Rencontre avec Laurent Saulnier pour les Francos de Montréal

Cette année, La Face B s’exporte ! On aura le plaisir immense de partir à Montréal pour couvrir quelques jours des Francos de Montréal. À cette occasion, nous avons pu rencontrer Laurent Saulnier, co-programmateur du festival. On a discuté avec lui de l’organisation du festival, de musique québecoise et de l’importance de défendre la musique en français dans tous les genres possibles.

La Face B : La première question que je pose toujours aux gens quand je les rencontre, c’est comment ça va ?

Laurent Saulnier : Ben, je vais être très honnête avec toi. Ça va pour moi personnellement merveilleusement bien, parce que c’est la première fois que je sors du Canada depuis deux ans et demi, alors que normalement je venais en France au mois trois, quatre fois par année. Et là, d’être privé de ce plaisir-là pendant deux ans et demi, ça m’a fait chier grave. Donc là, depuis… je suis arrivé il y a deux jours maintenant, donc je suis ravi. Tout va très bien.

LFB : Pour les gens qui ne te connaitraient pas en France…

Laurent Saulnier : Oui, il y en a plein !

LFB : Est-ce que tu pourrais te présenter aux gens ?

Laurent Saulnier : Ben oui, bien sûr, je m’appelle Laurent Saulnier, mon titre officiel est : « Vice-président programmation aux Francos de Montréal », je fais aussi le Festival de Jazz, et un autre festival qui s’appelle Montréal en Lumière, toujours en programmation. Ça, c’est le titre officiel. Le titre non-officiel, moi ce que j’aime dire c’est que j’organise des fêtes avec des dizaines de milliers de copains.

C’est ça le but. C’est le seul objectif. Je disais souvent avant, pis j’ai arrêté de le dire maintenant, ça me fait penser, je disais souvent avant que dans le mot « festival », il y avait le mot « fête ». Et que souvent, dans les festivals, le mot « fête » était mis un peu de côté depuis quelques années. Alors que moi, je tiens à ce que ce soit une fête.

LFB : Et justement, après deux ans un peu étranges et sans fête, quel effet ça fait de retrouver les Francofolies à leur place et avec une édition normale ?

Laurent Saulnier : Je n’ose pas trop anticiper. Pour vrai. Pour vrai. On nous a appris au cours des dernières années à être prudents par rapport à tout ça. Par moments, on dirait que je n’y crois pas encore, qu’on va pouvoir les refaire, mais l’an dernier on a fait des mini mini Francos, sur deux scènes seulement, en extérieur, avec des jauges limitées pis tout ça était hyper complexe à réaliser… mais même si c’était complexe à réaliser et qu’on avait un public extrêmement restreint, la phrase que j’ai entendue quand même le plus souvent au mois de septembre dernier quand on a fait ça, c’est : « Ca fait du bien ».

Et cette phrase-là, je l’ai entendue autant dans la bouche de festivaliers que dans la bouche de musiciens, de techniciens, des mecs de la sécu… tout le monde, tout le monde, tout le monde nous disait : « Ca fait du bien ». Donc… j’ose espérer qu’on va faire du bien à mille fois plus de personnes.

LFB : Vous avez annoncé une partie de la programmation, il y a une autre partie qui va être annoncée, je me demandais, avec l’embouteillage que ça crée, que ce soit les sorties des deux dernières années, des gens qui ont pas pu tourner, des gens qui arrivent là…

Laurent Saulnier : C’est super compliqué.

LFB : Comment on organise une édition, voilà.

Laurent Saulnier : C’est super compliqué. Je… Non, mais… Et surtout que nous on avait déjà des artistes confirmés évidemment pour 2020, qu’on a reportés pour quelques uns en 2021, mais qu’on n’a pas pu faire non plus en 2021 parce que, pour certains, les internationaux ne pouvaient pas prendre l’avion, ne pouvaient pas venir nous visiter, donc ça a été… ça a été une construction assez épique quand même, entre les nombreux projets qui sont parus au cours des deux dernières années, mais surtout les nouveaux qui viennent d’arriver, et pis trouver cet espèce d’équilibre entre les choses qui sont incontournables… je te donne un exemple très simple. Un mec comme Louis-Jean Cormier a réussi à sortir deux albums. Je pouvais pas ne pas présenter Louis-Jean Cormier.

