Les clips de la semaine #178 – Partie 1

La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer se yeux et ses oreilles. Tout de suite, voici la première partie de la 178ème sélection des clips de la semaine.

DVTR – VASECTOMIA

Alors qu’on ne s’était pas encore totalement remis de leur premier morceau éponyme, DVTR est déjà de retour et nous assomme avec un nouvel uppercut musical au nom on ne peut plus clair : Vasectomia.

Coupe-coupe, DVTR ça tape là où ça fait mal et ça fait beaucoup de bien. Un nouveau morceau concis et punk qui les places dans le haut du panier des groupes plus vénères et excitants du Québec actuellement.

Vasectomia est une charge brutale, une réponse aux problèmes de surpopulation et de patriarcat dans notre société qui n’évolue pas assez vite. Guitare d’enfer, nappes synthétiques et chant habité son au programme de cette pépite de moins de 2 minutes qui ne laissera personne indifférent.

Le fond mais aussi la forme puisque le duo nous offre un clip assez graphique pour accompagner Vasectomia. Direction donc une sorte d’hôpital glauque au possible dans lequel on retrouve DVTR dans une position pour le moins explicite.

De l’humour, un ton cash et un rendu visuel qui les places proche de Cronenberg, DVTR nous réjouit une nouvelle fois et nous pousse à répéter leur message une dernière fois : Vasectomie pour tous !

TEKE::TEKE – Hoppe

Semaine de sortie pour TEKE::TEKE qui dévoilait ce vendredi son nouvel album Hagata chez Kill Rock Stars.

Pour fêter ça, le groupe a dévoilé un clip pour leur morceau Hoppe. Le titre dévoile la part énervé et punk du combo montréalais, entre grosse batterie et mur du son bien énervé sur lequel viennent s’ajouter des sons de flute et de cuivres.

Le morceau est une nouvelle histoire délirante, celle d’un homme âgé qui perd un morceau de lui même et qui renait de ses cendres en bébé à travers ce morceau laissé au frigo. Un conte un brin macabre et drôle qui rappelle que le temps passe et qu’il n’y a aucune illusion à se faire concernant notre présence sur terre.

Pour accompagner le titre, TEKE::TEKE délaisse l’aspect visuel animé ou en forme d’histoire pour se concentrer sur le groupe. Samuel Woywitka et Sei Nakauchi Pelletier nous offre donc une vidéo cash et toute en mouvement qui correspond parfaitement à l’ambiance direct et puissante du morceau.

Désormais, on va profiter de ce nouvel album en espérant les retrouver prochainement sur une scène française !

Thierry Larose – Frisbee & marmelade

Généralement, les québécois qui passent en tournée en France ne vivent pas une expérience de blaireaux et ce n’est pas Thierry Larose qui va nous dire le contraire.

À travers la caméra de Marianne Boucher, on suit le musicien et son groupe lors de leur dernier périple français entre Bourges et Paris. Un journal de bord joyeux entre musique et fête où l’on croise tout un tas de têtes connues (notamment un ancien président) et qui respire la sérénité et les bonheurs simples, entre concerts, amis, fêtes et tourisme. Le tout servant parfaitement d’élément visuel pour le titre Frisbee & marmelade, issu de Sprint!, le dernier album de Thierry Larose.

Une histoire d’amour et de chaos toute simple mais racontée de manière apaisée, comme si il nous rappelait que même dans les tempêtes, il ne faut pas oublier qui l’on est, le tout dit avec des mots simples et directs qui nous vont droit au cœur.

Pour le reste, Thierry Larose sera en concert sold-out aux Francos de Montréal la semaine prochaine et on aura le bonheur de le retrouver à La Rochelle au mois de juillet. Le rendez vous est déjà pris.

Jonathan Personne – Deux yeux au fond d’une pièce noire

Québec toujours avec cette fois des nouvelles de Jonathan Personne ! Le musicien connu notamment pour son rôle au sein des brillants Corridor viendra enfin défendre son second album éponyme en France cet été avec une date à Paris le 16 août et un passage à La route du rock le 17.

Cette semaine, c’est avec une vidéo pour deux yeux au fond d’une pièce noire qu’il revient sur le devant de la scène. Un morceau intense et puissant dans lequel il nous parle de faits étranges à basse d’esprits et de paranormal, faits qui se seraient déroulés dans le chalet de Jonathan Personne.

