La Face live #6

Parce que les concerts commencent sérieusement à nous manquer, on a décidé de lancer un nouveau projet : La Face Live. Avec La Face Live, La Face B vous propose de découvrir, de manière plus ou moins régulière, les meilleurs sessions live du moment, que ce soit à la télé, sur le net ou pour des formats particulier. L’épisode 6, c’est maintenant !

Dombrance – Live Biden (feat Adrien Soleiman, Mezerg, Louis Delorme)

Mercredi, c’était jour d’investiture pour Joe Biden. Si certains on passait leur journée à regarder cela devant leur écran de télévision, notre regard à nous était orienté ailleurs, toujours vers ce bon Joe, mais du côté Dombrance de la force.
En effet, celui qui depuis quelques temps maintenant fait danser la politique n’a pas raté l’occasion et nous a offert une version live de son titre Biden, extrait de son excellent Make America Dance Again dont on vous parlera bientôt.
C’est donc au studio The Wood Lab et très bien accompagné par Adrien Soleiman, Mezerg et Louis Delorme que Dombrance a enregistré cette version live, et parfaite, de son titre.
Entre la décoration et un costume aux couleurs des USA, le musicien nous permet de découvrir toutes les subtilités d’un titre au départ un peu inquiétant mais qui laisse au fur et à mesure exploser une sorte d’espoir et de tendresse propres à ce que le politicien représente dans l’esprit de nombreuses personnes, le tout bien aidé par l’exceptionnel saxophone d’Adrien Soleiman.
On a plus qu’une hâte, retrouver Dombrance sur scène pour pouvoir danser à nouveau avec lui.

Sauce Session I David Numwami – Beats! / At Edwart Chocolatier, Paris

À quoi on reconnait un véritable artiste ? Tout simplement à sa capacité de ses réinventer.
On savait déjà que David Numwami faisait parti des belles promesses que nous apporterait 2021, porté par une classe folle et un humour bienvenue.
Mais avec cette version de Beats! pour le nouvel épisode de Sauce Session, le garçon nous prouve qu’il a plus d’une corde à son arc et qu’il est capable de nous surprendre et de nous émerveiller.
Des cordes, il en a donc 6 six sous les doigts, celles de sa guitare de laquelle il tire toute la mélancolie et la douceur d’un titre qu’on imaginait pourtant uniquement du point de vue de la pop song joyeuse qui nous emballe.
Ici, il tire parti de cette drôle d’ambivalence, permettant aussi à son joli texte d’être vu d’un regard totalement frais et différent, alors que s’affaire derrière lui les chocolatiers de chez Edwart.
On appréciera aussi la fin de la vidéo, toute en tendresse et en humour, et honnêtement, on pense prochainement aller nous aussi nous chercher un petit chocolat chaud.

SAMBA DE LA MUERTE (FR) — Live at ESNS 2021

La semaine passée avait lieu l’Eurosonic festival. Crise sanitaire oblige, le festival européen des artistes de demain avait cette année lieu en ligne. Et parmi les participants ont retrouvé les caennais de Samba De La Muerte.
On ne l’avait pas forcément oublié, leur excellent concert à la maroquinerie étant encore gravé dans nos esprits, mais en un petit quart d’heure sous les caméras des copains Les Capsules la bande d’Adrien nous rappelle qu’elle est définitivement l’une des formations les plus intéressantes et passionnantes de la scène française actuelle, que ce soit sur scène ou en album.
Une musique ouverte sur le monde et ses différentes influences qui sur scène devient un véritable appel aux sens et à l’expérimentation.
Car la bande d’Adrien Leprêtre ne se contente pas d’une bête retranscription scénique, elle fait vivre, grandir et bouger les chansons qui composent son répertoire. Ainsi ici, en un quart d’heure à peine, le groupe nous donne trois leçons :
– d’énergie tout d’abord avec l’excellente Fast qui file à toute allure dans les vapeurs post punk qui l’habitent.
– de voyage ensuite avec They Still Have Their Guns qui nous embarque en quelques minutes au quatre coins du monde.
– de musique enfin avec cette version dantesque de Side by Side qui nous laisse complétement chaos tant par la force déployée que par cette manière de faire grandir et mouver un titre déjà dingue.
Finalement, une petite frustration pointe encore le bout de son nez, tant on a une nouvelle fois envie de revoir Samba de La Muerte en réel. On espère que cela arrivera vite. Allez Roselyne, fais un effort !

