La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer se yeux et ses oreilles. Tout de suite, voici la deuxième partie de la 179ème sélection des clips de la semaine.
Chilly Gonzales – Cut Dick
En septembre, on découvrira le premier album de Rap Français de Chilly Gonzales. Le pianiste-compositeur-arrangeur-prof-génie-etc Canadien aime en effet autant sortir de sa zone de confort que surprendre son public (sinon on vous parlerait plutôt de Solo Piano XXVIII), et c’est pour notre plus grand plaisir. Cut Dick est le troisième extrait de cet album et même si on ne l’entend pas rapper, on devine l’amour du groove de Chilly Gonzales.
Dans cette mise à l’image, on découvre une facette important de la culture Française : la cuisine. Tellement inhérente à ce peuple qu’elle en devient presque un instinct animal, représenté par ce dogue devenu chef cuistot à l’image de ces vidéos Youtube qui ont visiblement servi d’inspiration à ce clip. Bref, de la bonne humeur, de l’humour, Chilly Gonzales est bien présent et compte nous faire nous lever à la rentrée.
LAAKE – DONTGIVEITUP
Ces mains, telles des émissaires de nos aspirations les plus profondes, portent en elles une puissance insoupçonnée. Elles sont les artisans de nos rêves, les architectes de nos destinées. Par leur toucher délicat, elles façonnent notre réalité, tissant le fil de notre existence avec habileté et détermination. Nos mains sont des gardiennes de l’espoir, des gardiennes de cette étincelle qui brûle en nous et nous pousse à ne jamais baisser les bras. Elles sont nos alliées dans les moments de doute et d’incertitude, nous rappelant que renoncer n’est pas une option. Avec elles, nous pouvons accomplir de grandes choses, transcender les limites imposées et nous élever vers des horizons inexplorés.
Dans chaque paume, une force invisible se révèle. Une force qui nous guide sur le chemin de notre épanouissement personnel. Ces mains, qui ont le pouvoir de créer, de caresser, de tenir fermement et de libérer, portent en elles la capacité de changer le cours de nos vies. Elles sont les messagères de notre volonté, les instruments de notre réussite. À travers ces extrémités, nous sommes capables de bâtir des ponts, de construire des liens solides avec celles et ceux qui nous entourent. Elles peuvent être des messagers silencieux de compassion, un réconfort chaleureux dans les moments de peine et de tristesse. Elles peuvent être des guides bienveillants, offrant un soutien sans faille aux personnes qui en ont besoin.
Ne sous-estimez jamais le pouvoir de vos mains. Ne négligez guère la force qui sommeille en chacun de vos doigts. Laissez-les vous guider vers votre propre vérité, vers une vie où chaque instant est vécu avec passion. LAAKE nous le rappelle dans DONTGIVEITUP, n’abandonnez pas, car dans vos mains réside le pouvoir de sculpter un avenir radieux, empreint de vos aspirations les plus précieuses.
Blackbird Hill – Beat The Retreat
Le duo Blackbird Hill vient de sortir un nouvel extrait clippé de l’album Embers In The Dark.
Beat The Retreat a été réalisé par Antoine Thomas, lors de la tournée en Espagne en mai dernier. Car pendant une dizaine de jours, les musiciens ont exploré les villes, rencontré de nouveaux visages et se sont frottés à un public qu’ils ne connaissaient pas.
Et tandis que la guitare se fait grave, que la batterie ne cesse, se révèle sous nos yeux impatients une vidéo parsemée de souvenirs.
Des instants de vie, des photos capturées, des films volés. Finalement, des moments précieux qui donnent envie de partir en voyage, de faire de la musique et de boire beaucoup de bières.
Doja Cat – Attention
Doja Cat dévoile avec Attention, sorti vendredi dernier, son premier titre solo depuis plus de deux ans. Comme à son habitude, un visuel de qualité est au rendez-vous pour accompagner le morceau, qui fait office de mise au point de certains aspects de sa carrière. Elle y décrit les vices de l’industrie musicale, et le regard empreint d’un jugement malvenu que le grand public porte sur elle, mais surtout à quel point ces derniers ne l’atteignent plus.
On la retrouve dans le clip marchant à fière allure dans une rue de Los Angeles, sans se laisser importuner ne serait-ce qu’un peu par les gens qui la croisent et semblent déterminés à se dresser en travers de son chemin. Elle se montre plus mature et réfléchie qu’à ses débuts, évoquant dans les couplets à quel point elle est devenue immune aux dramas qui l’entourent et à l’hypocrisie qui régit le monde de la musique actuelle, métaphorisé par les étranges masques portés par les passants. Le tout accompagné par un refrain envoûtant, traduit dans le clip par une immersion dans un univers futuriste, tourné avec un filtre kaléidoscopique.
