Les clips de la semaine #115 – partie 2

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Sans plus attendre, la seconde partie de la sélection numéro 115 des clips de la semaine.

Séverin – Mea culpa

En voilà un retour qui fait du bien ! Trois ans après le très bon Transatlantique, Séverin prépare son retour avec un nouveau titre qui nous offre tout ce qu’on attend de sa musique.

Avec Mea Culpa, Séverin joue avec les mots et avec les sons pour nous offrir un gros bol de chaleur. Des rythmiques de bossa ou les mots roulent et ou le soleil brille avec bonheur, surtout sur le refrain qui éclate comme les bulles de champagne qui remontent en haut du verre. Séverin raconte la vie, l’amour, les petits actes et les grandes attentions et intentions comme personne. Un peu doux amer par moment, le garçon reste malgré tout un grand rêveur et un éternel positif.

Pour accompagner son titre, il prend la caméra et filme l’Amérique au ralenti pour notre plus grand plaisir. Un film de vacances rêveur et ensoleillé qui annonce une nouvelle aventure que l’on a hâte de découvrir.

ML – Nuit noire

Avec le titre Nuit noire,ML de son vrai nom Maria-Laetitia Mattern, évoque l’amour nocturne : les souvenirs qui reviennent une fois la lune apparue, les rêves obsédants. Elle chante : “T’es revenu dans ma tête, T’es revenu dans mes rêves, Comme un gimmick sublime.” La musique est à la fois électronique, dansante et élégante. Trio parfait, sublime. Quant au clip, il est réalisé par Raquel San Nicolas qui parvient à retranscrire l’introspection au cœur du morceau. Ainsi, on aperçoit la chanteuse dans son studio, en pleine nuit. Toujours sur cette aspect d’introspection, la caméra devient un journal intime sur lequel l’artiste dessine et écrit ses pensées. On se retrouve plongé dans sa tête, à ses côtés, qu’on pourrait entendre les sirènes, les bruits de rue, évoquées.

Findlay – Night Sweats

Après avoir conquis la France avec des titres comme Off&On, Stoned and Alone, ou encore Electric Bones, l’artiste britannique Findlay revient avec le morceau Night Sweats. Un retour électrique, avoir des sonorités rock dignes de la musique d’outre-manche. Comme un échauffement à un album à venir, ce titre est un concentré d’énergie. Que ce soit dans la musique évoquant des émissions télévisées de fitness des années 1980 ou à travers le clip, on se retrouve plongé dans un mouvement très énergique ! Le clip est réalisé par la chanteuse elle-même, on la suit accompagnée d’autres sportifs en plein entraînement nocturne. Au programme : échauffement, étirement, footing, athlétisme et leçon de cheerleading…. Alors, à vos baskets !

Cam Maclean – Shy Companion

On n’est jamais contre un petit moment de douceur et cette semaine c’est vers le canadien Cam Maclean que l’on se tourne. Chant délicat, rythmique pop ensorcelante, guitare rêveuse sont au programme de ce Shy Companion du plus bel effet qui annonce Secret Verses, second long format de l’artiste attendu pour le mois de mai.

Ce compagnon timide dont il nous parle, c’est sans doute le temps, toujours présent mais parfois vaporeux, qui s’accroche à nos esprits dans des souvenirs parfois importants, parfois mineurs mais qui restent toujours collé à nos esprits sans que l’on sache vraiment pourquoi.

Cette idée du temps est parfaitement incorporée dans la vidéo qui l’accompagne. Réalisée par Ariana Molly la vidéo se compose uniquement d’images enregistrées en super 8 par les grands parents de celle-ci lors de leur lune de miel américaine. Délicieusement retro et tendre la vidéo nous entraine dans un souvenir figé sur pellicule, une manière comme une autre de figer le temps et les souvenirs.

De Staat – Look At Me

Trois ans après l’excellent Bubblegum, les néerlandais de De Staat s’apprêtent à revenir et une chose est certaine, ils ne se sont pas assagis.

La preuve avec ce Look At Me, extrait de la partie « rouge » du nouvel album, celle qui représente la partie agressive et violente de Torre Florim. Et à l’écoute de ce morceau, on comprend bien où il veut en venir : ce nouveau morceau est un missile sonore, puissant, martial, presque dérangeant par moment, porté par des lyrics directes et vindicatives, proche par certains aspects d’une prêche pleine de violence et d’égo. Le tout reste étrangement dansant et addictif, réveillant avec une étrange facilité nos instincts les plus primaires.