Iliona – Basique, les sessions

Réel diamant brut venu de Bruxelles, cette jeune artiste possède un univers singulier qu’elle a travaillée par elle-même et qui regorge d’une maturité déroutante.
Fidèle à elle-même, elle commence la session avec Moins Joli, son premier titre. En plus de la puissance vocale et de l’émotion qu’elle transmet, l’écriture est soignée et la simple musicalité du piano donne à ces écrits une dimension encore plus profonde. En utilisant sa voix comme un réel instrument, elle arrive à distribuer avec une justesse qui en devient presque troublante, une palette d’émotions qu’il faudrait être inhumaine pour ne rien ressentir. Et cela se produit à chaque fois qu’elle se trouve derrière un micro.
Son second titre, Reste est à nouveau un condensé de ce qu’elle ressent. Encore une fois, elle y apporte son écriture si singulière et couple le tout avec une authenticité glaciale. Plus mélodieux, ce morceau est tout aussi chargé d’émotions que le premier.
Amoureuse depuis toujours de la chanson française, c’est le morceau Voilà de Françoise Hardy qu’elle a décidé de reprendre. On ressent une similitude dans l’écriture, ce qui permet également à la jeune bruxelloise de se réaproprier avec délicatesse et élégance ce titre.
Le talent est brut, l’univers est singulier, l’émotion est transmise, Iliona à déjà tout d’une grande. Le diamant devrait encore briller longtemps sur la chanson française.

Thérèse – Chinoise ?

Thérèse nous fait le plaisir de rejoindre cette nouvelle édition de La Face Live avec sa live session de finaliste du Prix Société Pernod Ricard France Live Music 2021
Elle y interprète fièrement Chinoise ?, son dernier morceau puissant et engagé. Accompagnée de son acolyte Adam Carpels, elle vient faire trembler les murs du musée Henner et réchauffer le ciel grisâtre qui planait sur la capitale ce jour là. Imposante, sûre d’elle mais toujours sensible, Thérèsenous impressionne une nouvelle fois par sa force et sa volonté de se soulever pour ce qui lui tient à cœur (et aussi par cette manucure majestueuse façon ROSALÍA, il faut bien l’admettre). 
Pour ce qui est du clip officiel de ce nouveau titre, il est actuellement en pleine cuisson et on ne devrait à priori pas tarder à passer à table. 
Pour voter pour Thérèse au Prix Société Pernod Ricard France Live Music, c’est juste ici 

Pépite – Les Bateaux

On le connaît tous, ce délicieux titre de Pépite : Les Bateaux ! Un bonheur pour les oreilles… et encore plus dans cette session live !
Le groupe nous offre cette semaine une live session en collaboration avec le CNC et la Sacem, filmée dans une salle de spectacle déserte.
Les jeux de lumières et le décor aux allures de jungle urbaine remplacent le public. Le pureté et la simplicité des instruments remplacent quant à elles les arrangements d’un studio, donnant à ce titre un second souffle, encore plus authentique.
Une voix irremplaçable et des paroles emplies de mélancolies, un morceau qui nous rappelle l’été… Pépite fait de cette live session une performance à part entière. 
Le groupe prolonge ce moment de calme et de sérénité avec une longue partie instrumentale sur ce morceau, les chœurs complétant parfaitement leur mélodie. 

SLIFT – Live at ESNS 2021

C’est pour notre plus grand plaisir que les 3 toulousains nous offrent une session live en intérieur toute fraîche, quasiment 1 an après la dernière pour la radio KEXP. Cette fois-ci, c’est pour le festival Eurosonic Noorderslag qu’ils nous livrent une nouvelle prestation. Préparez vos esgourdes, car le groupe ne se retiendra pas.
Niveau décor, nous n’avons aucun artifice. Un simple studio, avec le strict minimum nécessaire au show. Et c’est avec Ummon, premier morceau de leur dernier album sorti l’an dernier, que la bande commence les festivités. La caméra s’agite rapidement, tentant de suivre un guitariste déjà bien énervé. Le ton est donné, le groupe est là pour nous donner de grosses sensations. Comme s’il comptait atteindre le nirvana du rock sans passer par la case préliminaire. Mais cette vitalité explosive reste structurée; puisque le 2e titre présenté est également le second de l’opus de 2020, à savoir It’s Coming.
On se laisse volontiers hypnotiser par ces airs ensorceleurs; attendant que la tempête éclate. Et qu’est ce qu’elle fait du bien. Ce live se clôture sur une explosion enragée, où caisses et cymbales se font marteler, et où les cordes montent en température.
Merci pour ce moment les gars, ça fait du bien de commencer l’année comme ça.

