La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer se yeux et ses oreilles. Tout de suite, voici la première partie de la 175ème sélection des clips de la semaine.
Arielle Soucy – Ottawa
Chez La Face B, on a toujours un oeil qui louche vers le Québec et ces derniers temps, celui-ci se fixe souvent du côté de l’excellent label Bonbonbon. Alors quand ils nous ont envoyé leur dernière pépite, on a forcément pris le temps de s’y intéresser.
Grand bien nous a pris puisque le Ottawa de Arielle Soucy est une jolie flèche country-folk qui s’est planté en plein dans nos cœurs d’amoureux de la musique.
Une musique qui s’inspire des grands et qui respecte la tradition nord américaine mais qui n’empêche pas Arielle d’être humaine et personnelle. Ottawa parle de mélancolie, de tristesse légère mais bien présente et de l’amour qui va et vient dans le bon comme dans le mauvais.
Des souvenirs, une histoire sur laquelle elle prend du recul et que Karelle Goguen-Bancel met en images dans la beauté des territoires canadiens. Un voyage solitaire comme une reconstruction, un retour à la vie et beaucoup de sourires.
L’été vient, mais c’est bien l’automne que l’on attend avec l’arrivée de Il n’y a rien que je ne suis pas, le nouvel album de Arielle Soucy.
Charlie Flood – Moonshine/Valborg
On reste de l’autre côté de l’Atlantique et on part à la découverte de Charlie Flood qui dévoile cette semaine son premier titre Moonshine/Valborg.
Enregistré au studio Fuzzy Pete d’Emmanuel Alias (personnage aimé et bien connu de ce site), le morceau est une nouvelle aventure en deux temps comme l’indique subtilement son titre. Un départ atmosphérique et onirique qui laisse la place à une envolée plus lyrique et apaisée. Au milieu se joue le temps, le monde qui bouge et l’arrivée du printemps, entre les attentes et la réalité qui nous surprend et nous permet, une nouvelle fois, de respirer et de repartir.
Pour accompagner ce morceau, Charlie laisse toute liberté à son camarade Malte Carlsson qui compile et transforme des vidéos super 8 afin de leur donner sens autour de Moonshine/Valborg. On voit donc cette idée d’amitié, de temps qui évolue et de nouvelle aventure qui démarre. On visite ces lieux entre Paris, Berlin et Malmö et on regarde ces amitiés évoluer et une nouvelle histoire démarrer.
Bienvenue à toi Charlie Flood.
EMPRS – Margaret (After Crash) (feat. Foreign Beggars)
Nouvelle petite dinguerie pour les Empereurs !
Le groupe est sur un plateau circulaire avec les rails à vue. On repère l’écran toile dans le fond où se mélangent projections variées (planète, œil, houle…). Foreign Beggars y apparaitra en noir et blanc pour donner la réplique. Les plans sur les différents membres d’EMPRS s’accumulent.
Ca se distord, ça bascule, l’image est renversée. Les plans se fondent les uns dans les autres. Et progressivement le morceau s’installe pour offrir une petite folie sonore où se rencontrent le hip hop, l’électro et l’indie rock. Un parfum de Gorillaz dans l’air mine de rien !
On attend la date du Trabendo pour savourer ce cocktail à fond.
JAMES BKS – Celebrate Blessings
Viens le temps des beaux jours longs et ensoleillés. C’est donc aussi le moment de sortir les morceaux qui accompagnent un tel décor. JAMES BKS nous offre à cette occasion un morceau et un clip pleins de mélodies, Celebrate Blessings. Avec notamment un refrain très accrocheur, l’artiste nous entraîne dans une boucle dont il est difficile de sortir. Sous fond de chœur, on sent l’inspiration de Kanye West dans les choix musicaux ainsi que dans certaines directions visuelles.
En termes d’image, surtout dans le clip de ce nouveau titre, on sent aussi toute l’inspiration émanant du travail acharné de Kendrick Lamar. Certains des plans réalisés par James F Coton ne cachent qu’à peine l’origines de leurs idées. Le tout donne un ensemble rythmé convenant aux 2:37 de haut niveau que propose JAMES BKS.
