Parce que les concerts commencent sérieusement à nous manquer, on a décidé de lancer un nouveau projet : La Face Live. Avec La Face Live, La Face B vous propose de découvrir, de manière plus ou moins régulière, les meilleurs sessions live du moment, que ce soit à la télé, sur le net ou pour des formats particuliers. L’épisode 9, c’est maintenant !
Aoru – Dalida
Si son premier titre Visière laissait entrevoir une certaine mélancolie, personne n’était prêt pour cette proposition musicale de la part d’Aoru. Livré sous les traits d’une session live, Dalida part explorer une nouvelle facette musicale du jeune artiste beaucoup plus intimiste. Le choix de faire ce titre à la manière d’un live, assis face au micro, le regard à la fois vide mais aussi rempli de souvenirs difficiles, vient renforcer cette intimité.
Derrière lui, des images de l’icône de la chanson Dalida appuient son propos et plonge le spectateur dans un autre espace temps ou règne en seul maitre la puissance vocale d’Aoru. Emporté par sa voix, les auditeurs découvriront une magnifique déclaration, non pas d’amour mais d’amitié pour une de ses amies qui a voulue se donner la mort. Une décision qui plonge l’artiste face à la volonté de son amie.
Même s’il respecte sa décision, celle-ci le troublera et il s’exprime à travers ce morceau pour rendre compte de la difficulté d’admettre la perte d’un être cher. Un thème souvent oublié par la musique mais pourtant bien réel. La performance d’Aoru à travers le spectre de Dalida vient rappeler un phénomène qui existe et qui est toujours délicat à appréhender. Une chose est sûre, c’est que c’est important de faire comprendre aux gens qu’on aiment qu’on les aiment vraiment et il sembla l’avoir compris mieux que quiconque.
MPL + MELBA x Les Chants de Mars
Alors que la réouverture des lieux de concerts ne semble pas à l’ordre du jour, les festivals sont eux aussi obligés de s’adapter. À Lyon, le festival Les Chants de Mars (qui devait également accueillir PR2.B, Voyou, Martin Luminet, La Belle Vie et bien d’autres) a décidé de maintenir son édition 2021 via des live sessions superbement réalisées par Vincent Bordes dans de jolis écrins locaux. Le temps de quelques titres, on retrouve ici MPL et MELBA au cœur de l’exposition « Comme un parfum d’aventure » au Musée d’Art Contemporain de Lyon. MPL proposent une version courte (mais tout aussi cathartique) des rites de leurs cérémonies habituelles façon tuto développement personnel (mais en moins chiant) avant d’être rejoints par MELBA pour une interprétation francisée des Diamonds de Rihanna. Ils passent ensuite le relais à la chanteuse qui présente à son tour ses propres titres, nous donnant ainsi un avant-goût d’un premier album qui s’annonce très prometteur. On en profite pour tirer notre plus beau chapeau aux Chants de Mars pour la démarche de faire vivre la scène locale coûte que coûte, en attendant la prochaine vie normale.
Lous & the Yakuza et Iliona – Les bêtises (Belgian Music Night – Tipik)
En plein rayonnement en ce moment, les deux jeunes femmes belges ont pris le temps de collaborer ensemble le temps d’une soirée sur la chaîne télévisée belge Tipik. A elles d’eux elles ont repris Les bêtises, un titre de Sabine Paturel. Assise sur un piano, c’est Lous qui commence le morceau. Elle joue de son charisme pour apporter une présence à la fois imposante mais également juvénile qui colle bien avec le propos du morceau très enfantin. Iliona suivra bien vite et prouvera encore une fois que sa voix est un diamant brut rempli d’émotions qu’elle partage avec ses auditeurs. Porté par l’alchimie entre les deux artistes, le morceau prend une toute autre dimension. Que cela soit dans le chant ou même dans l’interprétation, les deux jeunes femmes qui ne sont encore qu’à l’aube de leurs carrières respectives étonnent, laissant entrevoir une route dorée pour leur futur.
