Les clips de la semaine #138

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer ses yeux et ses oreilles. Sans plus attendre, voici la sélection numéro 138 des clips de la semaine.

Victor Deverre – Muse bleue

C’est officiellement le début des vacances d’été grâce au nouveau clip de Victor Deverre, Muse Bleue. Le jeune chanteur nous propose un titre pop qui sent bon les soirs de juillet à boire du rosé au coucher du soleil. Ce n’est que son deuxième single, mais on lui décèle déjà un certain talent d’écriture, avec un texte faussement naïf, bien ficelé et qui promet de belles choses pour la suite. 

Le clip, lui, nous emmène avec son groupe de potes en vacances. Entre journée skate, apéro chips sur la table de camping et course folle vers la mer quand le soleil tombe, tout est réuni pour que ces jeunes vivent leurs premières vacances loin des parents comme il se doit. On a hâte de découvrir son premier EP, qui devrait bientôt sortir.

Sorry – Let The Lights On

Le groupe londonien nous offre cette semaine un nouveau single nitescent, Let The Light On, accompagné d’un clip. Le titre figurera sur leur nouvel album, Anywhere But Here, à paraître le 7 Octobre prochain. 

Après le déstructuré Twixtustwain, EP aux expérimentations sonores surfant sur une wave Lo-Fi sorti l’an dernier, et le délicat There’s So Many People That Want To Be Loved, sorti en avril de cette année, le duo -maintenant devenu quintet- revient plus enjoué et un poil plus pop .Let The Light On est en effet paré d’une section rythmique envoûtante et de mélodies imparables. Sans concession toutefois, car on y retrouve bel et bien l’attitude fiévreuse de Sorry.

Selon le groupe, « C’est une chanson d’amour taillée pour les clubs. Une chanson plutôt douce-amère pour nous. Elle évoque notre façon d’être honnête et de dire les choses directement, mais qui, au final, peut aussi les ruiner. Si tu as une lumière, ne la laisse pas s’éteindre… ».

Sorry semble bien décidé à suivre la verve étincelante qui le guide. Ses membres ne semblent pas prêts de s’arrêter de nous surprendre et de nous plonger dans ces moods intenses. Leur prochain disque a été réalisé aux côtés d’Adrian Utley (Portishead), il nous tarde de pouvoir nous y jeter corps et âme.

Mini Gouap Ft Freeze Corleone – 669 Tah

La bonne entente entre les membres du collectif Lyonzon et ceux du 667 n’est plus à prouver. Après avoir démontré leur savoir faire sur les deux parties du titres 669, c’est cette fois isolé que l’on retrouve Mini, collaborant avec Freeze Corleone sur le titre 669 Tah. 

A l’image du titre, le morceau et le visuel l’accompagnant font la part belle aux substances, certes douces, mais illicites. Armé d’un joint d’une taille peu recommandable, les artistes et leurs collègues livrent une prestation de rap au kilomètre sur l’instrumentale effrénée de Tha Trickaz.

Le clip, réalisé par Arthur Lvz, est tout aussi sportif : un montage dynamique se couple avec des effets spéciaux parfaitement dosés. 

A l’image d’un couplet de Freeze Corleone, tout semble millimétré, sauf leur consommation de stupéfiants…

Doum’s Feat Laylow – Stars

Si ces dernières années, le membre de feu l’Entourage, Doum’s, a diversifié ses activités dans la musique, il semble n’avoir jamais perdu le chemin du studio. Il y a peu, il livrait un clip soigné et ultra-référencé accompagnant le titre Movie, avec lequel il a décidé de faire son grand retour.

Cette semaine, il a à nouveau décidé de régaler les amateurs de sa musique en libérant un morceau qui a fait du bruit sur les réseaux sociaux quand il a été teasé : celui d’une connexion avec Laylow

Stars, c’est donc la collaboration de deux artistes qui se connaissent depuis un moment et qui décident de mettre leur pierre à l’été ardent qui est en train de se dérouler. 

