Les chouchous du MaMa Music & Convention 2024 – partie 4

Le MaMA Music & Convention, aura lieu du 16 au 18 octobre et, une nouvelle fois, La Face B est ambassadrice média de l’évènement. Pour vous aider à faire vos choix dans une sélection de plus de 110 concerts, la rédaction de La Face B vous présente ses chouchous. Tout de suite, la quatrième et dernière partie de notre sélection.

Martin Luminet // Bivouac Festival // 31.08.24

TTSSFU – Les trois baudets – 16 octobre (Léo)

Flottant avec une innocence désarmante au gré des caprices du vent ; une bulle d’eau vagabonde, fragile mais résolue, toujours en quête d’aventure et d’horizons lointains. Sa transparence révèle une délicatesse apparente, mais c’est précisément cette vulnérabilité qui, paradoxalement, devient sa plus grande force. En son cœur, une énergie palpite : un tumulte subtil, un désordre maîtrisé, où règne une harmonie inattendue. Ce tourbillon ne cherche pas à semer le chaos, mais à se manifester, à libérer une clameur douce et poignante, semblable à un souffle annonçant une béatitude colorée, touchant les confins de l’émotion pure.

TTSSFU, c’est cette bulle. Une entité singulière, empreinte de subtilité et de puissance. Lorsque vous la croisez, laissez-vous envoûter par sa danse éthérée. Accordez-lui un instant pour l’écouter, comme elle nous offre ses harmonies, chargées de sens, pour nous transmettre la beauté brute du désordre. Un chaos qu’elle adoucit et sculpte avec une finesse unique, jusqu’à en faire une œuvre durable, une poésie flottant dans les airs.

LUZ- FGO Barbara – 16 octobre (Lisa)

C’est sur la terrasse du Poisson Lune que LUZ nous a tapé dans l’œil, balayant d’un revers de flûte traversière la grisaille d’un mois de mai bien trop pluvieux. LUZ, c’est une énergie aussi ardente que suave, un phrasé qui nous rappelle celui d’Iliona ou de Clio, et une élégance acoustique qu’elle mêle avec brio à des textures plus électroniques. Entre bossa nova, soft rock et électro-pop, LUZ compose une alchimie qu’elle qualifie elle-même d’« organique », un mot qui prend tout son sens tant la matière vivante de sa musique est palpable.

Après deux ans de cheminement musical et poétique, au cours desquels elle s’est notamment plongée dans le jazz, LUZ dévoile Aguideto, un EP de cinq titres qui résonne comme un dialogue intime avec soi-même. Chaque morceau est une boussole pour naviguer dans le tumulte du temps qui passe, les amours déçus et ces moments où l’esprit vacille entre doutes et tourments. Mention spéciale à Chansonnette, une ode à la sensualité et au désir qui nous ramène à nos 15 ans, autour d’un feu d’été sur la plage, la nostalgie en prime. LUZ sera au MaMA cette année, et on attend avec impatience ce moment de velours qu’elle ne manquera pas de créer !

Maaar – Centre Culturel Jacques Bravo – 16 octobre (Camille)

On connaissait la chanteuse vénézuélienne Rebecca Roger Cruz avec le projet Parranda La Cruz, elle s’entoure désormais d’Elsa Corre et de Charlotte Espieussas pour un projet polyphonique appelé Maaar.

En référence au cratère en volcanologie mais aussi à la mer qui se prononce « El mar » en espagnol. C’est de cette contradiction entre le feu et l’eau que naît ce trio explosif. Leur musique tisse un lien entre les cultures et les langues d’Amérique latine, de la péninsule ibérique ou curieusement de Bretagne et d’Occitanie.

Maaar met au cœur de sa création la voix, les trois chanteuses ne s’accompagnent que de quelques percussions de Colombie ou du Maghreb comme le bendir.

Le tout donnant à leur musique rythmique une teinte organique qui réveille chez son auditeur un début de transe. Maaar sera au MaMA festival en tant que finaliste du Prix des musique d’ICI, auprès d’Eléonore Fourniau.  

King Krab- Le bar à bulles – 18 octobre (Maud)

Un petit conseil, sortez les lunettes de soleil et les chaises longues, pour une appréciation optimale des morceaux de King Krab. Ce groupe français a été créé il y a quelques années par Lucas et Adam Derrez, deux frères originaires de Marseille.

8 ans après All in sorti en 2016, King Krab nous fait à nouveau voyager avec un second album intitulé Tomorrow Can Wait. Ah oui, vraiment ? Comme éloge au présent, ce nouveau projet relève les saveurs de l’été, c’est une pop solaire, à la fois douce et groovy. On profite du moment le temps de 10 morceaux, teintés d’une même couleur et portés par plusieurs surprises. Le groupe se diversifie avec le travail de Florent Sallen à la batterie, celui de Florian Fourlin au saxo sur le sensible Dog Song, ou encore un feat avec Marilou Gerard sur 31 Aout. On apprécie la manière dont ils tournent autour de ce sentiment nostalgique sans pour autant y sombrer, c’est un jeu, mieux, une alternative. Ils conservent l’énergie des jours passés, pour étirer encore un peu cette lumière. Les mélodies sont rythmées, et les chœurs qui ponctuent certains morceaux, nous entrainent dans leur danse.

On est très heureux de retrouver King Krab sur la programmation du MaMA. C’est l’occasion de les découvrir ou bien redécouvrir en live, et de se détendre au rythme de Tomorrow Can Wait. Peu importe notre énergie du mois, il est toujours temps de l’adoucir et de révéler au grand jour notre plus beau déhanché !