Le clip qui l’accompagne porte en lui ces teintes rouges et nous entraine dans un monde au bord de l’apocalypse où le groupe se promène au cœur d’une foule en transe et hypnotisée. Alors qu’ils évoluent dans cette ambiance étrange, le leader de De Staat finit par se retrouver face à une étrange figure familière. Comme toujours, le groupe apporte un soin particulier à l’image et c’est debout et transpirant qu’on les retrouvera à Paris le 17 février prochain.

Oliver Tree – Freaks & Geeks

Depuis quelques semaine, Oliver Tree nous dévoile de nombreux titres pour nous faire patienter jusqu’à l’arrivée de son nouvel album Cowboy Tears dans moins de 2 semaines.

Cette semaine, le californien nous offre Freaks & Geeks et continue de remettre à la vie cette jolie vibe de rock FM 90’s, accouplé à des étranges sonorités country et à un flow toujours aussi unique.

Comme toujours, derrière la blague que représente le clip, le bonhomme cache un petit cœur sensible, et un discours qui nous réchauffe l’âme. Il se fait l’étendard des freaks et des geeks, ceux qui ne prennent jamais la parole et restent souvent dans leur coin.

Oliver Tree se fait le représentant de ces misfits et honnêtement, on en avait bien besoin. Un mec cool, drôle et qui assume ses émotions et ses sentiments. Un mec de son époque en fait.

Brace! Brace! – Life in Plaster

Brace! Brace! revient à nous avec un second single avant la sortie de leur album Care  prévu pour le 18 février prochain. Dans Life in Plaster réalisé par Antoine Magnien – artiste vidéaste et photographe déjà derrière le clip de Places – le groupe se met en scène dans une habile mise en abîme à base de poste de bureau pixelisé, dessinant un tunnel numérique infini. La musique radie ici une certaine forme de confort et d’apaisement, transcrit dans les couleurs pastels et le rythme relativement lent du film. Le groupe trace un peu plus sa route jusqu’à cet album plus prometteur que jamais. 

Arlo Parks – Softly 

Premier single après son album Collapsed un Sunbeams sorti l’année dernière, Arlo Parks marque d’un grand coup nos playlists et nos oreilles avec le single Softly. Perdue dans une ville vertigineuse de carton pâte, elle déclame avec vigueur un amour éperdu dans un écran en 4:3.

Le refrain entêtant nous enveloppe comme la tempête sentimentale qui s’affaire autour d’elle dans cette vidéo. La lumière orangée qui vient voiler le clip du début à la fin se tamise peu à peu pour devenir plus noire et vient marquer la part d’ombre de cette histoire, s’achevant sur une parenthèse de solitude accentuée. Un retour doux-amer pour venir bercer nos maux. 

DI-MEH – Uber x Black feat. Slimka

La fin d’année 2021 aura été mouvementée pour Di-Meh avec la réédition de son album Mektoub. Renommé pour l’occasion 3ayne & Mektoub, le Suisse offre 8 nouveaux titres dont Uber X Black, en feat avec son compatriote Slimka.

Réalisé par le collectif Exit Void, le clip propose un univers mélangeant un style assez chill et futuriste. Il met en scène les deux rappeurs dans une virée nocturne en voiture, dans une ville aussi étrange que vivante. Tantôt associée à l’espoir, tantôt à l’envie, une couleur verte accompagne les deux rappeurs tout au long de leur balade, ce qui ajoute un certain esthétisme au visuel déjà réussi du clip.

Avec cette sortie, Di-Meh continue la promo de la réédition de son album. Mais surtout, il continue d’alimenter le fantasme de voir naître un jour , un album en duo avec son comparse de toujours Slimka, dont la collaboration se perfectionne titre après titre.

SIMONY – RSA GRIS NARDO

Après la sortie du puissant A13, Simony revient encore plus fort avec un autre single RSA GRIS NARDO. Un titre qui démontre le talent grandissant du rappeur et attise la curiosité sur l’avenir d’un futur premier album.

Réalisé par le collectif LE FIEF, le clip invite les fans du rappeur pour une balade poétique en voiture. Celle-ci nous conduit à travers de grandes étendues de verdures et de champs.
En compagnie d’un jeune couple, le visuel établit un parallèle avec la vie amoureuse, celle de partager la route avec sa moitié. Des routes colorées,parfois compliquées à traverser… Le clip ajoute un style mélancolique au titre, déjà sublimé par la voix et la technique du jeune Simony.