L’alliage de la vidéo et du morceau créé une capsule qui nous tente de relancer encore et encore. L’effet d’un travail entrepris avec brio et qui se trouve auréolé de beaucoup de réussite et de talent.
The Chisel – Cry Your Eyes Out
Votre dose d’Angleterre du jour vous est offerte par The Chisel. Depuis leur formation en 2020, les punks londoniens revisitent avec un vent de fraîcheur et une pincée de hardcore le traditionnel punk britannique que l’on ne présente plus. Cry Your Eyes Out est finalement un hymne plutôt joyeux et bon enfant, qui sent bon le Oï, les années 70 et les concerts pleins de sueurs dans les pubs.
Avec un clip constitué du trio classique : tatouage – bière – groupe qui marche dans la rue, on n’est pas sur la vidéo la plus originale de l’histoire, mais ça fonctionne.
Malgré tout ce classicisme apparent, il y a ce je-ne-sais-quoi chez The Chisel qui nous accroche, une fraîcheur dans le son, une vibe presque surf-rock parfois qui nous fait dire que ces gars-là ont peut-être un sacré avenir. A vérifier sur le probable album qui devrait arriver cette année.
Poolside – Each Night (feat. Mazy)
Embarquez dans les nuages avec Poolside ! L’artiste nous amène dans une ambiance planante et nuageuse avec son nouveau morceau, Each Night. En collaboration avec Mazy, le titre nous offre une atmosphère joyeuse qui met en musique l’émerveillement mis en image par Nathan Castiel. Le refrain entêtant et bondissant se prête bien au ton presque enfantin de la vidéo.
La moitié des images qui illustrent Each Night sont composées d’animations créées à l’aide de l’intelligence artificielle. Le tout crée une dynamique propre au titre et qui nous transporte dans un monde plein de lumières et très mélodieux.
The Soap Opera – Who Ate the Last Phoney Oreo
Le vivier Rennais continue toujours de nous surprendre et de nous ravir. Le quatuor de The Soap Opera dévoile un premier titre de leur second album Back on Tracks qui paraîtra le 9 juin prochain. Petit rappel, The Soap Opera est la réunion de certains membres des groupes Sudden Death of Stars et des Spadassins, leur premier album Ready to Hatch s’est rendu public en 2017 est nous enchantait déjà par sa fraîcheur indie/pop . Avec Who Ate the Phoney Oreo, le groupe nous propose une belle évolution.
Sans rien perdre des bases fondées 6 ans plus tôt, ce nouveau titre se pare de sonorités british parfaitement orchestrées, d’une très belle composition, plus riche que ce que l’on connaissait, bref un visage musical qui nous donne envie d’en écouter plus. Le clip dessiné par Rémi Richarme s’anime dans la simplicité graphique que l’on voyait déjà sur la couverture de leur précédent disque, reflétant cette harmonie candide, légère et volatile. A suivre attentivement.
Darwin Experience – Ghosts in the Woods
Darwin Experience est un quatuor français qui tente à redonner ses lettres de noblesses à la pop française. On sent le groupe abreuvé par des sonorités tournant autour des Metronomy, LCDSoundsystem, ou OwlCity si l’on veut faire un saut dans les années 2010. Pour autant il faut reconnaître qu’il y a encore trop peu à se mettre sous la dent. Quelque singles sortis depuis 2019, puis ce premier EP début mars donne une ligne directrice à cette expérience colorée. L’accent est mis sur la musique électronique, le rock très alternatif, avec ce côté pop étonnant qui donne forcément envie de danser.
Ce premier EP, Flowers and Stuff, est donc la première pierre angulaire du groupe. Le titre résume à lui seul l’identité du groupe et de l’opus. D’une base colorée, très pétillante, le quatuor la décline en différentes identités toutes néanmoins complémentaires et intéressantes à découvrir.
