L’atypique petite salle de concert du 18e arrondissement de Paris, célèbre pour sa programmation d’artistes émergents et notamment pour avoir accueilli des groupes tels que Les Ritas Mitsouko et Metallica à leurs débuts, avait fermé ses portes pour travaux en août dernier. La Boule Noire fait donc sa rentrée et dévoile, en plus d’une touche déco rafraîchissante, une programmation léchée pour adoucir la reprise de septembre. La directrice artistique Olivia Cristiani et le programmateur Nicolas Chiacchierini ont accepté de nous en dire plus sur le nouveau projet qu’ils incarnent au sein de La Boule Noire. L’occasion pour eux de nous parler également de la dynamique des salles de concerts et de leur vision du métier.
La Face B – Olivia et Nicolas, est-ce que vous pouvez nous expliquer en quelques mots ce que vous faites chacun à La Boule Noire ?
Nicolas – En fait c’est assez complémentaire ce qu’on fait, la direction artistique, la programmation, ça se rejoint. Je pense qu’Olivia, elle, est plus sur des grands axes artistiques et moi je suis plus là pour faire au jour le jour la programmation, rajouter des dates…
Olivia – C’est une salle que j’aime beaucoup depuis très longtemps et dans laquelle j’avais envie de m’investir, et quand il y a eu un changement de direction, la question s’est posée de comment en changer un peu l’image. Finalement, moi je suis vraiment sur les axes transversaux, plus les questions de ressources humaines, de bar, de ce qu’on fait en général de la programmation et Nico habite la salle, c’est lui qui l’incarne au quotidien. On a un jeu de ping-pong en termes d’idées aussi parce qu’on est deux et ça nous permet de prendre un peu de distance sur les choses, réfléchir, aller plus vite sur les sujets… Ça fait depuis janvier dernier qu’on est en binôme et on avait récupéré une programmation qui était en cours, et là, à partir de la rentrée, c’est une programmation qui a été faite par nous, uniquement faite par nous. Enfin tout est relatif, dans le sens ou ce n’est pas une salle qui produit des événements toute l’année, on accueille des concerts, on les accueille soit en co-produisant, soit les gens louent la salle ou soit on produit mais c’est assez annexe. Et donc là dedans c’est là que l’on veut aller influer puisque Nicolas était déjà programmateur dans une autre salle avant.
Nicolas – À L’Espace B.
Olivia – Moi je programme des concerts depuis longtemps et je suis agent d’artiste, et du coup on avait des réseaux chacun de notre côté et ça nous a permis de ramener des acteurs, de production de spectacle, qui venaient jamais à La Boule Noire parce que la salle était devenue un peu trop désuète. La prog était un peu passée à la trappe, c’était une salle qui était rentable, qui vivait très bien mais qui n’avait pas forcément l’aura qu’elle aurait dû avoir pour une salle de petite taille. Puis qui a aussi trouvé des nouveaux concurrents comme ces nouvelles salles que sont Le Pop Up, Le Badaboum… Une salle qui n’avait pas changé de modèle depuis 15 ans et se retrouvait à être une salle vieillissante. On s’est reposé la question en ayant en tête l’ensemble de ces données-là et on s’est dit que ce qui est hyper sain, c’est qu’il y a d’autres petites salles qui sont extrêmement compétitives, pas forcément financièrement parlant mais artistiquement parlant, et du coup on devait être au taquet pour essayer d’être « au niveau » de ces salles-là qui arrivent même avec une toute petite jauge avoir une vraie ligne artistique. Après, on a une esthétique de salle qui était déjà dans un certain axe, une salle qui est assez rough, ça ne ressemble pas à une boîte de nuit, pas à un petit club mignon.
Lust for Youth en concert le 18 septembre.
LFB – Et puis il y a cet héritage…
Nicolas – Il y a un aspect historique oui.