Dans un contexte comme celui-là, pour moi c’était juste impossible. Est-ce que ça veut dire qu’on prend Louis-Jean Cormier et qu’on laisse tomber des plus jeunes, des découvertes ? Non. Il ne faut pas. Il ne faut pas. Il y a des nouveaux projets qui sont arrivés qui sont importants, pis qu’il faut continuer aussi, donc on… on se retrouve cette année avec une programmation qui est… qui est peut-être un espèce de best-of des deux dernières années, mais qui en même temps, on le souhaite en tout cas, suscite une vraie curiosité.

Exemple, moi je trouve qu’un mec comme Ichon ici est formidable. Formidable. Il est à peu près inconnu chez nous, mais pour moi, c’était impensable que Ichon ne fasse pas partie de la programmation cette année. C’est une vraie découverte pour le public montréalais, et on assume tout à fait qu’une vraie découverte puisse prendre la place de quelqu’un de plus établi, parce que… c’est peut-être la première mais ce n’est certainement pas la dernière fois que Ichon va venir chez nous.

LFB : C’est vrai que c’est vachement bien.

Laurent Saulnier : J’adore !

LFB : Nous en France on… il est un peu plus « établi », mais voilà. Et justement, cette idée de faire des ponts, puisqu’on parle de ça, mais ça reste dans l’ADN… Comment vous l’avez maintenu, cet échange et cet ADN, entre les francophonies au cours des dernières années ?

Laurent Saulnier : C’est drôle que tu me poses la question, parce que je discutais avec un pote hier, et je lui disais comment j’avais l’impression d’être déconnecté de la scène ici. Moi personnellement, j’ai plein d’antennes, j’ai plein de copains ici qui me parlent d’un paquet de trucs mais, normalement, quand je venais, je venais sur des festivals, je venais sur des évènements, pis je passais une semaine ici, pis je voyais vingt groupes, tu vois ?

Et ça, je l’ai pas fait depuis deux ans et demi. Donc c’est sûr que ma perception à moi, c’est d’être déconnecté. En même temps, on a des moyens maintenant technologiques qui sont extraordinaires, et quand un artiste français sort un album, on l’a simultanément chez nous, et on peut suivre quand même les actualités de cette façon là. Ce qui… ce qui est plus difficile, c’est de ne pas avoir vu certains des artistes qu’on a programmés en vrai.

LFB : Oui, c’est ça que j’allais dire, il y a un pari quand même sur le live sur certains artistes.

Laurent Saulnier : Oui. Exactement. Exactement. Alors qu’avant, je me faisais une fierté d’avoir presque tout vu, alors que cette année je vais être comme beaucoup de gens : je vais découvrir certains artistes que je n’aurais jamais vus sur scène avant de les voir aux Francos.

LFB : Pour moi, dans les Francofolies il y a deux choses qui sont importantes. Déjà il y a la langue française…

Laurent Saulnier : Oui.

LFB : J’ai l’impression depuis cinq-six ans que l’utilisation de la langue française a beaucoup évolué dans beaucoup de genres musicaux. C’est-à-dire que… à une époque c’était quelque chose qui était très limité à la chanson française ou au rap, et là, ça s’est ouvert à plein de choses. Du coup, je me demandais si tu voyais ça un peu… comme l’établissement de votre travail à vous de démocratiser le chant en français, parce qu’il y a beaucoup de gens qui ont été public de ce genre de festivals et qui ont vu qu’on pouvait utiliser le français d’une manière complètement différente.

Laurent Saulnier : Là où je te rejoins tout-à-fait là-dessus, c’est que… je fais aussi le Festival de Jazz. Le dénominateur commun, pendant un festival de jazz, ce n’est pas la langue, c’est un genre de musique. Et il y a plein de festivals qui s’articulent autour d’un genre musical. Il y a assez peu des festivals pour qui les choix artistiques se font autour d’une langue. Le parti pris qu’on a nous, contrairement à toutes les autres Francos, c’est que chez nous, tout le monde chante en français.

