Les clips de la semaine #112 – partie 1

Tapi dans l’ombre, un étrange être techno apparait de temps en temps en pleine lumière depuis 2018 pour nous livrer des petites bombes techno, étranges, directes et obsédantes. Un titre par an qui permet à Demon V de devenir une sorte de légende urbaine, une rumeur qui bruisse ici et là et attire toute notre attention.

Il semblerait pourtant que 2022 soit l’année du règne pour ce sacré démon avec un premier EP qui arrive rapidement et qu’il commence à dévoiler avec l’excellent Little Bunny Rabbit. Un titre court, brutal et efficace au possible qui continue de développer la musique de Demon V : un trip excitant, presque éreintant qui nous assomme autant qu’il nous fait danser.

Comme toujours avec lui, la musique s’accompagne d’une vidéo, folle, déviante et profondément géniale. Sous la caméra de Clement Metayer le voila devenu un homme lapin, delaer de carotte spéciale, arpentant les rues sur son skate en duvet pour délivrer au monde leur dose de légume. Un trip psychédélique, visuellement ambitieux et qui se permet même des petits clins d’œil secret aux nombreuses vies de Demon V.

On s’est une nouvelle fois laissé prendre au piège et on ne peut que vous inviter vous aussi à suivre cet étrange lapin blanc.

Tout ceux qui ont déjà vécu un dimanche matin dans une laverie sauront ce que Dude Low ressent dans son nouveau clip pour Amnesia. Un mélange d’ennui, de langueur et d’immobilité qui prête plus que tout à s’évader au cœur de son esprit et de ses pensées.

Alors, le réel et l’imaginaire se mêlent doucement et le garçon s’évade loin des tambours battants. Une douce ballade joue à ses oreilles. Amnesia est un titre qui nous enivre et nous apaise, porté par des synthétiseurs calmes, un saxophone chaleureux et la voix désabusée de Dude Low. Mais derrière cette tendresse apparente, des petits trésors de noirceurs se cachent dans les paroles, des amours qui se terminent, des sentiments qui questionnent et une amnésie bien utile qui permet de lâcher prise.

Alors il se transforme en héros pop, en peignoir et lunettes citron, un personnage fantasmé dans son esprit qui joue à ciel ouvert avant de prendre un avion qui l’entraine encore plus loin dans ses rêves.

Amnesia continue l’envoutement que nous avait procuré My Days In Cosmos et annonce une nouvelle aventure, Ego Trip, prévue pour avril. On a hâte.

Avec Boire un coup, premier single de son nouvel album Jusqu’à la lumière, Baptiste W. Hamon signe un morceau aux sonorités country plein de bonne humeur et de simplicité, célébrant la joie simple de se retrouver entre copains. Dans un clip réalisé par Romain Winkler, le singer-songwriter français amoureux des Etats-Unis nous invite à une guinguette au milieu des montagnes de Haute-Savoie, en compagnie d’une joyeuse bande de personnages hauts en couleur qui semblent tous droits sortis de paysages de l’ouest américain. “Cette chanson […] représente précisément cette drôle de période : après un an de lenteur et de morosité, l’envie d’aller trinquer à la vie, le sourire aux lèvres, entouré de ceux qu’on aime”, raconte l’artiste. 

Après L’insouciance en 2017 et Soleil, soleil bleu en 2019, le troisième album solo de Baptiste W. Hamon, Jusqu’à la lumière, sortira le 8 avril prochain, suivi de plusieurs dates de concerts en France au mois de mai.

Le plus français des québécois, Rowjay a livré un projet plus que conséquent avec Les chroniques d’un jeune finisseur 2. Ce dernier fait excellemment bien le pont entre l’univers du québecquois et une scène francophone en pleine ébullition. Ce que prouve cette collaboration avec 8Ruki sur le morceau Savoir Faire qui bénéficie d’un clip réalisé par Aime Irabahaye dans lequel on peut apercevoir rad cartier et Zaky.

Deux autres noms qui risquent de faire parler d’eux dans le futur tant leurs propositions sont innovantes et bien exécutées. Rowjay fait à nouveau parler son amour de la finesse avec un clip léché et une aisance au micro remarquable. A l’image de cette cuisine remplie de substances diverses, le flow des deux artistes s’entrechoquent avec alchimie et fracas pour donner vie à une atmosphère planante d’un nouveau genre. 

BLOWSOM revient (déjà) avec un nouveau titre : Superlove.Véritable boule d’énergie, ce morceau nous fait commencer 2022 de la plus belle des manières. Une production survitaminée accompagne l’artiste dans sa virée en Peugeot. On le suit ainsi alors qu’il est confronté au départ d’un être aimé. Loin de la tristesse habituelle, la soirée se veut joyeuse et agréable. Ce départ semble être une véritable libération. On retrouve donc BLOWSOM chantant au volant, mangeant une pizza quatre-fromage, ou encore faisant le plein de barres chocolatées. Avec Superlove, on tombe encore une fois sous le charme de l’univers du parisien.

Crazy est sorti le 10 janvier et annonce l’album Everything was Beautiful disponible le 25 février. Le clip a été réalisé par le leader du groupe Jason Spaceman.

C’est le 2e single après Always Together with you. Ces deux singles sont tous deux des balades nostalgiques et légères. Avec Crazy, Spiritualized a voulu être très positif dans son propos qui atteint même des moment très fleur bleue, à la recherche d’un monde meilleur où tout pourrait qu’amour. Un revival de la période hippie ? Son clip est une série d’images et vidéos libres de droit, alternants entre amoureux.ses et attractions à sensation forte.