Olivia – L’idée, ce n’était pas d’aller à l’encontre de cet héritage mais de l’honorer, d’arriver à respecter ce qui s’était passé en rafraîchissant.
LFB – Est-ce que vous pouvez nous parler de ce nouveau projet ? Qu’est-ce qui a changé à La Boule Noire ? La décoration ? Les aménagements ?
Nicolas – Là, on sort de deux mois de travaux, on a refait l’entrée, le couloir, on a repeint pour réactualiser un peu la salle, et en fait nous ce qu’on voulait c’était de se débarrasser du bordeaux qui est très assimilé à La Cigale, on voulait avoir un peu notre truc à nous. Puis La Boule Noire c’était assez évident que ce soit du noir et blanc.
Olivia – Et on s’est rendu compte que c’était l’entrée d’avant en fait. Il y a vingt ans, l’entrée était comme on l’a faite maintenant, on est reparti en arrière, dans une salle qui est une des plus vieilles salles de Paris. C’est une salle qui a eu plein de vies, ce qui est marrant. Ça a été un cinéma de cowboys, des cabarets plus ou moins libertins, une boîte de nuit portugaise… Et c’est ça aussi ce qu’il faut qu’on garde, des lieux authentiques dans Paris où l’on peut encore faire la fête. On est quand même au cœur de Paris et c’est assez ouf d’avoir une salle comme ça, d’imaginer qu’elle puisse se réveiller sur un boulevard aussi passant, aussi fréquenté, c’est hyper excitant. Quand on a fait le tour des futurs acteurs de cette salle, des producteurs, des groupes, on a appris qu’ils avaient une image très arrêtée de la salle, ce qu’on y fait, à quoi elle ressemble etc… L’idée c’était de se dire que sur certains points les gens nous attendent, il fallait qu’on aille au-devant de ça et qu’on propose autre chose et évidemment, il n’était pas question de dénaturer le lieu, mais il fallait lui donner un petit coup de frais en laissant une carte blanche à ce qui allait s’y passer.
Nicolas – En montrant que ça pouvait évoluer parce que ce n’est pas parce que ça fait quinze ans que ça marche comme ça que là, aujourd’hui, on n’est pas capable d’être réactif, de proposer de nouvelles choses. Les travaux étaient un peu symboliques.
Olivia – Les travaux, le changement du logo, ce sont des choses qui n’étaient pas forcément des évidences quand on est arrivé et en fait ce sont les gens qui nous ont donné cette idée là. On sentait qu’ils en avaient envie. Également on a fait des travaux dans les loges pour avoir un espace de vie plus agréable. On est sur des petits concerts avec des petits formats où entre la première partie et le headline il n’y a pas une différence folle. Ce ne sont que des petits groupes qui se croisent, donc l’idée c’était de faire un lieu de vie qui soit cool et dans lequel quand par exemple t’es un petit groupe américain et que t’es jamais venu en Europe, tu puisses avoir une douche, un canap’ cool pour discuter avec ta première partie… quelque chose de simple.
FAIRE – Release party de l’EP « La vie » le 3 octobre.
LFB – Vous avez dû composer avec les contraintes de la salle pour réaménager l’espace?
Olivia – On ne peut pas changer la nature de la salle, le bar est là depuis 1830, on se rend compte effectivement qu’il y a un peu d’attente au bar mais on ne va pas le casser pour en faire un bar moderne. Il faut jouer avec ça, réussir à changer la carte pour que ce petit bar devienne plutôt un écrin ou il y a des trucs cool. Donc on essaie d’avoir une nouvelle carte qui va être un peu plus cocktails, alcools premium, pour aussi tout un autre public de concert qui n’était pas forcément inscrit dans cette dernière version de La Boule Noire, tout en gardant ce côté avec la bière pas chère.
LFB – Ce qui se démarque aussi dans le quartier finalement, c’est d’avoir ces deux publics rassemblés ?
