La musique ça s’écoute, mais parfois ça se regarde aussi. Chaque semaine, La Face B vous sélectionne les clips qui ont fait vibrer se yeux et ses oreilles. Tout de suite, voici la première partie de la 180ème sélection des clips de la semaine.
The Strangers – Movin’
C’est l’été, il est temps de se bouger !
Cette semaine, on se célébrait l’arrivée de The Strangers, un nouveau projet fabuleux composé de têtes connues et appréciées. En effet, derrière ce nom se cache tout sauf des « inconnus » puisqu’on retrouve General Elektriks, Leeroy (Saïan Supa Crew) et Lateef The Truthspeaker (Blackalicious, Fatboy Slim).
Une association absolument folle qui donne naissance à un premier titre Movin’ dans lequel on retrouve le sens du groove de l’un et les flows ciselés des deux autres pour un rendu explosif entre le hip hop et la funk où se mélangent le français et l’anglais.
Un titre solaire qui enclenche le mouvement, ceux des pieds et de la tête contaminés par cette énergie communicative et celui de l’esprit qui s’évade dans cet univers solaire où l’on retrouve des influences SF et cinématographiques.
Pour accompagner le morceau, RUFFMERCY réalise un clip qui colle à cet univers où le mouvement est obligatoire : des paysages qui défilent en continue sur lesquels apparaissent des incrustations de nos trois héros dans des images colorés et bien psychédéliques.
L’aventure commence, on est prêt.e.s à prendre la route !
Julia Jean-Baptiste – Je continue à danser
C’est l’été, il est temps de se bouger #2 !
Julia Jean-Baptiste, aka le petit soleil de la pop française, nous dévoile cette semaine la vidéo qui accompagne son titre Je continue à danser.
Pour ce faire, elle a demandé aux gens de se filmer entrain de danser pour mettre en image ce titre aux accents bossa imparables qui nous donne des fourmis dans les pieds et des papillons dans le cœur. Impossible de résister au groove et à la lumière, JJB nous fait sourire et bouger pour notre plus grand bonheur.
Alors on la suit et on obéit, on continue à danser avec elle, la piste de danse s’étend partout et tout le temps, le reste n’a plus vraiment d’importance, ce qui compte c’est de bouger, que notre corps prenne le dessus dans des mouvements plus ou moins préparés.
On ferme les yeux et on s’envole et lorsqu’on les ouvre à nouveau, Julia est là et elle … continue à danser.
Et si vous voulez en faire de même, si vous voulez aussi rêver et pleurer, on ne peut que vous conseiller d’écouter son album Cinérama.
LaFrange – friends
Si vous cherchez le titre de rock indé français qui va faire vibrer votre été, on a un indice pour vous : il s’appelle friends et c’est le nouveau morceau de LaFrange.
La musicienne continue sa mue vers une musique à la fois plus rock et atmosphérique et cette nouvelle peau lui va parfaitement. La preuve avec ce nouveau morceau sur lequel elle pose sa voix fragile pour nous raconter ses histoires d’amitié, d’amour et de mort, des éléments parfois sombres mais jamais désespérés. Car LaFrange cherche avant tout la lumière, l’évasion et la douceur.
Ainsi dans ce monde parfois trop anxiogène, elle s’échappe vers la paix une fois la soirée terminée. Sous la caméra VHS de Emilie Proudon-Dumesny, elle nous entraine vers la nature, le soleil et les fleurs pour retrouver un nouveau souffle, un nouveau sens.
C’est beau et entêtant et une nouvelle pièce portée à un album qu’on attend énormément. En attendant, on a pris rendez vous avec elle le 12 juillet au FrancOff.
Fatoumata Diawara feat. Damon Albarn – Nsera (Solomun Remix)
À la croisée des chemins, on trouve un remix de Solomun d’un morceau de Fatoumata Diawara en collaboration avec Damon Albarn. Le titre, Nsera, est à l’origine la plage d’ouverture du dernier album de la chanteuse Malienne, London Ko. Déjà empreint d’énergie et subtilement agrémenté de synthétiseurs, le morceau prend une nouvelle dimension après être passé sur la table d’opération du DJ Bosno-Allemand.
On prend une direction beaucoup plus futuriste, presque avant-gardiste da ns le ressenti qu’elle dégage. À l’image, l’animation alterne entre images filmées et une sorte de réalité augmentée qui pourrait préfigurer d’un futur cyberpunk, imprégné de transhumanisme, d’êtres à mi-chemin entre l’homme (ou la femme) et la machine.
Une vision intéressante pour un clip magnifique et qui vient parfaitement agrémenter le résultat du travail à six mains qui nous est proposé.