Le Parisien continue d’alimenter son arsenal musical avant l’arrivée de son futur projet prévu en mars. Avec une voix et un style toujours aussi puissants, il continue de faire monter la sauce et prouver qu’il est l’un des rappeurs à suivre durant cette année 2022.

BANK MYNA – Los ojos de un cielo sin luz

Ce n’est pas une mais trois fenêtres sur le monde qui se présentent à nous. Une horloge sonne. Un jeune homme passe d’un cadre à l’autre, dans un lieu abandonné qu’il arpente indéfiniment. A l’extrême gauche, une femme aux cheveux noir de jais apparait. Allongée sur son lit, elle baille et nous fixe, d’un regard perçant.

Voici l’ouverture du nouveau clip de Bank Myna, Los ojos de un cielo sin luz, extrait de leur prochain album VOLAVERUNT, à paraître le 25 février prochain. Le trio parisien évolue dans un univers singulier où post-rock sombre et drone se joignent aux expérimentations sonores et incursions doom.

Cette vidéo, réalisée par Daniel Machón, bassiste du groupe, est le fruit d’un long travail de recherche. Elle est constituée uniquement d’images d’archives en noir et blanc qui reflètent l’univers de l’album et joue sur la granularité du support pour mettre en évidence la texture des couches de drones. Les projections visuelles de Karl Lemieux (Godspeed You! Black Emperor) et de Jerusalem In My Heart sont de réelles sources d’inspirations pour Bank Myna.

Le clip nous plonge au sein d’un inconscient agité et tourmenté. Aux sons ambiants et diffus s’ajoutent des plans énigmatiques, ésotériques, mystiques. Une voix féminine s’élève tandis que la clameur des instruments s’intensifie. Guitare, drones de fond se superposent et se mêlent aux images qui défilent sous nos yeux, pour une tension à son maximum. Explosions fulgurantes, incendies ravageurs et images épileptiques s’entrelacent jusqu’à s’éteindre délicatement lorsque le violon retentit, avant de nous laisser seul avec cet homme, qui nous jette un dernier regard.

Los ojos de un cielo sin luz nous saisit au cœur de notre vulnérabilité. Là où nos pensées les plus intimes s’expriment et se révèlent. Là où nos craintes existent et exultent. Avant de disparaître vers les étoiles, seuls yeux de ce ciel sans lumière.

Red Hot Chili Peppers – Black Summer

OUI ! C’est un grand OUI. Les titanesques Red Hot Chili Peppers retrouvent leur structure la plus prolifique, la plus Hot. En effet, c’est (encore une fois) le grand retour du maestro John Frusciante dans le groupe. La nouvelle était tombée en Décembre 2019, elle avait fait frissonner les fans du monde entier, qui étaient depuis dans l’attente de quelque chose à se mettre sous la dent. C’est chose faite : Black Summer, le premier single de leur nouvel album (Unlimited Love, prévu pour Mai 2022) est sorti cette semaine.

Accompagné d’un clip halluciné, tourné entièrement sur fond vert, on y voit le groupe se donner comme s’ils étaient sur scène, ni plus ni moins. Les Red Hot n’ont pas vraiment besoin de faire plus pour ravir leur public. Malgré son apparente simplicité, le clip reste très bien réalisé, il est du plus bel effet, psychédélique à souhait. On savait d’avance que le retour de Frusciante à la guitare serait synonyme de retour aux sources pour le groupe. Pourtant, on retombe ici sur les ambiances de By the Way (2002) ou Stadium Arcadium (2005), tous deux enregistrés lors du premier retour de John dans le groupe. Ça n’est pas un mal, le quatuor californien, bien que n’ayant pas prit trop de rides et nous prouvant avec ce clip qu’ils n’ont rien perdu de leur fougue légendaire, ont quand même vieilli, il aurait été illusoire de s’attendre au Funk-Rock débridé de Mother’s Milk (1989) ou Blood Sugar Sex Magic (1991).

Très mélodique, Pop juste ce qu’il faut, on retrouve bel et bien l’équilibre presque surnaturel du groupe ainsi formé. Frusciante nous livre un petit solo sans prétention , plus besoin de prétention non plus, il n’en reste pas moins à sa hauteur. De quoi mettre en haleine toute une génération, et plus. Il n’y a plus qu’à attendre la sortie de l’album pour – on l’espère – se régaler d’une bonne dose de musique fraîche, prête à lover la nostalgie de certains fans, et pour les plus chanceux, attendre de pouvoir aller voir les Red Hot Chili Peppers sur l’une des dates de leur tournée mondiale, pour défendre comme il se doit ce nouvel album prometteur.

