ADN #922 : Kriill

ADN : Acide du noyau des cellules vivantes, constituant l’essentiel des chromosomes et porteur de caractères génétiques. Avec ADN, La Face B part à la rencontre des artistes pour leur demander les chansons qui les définissent. Aujourd’hui, on laisse la parole aux trois garçons de Kriill qui nous dévoilent leurs influences musicales.

Melody noir – Patrick Watson

Richard : C’est la douceur. Sa façon de chanter est pleine de tendresse, et hypnotisante à la fois. C’est comme s’adresser à un bébé. Et quand on écoute Melody Noir, c’est nous le bébé.

Patrick Watson nous sert parfois de référence, quand on cherche ce mood de voix. 

Ce morceau est juste beau, universellement beau. C’est une question qu’on peut se poser parfois : est-ce que cette chanson, sortie de son contexte est juste belle, dans l’absolu? Pour une tribu d’amazonie? Pour un extraterrestre?

Feel Good Inc. – Gorillaz

Eliott : On a beaucoup écouté ce morceau ensemble en faisant notre deuxième album. Le riff de basse, les gros partis pris de la prod, la nonchalance de la voix. Gorillaz est une grosse référence commune à nous trois et on l’évoque souvent en studio. Quand on a produit Every word you say, qui sortira avec le deuxième album en 2025, on a été très inspirés par ce morceau, surtout au niveau du son.

Deixa Gira Girar – Os Tincoãs

Klaar : Os Tincoãs, c’est un groupe brésilien où les trois membres chantent des polyphonies uniques, nostalgiques et envoûtantes. Ils nous inspirent beaucoup et nous adorons écouter leur album sur la route en tournée. Cette chanson a quelque chose du sentiment océanique : une magie presque religieuse qui nous fait nous sentir comme des toutes petites parties du grand tout de l’univers. Le couplet dit « meu pai vem d’Aruanda, e a nossa mãe é Iansã » Mon père vient d’Aruanda – terre utopique qu’on pourrait traduire comme le nirvana – et notre mère est Iansã – la déesse des tempêtes et des morts. Un contraste qui nous ressemble beaucoup.

I Will – Radiohead

Richard : Radiohead est un groupe phare pour nous. Surtout pour Klaar et moi. Ce côté cinématographique ultra sensible, avec beaucoup de recherche sonore, nous a grandement inspiré. C’est à ce groupe que Klaar doit l’idée du solo de poste radiophonique à la fin de notre single Hope in your hand, sorti en juillet dernier. 

C’est marrant, ce morceau commence à deux voix et finit à trois voix. Comme l’histoire du groupe Kriill.

Bagleans – Lowly

Eliott : On a beaucoup écouté ce morceau ensemble tous les trois. En début de répétitions, pendant qu’on installe le matériel, en voiture, quand on part en tournée ou en résidence. Ça nous calme, ça nous apaise. Il y a beaucoup d’émotion dans ce morceau, c’est très pur. On aimerait faire ça à nos auditeurs. Leur donner cet amour que Lowly nous a donné.

Wallowa Lake MonsterSufjan Stevens

Klaar : Une chanson histoire, d’une rare poésie, alliant le génie acoustique, électro et écrivain de Sufjan Stevens. C’est Eliott qui nous l’a fait découvrir et depuis, c’est une des chansons que je chante à tue tête sur mon vélo dès que je passe sous un tunnel. Sufjan nous inspire beaucoup dans son rapport à la voix, libre, douce et enveloppante. Cette chanson c’est l’histoire d’une légende d’un monstre dans un lac à Wallowa, mais c’est aussi son histoire à lui. C’est la grande force de Sufjan d’arriver à nous raconter des moments de sa vie si intimement. 

Dust It Off – The Dø

Richard : The Dø est une grosse référence pour Kriill, et on pense être assez proches d’eux stylistiquement.

La simplicité apparente, la délicatesse de la production, toutes ces subtilités sur les traitements des voix, ce clavier mélancolique, la façon de chanter à la fois brute et élégante, et le format très libre de ce morceau qui prend son temps tout en étant efficace, sont autant d’aspects auxquels on pense souvent losqu’on compose et réalise des morceaux tels que notre single fuckin up my life, sorti en mai dernier.

Because – The Beatles

Eliott : On est très attirés par le côté psychédélique des années 60 et 70. On retrouve ça dans notre musique mais aussi dans l’onirisme de nos clips en animation avec les animaux géants (Your Eyes Will I Ever, Green Jewels, Little Things). 

On nous compare parfois aux Beatles pour notre énergie, notre style et nos harmonies vocales parfois très écrites avec des modulations harmoniques, que l’on trouve déjà pas mal dans le premier album (Green Jewels, Grandma Became a Zombie, I Want Yo Bad, Shoebox), et qui seront encore plus présentes dans le deuxième album.

A&W – Lana Del Rey

Klaar : Lana, Lana, Lana. Que dire, c’est la nonchalance incarnée. Et ce morceau, c’est du Lana-Core : nonchalant, imprévisible, profondément personnel, tellement qu’on se demande comment est-ce possible de partager au monde des choses si intimes. Ça commence par du piano-voix, des mélodies plaintives et arrachantes, et ça termine par une trap sombre et lo-fi. Lana nous apprend à parler de nous, à transformer des angoisses en forces, des obstacles en tremplins.

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