L’amour du beau visuel des deux artistes prend vie sous la caméra 16 et 8 millimètres de Capsul à travers les ruelles d’Abidjan. 

Bertrand Belin – Alleluia

Avec la vidéo d’Alleluia, Bertrand Belin donne vie à un nouvel extrait de son dernier album Tambour Vision. S’il est vrai que l’on aime écouter Bertrand Belin, on adore également se confronter aux multiples aspects de son persona. Et que ce soit sur scène ou dans ses clips, il excelle dans sa construction et prend plaisir ensuite à en jouer. Pour Alleluia, il prend successivement les traits d’un clown blanc pour la poésie, d’un avocat en robe pour le sérieux ou encore ceux d’un Elvis à la sauce Leningrad Cowboy pour la folie. Ces personnalités multiples renvoient aux mots qui, comme par ricochets, forment les paroles de sa chanson. Car Bertrand Belin aime autant jouer de ses personnages que tordre les phrases et s’amuser des sonorités obtenues. Guidés par les associations d’idées, on navigue dans les pensées du chanteur. Et elles nous mènent loin dans l’absurde, en faisant rimer atomes avec fantôme ou encore Alleliua avec Be-Bop-A-Lula. Tel est l’univers dans lequel Bertrand Belin nous convie. On retrouve, musicalement, l’ambiance qui fait sa spécificité ,même si elle se teinte de reflets électro largement présents dans son dernier album. Sa voix évolue elle aussi, allant chercher dans ses intonations celles d’un Alain Bashung ou sur ce titre d’un David Bowie, celui d’Ashes to Ashes, avec qui il partage, justement, l’allégorie du clown blanc.

Beth Orton – Forever Young

Après avoir révélé Weather Alive, le morceau titre de son prochain album, Beth Orton sort cette semaine Forever Young, un deuxième extrait éthéré, aussi somptueux qu’entêtant.

La musicienne anglaise a fait appel à Stephen Ellcock – collectionneur d’images et curateur culte, principalement sur les réseaux sociaux – pour mettre le morceau en images, avec l’aide de Jonathan Reid-Edwards – video/effets spéciaux. Des portraits de femmes mystérieux d’un autre temps s’y enchaînent et s’y superposent comme dans une boule de cristal. Stephen Ellcock écrit : « Beth avait initialement l’idée de considérer les femmes comme des mystiques et la sorcellerie comme une forme de connexion spirituelle plutôt que comme un mal. En partant de cette idée, nous voulions faire quelque chose qui vous emmène dans un voyage à la fois cosmique et macrocosmique, de l’espace extérieur à l’espace intérieur et vice-versa.” On se laisse envoûter par la magie sombre visuelle et sonore… 

Weather Alive, le premier album de Beth Orton depuis 6 ans, sortira le 23 septembre sur Partisan Records et nous avons hâte de le découvrir ! 

Holy Fawn – Dimensional Bleed

Holy Fawn, quartet venu tout droit d’Arizona, sortait il y a quelques jours un nouveau single, dont est extrait Dimensional Bleed. On les attendait depuis un certain temps : depuis le titre The Maze en 2020, et leur dernier album, Death Spells, en 2018.

Holy Fawn nous avaient manqué, et ils sont de retour, plus forts que jamais. Moins shoegaze, plus post-black. Et nos oreilles curieuses et sensibles ont adoré ce nouveau morceau. Dimensional Bleed marie avec finesse douceur et fureur. La voix éthérée se mêle aux guitares écrasantes et aux rugissements. Et le clip vient souligner cette ambiance si particulière. Tourné en noir et blanc, on y aperçoit un chien menaçant, des individus masqués et une femme qui court après un homme, couteau à la main, sang sur le visage. Cette scène se répète et rappelle l’introduction du morceau, où des voix nous parviennent indistinctement, semblant provenir d’une cassette qu’on rembobine. La caméra, toujours pressée, filme les arbres et les branches.

