Parce que les concerts commencent sérieusement à nous manquer, on a décidé de lancer un nouveau projet : La Face Live. Avec La Face Live, La Face B vous propose de découvrir, de manière plus ou moins régulière, les meilleurs sessions live du moment, que ce soit à la télé, sur le net ou pour des formats particulier. L’épisode 2, c’est maintenant !
Eisbear x Wugo – Lovin’ You (Minnie Riperton cover)
L’instant romance du dimanche nous est généreusement offert par Eisbear et Wugo, deux projets lyonnais que l’on affectionne particulièrement. En effet, les deux se sont réunis pour une cover du sensuel et intemporel Lovin’ You de Minnie Riperton. Et c’est sans surprise que le résultat nous charme avec une aisance déroutante. Une reprise portée par les voix suaves de Hugo (Eisbear) et Wugo, auxquelles viennent s’ajouter ces claviers scintillants et éthérés. Sans oublier cette basse d’une justesse remarquable et cette guitare funky qui à elle seule, nous volera notre meilleur déhanché. Une session live intimiste qui célèbre l’amour inestimable, celui fait de jours heureux, de belles couleurs et de souvenirs indélébiles. Un amour que l’on frôle puis que l’on embrasse avec passion afin de le garder éloigné d’une quelconque égratignure. Une belle célébration en somme. Merci les garçons !
Tame Impala – On Track (ARIA Awards 2020)
Cette semaine se déroulait les ARIA Awards, une cérémonie récompensant l’industrie musicale australienne. Figurant parmi les nominés, la belle bande de Kevin Parker a joué une version live du sous-estimé On Track issu du dernier album de Tame Impala, The Slow Rush. Une performance oscillant entre nostalgie, amertume et espoir, entre autres. Et c’est à notre grand étonnement que l’on retrouve l’inégalable Nick Allbrook à la basse, lequel nous avions perdu de vue depuis un moment mais qui le temps d’une session, nous a rappelé le bon vieux temps. Alors Kevin Parker chante l’optimisme et la persévérance le temps d’un morceau, un morceau où tout va crescendo, où à mesure que le temps défile, les émotions fusent. Sans surprise, The Slow Rush a ainsi remporté plusieurs prix, notamment celui du meilleur album de l’année mais aussi celui du meilleur groupe ou du meilleur producteur pour Kevin Parker. Amplement mérité.
Hervé – session live à l’Olympia
Début octobre, lorsqu’on avait eu le plaisir de croiser une nouvelle fois Hervé, il nous avait fait part de son excitation à l’idée de voir un Olympia se remplir à son propre nom. Malheureusement, le COVID est passé par là avec son nouveau confinement, entrainant avec lui l’annulation de ce premier concert tant attendu. Pas suffisant cependant pour faire plier le meneur de jeu du Mélancolie F.C.
Toujours mené par son énergie à toutes épreuves, Hervé l’a donc fait son Olympia du 16 novembre. Autant un court métrage qu’une session live, cette vidéo nous permet de suivre Hervé sur son désormais légendaire scooter, puis dans les coulisses, s’amusant, nous racontant l’histoire particulière qui le lie, comme la plupart des musiciens français, à ce lieux mythique et ce avant de nous offrir une session live de trois titres issus de son excellent premier album HYPER.
Avec Addenda, Si bien du mal et Bel Air, Hervé nous rappelle à quel point sa musique est aussi dingue et puissante que lui, un mur du son pop imparable qui nous donne toujours autant envie de danser et de chanter avec ce garçon à la joie communicative. Au fond on se dit que ceci n’est pas vraiment une session live, mais un apéritif, un teaser de ce qui nous attend en 2021. La partie n’est que remise, la deuxième mi-temps arrive et on sera là pour fêter dignement avec Hervé son Olympia tant rêvé.
Arlo Parks – Long Distance Call (Session)
Pour sa session « Long Distance Call » avec Arte, Arlo Parks nous emmène à travers les rues bordées d’immeubles aux briques rouges de l’est de Londres, avant de s’arrêter dans un parc des environs. Les feuilles jonchent le sol et la jeune chanteuse marche lentement, accompagnée seulement d’un guitariste. Sa voix est à la fois douce et assurée. La production est épurée et minimale, et est pourtant très proche du son « normal » de l’artiste dont les morceaux poétiques et intimistes brillent de leurs apparentes simplicités. Seuls les bruits de fond de la rue indiquent le côté live. La musicienne neo-soul interprète Hurt et Green Eyes, deux titres qui figureront sur son premier album Collapsed Sunbeams prévu pour janvier prochain. On apprécie la balade et sommes sous le charme de cette musicienne prodige de 19 ans, qui peu à peu trace sa route dans le paysage musical britannique et international.