Fishtalk- FGO Barbara- 16 octobre (Martin)

On ne les connaît pas depuis si longtemps que ça mais iels font déjà partie de nos chouchous. Quatres jeunes gens originaires de Normandie qui partagent leur vision du monde qui les entoure, rempli d’injustices, d’inégalités. Ces douleurs nourrissent l’univers et prennent possession des guitares et synthétiseurs, pour mieux les énoncer, les dénoncer, les apaiser. Ce n’est pas simple d’évoluer dans un monde où l’actualité est remplie d’oppressions, et encore moins d’en faire abstraction pour s’autoriser à mener une vie joyeuse. Fishtalk, c’est un bandage posé sur l’âme, des points de vie pour votre santé mentale, c’est l’infini bienveillance de celleux qui sont passé(e)s par des épreuves et qui vous souhaitent de ne jamais connaître le même parcours.

Au passage, ce sont également des revendications. Quand on produit des titres qui s’appellent « Men are Dead », forcément on prend position contre le statut quo et le patriarcat qui nous entoure.

Pour toutes ces raisons, on a envie de vous inviter à aller les voir à l’occasion de leur passage au MaMA, parce qu’iels le méritent et que ça vous fera du bien.

Chahu – La Boule Noire – 16 octobre (Charles)

On ne sait pas ce qu’il y a dans l’eau d’Angers, mais elle semble assez chargé en nutriments qui font pousser les beaux projets musicaux.

À une époque reconnue pour sa scène rock, la ville de Maine et Loire voit aussi apparaitre des projets pop assez excitants depuis un petit moment.

Parmi eux, impossible de passer à côté du tristo bambino, Chahu. Depuis maintenant trois ans, le garçon nous fait vibrer d’une musique qui oscille entre minimalisme et grandiloquence contenue, explorant en son sein les expériences de vie que le musicien cherche à soigner.

Une musique curatrice pour lui, mais pour nous aussi tant elle vient à toucher notre intime avec une facilité assez déconcertante.

Ce qui frappe chez Chahu, c’est avant tout la liberté. Celle du ton musical qui va piocher autant chez Bon Iver que chez Franck Ocean ou Chaton, mais aussi dans l’écriture. Ainsi le garçon s’amuse avec les mots, joue autant avec la prose qu’avec les rimes et les répétitions poétiques pour nous embarquer dans un univers brut et souvent virevoltant.

Son premier album est là pour en témoigner, la musique de Chahu est une sorte de gros pansements qu’on met sur les bobos de la vie. Un truc qui apaise qui permet de respirer convenablement. On ne peut que vous conseiller d’essayer cette médecine douce qui fait du bien aux oreilles

Hot Bodies – La Boule Noire – 17 octobre (Damien)

Derrière le projet Hot Bodies se tapit depuis plus de sept ans Gérald Arev Kurdian (ou GÆRALD ou Æ ou TAREK X) artiste aux multiples noms, bohème polymorphe, évoluant au gré des excès qu’il aime procréer. Musicien électronique que l’on a connu au tournant des années 2010 sous le nom de This Is The Hello Monster puis, en tant que Gérald Kurdian, quelques années plus tard avec son éblouissant EP Icosaèdre. Performeur, metteur en scène avec son impressionnant X ! (Un opéra fantastique). Inventeur et catalyseur de la chorale, féministe et queer, Hot Bodies Choir. Maître de cérémonie et deejay du Hot Bodies Club. Il explore son corps, les corps, dans toutes leurs proportions et effervescences pour faire qu’au final, ils puissent n’en former qu’un seul devenu collectif et consensuel. Hot Bodies of The Future. 

Sensible, dérangeant, émouvant, activiste, extraverti, introspectif, inclusif, créatif, les mots ne manqueraient pas si l’on cherchait à qualifier, forcément en vain, cette personnalité kaléidoscopique hors du commun. Si vous souhaitez faire des chemins de traverse les avenues du futur, rendez-vous à la Boule Noire le jeudi 17 octobre à 12h45.  

Martin Luminet – La Cigale – 17octobre (Pauline)

Vous pensiez qu’on allait l’oublier ? Impossible de parler des chouchous du MaMA sans mentionner Martin Luminet qui cumule on ne sait combien d’articles ici. Martin c’est un artiste que l’on suit assidûment parce que : 

  1. Ses chansons sont incroyables.
  2. Sa musique nous console de tout.
  3. C’est un de nos humains préférés.

Martin c’est la rencontre de la violence et de la douceur, la négativité qui se confond dans la lumière, les incertitudes qui deviennent une certitude : c’est l’artiste qui panse le mieux nos douleurs en chantant des maux partagés. Ce sont des chansons pour les paumés, les imbéciles heureux, les amoureux, les gens qui doutent, les pas trop sûrs d’eux, bref, pour tout ceux dont les émotions sont trop grandes pour leur corps. 

Après la sortie de son premier album DEUIL(S), Martin revient avec APRÈS DEUIL(S), une version augmentée et toujours des textes percutants qui vous mettent par terre et vous font tenir debout à la fois. Martin Luminet sera à l’Olympia le 21 mars prochain, mais d’ici là, on le retrouvera le 17 octobre sur la scène de la Cigale pour le MaMA.

Et non, Martin, les petits nouveaux ne seront certainement pas « agréablement déçus » par ton spectacle comme tu aimes le dire. Nous on parie que tu vas encore conquérir quelques belles âmes, qu’on sera des milliers à ne pas se remettre de tout ça mais à chanter tes chansons pour essayer de se relever. 

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