Dry Cleaning – Scratchcard Lanyard – Moth Club
Invités à l’émission de la BBC, Later…with Jools Holland, Dry Cleaning nous offrent un titre live filmé au MoTH Club. Et c’est avec nostalgie et un certain attendrissement que nous les voyons investir l’espace normalement réservé au public de notre salle londonienne préférée, nous rappelant que celle-ci est désormais bien vide et que ses concerts nous manquent atrocement…
Mais le groupe post punk londonien lui rendent vie pour un peu, et performent leur dernier single, Scratchcard Lanyard et nous subjuguent toujours autant de par le calme et l’apparente apathie de leur chanteuse, Florence Shaw, qui récite froidement des paroles poétiques, sarcastiques à l’humour pince sans rire : « I’ve come here to make a ceramic shoe / And I’ve come to smash what you made / I’ve come to learn how to mingle » ou plus tard « Why don’t you want oven chips now? » (« Je viens pour faire une chaussure en céramique / et je viens pour démolir ce que tu as fait / Je viens pour apprendre à me mélanger aux autres / Je viens pour apprendre à danser (…) Pourquoi tu ne veux pas de frites au four là ? »)… le morceau est ponctué des mots : « Do everything and feel nothing » et l’on imagine une personne surbookée au bord de la crise de nerf… En contraste les autres musiciens du groupes sont super énergiques et leur son punk donne envie de bouger et de réinvestir le lieu le temps d’un pogo…
Scratchcard Lanyard figurera sur le premier album du groupe New Long Leg, qui sortira le 2 avril prochain sur 4AD, et le groupe vient d’annoncer les dates d’une tournée en GB prévue pour 2022.
Grandma’s Ashes – A.A (Apathetic Astronaut)
Elles ont sorti leur premier EP The Fates fin d’année 2020 après avoir subjugué les scènes françaises. Leur style incomparable, entre le stoner et le progressif, a permis de propulsé Grandma‘s Ashes en puissance. Elles s’imposent une nouvelle fois dans l’environnement qui permet le plus d’apprécier leur dynamisme de power trio : le live.
Premier titre de leur EP, A.A relate l’histoire d’un astronaute qui erre dans l’espace et se laisse emporter par un trip psychédélique. Entre la résilience et l’apathie, une seule solution se laisser transporter par les images. Ambiance station spatiale où les Grandma’s Ashes jouent les astronautes. Rythme ultra lourd sur lequel se posent des vocalises stellaires, avant de se transformer à de multiples reprises au rythme de la batterie. Sans doute le morceau le plus progressif de cet EP, c’est une envolée lyrique qui possède des moments de pure grâce et de tensions dramatiques. On ne peut qu’être aussi subjugué par la façon dont la batterie change de rythme avec une aisance musicale absolue, que la voix prend possession de
l’espace sans force et de l’intensité du répondant de la basse. Moments hors du temps, c’est une bombe musicale comme on en fait rarement. Une osmose totale entre des musiciennes monstrueusement douées, totalement emportées par leur musique. Céleste.
Purrs – Rhythm + Ethics EP Release Party
Cette pandémie aura eu le don de bouleverser un peu nos habitudes ! Sorti en mars, et pandémie obligée, impossible de faire une Release Party dans les règle de l’art pour Rhythm+ Ethics. Hors de question pour les félins de Purrs de se laisser abattre, et en guise de teaser ils nous offrent un live monstrueux. Filmé aux Abattoirs Cognac, ils présentent trois de leurs titres ultra efficaces mêlant guitares noises, gros refrains et batterie qui tabasse.
Départ qui déboite avec Sink, un titre bien énervé entre le stoner et le refrain plus brit pop, qui rend les lumières de la salle complètement dingues. Elles se mettent à flasher alors que l’intensité monte ainsi que l’envie de se déchainer. Changement d’atmosphère et de colorimétrie pour Keep Swimming, qui après une intro planante nous embarque dans une rage parfaitement contrôlée. Le plus post punk, ils se plaisent à mélanger les techniques vocales et se déchainer pour faire résonner leur détresse. Le manque de scène se fait ressentir, sans avoir perdu une once d’énergie ils remballent avec Tribe, la pépite de l’EP.
Super fédérateur, d’une efficacité totale, on gueule de façon un peu éméchée ce refrain qui explose tout. Clairement, Purrs est un groupe parfaitement calibré pour la scène, la reprise des concerts va être terrible !
Les Gordon – What To Do ?
C’est au travers d’un live session tout simple, filmé à la caméra, que les Gordon nous présente son nouveau single What To Do ?. Accompagné par deux musiciens, l’un à la guitare, l’autre aux percussions et aux basses, l’artiste nous emmène dans sa ballade musicale.
Une échappée sonore qui s’accapare de notre attention dès les premières secondes. On s’abandonne dès l’apparition du sample vocal, que les cordes accompagnent avec une délicatesse touchante. Comme quoi il suffit de peu de moyens pour émouvoir. Cet aspect simple apporte une certaine pureté, une tendre mélodie que l’on a envie de couper en aucun cas.
