Les clips de la semaine #126 – Partie 2

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Sans plus attendre, la seconde partie de la sélection numéro 126 des clips de la semaine.

Glauque – Plan large

Lorsque Glauque a fait son retour la semaine passée avec Plan large, on se doutait que le clip ne tarderait pas à suivre tant la musique des belges est intrinsèquement lié à l’image depuis le début.

Constat d’une époque qui se barre en couilles, d’un monde qui n’est que noirceur et qui nous nous entraine avec lui vers le fond, Plan large porte en lui le nihilisme et la violence qu’on a tous vécu et ressenti un jour. Une voix qui enchaine les pensées extrêmes, presque binaire, comme pour virer au fond vers l’absurde. Le texte est un énorme défouloir qui permet à Glauque d’étendre la puissance de ses productions, électroniques, brutales mais finalement si humaines.

C’est dans cette direction que s’oriente ABEL VERHEYDEN avec un clip hyper cinématographique, qui suit un anti-héros dans une vie ou l’amour côtoie la violence, les coups et les caresses. Un univers sombre, sauvage et intense qui offre un pendant visuel fort à la musique de Glauque. La suite arrivera vite, on a très hâte.

MARTIN LUMINET – AMOUR – DAMPA REMIX

L’amour sur le dancefloor … Voilà une association aussi inattendue que réjouissante que nous offre Martin Luminet et Dampa. D’un côté le casseur d’ambiance officiel, celui qui raconte l’amour vrai, celui qui fait mal mais qu’on cherche à dompter. De l’autre, Dampa qui nous avaient récemment mis à terre avec leur EP en français et le court métrage qui l’accompagne.

Deux faces qui chacune de leur côté se nourrissent du vrai et des émotions et viennent aujourd’hui transformer Amour, le titre le plus atmosphérique de Martin Luminet. Un beat sale, viscérale vient fracasser les mots de d’Amour, les deux s’attaquent à nos coeurs, d’un côté la réfléxion, de l’autre le côté physique. C’est explosif, intense, brûlant, ça fait du bien surtout. On se laisse emporter, on oublie tout et on danse à en perdre la tête.

Comme souvent, Martin Luminet met aussi sa pâte visuelle, imprimant ses mots de feu sur des extraits cinématographiques. C’est son monde qui s’ouvre encore à nous, un monde bouleversé par Dampa mais tellement cohérent dans l’univers des uns et des autres.

On appelle ça une collaboration réussie, un échange qui vibre de la vie.

Muddy Monk – Satin Dolls

Si Ultra Dramatic Kid est enfin arrivé sur nos platines, l’aventure visuelle entre Muddy Monk et Félix de Givry elle continue.

Sur les nappes synthétiques de Satin Dolls, c’est donc le générique de leur court métrage que l’on découvre cette semaine. Un footing bien chorégraphiée dans lequel Muddy Monk suit à la lettre le rythme du morceau, entre petits pas de danse, playback et petite pause nécessaire à la respiration.

Sur l’écran, c’est un bandeau qui défile, présentant toute l’équipe technique mais aussi les acteurs alors que la couleur, qui faisait jusqu’ici défaut à beaucoup des vidéoes présentées, fait un retour remarqué sur ‘lécran.

Les pièces du puzzle semblent se mettre en place et on a hâte de pouvoir visualiser l’intégralité de l’histoire.

Chahu – Possible (Le vrai clip officiel)

Angers, une ville qui nous plait. Il faut dire que la ville du Pays de La Loire a une facheuse tendance à nous livrer de manière régulière des artistes qui finissent invariablement dans les chouchous de La Face B.

Et Chahu ne fait pas exception à la règle. Il faut dire que le garçon nous offre depuis quelques temps des titres qui se collent fort à nos coeur. Sa voix monocorde, ses rythmes doux et lents et cette manière de nous faire autant pleurer que sourire sonnent toujours juste et vrai. C’est une nouvelle fois le cas avec Possible, une petite missive lettrée qui nous bouleverse et nous transporte à côté de Chahu, comme un ami qui nous console et se console avec nous.

