L’éclectisme en étendard, Tristesse Contemporaine revient avec United, un quatrième album résolument pop. Exit le post-punk et la new wave, qui berçaient leurs précédents opus : le groupe multiculturel nous ouvre les portes d’un univers plus coloré, au timbre toujours électrique.
Depuis dix ans, Tristesse Contemporaine ne cesse de nous faire vibrer, au gré d’album rock aux teintes punk et new wave. Un charmant melting-pot musical mené d’une main de maître par un groupe tout aussi kaléidoscopique, composé de la japonaise Narumi aux claviers, du suédois Léo à la basse, et de Mike, le chanteur anglais.
Avec trois premiers opus à l’énergie hybride qui avaient conquis le public, revenir cinq après leur album, Start and Stop, n’était donc pas chose aisée. C’est pourtant avec brio que s’opère le virage annoncé par le groupe, qui propose un quatrième album aux accents plus pop.
Bien entouré dans la production de cet album – confiée au prodige Lewis Ofman – United se vêt d’une riche palette chromatique, adoptant des synthés insolents qui font la part belle aux nightclubs anglais d’avant-Covid et aux mélodies entêtantes (England, Midori), pour livrer un album ovni très réussi.
Saccadé et incroyablement haut en couleur, cet album décuple les possibles et nous embarque dans une spatialité décomplexée, forte de rythmes aux influences multiples.Un univers stroboscopique, qui déjoue les codes de l’universalité artistique, comme un pied de nez aux étiquettes musicales. A la lueur de leur hyperactivité – chacun mène une carrière d’instrumentiste solo – les membres du groupe réunis nous envoûtent avec une fièvre roboïde mixée de teintes jamaïcaines, wavy ou totalement acide, à la Lewis Ofman.
Dans une valse anti-minimaliste, les sonorités s’entrechoquent et établissent une épopée grandiose, à l’instar du titre Rude!, boucle incessante à l’énergie fracassante. Chaque titre englobe une synthèse maligne de notre monde musicalement mis en scène, et livre un pan de vie d’une couleur unique.
En bref, United ravive les couleurs de cet automne incompréhensible, et leur concert parisien du 7 novembre à La Maroquinerie nous conforte dans l’idée que Tristesse Contemporaine est un remède imparable à tous les maux de la terre.
United de Tristesse Contemporaine, chez Record Makers.