Le morceau ne baisse jamais de rythme et nous entraine dans 3 grosses minutes de rock à guitare légèrement distordu et psychédélique qui ne délaisse pour autant jamais la mélodie et la poésie qui émane du morceau.

Pour l’accompagner, Liam Hamilton réalise une sublime vidéo dans laquelle il mélange le travail du collage et les extraits vidéos mettant en scène Jonathan Personne. Le tout donne un rendu ébouriffant, à la fois naïf et pictural dans lequel les images prennent vie. Du tout bon en attendant donc de le retrouver sur scène.

Romy – Loveher

Après Jamie XX et Oliver Sim, c’est au tour de Romy de se lancer dans l’aventure du premier album solo.

Et c’est vers le dancefloor que l’anglaise nous entraine avec Mid Hair attendu pour le mois de septembre avec en amont des prestations attendues aux Nuits Secrètes et à Rock en Seine.

Cette semaine, Romy nous présente donc le troisième extrait de cet album, sobrement intitulé Loveher. Un morceau en forme d’expiatoire, une déclaration d’amour pure et simple qui donne le sourire et qui aide à se reconstruire. Le morceau se la joue confession, tout en n’occultant pas le rôle dansant de la musique. L’amour contamine ainsi tout le monde et nous donne envie de danser avec Romy, sa voix fragile et rempli d’émotions nous bouleversant toujours aussi facilement.

Vic Lentaigne réalise pour accompagner Loveher, une vidéo simple et lumineuse dans laquelle on rejoint Romy sur le dancefloor, les yeux dans les yeux alors que des teintes roses et violettes l’entourent et nous réchauffent. Un titre en forme d’expiation, où les mots simples prennent de la hauteur et font du bien à dire.

Léo Vauclin – Ne pas rester 

Léo Vauclin, nouveau nom de la scène pop française, dévoile son tout premier single : « Ne pas rester », suivi d’un clip rétro, révélateur de son univers, dans la lignée de la vague néo disco qui secoue le monde de la musique. Météo Mirage, Janie, Elephanz… beaucoup d’artistes s’emparent de cette nostalgie du kitsch et des paillettes, au seuil de la télévision en couleurs, d’où le titre de son prochain EP : « Canal 1 ». 

Léo Vauclin choisit justement d’incarner un présentateur à l’apogée de son succès, bien décidé à ne pas tenir en place, en témoigne sa bouderie initiale et ces mots qui la complètent : « Je n’ai pas envie de rester très longtemps ici. » Il évoque les Caraïbes, démontre une forme d’impatience aiguë, une agitation intérieure liée à un besoin de fuite, de voyage, de mouvement. On ne peut s’empêcher d’y établir un lien avec notre société actuelle, vite lassée, menée par le zapping, habitée par une mobilité constante et une incapacité à se satisfaire durablement. Ce processus s’est résolument accéléré dans les « oldies » … 

Charlotte Cardin – 99 Nights 

On connaissait 99 luftballons, succès mondial et intemporel de Nena, mais cette fois ci Charlotte Cardin fait part de 99 Nights, chanson mélancolique sur l’attente, illustrée par un clip immobile, avec pour seul mouvement un clin d’oeil intempestif de notre âme désespérée, allongée sur un lit, le visage éteint, assombri par l’attente. Des mots forts tels que « 99 nuits sont passées, comment puis-je me sentir vivante ? » résument sa douleur. La fin d’un amour la frappe de plein fouet depuis tant de jours sans que le temps ne parvienne à effacer le vide de l’absence regrettée, ni n’atténue les souvenirs heureux. Bientôt 100 jours et le deuil n’est pas entamé.

Thibault Eskalt – Poussière (feat Catherine Trottmann)

Le dijonnais aux cheveux longs nous embarque dans son aventure en presque solitaire dans les paysages montagneux. Le voilà qui suit la jeune mezzo-soprano Catherine Trottmann entre roches et rivières, elle le guide dans l’immensité. Telle l’altérité sur laquelle il nous faut pouvoir compter pour avancer dans ce monde.

On pense à Camus et sa fameuse « Au milieu de l’hiver, j’apprenais enfin qu’il y avait en moi un été invincible« . La chaleur d’un amour pour lutter contre la froideur d’un monde en plein bouleversement.

