Sur La Face B, on suit LaFrange depuis un petit moment maintenant. Et si la jeune musicienne nous avait habitué à une folk épurée et sensible, on savait que le tonnerre n’était jamais loin. Aujourd’hui, elle propose une nouvelle facette musicale avec ta peau, un titre à découvrir en exclusivité sur La Face B.
LaFrange n’a jamais éludé les tourments de sa vie personnelle dans sa musique. C’est même un des points central et le petit plus qui fait que l’on s’attache tant à sa musique. Pour Zoé, LaFrange est un écho dans un lac, une image légèrement brouillée mais qui représente une grande part de sa réalité.
Ainsi sa musique, sous son calme apparent, cache des trésors, à la fois sensible et sombre, de ses tourments, ses espoirs et sa vie. Si elle s’attachait jusque là à l’abriter derrière une image folk, un peu calme, la voilà de retour avec un morceau qui brise ce qu’on pensait connaitre d’elle, une nouvelle peau qui donne à la composition à l’histoire que LaFrange nous conte.
Étrangement, presque de manière prophétique, ce morceaux s’appelle ta peau et il amène avec lui un certain nombre de mouvements dans les paradigmes. Il y a d’abord cet élan vaporeux, ce besoin de s’approcher d’une musique plus rock et tourmentée, un genre qui coule depuis longtemps dans l’ADN de LaFrange.
Ici, l’ambiance est lancinante, répétitive, presque apathique, comme pour souligner l’ennui, la désillusion et le vide qui entoure l’histoire de ta peau. Une énergie en suspend qui colle parfaitement au propos du morceau : LaFrange nous raconte la sexualité comme une addiction, un ride qui nous apporte un flot d’émotion et nous laisse vide le lendemain, vidé de toute substance et de toute énergie.
LaFrange
Un rapport amour/haine qu’elle interprète de manière subtile et qui, pour la première fois, alterne entre le français et l’anglais. Ainsi, on peut voir un rapport profond entre le réel et l’onirique, entre la confidence crue et l’allégorie.
Comme sur un fil, la musicienne nous raconte ce moment, avant de laisser sa voix s’évanouir pour que la musique puisse s’exprimer dans le dernier tiers du morceau. Une manière de rendre le tout hypnotique et pesant, comme un cycle qui ne trouverait finalement jamais de fin.
Pour accompagner le titre, LaFrange fait confiance à Anne-Sophie Richard qui transforme le morceau en conte visuel. On se noie dans la solitude de l’artiste, dans ces moments esseulé où elle ne semble pas savoir où elle vit ni ce qu’elle fait.
Le parallèle avec le petit chaperon rouge ne semble pas si étrange, puisque la seul apparition masculine se fait par la force d’une main, expression du corps désincarné qui semble vouloir attirer à lui la musicienne contre son gré. Une réalisation aussi étrange que forte dans l’imaginaire qu’elle crée et qui nous rapproche une nouvelle fois des émotions cherchées par LaFrange.
ta peau est une évolution naturelle, une nouvelle étape dans la carrière de l’artiste et qui ammène à une autre aventure, celle d’un premier album prévu pour l’automne.