Au fur et à mesure, la vidéo devient de plus en plus sentimentale. En superposition se trouve le logo de son futur album, le patron d’une boîte de médicament. Vous reprendrez bien un peu de Spiritualized pour soigner vos maux ?
Le groupe joue sur des émotions simples qui contrastent avec la violence de la période que nous vivons, et calme nos angoisses.

Munie de ses accessoires de voyante du Swinging London, bottes Mondrian et sucette à spirale, Lael Neale nous hypnotise gentiment de sa voix cristalline. On croirait l’interlude d’une médium dont le numéro révélé par l’écran de télévision au milieu de la nuit apparaîtrait comme la solution à nos problèmes d’amour. Pour parfaire le charme, la chanteuse s’improvisait voyante le 11 janvier en créant une ligne téléphonique, accessible uniquement ce jour, pour lire le futur à ses auditeur.ice.s.

On se contentera désormais de la vidéo et de sa tendresse pop-folk qui l’accompagne. Comme tous les morceaux de Lael Neale ont l’essence des étoiles qui filent lentement dans le ciel rural de sa Virginie natale, « Hotline » fond en douceur dans le temps et l’espace. Consultez votre numérologie du jour pour connaître votre destin aux côtés de Lael Neale.

Si Paris occupe toujours une place plus que centrale dans le paysage musical francophone, la province française n’est pas en reste. Preuve à l’appui avec Elaka, rappeur caennais qui a parfaitement saisi les codes qui sont en train de prendre de plus en plus de places actuellement  et qui en profite pour délivrer une musique pleine d’énergie et de maîtrise.

Le morceau Jurassic Park l’exprime à merveille, tout comme son clip réalisé par Benhfm.Une présence devant la caméra marquante, une symbiose entre l’instrumentale rythmée et les choix de montages communiquent toute l’énergie déployée par le rappeur sur ce titre. Pleins d’assurances, il semble avoir intégré les tendances actuelles pour les digérer et les exploiter à sa manière dans un rendu haut en couleur et d’une efficacité monstre. 

Alors que l’hiver nous plonge sous des températures austères, Antoine Wielemans revient cette semaine avec son 3ème single : Fin d’été.  Le titre est rêveur laissant la place à notre esprit de vagabonder dans nos souvenirs d’une fin d’été ensoleillée. Avec comme réalisateur son fidèle compagnon Simon Vanrie, qui a également réalisé le clip De L’or, le chanteur nous propose une suite de moments alignés.

Un temps laissant ses mains par la fenêtre d’une voiture sentir le vent d’été, un autre pilotant un avion au-dessus des champs ou encore enjambé sur un cheval noir. La nature, thème omniprésent chez Wielemens, est comme à son habitude sublimée grâce à la poésie des images capturées pour le clip. Fin d’été vient nous réchauffer ce début d’année, nous laissant rêveur et impatient de contempler les beaux jours.

Le potentiel de Nahir s’est dévoilé sur son projet Intégral. Technicien, assidu et rempli de hargne, il peut aussi bien se complaire dans une trap maîtrisée que dans les singles mélodieux. Sur Adriano c’est le choix de la sûreté qu’il semble opérer avec un retour aux sources et à un rap millimétré, brut qui ne fait pas de détour pour atteindre sa cible. Pour se faire, il l’a couplé à un visuel signé par le duo de réalisateurs Dylan Alexis et Black Anouar. Attablé autour d’un menu copieux, le rappeur et son équipe mange le repas qu’il semblait attendre depuis un moment. Même si ce dernier parait copieux, il en faut visiblement plus pour rassasier le rappeur qui délivre toujours la même dalle vis à vis de sa musique. Cette dernière qui l’anime et habite chacun de ses morceaux leur conférant une aura si puissante. Ambitieux et confiant, Nahir sait qu’il a toutes les cartes en mains pour pousser sa musique là où il le souhaite et le rappelle une nouvelle fois avec ce titre. 

Trois ans après le magnifique et singulier Designer, Aldous Harding vient d’annoncer la sortie de son quatrième album intitulé Warm Chris, toujours produit par John Parish (PJ Harvey) avec qui elle avait travaillé sur ses deux précédents opus. L’annonce est accompagnée d’un premier single,  Lawn, un morceau au piano léger et lumineux, dont les paroles parlent de graines, de gazon ou encore de faces b personnelles… Le clip qui accompagne la chanson, dirigé par la musicienne et son acolyte Martin Sagadin (qui apparaît ici en jongleur et que l’on avait déjà aperçu la vidéo barrée de Old Peel (2021)) montre celle-ci en studio ou bien déguisée en lézard rampant… Entre naturel et mise en scène au bord de l’absurde, Aldous Harding nous charme et continue de nous envoûter.

La musicienne néo-zélandaise se produira le 9 mars à Paris au Trianon et Warm Chris verra le jour le 25 mars, et on a hâte !

Cette semaine, Kyo nous ont présenté Stand Up, un nouvel épisode (et prequel en beauté) de leur série de clips autour des personnages Margaux, Omar et Marlow réalisés par le talentueux Akim Laouar.

Tiré de leur dernier et cinquième album La part des lions (dont on vous parlera très vite), ce nouveau single est l’un des morceaux phare du disque : poignant et engagé, il vient mettre en lumière la terrible réalité encore trop courante des violences conjugales.

Avec beaucoup d’empathie, le groupe a su montrer le côté insidieux de ces situations et propose une lueur d’espoir grâce à son refrain libérateur.