Avec ce morceau, on retrouve Doja Cat plus sûre d’elle que jamais, déterminée à ce que personne ne la freine dans cette nouvelle era.
Ko Shin Moon – Isyan feat. Melike Şahin
Isyan de Ko Shin Moon et Melike Şahin s’écoute et se vit comme un conte musical. Une musique ancienne et hypnotique qui nous raconte une fable mystérieuse mais remplie d’enseignements.
On y parle de tyrans, de libération, de violence et de victoire … On se laisse bercer par cette musique qui nous charme et nous cajole tout en nous fiasant réfléchir et danser.
Pour l’accompagner, il fallait un visuel à sa hauteur et c’est ce que nous offrent Robin Lachenal & Céline Martin-Sisteron.
Autour d’une table dans un entrepôt, des personnes enchainent les mets à la recherche d’un plat unique qui se fait attendre : le bouillon d’immortalité à partir de la chaire de la reine des Serpents.
On alterne entre la cuisine et la tablée et on assiste à cette histoire de séduction, qui n’offrira pas aux convives ce qu’ils espèrent. On plonge dans cette histoire pleine de sous-entendus où la légendaire reine finit par reprendre le dessus et laisser les humains à leur propre mortalité.
Georgia – Give It Up For Love
Après le majestueux It’s Euphoric, dont on vous parlait dans ces lignes, Georgia sort cette semaine Give It Up For Love, le second single de son prochain album; un morceau electro pop envoûtant pour lequel la musicienne londonienne a travaillé avec légendaire producteur et musicien William Orbit (Madonna, Prince, Beth Orton…).
La video qui accompagne le morceau montre des personnes sautant dans le vide à partir d’un plongeoir géant. Réalisée par Mathy & Fran, celleux-ci expliquent : « Nous voulions explorer les thèmes de la prudence et de la bravoure de la chanson à travers l’acte de plongée. Abandonnant la stabilité pour sauter dans l’inconnu, le plongeon ressemble à la fois à la descente et à l’envol, et c’est l’analogie parfaite pour Give It Up For Love. En créant un sentiment de chute libre infinie pour les refrains, notre objectif était de montrer l’abandon comme quelque chose qui vous laisse en apesanteur, plutôt que brisé. (…).”
Euphoric a été enregistré à Los Angeles avec Rostam (Vampire Weekend, Dirty Projectors…) et vera le jour le 28 juillet via Domino. On a hâte de le découvrir !
The Hives – Countdown to Shutdown
Cette semaine les suédois de The Hives nous livre un deuxième extrait de leur prochain opus.
Avec Countdown to Shutdown l’agence Snask réalise un clip cousu main pour l’univers sarcastique du groupe, qui prédit lui même un rendement de 37% supérieur aux tubes de l’été habituel. Le monde de l’entreprise est en toile de fond.
Le premier plan silencieux sur un homme manifestement désemparé interprété par Magnus Krepper, pourrais laisser croire qu’un morceau calme s’apprête à commencer mais il n’en est rien, pas de violons mielleux, pas de piano langoureux. Le clip prend rapidement la tangente punk du pétage de plombs en bonne et due forme, d’un dirigeant en mal de sensations fortes. Dans un premier temps quelques salariés prennent place derrière les instruments pour assurer leur patron dans son délire de Rockstar alors que les vrais membres du groupe font office de figurants, avec même l’apparition de leur ancien bassiste moustachu « Dr. Matt Destruction » dans le rôle de l’employé modèle faisant l’autruche devant ce pitoyable spectacle.
Puis dans un deuxième temps les musiciens reprennent leurs places respectives ainsi que Pelle Almqvist leur insatiable frontman, afin d’infligé une énorme baffe visuelle et sonore à ce dirigeant, avec l’art et la manière qui ont fait leur réputation.
Après un bref passage il y a 3 ans à Nashville dans le fief de Jack white « Third Man Records » pour y enregistrer un live, le groupe revient avec un album studio intitulé The Death of Randy Fitzsimmons qui sort le 11 août, ils seront de passage en France à la fin de l’année. Pourquoi s’en priver.
Sparklehorse – Evening Star Supercharger
Quelque chose est tombé des cieux cette semaine. Evening Star Supercharger magnifique chanson inattendue de Sparklehorse. Un karaoké mélancolique allant à l’essentiel de sa musique et de sa poésie, deux choses qu’il produisait particulièrement bien, créant une harmonie mélodique qui lui était propre. Lorsqu’il était vivant, la voix de Mark Linkous de son vrai nom, pouvait être comparée à celle d’un ange, cette comparaison prend malheureusement tout son sens depuis sa mort en 2010 .