Olivia – Carrément. Qu’on en fasse un lieu de vie, que les gens se l’approprient, c’est évidemment le truc qu’il ne fallait pas changer. Mais au-delà de ça, on sent qu’il y a un nouveau public qui a été « éduqué » avec les nouvelles salles dont on parle, ils ont des cartes plus variées que ce que l’on avait avant. C’est un peu l’enjeu, avec les contraintes qu’on a dans une salle historique.
LFB – Et au niveau de la sécurité ? En ce moment on entend beaucoup ces histoires de salles qui sont sujettes à des fermetures.
Olivia – Il y a la sécurité, le son, on a plein de problématiques. Le son ce n’est pas totalement terminé mais on travaille dessus, il était hyper correct mais l’idée c’est d’aller un peu plus loin.
Nicolas – Il faut que le son soit impeccable par rapport à la salle et dans cette optique, on fait installer un nouveau système-son mi-septembre, nouvelle diffusion, nouvelle technologie.
Olivia – L’idée, c’est qu’on ait un son plus pêchu et moins abrasif pour les voisins, il faut éviter de polluer les autres.
Nicolas – Ce qui est intéressant avec La Boule Noire, c’est que c’est un laboratoire, tu peux tester des choses. La petite jauge est aussi un avantage, tu peux faire des tests, prendre des risques, artistiquement ou autre. Peut-être ce qui n’a pas été assez fait ces dernières années c’est d’être plus proactif, d’aller chercher les groupes et de se dire « Bon bah là on fait un pari sur ce groupe, peut-être qu’on va se planter ou peut-être que c’est le prochain groupe qui va devenir énorme. »
Olivia – On sait qu’il faut trouver un équilibre entre des concerts qui marchent, qu’on fait parce que ça attire un nouveau public et aussi parce que c’est ça qui reste dans la salle. La Boule noire a toujours eu des concerts emblématiques : Metallica, Les Ritas Mitsouko, Justice, … On espère que dans dix ans on aura d’autres groupes pour lesquels on puisse dire « Purée, ils sont passés ici en 2019 », on ne fait ça que pour ça. Bien sûr qu’il n’y a que trois concerts par an qui restent mais d’avoir ces trois concerts c’est cool. On ne voulait pas se mettre trop la pression, puis au final, voilà, on est complet jusqu’au 21 décembre avec plein de concerts qui nous plaisent, hyper mélangés avec ce truc de musique qui transpire, que ce soit en new jazz, en rock, en rap, néo-classique, c’est une salle qui doit être chaude. C’est pour ça qu’on veut la garder sobre en terme d’aspect, c’est que l’enveloppe accueille les artistes qui amènent leur propre atmosphère.
LFB – Vous avez déjà eu des retours ?
Olivia – En terme de fréquentation, les six derniers mois étaient vraiment positifs, ce sont des super signaux. On le fait à la fois pour les musiciens et pour les gens qui viennent, c’est pour ça qu’on fait ce métier là, pour que les gens se prennent des claques aux concerts, c’est notre seul intérêt. Que des artistes veuillent faire leur release party chez nous, que des tourneurs veuillent amener leur groupe, c’est super enthousiasmant et ça donne encore plus envie de se défoncer, ça présage une très bonne année 2020.
Flèche Love en concert le 5 novembre.
LFB – Au niveau de la programmation, pour la sélection des artistes, expliquez-nous un peu comment ça se déroule. Beaucoup de passion et d’intuition ?
Nicolas – Oui, en tant que programmateur, tu reçois énormément de propositions tous les jours. Après y a pas de recette, c’est une tambouille entre ce que tu reçois, ce que tu vas chercher, le thème, ce que tu penses qui va remplir, là où il faut prendre un risque…
Olivia – Et remplir les dates… En théorie il faut qu’il y ait un concert par jour.
Nicolas – Après, pour la sélection on s’échange énormément de choses, on a une équipe de gens qui sont hyper passionnés, que ce soit les gens qui travaillent à la compta, à la com… Du coup même si on a un doute par exemple on peut en parler autour de nous.