Il n’y a personne qui chante en anglais chez nous. Et là… ce qui nous permet de faire des soirées métal, de faire du reggae, de faire toutes sortes de musiques, mais en français. N’en déplaise à certains, j’ai l’impression qu’au Québec, on a toujours eu cette idée-là, que le français pouvait fonctionner sur n’importe quel genre musical. Alors qu’ici, ça a été je pense un travail qui a été beaucoup plus ardu. Il y a une… il y a eu pendant des années ici…

LFB : Il y a eu un rejet de la langue française…

Laurent Saulnier : Ben, une conception que le français était ringard, surtout, surtout. Pis que… si tu chantais en français, tu faisais nécessairement de la variété. Le rap a changé la donne complètement là-dessus, mais aussi beaucoup les… tout le mouvement alternatif des années 90 était extrêmement fort là-dessus… mais en même temps derrière tous ces groupes, il y avait quand même toujours beaucoup de chanson. Les Garçons bouchers, qui étaient LE groupe phare, ou un des groupes phares, de l’époque, c’était quand même de la chanson.

Même si l’attitude n’avait rien à voir avec celle d’Alain Souchon, ça restait de la chanson à la base. Pis même un groupe comme La Mano, qui a eu… j’étais fan, mais total, de La Mano Negra, à la base, ça restait quand même beaucoup de la chanson. Et il a fallu que d’autres groupes un peu plus… un peu plus nerveux (rires) débarquent, pour faire… pour mettre un peu de punch dans tout ça.

J’ai l’impression que maintenant, ici en France on peut vraiment chanter dans n’importe quel genre musical en français. Et ça, c’est très bien. C’est très très bien. Pis c’est pas un parti pris de sortir les drapeaux pis de dire « la défense du français ! », je m’en fous, je m’en fous, ce n’est pas ça. C’est une expression qui est à mon sens importante, même si… il y a un chauvinisme français qui est extrêmement puissant, il reste… Non, non mais…

LFB : C’est vrai. Je souris parce que c’est vrai.

Laurent Saulnier : Mais moi j’ai le droit de le dire, toi non ! (rires). Mais puisqu’il y a ce chauvinisme français qui est extrêmement puissant, il reste que le français est quand même une langue inévitable.

LFB : Complètement.

Laurent Saulnier : Et encore pire dans une situation géographique comme le Québec, où il y a… où nous sommes grosso modo 8 millions de personnes, dont probablement 6 millions grosso modo qui parlent français, perdus dans un océan de 400 millions d’anglophones et d’hispanophones. Donc l’acte de résistance est important.

LFB : Du coup, pour moi l’autre chose… en regardant la programmation qui est sortie, c’est… je trouve qu’il y a un équilibre entre le classicisme et la modernité, justement par des gens comme Ichon, mais…

Laurent Saulnier : Ca me fait vraiment plaisir que tu dises ça (rires).

LFB : Des personnes comme Hubert Lenoir, qui sont des projets hybrides, qui mélangent les genres, un mec comme Fredz aussi, qui est tout jeune, pareil. Et à côté de ça, il y a des choses beaucoup plus classiques. Et justement, est-ce que c’est important de garder cette balance-là et de permettre à un public jeune de découvrir des choses un peu plus classiques, et à un public un peu plus âgé de découvrir ce qui se fait actuellement ?

Laurent Saulnier : C’est tout ça, et c’est encore plus que ça, dans le sens où… les Francos à Montréal durent neuf jours. Tu ne peux pas demander au même public de sortir neuf soirs consécutifs. Il faut varier les plaisirs. Il faut que chacune des soirées trouve son public, et sans nécessairement que ce public-là se fasse… de façon… j’allais dire ségrégationniste. Il faut faire attention à ça aussi. C’est pas parce que tu n’es pas un fan de rap que tu n’as pas le droit de venir voir du rap. Mais on sait très bien que si tu n’es pas fan de rap, ton premier réflexe ça va être de venir à une autre soirée que les soirées où il y a du rap. Mais en même temps, la diversité de la programmation – et je reste ému que tu l’aies remarqué, parce que pour nous c’est important de couvrir un spectre extrêmement large. Il y a de la bonne musique, il y a des bonnes chansons dans tous les genres musicaux. Il y a de l’excellente variété. Et il ne faut pas être hautain par rapport à tout ça.

LFB : Complètement. Pour moi, un mec comme Ichon, c’est de la variété d’aujourd’hui en fait. Simplement.

LS : J’ai dit à un journaliste à Montréal qui ne connaissait pas du tout Ichon, je lui ai dit… quand Giordano a découvert Springsteen, il disait que Springsteen était l’avenir du rock. Pis moi quand j’écoute Ichon, je me dis : « La chanson française, c’est ça l’avenir ». C’est un mec comme ça. Qui fait de la vraie chanson, qui fait de la variété, mais qui a pas peur d’incorporer dans tout ça toutes sortes de musiques, toutes sortes d’influences…. Mais surtout, c’est un mec qui écrit tellement bien ! Mais tellement bien !