Cette voix d’ange LoFi à la sensibilité palpable avait déjà retenti au mois de décembre sans que l’on s’y attende avec le titre poignant « It Will Never Stop », avec ce deuxième inédit son frère et ami Matthew Linkous a annoncé que Mark enregistrait un album lorsqu’il s’est donné la mort.
La décision de sortir cet album a été la plus difficile qu’il ait eût à prendre mais c’est finalement prévu le 8 septembre. « Bird Machine » devrait contenir une quinzaine de titres plus ou moins abouties selon ses dires. L’ ultime message d’un artiste maudit adulé pour son talent.
Knocked Loose – Deep in the Willow / Everything is Quiet Now
Coup double pour Knocked Loose qui nous propose cette semaine un court-métrage pour clipper ses deux nouveaux singles, Deep in the Willow et Everything is Quiet Now. Le groupe de Louisville ne change pas sa recette : un hardcore violent teinté de metal porté par le chant haut perché de Bryan Garris, poursuivi pendant 8 minutes dans ce clip par des créatures des plus étranges.
Rien de bien novateur pour eux, mais toujours cette impression que la qualité de la musique, de la production et des visuels ne fait que monter petit à petit au fil de chaque sortie et ce double single ne fait pas exception. Jusqu’à emmener cette musique si sombre et si violente vers le mainstream (Knocked Loose a retourné Coachella un peu plus tôt cette année), une consécration pour le groupe qui fête ses 10 ans cette année et devrait nous gratifier d’un nouvel album dont on ne manquera pas de vous parler.
Tentative – Récit Bancal
« Récit bancal, d’une histoire banale », Charlie Perillat continue à arpenter l’anodin et l’insignifiant de nos existences pour les sublimer et les modeler en un nouvel objet qui tient de l’infra-ordinaire. Tentative d’épuisement de nos comportements humains, menée avec indolence et fatalisme par une Sissi féministe des temps modernes. Prenant appui sur une mélodie dark wave qui aurait pu germer à la fin des années 70, les paroles se construisent, ricochent et s’enroulent entre des couplets en spoken word et le refrain juste chantonné. Une structure en juxtaposition, plus complexe qu’elle ne paraît, jouant sur les changements de repères agissant comme peut le faire, en mécanique, un engrenage excentrique.
Saxa Goth (aka Sacha Got une des forces instigatrices du groupe La Femme) a mis en image ce développement en ellipse dont le foyer serait le regard de la chanteuse. Et même si la caméra focalise sur elle, notre attention est portée sur les arrière-plans qui se composent et se recomposent dans un mouvement d’ensemble d’un paradis orchestré par le kitsch et le non-sens. Nos vies peuvent-elles être expliquées par la lecture d’un mode d’emploi ? Laissons à Tentative le temps de conclure en revisitant un tourbillon proverbial : « Ils se sont croisés, ils se sont trouvés, ils se sont loupés. Une année pour se séduire, une année pour s’ennuyer à deux et une pour s’ennuyer tout court ». « Récit bancal, d’une histoire banale »
Leo Blomov ✹ La Grande Choure
Notre procrastinateur préféré a quand même daigné sortir un nouveau titre un an après son Orchidoclaste qui lui seyait si bien. Et tout pour nous annoncer, concomitamment, la sortie de son deuxième album L’Ermitage prévue pour le 29 septembre sur le Label Attitude et aux éditions Tricatel. Et pour « voler de ses propres ailes de la terre vers le ciel, au zénith » quoi de mieux de le faire en célébrant un des premiers actes de désobéissances établis aux règles préétablies. Chourer, chouraver, piquer, faucher, chiper, les termes illustrant cet acte de brigandage sont légion au point de rendre banal le fait de contrevenir au septième commandement « Tu ne voleras point ». Arrivant à la conclusion que voler n’est pas s’envoler.
La Grande Choure ou l’escamotage ordinaire vu par Leo Blomov se pare des atours d’une désinvolture érigée comme une œuvre d’art « de l’envol à la tire jusqu’à l’atterrissage ». Sa pop aux reflets jazzy funky nous berce avec l’insouciance et l’innocence du morceau d’Elli et Jacno illustrant Les nuits de la pleine lune de Rohmer. De cinéma, il en est également question dans les nombreux extraits de films relatant dans le clip des moments de chapardage, intemporels sous les caméras des frères Coen, de Robert Altman, de Jean-Luc Godard ou de François Ozon.