Après Stroke My Hair, le groupe sort un second clip, Ghosts in the Woods. A l’esthétique irréprochable, la vidéo, non sans une pointe d’humour, traduit a merveille l’univers de la chanson. Une vidéo colorée, légère et qui retient l’oeil et l’oreille. Un très bel effort pour un groupe dont on attend rapidement la suite.
gen – GULLIVER
Avec Dog Day, Gen a pu répandre sa plume à un plus large public. Fort de cette expérience, il ne s’arrête plus et continue de lâcher les chiens. Après une réédition nommée Dog Day Everyday lui permettant de montrer qu’il pouvait s’adapter à différents types de productions, il revient avec le cinglant Gulliver. Un morceau qui lui laisse l’opportunité de faire parler sa technique sur une instrumentale apocalyptique de seak.
Le tout s’accompagne d’un visuel réalisé par @pedro_le_summer qui garde la même patte graphique que sur les derniers clips proposés par l’artiste. L’image y est chargée en grain, le cadre s’extrait de la capitale parisienne pour se rapprocher de la campagne et Gen s’y ballade entouré par un certain mysticisme.
Toujours aussi incisif dans ses couplets, il démontre ici sa capacité à, également, proposé des refrains efficaces. Gen, s’est un peu comme un cocktail parfaitement dosé : ça peut exploser le crâne mais ça le fera toujours en finesse.
Bleu Berline – Dors pas
Cover après cover, Bleu Berline séduit déjà nos coeurs. Alors quand elle signe ses propres chansons (douces), le charme opère pour de bon ! Si Dors pas nous touche, c’est parce que cette chanson, et cela vaut tout autant pour le clip, s’adresse à tous les Peter Pan que nous sommes, dans un mélange de candeur et d’innocence.
Elle caresse ce point délicat présent en chacun de nous : l’enfance qui revient dans l’amour, ce besoin de tendresse sans âge, inhérent à la passion. On ne grandit pas dans l’amour, on pleure, on rit, on cajole sans limite. En pyjama étoilé, sur son lit d’adolescente, Bleu Berline se languit dans l’attente d’une nouvelle, d’un signe d’espoir de la part de sa moitié, visiblement rattachée au passé. Un passé qu’elle voudrait revivre au présent.
La nostalgie, le regret, le film d’une passion toujours intacte et lancinante transparait dans la douceur d’une délicieuse lumière bleutée, ou projetée comme un écran sur sa peau.
Près de moi mon amour
On était plus forts
Edoardo Florio Di Grazia + Voilaaa – Indossare Il Mare
On a beau la moquer par moment ou faire semblant de ne pas l’écouter, l’italo disco est une musique qui fait du bien au corps et au coeur. Une musique qui ramène le soleil et qui nous donne une irrésistible envie de danser.
Dernier exemple en date, le nouveau titre de Edoardo Florio Di Grazia accompagné de Voilaaa : Indossare Il Mare. Même les plus réfractaires ne pourront que se soumettre à ces rythmes chaloupées et à ce chant en italien qui nous pousse sans forcer vers le bonheur. Preuve de la modernité de la musique, le duo s’amuse à mixer le tout avec des teintes d’afro-beats et des cuivres qui nous emportent.
Pour accompagner le tout, Edoardo Florio Di Grazia & Sam Gregg nous entrainent du côté de Naples et filment le quotidien et la beauté d’une ville pleine de lieux, de couleurs et de fête. Comme quoi, il est toujours bon de trouver sa maison.
Pale Blue Eyes – Takes Me Over
Pale Blue Eyes ressuscite les années 80 dans le clip Takes Me Over : VHS, effets kitchs et couleurs saturées sont au rendez-vous. On regrette même de ne pas découvrir le clip sur la chaîne MTV à ses heures de gloire. L’héritage post-punk de Joy Division, New Order ou encore The Cure est omniprésent et nous plonge dans une capsule temporelle savoureuse, complétement maîtrisée par le groupe. Un clip accompagné d’une bonne nouvelle, This House, le prochain album de PBE est prévu pour le 1er septembre prochain !