LFB : Il s’est libéré sur ça, sur son dernier album…

LS : Ouais ! Le duo qu’il fait avec Yseult, c’est magnifique ! Magnifique !

LFB : Et l’autre chose que j’ai remarqué dans la prog, c’est qu’il y a des soirées un peu spéciales… J’ai vu par exemple que Peter Peter allait enfin pouvoir jouer sa super comédie en entier après deux ans de galère, tout ça… (rires).

LS : Et tu vois, le boulot de programmateur – je te fais une petite parenthèse sur Peter Peter – le boulot de programmateur, c’est… à un moment, je voyais que Peter Peter sortait des nouvelles chansons il y a un mois, un mois et demi, je sais plus trop, quelque chose comme ça, pis… je savais qu’il y avait plus de tourneur. Alors, j’ai écrit moi direct à Peter Peter, en lui disant : « Qu’est-ce que tu fais ? Il y a des concerts, il y a quelque chose qui arrive ? Viens-t’en chez nous, nous on t’ouvre la porte. Viens jouer chez nous, viens présenter toutes ces chansons-là chez nous. C’est important. » Et de fil en aiguille, il monte un show, d’abord pour les Francos, mais la vraie tournée elle devrait se faire normalement à l’automne prochain, mais je sais pas … si il n’y avait pas eu ce petit coup d’un festival comme Les Francos, je ne sais pas si il serait remonté sur scène si rapidement. Donc ça fait extrêmement plaisir, moi de dire à Peter Peter « Bienvenue chez vous ».

LFB : Le petit coup de pied aux fesses nécessaire.

LS : Ouais !

LFB : Et du coup, quels sont les évènements importants… parce que j’avais vu Ariane Moffatt aussi, avec les cordes tout ça… Est-ce que justement proposer ce genre d’évènements spécifiques aux Francos c’est aussi dans l’ADN ?

LS : C’est hyper important. C’est hyper important de proposer des créations. Pour moi, ça a toujours été un vrai moteur de dire : t’as peut-être vu Ariane Moffatt douze fois dans ta vie, mais ce qu’elle propose là, tu ne l’as jamais vu. Et t’as tout-à-fait le droit d’acheter une place pour la treizième fois, parce que celui-là, tu le verras plus jamais après non plus. Et il y a plein de concerts comme ça qui sont vraiment uniques.

Ça fait partie de l’ADN des Francos. Ça fait partie aussi du désir de faire un festival. De pouvoir proposer aux artistes de faire autre chose que ce qu’ils font habituellement. Pis on a des… on a des gens, un gars comme Pierre Lapointe par exemple, il a fait… il a participé à toutes les éditions des Francos, ou presque, depuis vingt ans, parce qu’à chaque fois il nous arrive avec une nouvelle idée, il nous arrive avec un nouveau disque, avec un nouveau concert… à chaque année, ou à peu près, il fait des créations aux Francos. Et pour moi, la fidélité est importante dans un cas comme celui-là, mais la motivation de quelqu’un comme Pierre de nous proposer année après année des nouveaux concerts, des nouveaux projets… Je ne peux rien demander de mieux.

Pour vrai. Pour vrai. Je te donne ces deux-là, mais en même temps, je te dirai que sur la grande scène extérieure, chacun des concerts a quelque chose de particulier. Soit des invités, soit des premières… Tu vois, tu parlais d’Hubert Lenoir tout-à-l’heure, le premier concert de Hubert à Montréal suite à la sortie de son deuxième album, ça va être chez nous. Il n’a pas joué à Montréal, il a joué… il va jouer trois fois à Paris avant d’avoir joué à Montréal, tu vois !

LFB : Et justement, j’ai encore deux questions. J’ai une question de chauvinisme québécois…

LS : (Rires).

LFB : D’avoir des artistes comme… j’ai parlé d’Hubert Lenoir mais aussi des gens comme Bon Enfant, comme Laurence-Anne, comme Choses Sauvages… Comme Clay and Friends… qui arrivent de plus en plus à venir en France avec justement, des groupes et des idées dans la façon d’envisager la musique qui sont très québécoises au final, qui sont très dans la fusion des genres et dans des choses où en France on est malheureusement encore très carrés sur certaines choses, est-ce qu’il y a une certaine fierté de Québécois de voir ces artistes-là qui viennent en France ?