Samba De La Muerte – Ornament
Samba De La Muerte quitte son chapiteau pour retrouver la nature et le soleil. Quelques semaines après nous avoir présenté Memory, le groupe caennais nous propose une session live et lumineuse pour nous faire découvrir Ornament, le morceau qui donnera son nom au nouvel album prévu pour la rentrée.
Et si ce n’était aps déjà fait, cette nouvelle pièce aura de quoi laisser pantois tous les amoureux de la musique tant sa construction musicale nous entraine dans un tourbillon à la fois intense et obsédant. On se laisse porter par ces notes venues d’un autre monde, cette batterie qui ne semble jamais vouloir nous laisser de répits et par la voix toujours aussi belle d’Adrien. Le tout nous offrant un cocktail aussi explosif qu’apaisant.
Idéal pour profiter de l’été en attendant de les retrouver le 7 décembre à La Maroquinerie.
Bombay Bicycle Club – My Big Day
Le quatuor Indie Bombay Bicycle Club sort le single My Big Day qui donne son titre au 6ème album studio du groupe prévu pour le 20 Octobre prochain ! Le clip de My Big Day transforme Jack, leader du groupe, en présentateur télé. Après avoir tiré sur son bang, Jack nous propose un récap savoureux de toutes les actualités inutiles dont les médias nous abreuvent quotidiennement. Et il faut dire que cette caricature de la désinformation est plutôt réussie. Réservez déjà votre 21 Novembre, le groupe sera de passage au Trabendo à Paris !
Juan Wauters – Millionaire
Qui ne connaît pas le génial Juan Wauters pourrait être un peu prompt à le catégoriser. Le croire du même acabit, peut-être, que les chanteurs bi-goût de TikTok et Insta, aux paroles avec trop de mots, faussement mélancoliques – vraiment humoristiques. De la terreur de vivre dans une vingtaine qui s’éternise (jusqu’à la quarantaine). Mais Millionaire est un condensé de la poésie désabusée du chanteur indé, façon anti-héro à la 37°2 le matin.
Le clip réalisé par Matthew Volz nous oppose tous les éléments d’un L.A. 70’s fantasmé et suranné – intérieur en teck et tableaux d’art cinétique – aux désirs de réinvention. En peignoir, le cheveux gominé, un verre de mauvais rouge à la main, ce fils spirituel de Bukowski et Zach Braff dans Garden State nous sert ses réflexions sur le détachement des lieux et des choses, et finalement, de soi. Méta.
Bolides & Kevin Heartbeats – Été Amer
Bolides en feat. avec Kevin Heartbeats, ça donne une balade contemporaine aux accents neo psyché et à la prod’ ultra carrée, sur fond de caisse en carton pâte – il s’agirait de ne pas être trop sérieux quand même.
Le duo gagnant à l’image, c’est Coraline Benetti à la réal’, et Floriane Benetti aux décors, qui signent une ambiance parfaite pour cette histoire de plage. Elle parlera à tous les anciens ados vissés à la banquette arrière, leur blues plus gros que la houle d’Hossegor. De l’amer à la joliesse, il n’y a qu’un pas, aisément franchi par les frenchies qui ne se départissent pas de leur propos récurrent : des rendez-vous manqués et de comment les magnifier – si c’est par le son, pari gagné.
Patrcik Sébastien – Tavernier
Patoche fait son retour ! A l’approche de la saison estivale, le célèbre animateur revient enfin pour apporter toute sa bonhomie à travers son nouveau magnum Tavernier. On le savait amateur du ballon ovale mais la troisième mi-temps reste son temps fort. Le titre donne un coup de polish au classique du Grand Jojo Chef, un p’tit verre, on a soif en s’emportant sur des airs irlandais..Comme toujours, Patrick garde le sens de la fête et renvoie la pression sociale dans la pinte. Si l’alcool est à consommer bien évidemment avec modération, on oublie ici très vite cette recommandation.
Le chanteur fait l’éloge de la fraternité et de la jovialité procurées par la bibine. Le clip nous plonge dans l’atmosphère en nous laissant une petite place de spectateur autour d’une grande table. Sous l’impulsion de l’auteur Putain, c’est Génial (album sorti le 28 avril 2023) et de leur trois grammes dans le sang, les convives finissent par trinquer et danser. Alors nous aussi, on se met à ré-écouter le morceau pour chanter la vie, même au réveil où l’eau-de-vie remplace désormais le café du matin. Tavernier est la dernière tournée du patron alors ne refusez pas !