Franky Gogo – Yeah
Hier c’était la pride a Paris, et ça tombe bien car on avait un banger dans nos oreilles : yeah !!
Franky Gogo nous embarque dans sa troupe queer et chimérique, d’une beauté sans égale, tout en nous envoûtant follement avec ce titre Yeah. Dans un clip réalisé par Zoé Chauvet, la joyeuse bande nous montre le chemin de la fête, de la liberté, dans des costumes fleurant la fantaisie féerique.
Se met alors en place une communion exquise entre l’image kaléidoscopique et le son, qui nous donne envie d’en être, de danser, de raver, de rêver, et pas qu’en ce mois des fiertés. Une esthétique forte qui dessine les traits d’un titre engagé une ode à nos fiertés, à nos libertés, à toustes les adelphes pour dire haut et fort : love is the answer !
It It Anita – Don’t Bend My Friend
Les It It Anita sont de retour, c’est officiel. Les belges nous offrent un nouveau clip, en attendant l’album prévu pour cet automne sur Vicious Circle et Luik Music, et enregistré évidemment… Chez Amaury Sauvé.
Don’t Bend My Friend est une fête, la célébration des dix années d’existence du groupe. Dix ans sur les routes, à voguer de salle en salle. Dix ans, une formation changeante et de nombreux albums à la clef. Des frissons, des morceaux cultes.
Le clip retrace la vie du groupe, de l’enregistrement à la tournée. Des instants volés, des vidéos capturées lors de sets endiablés. Le roman-photo est édité par Guillaume Van Ngoc.
Un retour cynique et fiévreux qui témoigne, sans demi-mesure, des coulisses de l’industrie musicale.
Et si It It Anita déclare : « Merci à vous de répondre présent depuis 10 ans déjà. Il est plus que temps de vous retrouver », on a juste envie de répondre : « on vous attend ».
Marek Zerba – Toute sortie est définitive
Traumatisé par ses fins de soirées ratées, l’auteur-compositeur en a fait une chanson. Il s’agit du final de son premier album Qu’on leur donne de la brioche ce qui est assez logique au vu du titre. Marek Zerba a décidé de conclure son affaire en réalisant le clip dans la célèbre salle parisienne Supersonic vidée de nombreux clients. Touché par sa solitude, il déambule dans la boîte et observe les intéractions pour comprendre sa situation. Bien malheureusement pour lui, il attire plus facilement le regard du farouche videur que ceux de la belle-de-nuit.
Marek Zerba aurait pu être un membre des Charlots : sympathique, pas méchant et dès fois pathétique. C’est dans ce rôle du vagabond maladroit qu’il cache son état de vague à l’âme. Les sonorités sautillantes du refrain de Toute sortie est définitive ne trompent pas sur ses pensées : mi-triomphales, mi-mélancoliques. La fin de Qu’on leur donne de la brioche s’apprécie avec beaucoup de mi.
Glass Town – Two Hundred Shelves
Le groupe parisien déambule dans sa ville pour promouvoir Two Hundred Shelves, le premier single de leur prochain EP. Le clip épouse l’esthétisme des sixties en y associant divers éléments: les Dr Martens, les premières images en couleurs de nos écrans et le style vestimentaire.
Cet univers assez cinématographique tant apprécié par Glass Town exprime un vertige entre le fossé séparant ces fleurs de hippies écrasés autour de ces tours de blocs brutals. Glass Town pousse son post-punk dans des riffs jazzy et une sonorité jazzy qui nous rappelle les deux premiers albums de Arctic Monkeys. Une bonne source d’inspiration en soi.
Slowdive – Kisses
L’été ne pouvait pas mieux débuter. Le groupe indie rock shoegaze le plus mythique de sa génération revient pour un cinquième album après un retour triomphal il y a six ans. Everything Is Alive sortira le 1er septembre. Neil Hastead est l’initiateur de ce projet après un long travail sur synthétiseur modulaire.On retrouve ainsi sur Kisses, le premier titre dévoilé, des touches électroniques très 80’s qui nous berce sur un groove surfeur teinté de nostalgie post-adolescente.
Le groupe met en poésie ses mots en images par ce conducteur dévoué qui transporte en toute sûreté chaque personnage dans cette belle ville de Naples. Chaque trajet propage une puissance émotionnelle à la fois apaisante et dramatique..Le ton rêveur et mélancolique de Rachel Goswell vient rencontrer un souffle d’optimisme quand les rôles s’inversent à la fin du clip. Slowdive continue donc de puiser dans notre ressources de larmes en toute bienveillance..
HoussBad – Mon Amour
À l’occasion de Gate 67, son dernier album, Houssbad continue de présenter son projet avec la sortie du clip de Mon amour. Une parodie parfaite de sitcom qui pue l’amour, et dont tout le monde voudrait comme série incontournable de l’été.