Chanceko – Elvis (session symphonique)
Après la sortie de Gaura, un EP de quatres titres qui représente bien l’identité musicale de l’artiste. Chaque titre à son empreinte tout en créant une atmosphère cohérente. Point culminant du projet, Elvis a toute l’allure d’un banger. Étonnamment, l’artiste n’a pas fait le choix de le clipper mais plutôt de livrer une version symphonique du morceau. Ce n’est peut-être pas le morceau que le public pensait voir sous cette forme et pourtant encore une fois, Chanceko prend tout le monde à contre-pied en livrant une performance plus que juste. Plus qu’une simple reprise acoustique, c’est accompagné d’un synthé, d’une batterie, d’une guitare, d’un violon et de choristes qu’il interprète son titre. Un beau moment qui vient montrer toute la musicalité que le rap peut dégager.
L.A Witch – Garbageman
Les démoniaques sorcières de L.A ont sorti leurs habits de lumière pour l’occasion d’un live à l’Ultrasound Studios. Le glam rock transpire de leur pantalons à paillettes, tiare sur la tête et soutien-gorge à franges. Pas étonnant vu qu’elles ont choisi de faire une cover de Garbageman de The Cramps, groupe de rockabilly punk des années 80. La guitare se fait plus grave, la batterie plus raw, et la chanson sied à merveille à la voix de Sade Sanchez. C’est moins dramatique mais plus percutant. Du cimetière new wave de l’original, elles réussissent à nous embarquer totalement dans des dimensions de désert californien. On a envie de partir en road trip en sautillant et se dandinant comme sur ce live.
On retiendra en plus que la batteuse Ellie English bat la mesure avec des talons de 12 cm. On appelle ça du glam punk ?
David Shaw and the Beat x Bruitalismes
C’est à Mains d’Oeuvres que David Shaw pose ses guitares et ses synthés pour ce live qui donne furieusement envie de pogoter dans tous les coins. Une production bien léchée immerge directement dans le délire rock électro de David à coup de fond rouge, fumée et écran saturé. Pour l’occasion, que la crème de la crème. On ménage la tension avec une petite intro/accordage, puis entrée directe dans le vif du sujet avec No Shangri La. La petite ballade rock se transforme instantanément en gros électro dansant qui donne envie de sautiller dans tous les sens. La voix cristalline de sa claviériste résonne délicatement en chœur pour un résultat surréaliste. Ça tombe bien, on va avoir l’occasion de la découvrir encore plus puisque s’ensuit Nucléar Bomb, un duo pop et barré à coups de loop de trombone (?) et de refrain au synthé rétro. Nous aussi on a envie d’exploser de joie et de tout envoyer valser sur son passage. Retour aux riffs de guitares rock n’ roll avec Skim The Cream. Rythme au tambourin et son refrain aux vocalises sixties. Apothéose en harmonies vocales qui montent en intensité avec des synthés qui se font de plus en plus graves et psychédéliques. Final sur My Tongue Your Spit, dont on imagine parfaitement en BO d’une course poursuite à la Bonnie and Clyde. Voix monotone sur un rythme surf avant de partir en vocalises post punk au refrain. C’est génialement jouissif, à quand le round two?
THEODORA x BRUITALISMES
Brutalismes s’écrit au pluriel. Alors, pour cette nouvelle session de La Face Live, on se paie non pas une, mais deux sessions Brutalismes.
Et cette fois-ci c’est Theodora qui donne le la. Une session en solitaire au milieu d’un amphi vide de Mains D’oeuvres. La sensation est étrange mais le lieu fait souvent le sel des bonnes sessions lives.
Ce qu’on aime dans les sessions de Bruitalismes, c’est qu’elles permettent de réellement découvrir un artiste. Loin de se contenter d’une chanson, le projet laisse tourner la caméra et vivre la musique. C’est d’autant plus édifiant avec Theodora qu’en nous présentant quatre morceaux, la jeune femme nous dévoile ainsi toute la diversité de sa musique.
La musique de Theodora est faite, comme les émotions, de variations. On navigue ici dans une certaine incertitude poétique, le français et l’anglais se mêlent, la mélancolie prend le pas sur la danse, la douceur et la violence se côtoient et nous on tombe sous le charme.