Olivia – Ce n’est pas du tout un huis-clos bizarre où l’on pense qu’on a tout compris à la musique.
Nicolas – On s’échange énormément de musique chaque jour. En fait, on passe notre vie à écouter de la musique et essayer d’avoir un équilibre entre différents styles. On a une salle qui se doit de faire aussi bien du rap que de la pop, que du rock un peu plus classique.
LFB – C’est donc important pour vous de sauvegarder cette diversité ?
Nicolas – C’est obligé quand tu fais entre 25 et 30 concerts par mois, tu ne peux pas faire que du punk, que du rock. En plus, aujourd’hui, les styles sont hyper décloisonnés, tout le monde écoute à la fois du rap ou du rock, même les artistes. Les popeux ils essayent de faire du r’n’b par exemple… Ce qui est intéressant, c’est de pouvoir aller chercher plein de choses différentes. Et dans ta semaine, c’est de faire attention à ne pas avoir quatre concerts de rap à la suite, varier.
Olivia – Puis essayer d’être la salle qui fait le plus envie à ton coup de cœur de venir. Le truc sur lequel on peut vraiment influencer, c’est les soirées que l’on produit, pour influer sur la direction artistique de la salle. On a créé un premier format en fin d’année qui s’appelle Paris Nord, qui était un format rap assez exigeant. En essayant quand même d’aller voir des gens qui ne se connaissent pas, qui viennent de réseaux différents, les amener sur des toutes petites billetteries, des groupes qui ne peuvent pas encore faire eux leur salle de concert de 100, 200 personnes tout seuls et d’arriver à les nourrir. Et c’était l’idée aussi, de replacer la salle dans un quartier qui est quand même un quartier de rap, t’es dans le 18e, il est hors de question qu’on ne parle pas du rap ici. On fait aussi un format un peu punk qui s’appelle Martyr.
Nicolas – Et donc du coup on a Paris Nord pour le rap, Bedroom pour la pop et Martyr pour le punk.
Olivia – Et on fait un format de musique électronique qu’on lance dimanche prochain de 16h à 23h. Ce sont des cartes blanches, ça s’appelle All about et la première c’est avec Miley Serious, qui est une DJ qui vient du punk, qui fait de la techno maintenant et qui invite des rappeurs. C’est vraiment des cartes blanches avec des longs sets, des moments où l’on peut inviter des gens et aussi pour une autre gamme de public parce qu’il y a tout un pan de gens qui écoutaient de la musique électronique qui vieillissent et qui ne sortent plus en club de la même manière. L’idée c’était de proposer des formats le dimanche un peu « tea time » techno chelou… C’est aussi ça, on peut contrer le fait qu’on n’est pas un club et on peut quand même faire de la musique électronique.
Premier Bedroom de la rentrée avec Lil Halima et Teeers.
LFB – Vous ne vous interdisez rien niveau découverte, niveau genre… Il n’y a pas de frontières ?
Olivia – Il y a des trucs qu’on connaît moins donc on est obligé de demander des coups de main à des gens.
Nicolas – Mais par exemple tu vois il y a des musiques extrêmes, du métal dans la prog, du hardcore, il y a de la techno.
Olivia – On a des concerts assis, on a Clara Ysé qui fait 3 concerts et c’est vraiment de la chanson. Et au contraire, à chaque fois si c’est dans le créneau, si c’est qualitatif ça nous parle, parce qu’il y aura toujours un public pour aller chercher ça et nous faire découvrir, on découvre plein de musiques. Même en écoutant de la musique depuis très longtemps, même en bossant dans la musique depuis très longtemps, on découvre encore des choses, c’est encore une autre facette de notre métier, mais c’est cool.
