Les Capsules, c’est le rendez vous vidéo de la scène française en devenir. Des lives sessions intimistes pour des artistes qui font aujourd’hui et sans doute demain. Et à y regarder de plus prêt, une évidence nous frappe : Les Capsules et La Face B étaient faites pour se rencontrer. Le même combat, la même envie de mettre en avant des artistes émergents de la plus belle manière possible. Pour cette nouvelle session de vidéos, Les Capsules nous emmène en croisière et explorent la pop française. Pour ce nouvel épisode, on retrouve la fine fleur de Reims, un projet multiforme et exaltant qu’on adore : Black Bones.
Notre croisière capsulaire continue, et comme le soleil qui décline, elle arrive lentement mais surement vers une fin tristement annoncée. Mais qu’on se réjouisse, car cette semaine, elle accueille un groupe qu’on porte grandement dans notre cœur : Black Bones. D’ailleurs Black Bones est ce vraiment un groupe ? On ne sait pas trop en réalité, on verrait plus dans cette appellation, une sorte de poupée gigogne crée pour contenir la puissance créatrice d’un homme : Anthonin Ternant.
Car Black Bones est au fil du temps devenu un projet, une entité, contenant en son sein le groupe du même nom, mais aussi ses autres projets Angel et The Wolf Under The Moon. Un éclatement artistique qui permet au bonhomme de s’aventurer à la fois dans la folk, la pop grandiloquente et même le spectacle pour enfant. Un projet total car en plus de la musique, le garçon s’occupe aussi de dessiner les pochettes, d’imaginer la mise en scène des concerts, les tenues, les visuels … Bref c’est un homme à tout faire, cachant dans chacune de ses poches des trésors de fantaisies et de douceur. Une sorte de Peter Pan français, bien décidé à laisser continuellement son âme d’enfant encore et encore pour notre plus grand bonheur. Venant de Reims, on peut dire sans rougir que Anthonin est un roi musical face auquel on plie genou avec bonheur. Mais revenons donc à nos moutons : Black Bones et leur capsule en trois actes.
C’est donc en formation 3/5, taille du bateau oblige, que Black Bones se présente aujourd’hui. Si on avait connu le groupe en joueur de baseball zombies, pour Ghost & Voices, c’est vers le moyen-âge que l’univers se dirige, transformant donc le groupe en prince, reine et roi disparu, présences fantomatiques et creusées d’un monde disparu. De fantôme et de voix, il en sera donc aussi question pour cette vidéo, le groupe se parant d’un maquillage et de tenues faisant écho à la pochette et à l’univers de ce nouvel album. Un petit risque, surtout quand on sait que la vidéo a été tournée en plein été à paris. Mais à cœur vaillant rien d’impossible et même dans l’extérieur, le monde fantasmagorique de Black Bones se développe à merveille.
Ainsi, on retrouve pour cette session deux morceaux centraux de Ghost & Voices : Creepy Rain et Destiny. En acoustique, les morceaux gardent ainsi toute leurs saveurs, entre la course effrénée du premier et les ambiances mélancoliques de la seconde, on sent une véritable maitrise joyeuse, portée par les voix de Marianne et Anthonin, qui se mélange et s’échange plaisamment le rôle de lead et de chœur.
Toute l’alchimie du groupe tient dans cet échange vocal, mais aussi dans ces compositions fantastiques qui n’hésite jamais à changer de ton et de couleur. Une pop protéiforme , un univers qui n’hésite jamais à balancer une bonne dose de second degré dans son premier degré, le tout porté par le fil de l’eau et ces paysages qui défilent et nous offrent un beau moment de poésie, voulu ou non : lorsque les lumières s’allument sous un pont, renforçant l’ambiance féérique et surréaliste de leur univers.
Bien sûr, on n’allait pas quitter notre bonne compagnie la dessus, puisque Black Bones nous offre une super reprise complètement dans la thématique de leur tenue : Les rois mages de Sheila. Et il en fallait un certains talent pour ramener une bonne dose de modernité dans un morceau que beaucoup voit de manière surannée. Ce n’est pas le cas ici et le trio nous offre un moment respectueux, enthousiaste et réjouissant pour un morceau qu’ils semblent particulièrement apprécier.
Pour finir, on retrouve l’exterview de Mehdi Palmtree. Et comme toujours, sous couvert des élucubrations de Mehdi, on en apprend un peu plus sur le groupe, entre sa création, ses inspirations et des confidences tristes et comiques, entre Anthonin qui voulait au départ être boucher, Odillon déjà trop grand dans une boom pour enfant (ce qui reste bien utile au basket) ou l’histoire d’une raclette party dans laquelle on finit seul et qui nous hante pendant des jours par… son odeur.
La vidéo se termine de manière absolument géniale avec Mehdi et Black Bones qui tentent musicalement de convoquer à eux, des dieux et fantômes imaginaires. Un moment décalé et poétique … vivement la semaine prochaine !
Crédit Photos : Laurie Bisceglia