On se retrouve ainsi face à un vrai live, Innocence jouant le rôle d’ouverture planante et physique tandis que Get Obsessional nous entraine dans une folle cavalcade nocturne bien complétée par A for Ache avant que A song for your night escapes ne vienne nous happer par sa douceur crépusculaire, prouvant si il en est besoin que Theodora reste une valeur sure de la scène musicale pop actuelle.
Dajak – Ciel Rose (version électrique)
Amateur de divers styles musicaux et artiste polyvalent. Dajak a décidé d’insuffler une dimension plus électrique à son morceau Ciel Rose. Morceau de rap à la fois planant et entraînant, il a réussi à le transformer en quelque chose de complètement différent, ce qui affirme sa diversité. Pour le lieu, c’est au milieu d’une plage qu’il a branché sa guitare à son ampli et ramené son orchestre pour donner une nouvelle dimension à ce morceau. Il a même décidé d’y rajouter un couplet, pour prolonger l’expérience un peu plus longtemps. L’interprétation donne un second souffle à ce titre, comme quoi il suffit de changer peu de choses pour qu’un morceau emprunte une autre direction.
Baby Queen – Wanted Me (Yungblud, Virtual Tour, Glasgow)
Devoir s’adapter à la situation actuelle devient, malheureusement, la routine pour les artistes. Baby Queen a donc dû revoir sa prestation pour assurer la première partie de Yungblud. Fidèle à elle même, on la retrouve dans un décor mélangeant à la perfection sa classe et son côté enfant rebelle. Ce qui est caractérisé par la couleur rose flash majoritairement utilisée mais aussi par le cœur se trouvant sur le synthé. Son côté rebelle est quant à lui mis en avant par sa tenue noire et blanche et son maquillage foncé. Son attitude vient compléter le tout, ce qui donne directement aux spectateurs un avant-goût de la personnalité de l’artiste. Musicienne, elle performe guitare électrique à la main son morceau « Wanted Me », à vous de rentrer dans son univers aussi fou que prenant.
Beach Scvm – Rainy Day (Session Opus)
Il faut le reconnaitre, les concerts commencent à fortement nous manquer (sinon on n’aurait pas créé ce format d’ailleurs). Alors quand on regarde certaines vidéos, accoudés à nos bureaux ou vautrés dans nos lits, notre cerveau finit par se créer des petits fantasmes … Alors autant dire qu’en voyant la session de Beach Scvm pour Opus, on s’imagine forcément en plein pogo, dans une salle trop petite ou un son trop fort fera vibrer nos cœurs au rythme de la basse bien puissante de ce Rainy Day.
Malheureusement, on revient vite à la réalité, mais ça ne nous empêche pas de sourire en regardant la vidéo des toulousains dans laquelle ils allient les choses qu’ils aiment le plus : la musique, le skate et le soleil. Tourner au milieu d’un skate park bien stylé, la vidéo se paie le luxe d’un soleil arrogant pour un mois de novembre. Légèrement ironique lorsqu’on chante une chanson qui s’appelle Rainy Day.
On regarde cette énergie débordante, on écoute cette chanson qui nous appelle et on prend notre mal en patience. Parce que comme ils le disent, on ne veut plus rester à l’intérieur tout seul. Les retrouvailles promettent d’être bouillonnantes. On a hâte.
Neanticønes – Female feat. Æther (Live at home)
C’est dans une tiny house ou cabane améliorée pour les plus enfantins, que Neanticønes a installé son studio, il nous livre dans cet espace une prestation live bien entouré car petit luxe, il a droit à son petit public (limité bien sûr).
Female c’est un titre qui résonne comme un hymne à la femme, il annonce d’ailleurs la sortie du prochain EP de l’artiste le 17 Décembre prochain. Qui de mieux que sa soeur Æther pour incarner cette présence féminine mise en avant dans le titre, sa voix chaleureuse se marie au groove incandescent qu’apporte la basse dans ce morceau, Æther se fait enchanteresse lorsqu’elle embrasse avec une certaine grâce le son des du clavier qui vient donner un côté aérien au morceau. C’est une prestation emplie de douceur bien que le morceau soit plutôt dansant, la guitare résonne langoureusement dans nos tympans et nous emporte.
Ce petit live est une friandise qui nous laisse ce goût si particulier de reviens-y, et on ne va pas s’en priver…
Les Live de l’UA – Dogs For Friends
Si vous êtes des lecteurs assidus de la Face B, nous n’avons plus besoin de vous présenter Dogs For Friends tant ils trustent nos actualités depuis un peu plus d’un an maintenant, mais bon, comme on adore parler d’eux on va se faire un plaisir d’en rajouter une couche.