Avec ce tendre petit instant, on a encore plus hâte de découvrir son prochain EP Dripping. Allez, on se la remet une cinquième fois. Encore une fois : Chapeau l’artiste !
MAGENTA – Live Gare Magenta
Alors que l’arrivée de Monogramme, leur premier album, se faisait de plus en plus proche, Magenta multipliait les sessions live pour promouvoir sa sortie. Entre besoin d’anonymat et vraie volonté de défendre ce premier effort, le groupe jouait la carte du masque et de la nuit.
Jeudi, à la veille de la sortie, le groupe a décidé de dévoiler ce live filmé à la station Magenta. Comme toujours, le groupe apporte un vrai soin et une vraie ambition dans toutes les parties de son projet. C’est donc un croisement entre une session live et un court métrage qui se dévoilé sous nos yeux. On alterne ainsi dans cette gare vide entre points de vue sur le groupe et le suivi d’un personnage presque onirique.
Cette vidéo, c’est aussi l’occasion de réaliser une nouvelle fois que ces garçons là ont bien l’envie d’en découdre sur scène. Plus qu’une pale copie de ce qu’il propose sur disque, ces versions de Monogramme, Fatigué et Assez? sont des véritables adaptations scéniques, plus ample, plus épique mais tout aussi dansante. Si l’on compare ces versions à leur « premier » concert pour Arte, on notera l’ajout salutaire d’une batterie qui permet au titre de s’offrir un côté plus physique et moins lisse. Pour le reste, le groupe parvient à maintenir ses ambiances, à laisser de l’importance autant aux paroles qu’aux ambiances et à finalement réaliser, la prophétie de Magenta : une musique qui danse et qui pense.
On se donne rendez vous à l’olympia en décembre ?
Niteroy – Para de Pensar
Il n’aura fallu que deux petits titres à Niteroy pour se tailler une bonne place dans nombre de nos playlists. Sans doute parce que le garçon a trouvé un créneau absolument imparable pour faire vibrer nos petits cœurs et qu’on est assez fan de sa vision assez moderne de sa pop do brazil, le chant en portugais ayant ce on ne sait quoi de sensuel et d’entrainant qui file un bon coup de pied au cul à nos inhibitions et nous invite à danser sans nous prendre la tête.
Cette version live de Para de Pensar ne fera qu’amplifier ces émotions et ces ressentis. Un petit moment de bonheur auditif qu’il partage avec les membres de son groupe et qui permette à son morceau de trouver plus de corps et un vrai supplément d’âme. Et en plus de ça, son petit solo de guitare bien senti n’est pas pour nous déplaire. Tout autant que ces chœurs absolument imparables qu’on reprend encore et encore.
À la vision de cette session live, une seule chose nous vient à l’esprit : putain que les concerts nous manquent !
Last Train x Bandit Bandit – Fragile
Depuis 2015, les sessions Unik permettent la rencontre de groupes pour des duos gravés directement sur vinyle et ensuite proposé en édition limitée pour le disquaire day. Des collaborations inédites qui voient cette année la rencontre de deux figures montantes de la scène rock hexgonale à savoir Last Train et Bandit Bandit.
Les deux groupes, reconnus pour leur lives furieux, se sont donc retrouvés pour une session où chacun a repris le titre d’un autre.
Petite particularité tout de même : Bandit Bandit a adapté Fragile en français tandis que Last Train a transformé Maux en anglais.
C’est pour le premier des deux titres qu’on retrouve les groupes réunis ensemble pour le graver dans le marbre, ou plutôt pour tracer le microsillon.
Une rencontre explosive aussi attendue que rivogrante qui nous permets de voir l’association de ces six talents pour un vrai moment de tension, une montée en puissance de 6 minutes de laquelle suinte autant la colère et la rage pour un finale en forme de mur du son qui mettra tout à chacun chaos.
Un vrai plaisir qu’on a hâte de pouvoir passer en boucle sur nos platines. Pour ça, il faudra donc attendre le 12 juin et être chanceux; l’édition étant limitée à 300 exemplaires.
MARTIN LUMINET – MONDE LIVE @CULTURE BOX
En voilà un qui commence à être habitué de cette sélection de La Face Live et de La Face B en général. On parle bien sûr de Martin Luminet ,présentement accompagné de son camarade Ben Geffen.
La semaine passée, il nous offrait Monde, deuxième extrait de son EP Monstre à paraitre en Juin et pour fêter correctement ça, il s’offrait sa première télé sur Culture Box pour nous présenter ce nouveau titre en live.