Nicolas – Là, on fait même Black Midi à la rentrée, c’est une espèce de jazz expérimental, avec des côtés qui sont à la limite de la noise, c’est un ovni et c’est en train de cartonner alors que c’est vraiment de la musique hyper exigeante. Là on est complet.
Olivia – Oui, les signaux c’est aussi qu’on a des concerts qui marchent bien, qui sont déjà complets à l’avance. Mais c’est pas non plus le truc de dire « avant il y avait une autre direction artistique et ils ne faisaient pas le truc bien », pas du tout, c’est surtout qu’une fois que tu renouvelles une équipe il y a quelque chose qui se passe dans l’énergie de la nouvelle équipe. Le renouvellement dans les salles historiques c’est important, tu ne peux pas rester sur un seul et même modèle quand tout le monde bouge autour de toi, il y a des lieux qui se créent tous les jours, des salles qui ferment tous les jours. On est un outil, avoir une petite salle, un petit écrin dans un quartier comme ça, c’est un peu le rêve.
Fils Cara en concert le 14 novembre.
LFB – Et globalement, pour une salle comme la vôtre, qu’est-ce qui représente le plus gros défi ?
Olivia – Avoir une économie suffisamment saine pour pouvoir prendre des risques, faire des concerts à perte quand on pense qu’ils sont hyper symboliques, hyper importants pour la salle. Ça tu ne l’as qu’en ayant une économie saine, on a de la chance d’avoir une direction très positive, enthousiaste des changements qu’on met en place, mais si tu ne gagnes pas d’argent dans six mois évidemment on te laissera moins faire ce que tu veux.
Nicolas – Ce qu’on fait avec Olivia, c’est déjà un défi en soi, parce qu’on avait une salle qui avait certes un défaut d’image mais qui marchait et nous on est arrivéspour prendre des risques, pour mettre deux fois plus de com, travailler notre image… En terme d’économie, c’est déjà un défi, notre premier truc c’est de montrer que peut-être on gagne moins d’argent qu’avant, mais avec plus de partenaires et une meilleure image. C’est un peu le renouvellement de génération aussi, ça aussi c’est un vrai défi, faire découvrir cette salle à tous les gens qui ont entre 18 et 29 ans.
LFB – L’adjectif qui revient souvent à propos de cette salle c’est « rebelle ». La Boule Noire, rebelle mais pas que ?
Olivia – Ça a été une salle qui a très vite hébergé des musiques qui n’étaient pas bien vues par les gens. C’est une salle qui a beaucoup hébergé de métal, de rap quand personne ne voulait en écouter, et c’est là que l’on dit qu’il faut être à la hauteur de cet héritage-là. Il faut qu’on arrive, sur les nouveaux styles, à laisser la place et ne pas céder à la facilité car ça va vite. Rebelle, je ne sais pas, mais j’espère qu’en tout cas on accueillera les rebelles, si on peut être terre d’asile des rebelles ce sera déjà pas mal.
LFB – Pour conclure, comment abordez-vous cette rentrée ?
Olivia – Avec enthousiasme. Je pense que fin septembre on aura déjà une première idée de comment les gens conçoivent la salle, s’il y a un nouveau public qui arrive. Ça donne trop envie.
Nicolas – Franchement, là, on a déjà entre 80 et 90 dates jusqu’à décembre…
Olivia – Oui, puis par exemple il y a des rendez-vous comme le MaMA Festival qui est sur le boulevard et j’espère que les modifs vont aussi être visibles par tous ces pros qui ont l’habitude et qui se disent que la salle n’a pas changé depuis 150 ans.
LFB : Vous voulez rajouter quelque chose ?
Nicolas – Moi c’est : message à mes potes, si vous voulez me voir dans les quatre prochains mois, vous savez où me trouver.
Parce qu’« à La Boule Noire on ne vient pas lire l’avenir, on vient l’écouter », rendez-vous le 15 septembre prochain pour la première édition hors format d’All about qui donne carte blanche à la DJ Miley Serious.