Black Sea Dahu – Affection

Black Sea Dahu et sa folk teintée de jazz revient avec Affection, un titre acoustique intimiste sur fond de piano mélancolique – une supplique.

À Esch-sur-Alzette, au Luxembourg, au cœur du petit hiver froid et à l’abri de la Kulturfabrik, le groupe au grand complet se tient face à la caméra de Vera Cathrein pour dérouler le récit de ses espoirs et de ses désillusions…

Accompagnée de Simon Cathrein à la voix et aux percussions, de Vera Cathrein à la guitare, de Pascal Eugster à la basse, de Ramon Ziegler au piano et de Nick Furrer à la batterie, Janine Cathrein (voix et harmonium) propose un instant de grâce de 5’35. Sa diction et quelques inflexions vocales ne sont pas sans rappeler l’autre grande chanteuse suisse Sophie Hunger, à qui le groupe zurichois, fondé il y a dix ans déjà, n’a décidément rien à envier.

Röyksopp & Alison Goldfrapp – Impossible

La collaboration inédite de la mythique chanteuse Alison du groupe Goldfrapp et du non moins monolithique duo électro norvégien Röyksopp (fondé il y a 22 ans, déjà !)nous propose un titre dansant et grave allant crescendo.

Extrait du Profound Mysteries” à paraître le 29 avril 2022 chez Dog Triumph, l’électro dreamy de l’inattendu Impossible est illustrée par Jonathan Zawada d’hallucinations caléidoscopiques s’accordant à la perfection avec les chœurs synthétiques et un fond obsédant au beat lancinant.

La fin vient s’échouer à nos oreilles comme l’écume des vagues à nos pieds sur le rivage. 6’32 de maîtrise parfaite à la production chirurgicale : un hit en devenir.

The Kooks – Connection

Enfin leur retour ! Alors qu’ils sont actuellement entrain de célébrer les 15ans de leur première album Inside In Inside Out avec une tournée à travers le Royaume-Uni, et bientôt l’Europe avec une date à Paris le 3 mars; The Kooks a fait son grand retour avec un EP : Echo In The Dark, Pt I. Qui est notamment porté par le titre Connection! Une ode à l’amour, un refrain catchy, la voix emblématique de Luke… bref un retour réussi qui nous donne terriblement envie de découvrir leur nouvel album qui sera disponible le 22 juillet prochain !

Florent Marchet – De Justesse

C’est avec justesse que Florent Marchet évoque les moments de ruptures, de bouleversement, dans la vie avec son dernier morceau De justesse. Sur une mélodie nostalgique soutenue par des sonorités électroniques, l’artiste fait le bilan de ses souvenirs. Ils évoquent : “les soirées de lycée”, l’année de ses douze ans, de ses dix-huits ans, l’ivresse, entre plusieurs métaphores, des décors, tableaux, écrits. Avec cette leçon de vie qui ponctue chaque couplet : “Promets-moi mon amour de passer ton tour, promets-moi mon enfant de rester vivant.”

Ainsi, le réalisateur Aurélien Ferré fait du clip une boîte à souvenirs, où le garde précieusement les photos de souvenirs. Comme pour rendre ces moments immortels. C’est alors que Florent Marchet joue au piano tandis que des photos défilent derrière lui, en diaporama. Puisque l’on parle du passé, évoquons le futur, avec une date du musicien le 23 avril au Printemps de Bourges et le 8 novembre au Café de la danse. 

Elisa Erka – Enfance

Elisa Erka cherche ses souvenirs, son passé avec le titre Enfance. Sur une musique rythmée, électronique et presque naïve, l’artiste cherche sans fin ce moment de vie. Avant de se rendre compte que cette enfance n’est pas saisissable, comme le sable dans lequel on joue étant enfant. Elle chante : “Mais quand j’y pense après tout, quelle importance ? Elle est partie mon enfance, et je la cherche partout.” Jusqu’à ce rendre compte que : “et je l’a trouve partout !”

De cette chasse au trésor, on retrouve des bribes dans le clip réalisé par Lucas Delesvaux. Le clip fait s’entremêler des morceaux d’enfance à des morceaux de vie d’adulte, comme une continuité et l’absence de rupture entre ces deux âges.  C’est un peu comme cette citation de Walt Disney : “Les adultes ne sont que des enfants qui ont grandi.”