Le guitariste, Evan Phelps, a expliqué que Dimensional Bleed faisait vaguement référence au concept de multiples dimensions et de chronologies qui pourraient exister simultanément, se croisant et se déversant les unes dans les autres.

Holy Fawn nous surprend encore, mélangeant habilement les genres et les sonorités, inclassable et surprenant. L’album, Dimensional Bleed, est attendu pour le 9 septembre et on a hâte.

Theo Lawrence – California Poppy

Après plusieurs mois passés à Austin au Texas pour enregistrer son nouvel album (et en profiter pour jouer chaque soir dans les lieux mythiques de la ville) Theo Lawrence, accompagné de ses formidables musiciens, revient avec California Poppy, premier single extrait de son très attendu nouvel album Cherie, qui sortira prochainement sur Tomika Records, le label de l’artiste. 

Pour l’occasion, le musicien bordelais nous offre un clip délicieusement rétro, réalisé par Michael Ryan Johnson aka Cherry Panther, tourné dans les environs de Malibu en Californie. Le clip illustre l’histoire d’un automobiliste prenant en stop une mystérieuse jeune femme (jouée par Madison George), celle-ci finissant par profiter d’un arrêt à une station d’essence pour lui dérober sa voiture. 

Avec ce nouveau titre, Theo Lawrence, ne dérogeant pas à son habitude, nous offre un classique instantané qui sent bon l’Amérique des années 60, impeccablement exécuté par cinq musiciens d’exception. 
Retrouvez notre interview de Theo Lawrence ici

Eugénie – Don’t Speak

Après un an d’absence, Eugénie revient avec un nouveau titre : Don’t Speak. Si l’artiste s’est fait connaître avec des titres électroniques et très pop, le son est ici beaucoup plus électrique, voire saturé. Eugénie a l’air assuré avec un morceau affirmé. Un aspect que retranscrit Juana Wein dans un clip. On y voit l’artiste évoluer dans un white cube, comme une prison inconsciente dont elle semble vouloir s’échapper, reprendre sa liberté. Ses vêtements, tout comme l’atmosphère musicale de Don’t Speak, semblent sortis des années 1990. Eugénie nous fait penser à des divas actuelles de la pop comme Ariana Grande, ou encore Dua Lipa. Don’t Speak est extrait de Moment in Time, sa dernière sortie.

Foé – Le temps court

Le jeune chanteur toulousain revient avec Le temps court, hymne rêveur, cantique aux heures perdues à tout jamais. 

Réalisé par François Havard et Foé, le clip met en scène le musicien esseulé dans une plaine désertique, guitare classique à la main. À mesure qu’il s’enfonce dans des sables mouvants, jusqu’à l’engloutissement, sa voix se fait lyrique, son timbre profond nous entraînant à l’introspection… 

Entre pop et chanson française, la métaphore du sablier se file au gré de la mélancolique comptine, nous rappellant l’urgence de cueillir l’instant. De la joliesse. 

OrelSan – Ensemble (feat. Skread)

En pleine tournée des festivals, OrelSan continue de mettre en images son excellent Civilisation. Cette fois-ci, c’est Ensemble qui y passe. Featuring « officiel » avec Skread, le morceau parle d’amour de manière franche et réaliste, sensible et tendre, le tout sur une prod emballante et dansante. Le genre de morceau qui fait se soulever en même temps les foules et les cœurs.

Sous la caméra de Quentin Deronzier, le romantisme du morceau se transforme en mondes parallèles, fortement influencé du film Upside Down. Deux êtres, dans deux mondes, séparés mais proches, qui vivent des existences semblables mais qui cherchent à se retrouver, à s’attraper et à enfin faire de leur deux mondes, un unique.

Le romantisme dans toute sa splendeur, porté par des images magnifiques et donc hyper cinématographiques.