LS : Je sais pas si on peut appeler du chauvinisme, dans le sens où… J’ai toujours eu l’impression qu’il y avait un son québécois, pis que ce son-là, jusqu’à il y a pas si longtemps était… je ne sais pas pourquoi, difficilement exportable dans d’autres pays francophones. Et j’ai l’impression que tout le monde, depuis… depuis quelques années, que tout le monde a beaucoup relaxé là-dessus, et j’ai l’impression que les oreilles de beaucoup de gens se sont ouvertes, et particulièrement la plus jeune génération.

C’est vraiment con ce que je vais te dire, mais j’ai l’impression que chez les plus vieux il y avait cette espèce de résistance-là, que je ne retrouve pas chez les plus jeunes. Et ça, je trouve ça extrêmement plaisant. La seule chose, quand même, c’est que tous les groupes, les artistes que t’as nommés, proposaient quelque chose d’extrêmement différent, qui ne se retrouve pas ici. J’ai hâte qu’il y ait un vrai rappeur québécois qui marche ici. Et qui marche pour vrai. Même si avec Loud on est passés à ça d’avoir un réel succès…

LFB : Ouais, mais ça va venir, un mec comme Fredz, je pense que ça va…

LS : Ben, un mec comme Fredz, ça pourrait fort… c’est bien parti. C’est vraiment bien parti.

LFB : J’ai discuté avec lui. Et du coup ma dernière question, forcément, c’est est-ce qu’il y a pour toi… quels sont les immanquables des Francos de Montréal cette année ?

LS : Ah, mais il y en a tellement ! Il y en a tellement. Ben j’ai… C’est drôle, parce que les premiers noms qui me viennent en tête, c’est des jeunes dont on a déjà parlé parce que c’est des gens qui font des créations chez nous, et je dis toujours que les créations c’est vraiment, pour moi, les trucs à ne pas manquer. C’est sûr que ce que j’aime, c’est de proposer de vraies découvertes aussi. Et un des concerts particuliers qu’on fait, on fait… trois des jeunes qui sont le plus en vue en ce moment : Arianne Roy, Lou-Adriane Cassidy et Thierry Larose, on leur a demandé de… plutôt que de faire trois concerts séparés, de faire un concert les trois ensemble.

Parce que j’ai vu… Lou-Adriane à Montréal au mois de novembre dernier, et ce soir-là, par hasard, Arianne jouait la guitare et faisait les choeurs avec Lou-Adriane, et Thierry jouait la guitare, et je me suis dit : « Mais qu’est-ce qu’ils font tout le monde là ? Mais ils font que les chansons de Lou-Adriane. Ca marche pas, ça ! Moi je veux entendre ce groupe-là jouer aussi des chansons d’Arianne, jouer aussi des chansons de Thierry. Je veux entendre Arianne chanter, faire des backs avec Thierry pis jouer, ce mélange-là, je veux que les trois ensemble chantent ensemble, que les trois ensemble nous proposent quelque chose de différent. Et j’ai… J’ai parfois…

Je dois être extrêmement prétentieux par rapport à ce qu’on présente – pas par rapport à ce que je fais, mais par rapport à ce qu’on présente. Et des fois, je me dis « Eh ! Peut-être que ce concert-là va marquer le début de quelque chose de nouveau« . Parce que c’est une vraie nouvelle génération, les trois ont entre 20 et 25 ans, et il y a un espèce de son commun à ces trois-là, il y a surtout une énergie commune à ces trois-là, et je suis assez ravi qu’ils aient accepté de monter un show ensemble les trois pour que…

Ça représente bien les Francos cette idée-là : de donner une place importante à des gens qui normalement vendraient… je sais pas moi, 200, 300 places à Montréal ? Là on leur offre une salle extérieure, gratuite, la deuxième en importance, à une bonne heure, pour être sûrs qu’il y ait le plus de gens possible. Et j’ose espérer qu’il va y avoir 10 000 personnes devant cette scène-là à ce moment-là. Pis si il y a 10 000 personnes, je vais avoir le plus grand sourire du monde sur mon visage. C’est à ça qu’on sert ! C’est important.

Retrouvez toute la programmation des Francos de Montréal par ici