Les mots, qui ont ici toute leur importance, prennent une place encore plus importante et poétique grâce à l’animation de Flavien Caron. Ils deviennent des voitures, des immeubles, des montagnes, des oiseaux, construisant les lieux et les paysages que Chahu explore à la recherche de sa vérité.

Une quête de sens et de paix réussie, puisque grâce à lui ce n’est plus tout à fait le chahut dans nos têtes.

Oscar Anton – Ophelie

Le rythme est lumineux, la mélodie aurait presque des airs de bossa. Il y a quelque chose de doux et tendre, aux frontières du style lo-fi et bedroom songs. Et pour preuve, dans le clip réalisé par Evano Sanchez, on aperçoit l’artiste courir dans des chants. Le ciel est imposant, rempli de libertés, de promesses. Que l’on devine des promesses sentimentales. Les paroles évoquent l’amour mais surtout la rupture. S’aimer comme on se quitte. Ophelie n’est pas, ou plus, l’élue du cœur d’Oscar Anton. Il affirme, revendique, aimer quelqu’un d’autre : “Ophelie, why don’t you see, That I’m in love with someone else”

ODESZA – Better now (feat. Maro)

Better now est de ces chansons qui a le pouvoir de vous remettre un coup de boost dans les moments où l’on se sent plus fébrile. Le titre réalisé en featuring avec la chanteuse portugaise MARO, annonce leur album The Last Goodbye prévu pour la fin juillet. Réalisée par Vladimiro Leopoldo, la vidéo est dans la même énergie que la musique qu’elle accompagne. Pleins de peps, parfois psychédélique et colorée. La chanteuse est filmée dans différentes situations, tantôt dans une voiture dans une ville, pédalant sur un vélo sur un tournage tantôt face caméra avec des lumières colorées. La bonne humeur de l’artiste transparaît dans cette vidéo qui fait du bien au cœur et que l’on fredonne légèrement.

Warpaint – Stevie

Troisième single pour les Warpaint, dont le retour nous remplit de joie avec l’album Radiate like this prévu pour le 6 mai prochain. Stevie est un morceau jazzy, avec une basse groovy mais toujours voluptueux, la signature du groupe. Quoi de mieux que de se laisser aller à danser sur ces notes sucrées en ce dimanche après-midi. Une caméra posée sur le sol, une grande pièce vide, une musique en fond sonore et une chorégraphie qui se crée au fur ét à mesure de la chanson, pas besoin de plus pour rentrer dans l’univers de Warpaint. C’est une vidéo simple mais qui nous donne envie de faire de même dans notre t-shirt trop grand, les cheveux ébouriffés. Alors, let’s dance !

Jacques et Thomas Dutronc – L’opportuniste

Avec une tournée qui vient de démarrer et un album de reprises à venir en novembre prochain, cette année marque le grand retour de Jacques Dutronc sur le devant de la scène, en compagnie de son fils Thomas. En ce week-end électoral, c’est avec L’opportuniste que le père et le fils ont choisi d’entamer cette nouvelle aventure. Sortie le vendredi 22 avril à 48h du deuxième tour des élections présidentielles, le message de cette chanson, écrite à la suite des événements de mai 68 et dénonçant l’opportunisme et le cynisme de certains politiciens, n’a pas pris une ride. Le clip, bien plus mordant que la version originale de 1968, met en scène Jacques et Thomas Dutronc sur des affiches électorales ou même des billets de banque, et se termine par un palais de l’Élysée s’envolant dans l’espace. Une façon de dénoncer la soif de pouvoir et l’éloignement de la réalité de certaines personnalités politiques ? Le duo sera en tournée en France, en Suisse et en Belgique jusqu’en février 2023.

