ouf ce mec écrit tellement vite et tellement bien ». On continue de travailler ensemble pour des écritures pour d’autres artistes.
Dès que nous avons eu l’idée de bosser avec d’autres personnes, j’ai directement pensé à Mosimann et à lui. Et j’ai eu la chance qu’ils acceptent directement !
LFB : Tu as invité 5 talentueux artistes pour t’accompagner sur ce projet : Fianso, Amir, Léa Castel, Emma Peters et Kikesa, qui possèdent tous un univers très différent. Est ce que cela représente un peu ton identité musicale ? Tantôt dans le rap, tantôt dans la poésie, tantôt dans la chanson française ?
Kemmler : Oui totalement ! C’est un super grand écart quand tu vois Fianso et Amir sur le même projet. Mais c’est ce qui me correspond ! J’adore la chanson française, j’adore le rap, j’aime beaucoup également l’univers électro. J’essaye alors à chaque fois de mélanger ces trois univers. C’est pour ça qu’il y a Mosimann, Fianso et Amir par exemple. Emma Peters c’est vraiment un gros coup de cœur musical et j’avais donc envie qu’elle soit présente sur le projet. Léa c’est pareil, on se connait depuis pas mal d’années et j’avais envie de travailler avec elle.
Tout s’est imbriqué logiquement en fait. Ce sont que des feats que je voulais réellement et des personnes avec qui je voulais beaucoup collaborer. J’avoue que ce n’était pas facile de tous les réunir. Mais je suis content aujourd’hui d’avoir un album avec ces personnes.
Kikesa est un vrai pote, et on s’était toujours dit qu’on voulait faire ce feat. Au départ, on avait dit pas sur cet album, car il était dans sa tournée, il venait de sortir son album. Tandis que moi, j’allais sortir fin juin mon projet, ça allait donc être un petit peu juste. Et au final, grâce au report et je l’ai recontacté pour refaire le son qu’on devait faire ensemble. Ça a pris seulement une journée, on s’est posés au studio, il est arrivé avec ses compos et je suis arrivé avec les miennes, ce qui a donné le titre Relation Toxique.
FLB : Tu as entamé ta toute première tournée, quel est ton ressenti de cette toute nouvelle expérience ?
Kemmler : C’était ouf ! Vraiment ! C’était la première fois de ma vie que je rencontrais les gens qui m’écoutent. J’avais une pression dingue sur le tout premier concert et j’avais peur d’avoir ça tout le long. Mais au final ça s’est atténué avec l’enchaînement des dates. En plus, on vécu ça un peu comme road trip à deux, on est parti en camion avec Duane qui est mon binôme et qui est avec moi sur scène. C’était hyper drôle et en même temps hyper touchant de rencontrer tous ces gens. J’ai eu la chance d’organiser des événements avant chaque concert où je rencontrais le public, où on buvait des coups ensemble !
En fait, on a un peu fait à la marseillaise ! (rire) On aime ces moments très francs, et ce qui correspond également à ma musique. J’ai pu rencontrer des gens géniaux, et si ils étaient là à ma première tournée je ne pourrai jamais les oublier !
LFB : L’album était initialement prévu fin juin, pourquoi avoir décidé de le reporté jusqu’au 30 septembre?
Kemmler : Je sentais que je n’étais pas prêt. Du coup, j’ai appelé mes équipes et j’ai expliqué mon ressenti. J’avais l’impression qu’il manquant encore un ou deux titres dans l’album, je leur ai donc demandé de me laisser encore un mois, et c’est ce qu’ils ont fait. J’ai alors sorti le titre Fin et le feat avec Kikesa. J’ai l’impression que ça a donné du relief à l’album et c’était peut-être les deux facettes qui manquaient pour me représenter totalement.
LFB : Que peut on te souhaiter pour la suite ?
Kemmler : Un album qui fonctionne, une carrière grandissante, c’est vraiment mon objectif ! Et également que plus de gens écoutent ma musique, ça serait vraiment très cool pour moi, mais surtout aussi de continuer d’être sur scène et d’avoir des moments comme maintenant !
Pour découvrir Kemmler et &Moi :