Childish Gambino, aka Donald Glover, opère son grand retour sur la scène musicale deux ans après la sortie de son clip This is America. Le grand public accueille donc 3.15.20, le quatrième album studio du chanteur.
C’est sur son site internet que le chanteur a dévoilé son quatrième album studio : 3.15.20. Un titre des plus logiques car les douze morceaux qui composent l’album sont sortis le…… 15 mars 2020 ! Ce n’est pourtant que depuis le 22 mars que 3.15.20 est disponible sur les plateformes de téléchargement.
Un album aux allures d’anonymat. Sur les douze titres, seuls deux d’entre eux possèdent un titre : Algorythm et Time. Les autres morceaux sont définis par des « time-codes » correspondants à leur position dans l’album : de 0.00 à 53.49. Restent reconnaissables deux titres que Childish Gambino avait révélés lors de sa tournée mondiale et comme single, respectivement Warlord (32.22) et Feels Like Summer (42.26). Les featurings sont eux aussi anonymes, on peut toutefois distinguer les voix d’Ariana Grande, 21 Savage et Khadja Bonet sur deux chansons de l’album. La couverture de l’album n’est autre qu’un monochrome blanc, une façon de garantir la neutralité de ce projet, dès l’observation de la pochette.
D’inspiration tant électro que funk, Childish Gambino utilise dans cet (éventuel ultime) album la danse et l’amour comme exutoire. Un exutoire à l’apocalypse dans laquelle notre monde semble sombrer, il est question sur ces morceaux du temps qui file sans qu’on ne le maîtrise ou ne l’apprécie (Time), d’un monde où la technologie l’emporte sur notre perception du réel (Algorythm), un monde où la violence est omniprésente – ce qui nous rappelle This is America – (47.48) et dans lequel cette violence va jusqu’à s’interposer dans une soirée entre amis (39.28).
La seule solution pour vivre malgré ce contexte semble être la danse, comme l’explique Donald Glover dans 35.31. L’artiste allie à merveille paroles anxiogènes et rythme funk et caribéens, un mélange pourtant difficile à envisager de prime abord. 3.15.20 pourrait être le descendant de Purple Rain de Prince.
Les deux dernières pistes sont l’expression des réjouissances de l’artiste, sa façon de voir le monde d’une plus belle manière en passant par exemple par son rôle de père. Il fait participer son fils de quatre ans, Legend, sur 47.48, qu’il interroge sur l’amour avant de lui assurer « Ce sont de très bonnes réponses. ». C’est donc sur ces deux derniers morceaux que l’album prend un tournant plus optimiste et tourné vers l’avenir, comme si la fin du monde dont Childish Gambino parle depuis tant d’années serait en fait le début d’une nouvelle ère, emplie d’amour.
Donald Glover se confiait il y a quelques temps déjà sur la possibilité que cet album soit son dernier. Mais nous, on espère bien que ce ne sera pas le cas !