Mathilda –Avalanche

Mathilda, la voix envoûtante du groupe After Marianne, continue sa trajectoire en solo avec la sortie d’Avalanche, un premier single qui annonce l’arrivée de son deuxième EP.
Dans son nouveau titre, Mathilda bouscule ses souvenirs, ressasse des instants d’amour et met en mot le ressac des sentiments. Comme un point éphémère où il faut se dire adieu, Mathilda,elle, « se battra comme une femme » pour ne pas perdre celui qu’elle aime.Le clip en noir et blanc est aussi hypnotisant que la voix de la chanteuse.

Les images sont douces et simples mettant en avant Mathilda,  des vidéos de Nancy Sinatra et des images de l’enfance  dans un écran de télévision vintage. Avalanche est le premier morceau écrit par la chanteuse il y a cinq ans. Il n’avait pas trouvé sa place sur son premier disque Amore Sacro mais il annonce un nouvel EP encore plus intime et précieux qu’on a hâte de découvrir.

Bartleby – L’Amour Réaliste

Bartleby chante le lent basculement de la passion dans une routine pleine d’affects – et d’habitudes. Illustré par un ballet du chanteur folk avec un mannequin de plastique dans la lumière d’or de la golden hour, le clip pose un regard tendre sur les mécaniques du cœur. À une époque où l’on consomme ses relations à la mode fast-food ou fast-fashion, le propos a de quoi apaiser. Et réconcilier avec un certain romantisme en perdition.

English Teacher – Polyakward

Un clip un brin horrifique pour un groupe très prometteur. English Teacher, jeune quatuor en provenance de Leeds vient de sortir le 22 avril sur Nice Swan Records son premier EP Polyakward.

Repérés par le Supersonic, les musiciens avaient fait leur première date parisienne en octobre 2021 et on s’en rappelle encore. Entre post-punk et spoken word, la formation navigue avec aisance et la voix de Lily Fontaine nous déroute et nous intrigue avec délice.

Des créatures étranges peuplent l’écran. Entre la forêt et le salon d’une maison, English Teacher nous raconte les maux d’une génération sur fond de guitares distordues. Ils seront en concert le 19 mai 2022 à l’International. A ne pas rater.

Vimala – How Good

Avec How Good, Vimala entame une transformation qui nous enchante. Si les nappes électroniques sont toujours présentes, le corps musical de l’artiste se fait plus organique, plus humain, laissant une place plus importante à la guitare mais aussi à cette voix sombre qui semble nous lancer des incantations. Une musique certes sombre mais toujours dansante et exigeante qui nous offre un beau moment comme souvent chez Vimala.

Artiste précieux, Vimala passe aussi derrière la caméra et nous offre un clip sur pellicule qui lui va chercher la lumière, nous entrainant sur les pas d’un couple au coeur de l’été dans Paris. C’est ici que se trouve la lumière et effectivement, c’est vraiment bon d’être en vie.

Sinead O’Brien – There Are Good Times Coming

Le 10 juin sortira le premier album Time Bend and Break the Bower de l’artiste irlandaise post-punk Sinead O’Brien. Cette semaine, un troisième extrait a été dévoilé. Il s’agit de There Are Good Times Coming qui nous plonge une nouvelle fois dans l’univers alternatif et transcendant de la chanteuse. Le clip, réalisée par Chloé le Drezen (cocorico !), met en jeu des artifices de couleurs futuristes dans un environnement nocturne et renforce les aspérités psychédéliques de ce morceau. Le rythme de la batterie penche toujours vers le disco tandis que les guitares apportent cette agitation mystérieuse qui sort tout droit de notre mantra .

!!! – Panama Canal (ft. Meah Pace)

Les New-Yorkais de !!! ne prennent jamais de pause puisqu’il s’apprête à sortir leur neuvième album au nom de Let It Be Blue. Ils se payent même le luxe de tourner leur clip à Times Square et dans divers endroits de la ville.Avec Panama Canal, ils s’assument en tant que groupe de dance avec ces touches contemporaines, minimalistes mais aussi rempli de basses, nous rappellant le style de Sofi Tukker.