Vous vous en doutez bien, on va vous dire une nouvelle fois comme l’univers de Martin Luminet nous charme, tout simplement parce que comme lui on est un peu bancal, un peu maladroit mais finalement terriblement humain. Et de l’humanité, il y en a à revendre dans les versions live de Martin Luminet, dans cette façon de déclamer son texte comme si ça vie en dépendait. La voix est plus douce, plus proche de l’émotion qu’il déploie : ça tremble, ça chevrote, c’est vivant et forcément ça nous touche, notamment dans les instants chantés. En plus, il se permet même de nous offrir un petit solo de synthé foutrement 80’s à la fin de Monde pour notre plus grand bonheur.
Et puis honnêtement, voir Martin coiffé correctement, c’est une justification nécessaire pour lui faire une petite place dans cet article.
Ricky Hollywood – La guerre Sybil feat. Halo Maud
Un concert de Ricky Hollywood est toujours vécu comme un enchantement pour celui qui y assiste.
Celui qui nous est partagé dans la captation de La guerre Sybil l’est à plus d’un titre.
Stéphane Bellity aka Ricky Hollywood est un acteur incontournable de la scène française, tant pour ses parties de batteries émérites derrière les fûts de Melody’s Echo Chamber ou de Juliette Armanet, que pour ses incursions malicieuses – on pense à La chapardeuse espiègle de Kumisolo – qu’à la barre de son propre projet. Ricky Hollywood distille une pop qui pourrait aisément s’inscrire dans le courant de l’Art Modeste imaginé par le peintre Hervé Di Rosa. L’air de rien, il survole des sujets profonds en partageant la vision à l’apparence naïve d’une personne à l’air si candide que l’on ne pourrait imaginer être aussi sérieuse.
Dans la guerre Sybil – quand bien même la partition est douce et calme – il est question de guerre, d’entraînement militaire, de feu et de sang. Des termes rudes qui s’opposent à une sensation d’impuissance face à la gravité d’une situation qui nous échappe. Mais un engagement ou un soutien revêt aussi des formes qui ne sont pas forcément guerrières. Une chanson, une mélodie au synthé peuvent être sources de plaisirs, de motivation et réduire l’anxiété et le stress ambiant.
Tout rêveur qu’il est Ricky Hollywood sait néanmoins fédérer.
Pour ses sessions à la Boule Noire, le Ricky’s Jazz Club s’est constituée d’une vraie dream team musicale avec Thibault Chevaillier aka Ed Mount aux claviers, Adrian Edeline – qui accompagne de sa basse Clara Luciani – Olivier Marguerit, que l’on ne présente plus, ou encore Bastien Bonnefond à la batterie. Soirée particulière pour ce dernier qui a dû jongler entre les fûts de Catastrophe en concert au Centre Pompidou et ceux du Ricky’s Jazz Club à la Boule Noire – obligeant Ricky Hollywood à commencer le set à la batterie le temps que Bastien arrive.
Un Ricky’s Jazz Club de rêve qui s’est aussi entouré d’invités ensorcelants – Halo Maud, Corentin « NIT » Kerdraon ou encore Juliette Armanet – pour leur duo dans Single.
Ce concert a été aussi, pour la Boule Noire, celui de sa réouverture. Ce 25 septembre 2020, après 6 mois de mise en jachère, la salle de concert a de nouveau accueilli son public, en s’adaptant aux règles sanitaires en vigueur. Un concert assis, masqué, avec distanciation sociale, certes, mais qui n’entamait en rien notre monumentale envie de revivre la musique ensemble.
Malheureusement le répit n’a été que de courte durée, un rebond de la pandémie a de nouveau obligé les salles à fermer en novembre. Depuis nous avons méticuleusement rangé nos strass et paillettes. Nous sommes prêts à les ressortir dès qu’on le pourra !
Woodland Session #1 : Annie Burnell
Cette semaine, on célèbre aussi l’arrivée d’un nouveau venu dans le petit jeu des sessions live.
Woodland c’est le studio créé par Gabriel Auguste. Avec ce nouveau programme, l’artiste invite un musicien à venir dans son studio « à nu », c’est à dire sans aucun instrument ou équipement qui lui est propre.
L’idée étant de laisser au musicien, une journée pour découvrir le studio et le matériel mis à disposition et ensuite avec ceux-ci uniquement enregistrer un morceau de son répertoire.
Dans cette ambiance boisée, c’est Annie Burnell qui ouvre le bal et offre une version à fleur de peau de son titre Come Over. Presque uniquement en guitare-voix, le titre va droit à l’émotion et on se laisse complètement emporter par la voix sublime et la pureté d’un morceaux qui déshabillé de ses influences électroniques et sa production soignée laisse exploser toute sa fragilité et sa mélancolie.