Réalisé par Johan Dorlipo, il nous emmène au Boomba, le fast-food typé américain du rappeur, lieu d’un gros coup de foudre pour une cliente. Qu’il soit aux fourneaux, à la caisse ou en salle, il ne va pas se ménager pour combler le crush de la soirée. Une imagerie rétro et un trait d’humour qui va parfaitement chez Houssbad , mais rappelle qu’il peut être très sérieux dès qu’il s’agit de musique.
Sur une instru qui fait penser aux meilleurs sons RNB des années 2000, le rappeur tente à tout prix de conquérir son amour dans une ballade aérienne et dansante. Mention spéciale au solo de guitare à la fin qui rajoute ce petit plus pour sublimer le morceau.
Houssbad a pris son temps après sa participation remarquée à la première saison de Nouvelle École. Temps qu’il a consacré à la musique et à sa nouvelle petite pépite nommée Gate 67, un album complet, qui montre tout le talent du Parisien.
Camp Claude – Te Faire Danser
Si vous ne l’avez pas encore compris, Camp Claude est là pour Te Faire Danser. Et pour bien appuyer le fait, le titre Make You Move – extrait de leur très chouette troisième album Moody Moon – trouve sa version en français. Le ton déjà espiègle de Diane Sagnier prend – dans la langue de Voltaire, Flaubert, Baudelaire et Bangalter (pour paraphraser Chilly Gonzales) – des intonations encore plus malicieuses.
Charmés, on se laisse submerger par les boucles électro – efficaces et entraînantes – qui se construisent tout au long du morceau. Le clip reprend les images de la version précédente conçue à partir de boucles visuelles prises en contre-plongée et grand angle.
Derrière une Diane mouvante, Leo et Michael semblent bien sérieux, mais à bien y regarder de plus près on devine sur leurs visages de larges sourires intériorisés. Pas de doute, cet été, Te Faire Danser – « Encore une fois » – embrasera vos plus belles soirées !
Danitsa & Santo – Wanna Know
Depuis peu, la suissesse Danitsa a emménagé à Paris. Après avoir fait ses gammes et glaner un petit succès dans son pays, elle débarque avec un nouveau titre punchy qui résulte de sa collaboration avec le producteur Santo.
Un morceau envoûtant de par son énergie et la voix grave de l’artiste mais aussi de par les images composant son clip réalisé par Jeune Requin et Leopold Prautzsch. Dans ces derniers, les pensées et la solitude de l’artiste sont mises entre parenthèses pour profiter d’une soirée rythmée par la house émanant de la production. Le côté envoûtant du visuel réside dans ces animations circulaires aux allures presque psychédéliques placées juste avant le drop, mettant l’auditeur dans les meilleures dispositions pour apprécier ce dernier.
De par sa chaleur, Wanna Know, semble être un parfait morceau de saison qui se savourera aussi bien autour d’un verre que lors de vos soirées estivales plus animées.
Waxx et Pomme – Laissez-moi danser
Une rencontre musicale intéressante, une reprise apaisante, un clip à l’image de ce repos de l’âme…
Laissez-moi danser est un véritable bol d’air frais offert par le duo Pomme et Waxx, dont le clip se compose d’une première partie « archives », initiée par des vidéos de leur enfance respective, bribes d’insouciance. Puis ils ont grandi, face à face ils grattent,
Pomme prête sa voix à cette chanson merveilleuse de
Dalida – composée par les italiens Toto Cutugno et Cristiano Minellono – dans uneversion acoustique, une version adoucie. Et comme pour tout cover réussi, on croirait entendre l’une de ses propres compositions. Dans ce clip, Waxx et Pomme ont choisi la nature comme terrain, leurs visages scintillent sous une lumière du soir, leurs cheveux suivent le rythme du vent dans les arbres, avant d’atterrir sur scène, acclamés par une foule exaltée.
Freak Heat Waves, Cindy Lee – In A Moment Divine
In a Moment Divine marque l’association du duo canadien Freak Heat Waves avec Cindy Lee, projet drag queen de Patrick Flegel. Dottie a suivi Cindy Lee toute une soirée partagée entre un photoshoot, un concert et des moments d’égarements. Armée de son caméscope fish eye, le résultat donne un clip envoûtant au cœur de l’intimité de Cindy Lee, qui nous ouvre les portes de son monde petit à petit à l’écran. In a Moment Divine est la rencontre parfaite entre l’univers post-punk synthétique du duo et la pop expérimentale dont Cindy Lee a le secret. Et ce n’est que le premier extrait de Monto Tempo, prochain album du duo qui sortira le 12 juillet prochain !