Tous deux interrogent la place de l’homme dans l’univers sur une mélodie presque cinématographique dans un clip pur qui invite à l’exploration de l’inconnu.

Romain Podeur – Un peu de tout ça

Il est parfois long le chemin de la quête d’identité. Le chanteur et compositeur rennais Romain Podeur nous fait voyager à travers les méandres intérieurs où ces questions existentielles tentent de trouver leurs voix sans tomber dans les travers de l’étiquette et du cliché. Tout choix concède une valeur perçue et cela commence par son propre nom. Et pour cause Romain Podeur entre dans une toute nouvelle phase musicale en abandonnant le pseudo de Candide, assumant son véritable nom et nous accompagne dans cette mue artistique. 

Qui est vraiment Podeur ? Eh bien Un Peu De Tout ça, comme le dit ce premier single. Français dans le texte, anglo-saxon dans l’inspiration. Instrumental, un mélange que forcément on adore. Très belle note d’ouverture pour cette piste au riff puissant qui nous donne envie d’en écouter plus. Ce portrait multi-facette façon puzzle est la manière très efficace de répondre à la question. 

Il faudra attendre encore un peu pour l’album (produit par Steve Hewitt de Placebo) qui sortira l’année prochaine et qui s’intitule : Le Bordel A l’intérieur. Ce n’est donc qu’un début, n’ayez crainte on vous tient au courant.

Visrei – Ecarlate

Après une session live de trois trottes dévoilée en mai dernier et l’édition spéciale de son album Miroirs sortie le 2 juin, Visrei ne perd pas de temps et partage avec nous le clip d’Ecarlate

Un titre empreint de poésie, retranscrite dans une chorégraphie toute aussi poétique et aérienne par les deux danseuses présentes dans le clip. Une rencontre qui tourne à la haine, une haine chargée d’amour, l’air est saturé d’émotions. Écarlate est l’émotion de cette haine/amour de soi et des autres dont nous parle le chanteur québécois au travers de ce titre. 

Comment faire pour que l’autre nous comprenne quand on ne se comprend pas nous-mêmes ? 

Evelynn Yan et Misheel Ganbold, les deux danseuses du clip, retransmettent ses émotions fortes de manière intense dans une chorégraphie acrobatique et millimétrée impressionnante. Le clip d’Ecarlate nous plonge dans un récit fort, tant par les sonorités et la voix de Visrei, que par cette chorégraphie vibrante. 

Dani Terreur – Le Temps d’Avant  (feat Kalika)

Au milieu de la brume parisienne et des bruits de klaxon, Dani Terreur et Kalika nous prennent par la main pour (littéralement) nous emmener dans un nouveau monde. 

Grimés en vampires des temps modernes, les chanteurs nous parlent d’un temps que les gens de maintenant ne semblent plus connaître. 

« Je ne sens plus les fleurs. Où sont passées mes peurs ? » Les deux artistes sont nostalgiques d’une période que l’on trouverait pourtant tragique. Mais si leurs peurs étaient leur source d’inspiration, est-ce que la sérénité ne serait pas la fin de leurs chansons ? 

Il en faut bien plus pour effrayer Dani Terreur et Kalika qui trouveront en eux une inspiration infinie pour nous ravir par la vue comme par l’ouïe grâce à des chansons pleines de poésie et des clips remplis d’une douce folie. 

Le temps d’avant n’existera plus, mais perdurera à travers ce morceau d’une douceur extrême. 

BARON.E – Madame X 

Qui n’a jamais rêvé d’interpréter son titre favori lors d’une soirée open mix dans un bar à l’ambiance électrique et à la décoration rose pailletée ? Tel est le cadre qu’a choisi BARON.E pour réaliser le clip de Madame X, morceau présent sur leur EP Nuit noire

Un morceau de rock garage se lance et la voix de Faustine s’y greffe, avant que le morceau ne prenne des allures électro et que l’on distingue la voix d’Arnaud également.

Le duo BARON.E nous fait tourner la tête avec ce titre sensuel et festif, qui donne envie de se déhancher sur la piste. « Tu adores ce remix de ton corps », les deux acolytes nous crient de nous libérer et de nous livrer aux plaisirs d’une vie sans prise de tête, tout comme cette fameuse Madame X.