Un moment émouvant et sur le fil comme on les aime qu’on se repasse volontiers en boucle. Woodman Session c’est un rendez vous par mois, on se donne donc rendez vous au mois de mai pour l’épisode 2.
Sauce Session I Lewis Ofman – Las Banistas / At Filakia, Paris
Quand nos esprits divaguent et qu’on pense les yeux fermés aux futurs concerts de nos rêves, le nom de Lewis Ofman revient toujours à un moment ou à un autre.
Parce qu’il n’y en a pas deux comme lui, que l’artiste est un ambianceur de folie et que son dernier EP est un appel à la fête assumé, il nous tarde de le retrouver dans une salle pour danser et s’amuser.
Et en attendant de pouvoir toucher ce qui s’apparente désormais à un doux rêve, on se console un peu avec sa dernière session pour Sauce Blanche dans laquelle il nous offre une version dantesque de son tube Las Banistas au mileu du restaurant Filakia à Paris.
C’est doux et ensoleillé, rythmé en diable et, parce que c’est le principe même des sauce sessions, ça nous donne diablement faim.
Deux sentiments qu’on espère donc voir comblé dans les mois à venir car les concerts comme les restaurants commencent à sévèrement nous manquer.
Hania Rani – Live from Studio S2
Elle nous avait manqué la virtuose polonaise Hania Rani, on la retrouve aujourd’hui dans le studio intimiste S2, le studio d’une radio polonaise à Varsovie cher au coeur de l’artiste pusique c’est aussi là qu’elle a enregistré son premier single.
Elle nous offre ce live la veille du Piano Day, pour l’occasion Hania Rani nous livre un set merveilleux entourée de ses claviers magiques, elle parcourt avec une dextérité et une grâce sans pareil les touches de ses instruments pour nous transporter au plus près de nos émotions.
Elle nous joue 4 morceaux, Glass et Hawaii Oslo de son album Esja ainsi que Leaving et Buka de son dernier album magnifique Home que nous avions adoré sur La Face B.
Le son de sa voix vient se marier avec douceur au piano et on entend en écho les « Are you Leaving » résonner dans notre coeur.
C’est un moment suspendu dans le temps, une pause, intimiste et grandiose à la fois, dans lieu immense et pourtant feutré, un coin de passion et de magie, car c’est une habitude avec Hania Rani, dès qu’elle joue, on se sent à la maison.
Timothée Joly – Un Cœur / Live IRCAM
Plus qu’une prestation, cette vidéo est une expérimentation, c’est en effet au coeur de la chambre sourde de l’IRCAM que Timothée Joly a décidé de nous interpréter son titre Un coeur, premier morceau de son album à venir.
Autant dire qu’on plonge directement dans l’ambiance du lieu avec des plans vidéos qui nous font perdre nos sens, on ne sait plus distinguer le haut du bas, la droite de la gauche.
Timothée Joly apparait parfois en lévitation au dessus du sol, parfois bien ancré dans ce décor si particulier, l’artiste se démultiplie pour nous livrer son cri du coeur qui nous transperce à chaque reprise.
Timothée Joly est au charisme ce que cette salle est au silence, un maximum atteignable et une prestation envoutante.
Ce live ne parle pas que de son, il parle de nos sens et avec cet artiste autant dire que nos sens sont mis à rude épreuve, bien ancrés dans le futur mais profondément épris par la prestation présente, en clair, une masterclass !
L (Raphaële Lannadère) – Femmes, vie, liberté !
C’est dans un décor de peinture, que l’on peut entendre L chanter. Une toile bordée d’aplats de couleur bleu et rose pastels que crée le photographe Zenzel. Le live fait résonner les mots rendant plus vibrante cette chanson si poignante, soulevée par des cordes avec Julien Lefèvre et Guillaume Latil (violoncelles), Antoine Montgaudon (guitare) et des percussions avec Frédéric Jean (batterie). Car cette chanson a été écrite en hommage aux femmes combattantes kurdes et à Sakine Cansız, assassinée à Paris le 9 janvier 2013. On pourrait en ressentir les vibrations se faufiler entre les décors que dresse la chanteuse : “les terres du Sinja aux dunes désertiques” au “fleuve Munzur”. Le rapport à la nature y est surnaturelle, presque spirituel, puisque : “Je ne trahirai pas ce que murmurent les pierres.” Un murmure qui pourrait être le souffle de la combattante.