On retrouve les quatre angevins pour une prestation live sur la chaîne youtube de l’Université d’Angers, avec des conditions qui disons le sont juste incroyables, avec une scène au poil, des jeux de lumières millimétrés et une ambiance surtout qui conditionne notre écoute pour capturer la moindre émotion.
Les titres du groupe sont revisités comme par exemple cette partie instrumentale si douce et plaisante à la fin du premier morceau Make It your Own, avec toujours cette mélancolie qui nous fait chavirer.
La place de la lumière dans la prestation live prend tout son sens avec Dogs For Friends, leur musique est teintée d’un noir abyssal, elle évoque nos tourments, la place de l’ombre dans nos vies, à quel point elle peut nous accaparer mais pour autant la lumière finit par revenir, toujours. C’est cet espoir qui ne meurt jamais.
Ce sont donc 6 titres de la discographie du groupe qui nous sont offerts, dont la majeure partie proviennent de leur nouvel EP, car oui Dogs for friends vient tout juste de sortir son deuxième EP I’ll Pet U 4ever, et on vous conseille d’aller l’écouter très fort, autant qu’il le faudra !
HOORSEES – Overdry live session
Salut les vieux webzines réacs, celle ci est pour vous, ici on parle de ce qu’on aime sans utiliser à notre convenance les propos d’un jeune groupe qui cache sous son immense humilité un talent débordant.
Les quatre Hoorsees nous avaient déjà comblé il y a un peu plus d’un mois avec le clip du même morceau Overdry, on les retrouve aujourd’hui pour une prestation live qui pue la débrouille, qui suinte le seum mais qui fleure putain de bon la musique.
C’est dans un cadre de répétition que le groupe nous offre la prestation du morceau et autant dire que c’est une vraie réussite, les quatre membres nous livrent à l’unisson la partition d’un morceau qui nous fait chavirer, on ressent intensément cette mélancolie qui émane du groupe, et on se prête volontiers à chantonner le refrain tels de vrai slackers, car oui, l’attitude est importante ici.
Le groupe sortira son premier album éponyme en février prochain, l’occasion donc de réviser ses gammes avant de pouvoir les retrouver (on l’espère le plus vite possible) sur scène. En tout cas nous on sera là, et au premier rang !
LENPARROT — Paladines (Live at La Maison du Futur)
Dans un monde idéal, on aurait du vous parler de la release party récente de Lenparrot pour son excellent Another Short Album About Love. Mais le monde n’est pas idéal et la réalité nous a une nouvelle fois rattrapé.
Alors en attendant de vous parler plus en détail de ce très bon second album et de vous partager notre long entretien avec le nantais, on séchera nos larmes de déception avec cette jolie session de Paladines à la Maison du Futur. L’occasion de voir en chair et en os la formation à trois qu’il nous tarde de découvrir sur une vraie scène mais aussi de réaliser qu’effectivement le français va bien à Lenparrot.
Même en l’absence de Sarah Maison, cette histoire d’amour qui vire à l’indifférence et la colère garde toute sa saveur. Elle trouve même plus de corps et de cœur en live, s’offrant la présence de ces deux très bons musiciens que sont Antonin Pierre & Pierre Lucas. Bref, comme la plupart des vidéos qu’on partage avec vous, celle-ci ne fait que nous rendre encore plus impatient de retrouver les salles de concerts histoire de vivre un bon petit slow collectif avec cette petite merveille de chanson pop douce amère.
En la visionnant, on envisage même d’aller se faire vacciner rapidement, c’est dire.
Bonus : Pomme & Waxx – Comme Tu Dis | CYCLE by Fanzine
On ne sait pas si on est réellement face à une session live, mais on ne pouvait pas passer à côté de la vidéo de Pomme & Waxx. Déjà parce que l’univers de Claire continue de nous bouleverser, et parce que l’association avec Waxx, l’un de ses partner in crime préféré, est toujours l’occasion de s’offrir de jolis moments.
C’est une nouvelle fois l’occasion avec cette version de Comme Tu Dis, premier épisode de CYCLE.
Si la vidéo se concentre essentiellement sur Pomme, il est plus que nécessaire de s’intéresser à l’arrière plan, et de regarder Waxx , multi-instrumentiste émérite, s’affairer, enregistrant des boucles d’un instrument à un autre histoire de créer un groupe à lui tout seul. Une véritable performance ainsi qu’un joli moment de poésie et d’amour de la musique.