Viagra Boys – Into the Sun (From Shrimp Sessions 2)

Clap de mains et en avant pour l’intégralité du Shrimp Sessions 2 de Viagra Boys ! Le groupe suédois a dévoilé chaque jour un extrait live et intimiste de l’intégralité de leur album Welfare Jazz sorti le 8 janvier.
L’intérêt de cette série de clips est d’apporter un avant-goût des futurs live. Enfin presque car on imagine mal le groupe réaliser des montages vidéos durant un concert comme sur Girls & Boys où il parodie une chaîne d’infos en continu. En revanche, sur la piste 6 Shooter, on apprécie l’emballement instrumental pendant que Sebastian Murphy, chanteur et leader du groupe, reste pépouze assis en buvant sa canette de bière. La schlag à la suédoise.
Dans ce dernier morceau Into the Sun, la rédemption prend place. Sebastian laisse apparaître davantage de détresse sur son visage, tourbillonnant autour de son micro. Entre espoir et mélancolie, cette ballade est enrichie par une flûte traversière qui apporte une douceur enchantée à une guitare et une batterie lourde. Into the Sun est l’annonce du renouveau d’un désemparé. Qui de mieux que Sebastian Murphy pour le représenter ?

Charlotte Fever – Ci Sono Meduse

La fièvre brûle toujours sur les lèvres de l’étincelant duo Charlotte Fever. Après la découverte de leur session live Kunigonde en exclusivité, on retrouve Alexandre et Cassandra confortablement installés dans la plus belle baignoire de l’Hôtel Monte Cristo à Paris. Ici, le paysage sonore sensuel et tropical nous plonge dans un doux sentiment de légèreté. La simplicité et le charme de Charlotte Fever ne déroge pas à la règle et nous laisse, une fois de plus, médusés. Dans un décor minimaliste et créatif, Charlotte Fever chante le fantasme amoureux et la tentation de l’interdit. Ci Sono Meduse raconte l’histoire d’un amour à sens unique où l’un est fasciné par un être qui ne lui ressemble pas, l’autre se retrouve partagé entre curiosité et crainte d’être sa proie. Ce dernier va t’il se laisser séduire? On vous laisse le découvrir…
Ci Sono Meduse est le dernier single avant la sortie de leur EP Erotico le 14 février, à la Saint Valentin. En attendant, on vous invite à (re)lire leur interview ici.

Baptiste Ventadour – Que reste-t-il ?

Puisque tout est fermé, Baptiste Ventadour a décidé de tout ouvrir. C’est dans un musée de Montauban, entre des portraits figés que le jeune chanteur fait trembler les murs par toute la force de son live. Alors qu’il n’est accompagné que d’une simple guitare. Forcément, ça nous réchauffe le cœur de retrouver les musées et le concert le temps d’une chanson. L’intérêt du live réside dans sa résonance. Qui prend d’autant plus l’importance au vu du sens de Que reste-t-il ? Puisqu’il y est question de pardon adressé à la terre à cause – entre autres – de la pollution. Avec intensité, il déclame : « Que reste-t-il de ta jeunesse tendre ? Montagne d’argile toute revêtue de cendres ; Que reste-t-il de ce que tu nous avais donné ? »

Later. – Highway 10

L’année dernière, c’était l’heure du deuxième EP pour les jeunes des Later. Suivis par Kitsuné puis Cookie Records, autant vous dire que c’est le genre de formation dont il faut s’attendre à entendre parler à l’avenir. De ce 5 titres, ils nous proposent une deuxième live session pour Highway 10 après l’imparable et dansant All The Time. Ici, on descend dans quelque chose de beaucoup plus sensuel et langoureux. D’ailleurs, on n’aurait pas été choqué de voir ce titre apparaître sur l’album Built On Glass de Chet Faker, tant l’inspiration est frappante (même la voix du chanteur pourrait être prise pour celle du chanteur Australien). Pourtant que nenni, le quator Parisien développe une esthétique qui se prête bien à l’atmosphère tamisée et voluptueuse dans laquelle a été tournée cette live session qui met bien en valeur le groove qui habite ces quatre garçons.